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La météo avec WindyTV

PILATUS B4

 

Silence Model fait de la magie : il propose un planeur "mini" au sol, et qui grandit quand il est en vol...

 

Texte et photos : Jean-Louis Coussot

 

 

Ce que je dis peut sembler incroyable, mais c'est bien ce que l'on ressent avec ce mini Pilatus B4 de 1 400 mm d'envergure. Tenu à la main, c'est assurément un mini-planeur, une mini-maquette… Mais dès qu'il vole, sa stabilité, la netteté de ses trajectoires, son confort de pilotage font qu'on a la sensation de piloter et de voir voler un planeur qui ferait plus entre 2000 et 2500 mm d'envergure… Magique, non ? Car une fois posé, quand on le ramasse, il retrouve son format "mini" instantanément…

Bref… Je vais vous le présenter plus en détail dans ce dossier de construction. Il ne figure pas dans la rubrique "essais", car c'est un kit prototype que j'ai monté et c'est même le tout premier à avoir volé. C'est un des deux modèles qui ont servi à valider les éléments du kit, à déceler et corriger d'éventuelles erreurs, le second ayant été assemblé par Pascal Cépeda lui-même. On ne peut donc pas parler d'essai, ce ne serait pas objectif. Toutefois, les kits de série ne différant que très peu de ce proto, je pense que les images de sa construction pourront vous être utiles, tout comme les valeurs de réglages et la description des fonctions que j'ai retenues pour la programmation radio.

 

Caractéristiques

  • Nom : Pilatus B4 1400 mm
  • Fabricant : Silence Model (http://silencemodel.fr/)
  • Fiche produit : http://silencemodel.fr/product.php?id_product=1579
  • Prix public : 178,00 € (au 05/02/2023)
  • Envergure : 1400 mm
  • Longueur : 734 mm
  • Surface alaire : 16 dm2
  • Profil : Eppler 205
  • Masse annoncée : 500 g
  • Masse du modèle présenté : 588 g (avec servo et crochet de remorquage, cabine maquette, roue...)
  • Charge alaire du modèle présenté : 36,75 g/dm2

 

Présentation

Pour son mini Pilatus B4, Silence Model a fait des choix radicaux. Tout d'abord, ce B4 est équipé de volets, ce qui n'est absolument pas maquette, mais comme sur une si petite aile, installer des aérofreins à lames qui seraient, eux, maquettes, est quasi impossible vu le peu d'épaisseur du profil, les volets vont permettre de disposer d'aérofreins "crocodiles" très efficaces, facilitant grandement les atterrissages sur les pentes quand la zone posable est réduite et/ou que l'air est chahuté.

Le profil choisi est à intrados plat sur une grande partie de l'intrados (l'Eppler 205, un grand classique), ce qui permet un montage à plat sur le chantier très facile. Pas très épais, il va permettre de bien avancer, même dans un vent déjà soutenu, sans devoir le ballaster.

Le fuselage est en fibre de verre moulée, tandis que les ailes sont en structure, avec un mode de construction très original que nous allons découvrir ensemble…

Les formes sont plutôt justes et l'aile présente un déjà bel allongement, peu commun sur les mini-planeurs.

Toutes les pièces en bois sont en balsa ou en contreplaqué et la découpe au laser est d'une formidable précision.

Allez, on ouvre la boîte…


Le contenu du kit

Si la boîte est minuscule, elle est aussi bien remplie comme vous allez pouvoir le constater ! Dès le déballage, on va se rendre compte que le montage de l'aile n'est pas "classique"… Chaque nervure est en effet coupée en deux, partie avant et partie arrière. Contrairement aux habitudes, elles ne seront pas encastrées avec le longeron, mais collées de part et d'autre. Compte tenu du coffrage intégral à l'intrados comme à l'extrados, la résistance sera assurée et on ne fragilise pas le longeron par de multiples entailles. C'est une des astuces de ce kit. L'autre grosse astuce, c'est la gravure au laser de la position du longeron et des nervures sur le coffrage d'intrados. Ainsi, on monte sans même devoir être posé sur le plan et en étant certain du positionnement des pièces !


Rappel : Survolez les photos pour faire apparaître la légende, cliquez dessus pour l'agrandir…

 

 

Equipements à prévoir

Il faudra ajouter les servos : 4 HS 40 Hitec pour ailerons et volets, et deux servos type "9 grammes" pour direction et profondeur. J'ai ajouté un servo type 13 grammes assez costaud pour le crochet de remorquage, non prévu à l'origine.

Il faut un récepteur avec au moins 6 voies (7 dans mon cas).

Pour l'alimentation, Silence Model préconise 2 éléments SM-ION 680 mAh avec régulateur 6A. J'ai utilisé un classique NiMH 4 éléments 750 mAh Eneloop, avec interrupteur et prise de charge.

Prévoyez de quoi rallonger les fils des servos d'ailes et de courtes rallonges à laisser sur le récepteur pour faciliter le branchement des servos d'ailerons et de volets.

 

Le stabilisateur horizontal

On commence par cet élément vraiment simple à assembler. Quelques pièces en balsa et un renfort central en contreplaqué à coller. J'ai utilisé de la colle blanche. Le bord d'attaque sera arrondi par ponçage, et la gouverne de profondeur sera affinée en allant vers le bord de fuite, au rabot, puis à la cale à poncer. Du classique ! Un biseau fait en quelques coups de rabot permettra une articulation au scotch cristal à l'extrados du stab.

 


Les ailes : le gros morceau du montage !

Les ailes ne sont pas super-rapides à monter (surtout si on colle tout à la colle blanche, car il faut épingler soigneusement et laisser le temps de sécher…), mais le travail est plutôt facile. Il faut avant tout bien repérer la position de chaque pièce, ce qui est facilité par les numéros gravés.

Premier travail, la préparation des panneaux de coffrage, car chacun d'eux est constitué de deux planches. Je scotche d'un côté, dépose le filet de colle et je cale le tout avec des épingles sur le chantier. Une nuit de séchage et les coffrages sont utilisables. La gravure des positions de nervures facilite l'alignement.

Ensuite, on va positionner les longerons sur leur tracé, et veiller à bien les coller perpendiculaires au coffrage d'intrados.

Préparez toutes les demi-nervures en ponçant les "bavures" laissées par les rétentions dans la planche et en ponçant très légèrement les surfaces de collage pour atténuer le brunissage laissé par le laser, la colle n'en sera que plus efficace.

Collez les demi-nervures arrières en les maintenant avec des épingles. La nervure d'emplanture est légèrement inclinée de la valeur du dièdre.

Un renfort est à coller entre N1 et N2 pour recevoir le téton d'incidence.

De la même façon, collez maintenant les demi-nervures avant, Là, il faut relever légèrement le coffrage sous le nez des nervures. Pour cela, je découpe de petits triangles dans des chutes de balsa, et je m'en sers de "coins" pour maintenir le coffrage plaqué sous le nez de chaque nervure.

On peut ensuite coller le faux bord d'attaque et le faux bord de fuite.

Ce n'est que quand tout cela sera sec que l'on rabotera ces faux bords d'attaque et de fuite, avec finition par ponçage, pour qu'ils affleurent les nervures tout au long de l'envergure. De même, le renfort pour le téton d'incidence est poncé jusqu'à affleurer le profil à l'extrados.

Pour faciliter plus tard le passage des rallonges des fils de servos, j'ai posé des ficelles passant par les ouvertures des nervures et allant jusqu'à chaque puits de servo.

Les fourreaux des clés d'ailes (tube alu) sont collés dans les emplantures à l'époxy.

Il reste alors à encoller les nervures, le longeron et les faux bords d'attaque et de fuite et à poser le coffrage d'extrados. Un épinglage massif est nécessaire et pour bien plaquer le coffrage sur le bord d'attaque, j'utilise une grosse baguette posée tout le long du B.A. et épinglée avec l'ensemble. Elle sera retirée une fois le collage du coffrage sec.

Après séchage, les petits panneaux d'ailes sont rigides à souhait ! Il reste à déligner les bords d'attaque et de fuite, faire un premier ponçage global, puis à coller le "vrai" bord d'attaque. Il sera raboté et poncé en utilisant les gabarits fournis pour respecter au mieux le profil du bord d'attaque sur l'ensemble de l'envergure. Les qualités de vol en dépendent !

Les ailerons et volets sont ajustés, et des biseaux réalisés sur les gouvernes comme sur les faux bords de fuite de l'aile afin d'obtenir de bons débattements vers le bas, pour les volets en particulier, car ils doivent servir à freiner et pour ça, il faut les baisser fortement.

 

 

Le fuselage

Le premier travail consiste à coller un couple de renfort à l'intérieur du fuselage, au niveau du bord de fuite de l'aile… Un "outil" permettant de le glisser à sa position est inclus dans le kit… Désolé, j'ai oublié de photographier cette opération… Je me permets (en espérant qu'il ne me tape pas trop fort) de "piquer" les images de Pascal pour cette étape…

Le travail suivant va consister à tracer les perçages à réaliser sur les emplantures des ailes. Une nervure "gabarit" est fournie, ce qui facilite grandement le travail. Ensuite, on sort la mini-perceuse et Dziiiiiiii ! Foret d'abord, puis fraise pour finir le trou rectangulaire de passage des fils des servos d'ailes. On peut alors faire la mise en croix du fuselage et des ailes avant de coller en place le fourreau en tube alu de la clé d'aile. Collage à l'époxy impératif.

A ce stade, j'ai réalisé une modification "maison", non prévue par le kit, en installant une roue, pour pouvoir décoller du sol en remorquage. Un "coffre" enfermant la roue a été réalisé en impression 3D et collé avant de poser le couple avant et la platine servos.

J'ai ajouté une platine pour fixer mon récepteur Jeti Assist, car celui-ci étant équipé de gyros, il doit être positionné avec précision, bien à plat. J'ai également ajouté une platine servo additionnelle afin de fixer un servo dédié au crochet de remorquage.

Dans la dérive, j'ai collé de fines baguettes pour donner plus d'appui à la baguette de fermeture prévue. Une nervure doit être positionnée avec soin pour soutenir la gaine de la commande de profondeur.

L'écrou de fixation du stab est collé sur une plaque elle-même collée en haut de la dérive, à l'intérieur.

Il faut percer et ajuster le passage de la commande de profondeur afin que la corde à piano ne frotte nulle part, c'est impératif pour la précision du contrôle en tangage.

Les gaines des commandes de direction et de profondeur sont posées et collées avant de fermer l'arrière du fuselage.

Pour le crochet de remorquage, j'ai juste ajouté une gaine collée dans le fuselage et fraisé un trou oblong derrière lequel vient coulisser une corde à piano de 0,8 mm. Simple, efficace.

 

Finition et installation radio

J'ai choisi d'habiller la cabine et je n'ai pas utilisé les éléments en contreplaqué destinés à réaliser le baquet de verrière. J'ai modélisé un cadre à imprimer en 3D, et il a fallu quelques essais avant d'en avoir un qui se raccorde proprement avec le fuselage. Un buste de pilote a aussi été prévu. Ainsi, mon B4 est plutôt réaliste en vol, pas de cabine "vide". Le tableau de bord a aussi été reproduit d'après photo de celui d'un vrai B4.

Tout cela a un "prix" : du poids en trop… Entre la cabine, le pilote et le crochet de remorquage avec son servo, je me suis retrouvé centré un peu trop avant et j'ai dû… lester l'arrière de 10 grammes !

L'intérieur du fuselage a été peint avant de finaliser l'installation radio. Là encore, j'ai conçu un support des rallonges de servos pour que le branchement des servos des ailes soit facile avec des prises de couleur (celles qu'on trouvait chez Topmodel, et qui sont encore dispos chez Flash RC, mais… jusqu'à quand ?).

L'entoilage a été réalisé au film thermorétractable blanc, avec décor en vinyle adhésif. Les immatriculations, numéro de dérive et logos Pilatus ont été commandés chez CD Design (https://www.cddesign01.com)"sur mesure".

Dans les ailes, les servos ont là encore été fixés à l'aide de supports maisons imprimés 3D, ce n'est pas standard dans le kit. Les caches des servos d'ailes du kit ont par contre été utilisés, car ils protègent efficacement les servos et les commandes. On pourrait les peindre en blanc… Mais je les ai gardés transparents, car ainsi, je peux contrôler les servos "de visu"… Je ne ferais pas le championnat de France Maquettes, donc…

Les ailerons, les volets et la gouverne de profondeur sont articulés avec du scotch cristal. Pour la dérive, j'ai utilisé des charnières en non tissé collées à la cyano fluide.


Adorable !

Une fois décoré et en situation sur le terrain, en plaine comme sur la pente, le Pilatus Silence Model est vraiment adorable. Un mini dont les proportions en font une vraie maquette. Alors, on prend le temps de l'admirer !

 

Les essais en vol de pente se sont déroulés sur la pente nord de Mâcon, face à la Roche de Solutrés, par différentes météos.

 

 

Réglages


A l'issue des vols d'essais, le centrage retenu est à 47 mm en arrière du bord d'attaque de l'aile mesurés sur la partie rectangulaire (donc, aussi à l'emplanture). Compte tenu de la faible corde, le centrage ne doit pas être fait "sur les doigts", ce serait trop imprécis. Un outillage de centrage est indispensable pour poser l'aile sur des arêtes. Ce centrage correspond à 35 % de la corde.


Pour les gouvernes, j'ai programmé 3 phases de vols classiques : Transition, Thermique et Acro. Débattements, expos et mixages varient pour s'adapter au mieux à chaque configuration.

Note spéciale pour les snaps flaps en phase "transition" : le neutre des volets et des ailerons s'abaisse uniquement lors d'un ordre à cabrer et seulement au début de la course à cabrer, c'est pour aider à "soutenir" en virage et lors de la traversée d'une zone porteuse, sans induire de réel changement d'assiette. En tirant plus, on a le mouvement en tangage qui s'accentue, mais on n'ajoute pas davantage de traînée. En acro, le snap flap est classique et en thermique, on ne l'utilise pas.

 

Bref, voici mon tableau de réglages :

 

 

En vol, le Mini B4 prend de l'envergure…

Oui, je me répète, mais c'est trop vrai !

Pour le moment, mon Pilatus B4 n'a volé qu'à la pente. Le remorquage n'a pas été essayé, faute de la bonne occasion avec le bon endroit, les bons pilotes et la bonne météo réunis…


Lancer : Avec son haut fuselage et l'aile bien haute, la prise en main est très facile et le lancer est une formalité. Départ nez légèrement bas pour aller tout de suite chercher la vitesse de vol et hop, le voilà parti. Si ça porte "moyen", je lance avec les volets abaissés (phase "thermique") et le planeur est tout de suite porté.


Vol standard : ce qui frappe, c'est la netteté des trajectoires. Le B4 vole "tendu". La vitesse de vol est un peu rapide, c'est normal vu le profil, mais il est "bien porté" et les gouvernes sont mordantes. Il réagit à chaque impulsion sur les manches sans retard. Malgré un fuselage qui donne l'impression visuelle d'être court, la profondeur est agréable et le B4 est sur un rail. Mon "snap-flaps" spécial dans cette phase est très plaisant, avec un planeur qui vire en étant bien porté, et les écarts de vitesse que l'on gère à la profondeur selon la portance du moment sont à la fois marqués et faciles à gérer. Si on traverse une zone plutôt porteuse, la plus petite traction sur la profondeur fait monter sans mettre le nez haut. Dans les zones moins porteuses, on laisse juste filer le planeur qui a une finesse remarquable pour un "mini". En roulis, les ailerons sont plaisants, avec un lacet inverse rendu imperceptible par la combinaison différentiel plus mixage ailerons->direction. On le place comme on veut. La direction est puissante, donne un peu de roulis induit, et permet de tenir la symétrie sans difficulté. En freinant le Pilatus, on arrive au décrochage, franc, mais pas piégeux, car survenant avec la profondeur en quasi butée. En rendant la main, on raccroche rapidement, mais il faut tout de même quelques mètres sous la quille avant de reprendre un vol horizontal. Bref, on promène le B4 de long en large sur la pente, on enroule de beaux virages et spirales avec ce sentiment d'être aux manches d'un planeur de… 2 mètres d'envergure ! Et avec les gyros activés, c'est encore plus marqué, la sensation étant celle d'un 2,2 à 2,4 mètres à un détail près : on s'éloigne tout de même moins car les yeux ont rapidement du mal à bien le visualiser, surtout si on le voit pile de derrière ou de face…


Dans l'ascendance : Pour la prise d'altitude, si ça porte, pas d'hésitation, il faut passer en phase "thermique", avec volets et ailerons légèrement abaissés. L'augmentation de portance est extrêmement nette ! On sent et on voit le planeur se sustenter et grimper bien plus aisément qu'avec la phase "transition". C'était une excellente idée, d'avoir mis des volets sur un B4, m'sieur Silence Pascal Cepeda Model ! Sur la pente par faible portance, même chose, phase "thermique" pour "crétotter en tiraillant" comme on dit chez nous… Avec le différentiel augmenté et le gros mixage ailerons->direction, le lacet inverse reste là encore très raisonnable et il reste juste à affiner sur la direction. En spirale, on est comme avec une grande plume, avec de la direction dans le sens du virage et un léger contre aux ailerons. Et hop, il enroule très joyeusement les pompes ou gratte magnifiquement la petite dynamique. Attention : en cas de dégueulante, ne restez pas en "thermique" en espérant chuter moins… Repassez en "transition" et fuyez la zone défavorable. Le salut est dans la fuite rapide, pas en restant à se traîner dans la dégueulante.


Voltige : Le Pilatus B4 a été conçu pour passer la voltige planeur. Mais c'était à une tout autre époque que le Swift ou le Fox ! Il reste un planeur avec de l'allongement et la voltige qu'il tourne est "datée". Le modèle réduit de Silence Model est "maquette" et il sera plus exigeant qu'un Swift pour tourner un tonneau axé ! Toutefois, avec la phase "Acro", volets et ailerons légèrement relevés, il accélère bien et restitue bien mieux qu'on ne pourrait le penser. Les boucles sont faciles, il faut juste ne pas hésiter à bien les rythmer, en les lançant assez vite pour ne pas laisser la vitesse se dégrader exagérément avant d'atteindre le somment. Les tonneaux tournent plutôt vite et peuvent s'enchaîner autant que la portance de la pente le permet. Ils barriquent légèrement, mais ça reste très regardable ! On peut passer sans difficulté les tonneaux à 4 et 8 facettes. Le renversement est étonnamment bon, avec une direction très efficace. Bien sûr, on trichera légèrement la montée avec le nez "au vent" et en bottant sans attendre l'arrêt complet, mais ça, c'est vrai avec tout planeur de voltige. Je reste surpris de la hauteur de la montée lors des renversements avec le B4. Aucun doute, il ne traîne pas beaucoup. Le vol dos est agréable, grâce aux volets et ailerons relevés, car on trouve ainsi assez de portance pour rester dans cette position et même faire des virages. Les figures combinées telles que Huit Cubain ou Nœud de Savoie sont faciles et s'enchaînent à loisir dès que la pente porte normalement. La boucle carrée passe sans problème (j'aime ça !). La boucle inverse demande à bien laisser accélérer dans la descente, moyennant quoi, la remontée dos se passe sans mollir et on arrive au retour ventre sans que le planeur s'effondre. Au pire, si nécessaire, on revient d'un coup en phase "thermique" au retour ventre pour que le planeur ne s'enfonce pas si on n'a été un peu léger sur le badin en bas de figure ou sur la poussée pour remonter sans traîner. On va encore pouvoir passer de vrais tonneaux déclenchés qui partent bien sec et s'arrêtent sans histoire (mais pas toujours ailes à plat…) et des vrilles pour lesquelles il faut impérativement couper les gyros (qui tentent d'empêcher le planeur de partir en vrille et contrent aux ailerons…). Là encore, les arrêts sont faciles juste en recentrant les manches.


Atterrissage : Les volets sont ici un pur bonheur ! J'ai eu à poser le B4 dans un vent soutenu (30 km/h avec rafales entre 40 et 50 km/h…) et dans ces conditions, rentrer "bas" est traverser les rouleaux est toujours une épreuve à tendance aléatoire. Ici, aucun problème, le circuit est volontairement haut et la finale face au vent peut se faire sous une forte pente, nez bien bas, sans prise de vitesse. On plonge littéralement sur la zone de poser et un léger arrondi sans complètement relever le nez pour ne pas se faire retourner et voilà le B4 dans l'herbe grasse ! Quel confort ! Dans ces conditions, la présence des gyros est aussi une aide précieuse avec des gouvernes qui réagissent plus vite que je ne sais le faire pour contrer le plus gros des turbulences. En air plus calme, là aussi, les crocos assurent de poser avec précision et à vitesse réduite.


Sensation globale : Un seul mot suffit : "Magique" ! Le Pilatus B4 est connu pour bien voler à toutes les échelles et la version 1 400 mm de Silence Model en est une preuve supplémentaire. C'est un planeur qui pour sa taille offre des performances très au-dessus de la moyenne, un domaine de vol étendu, de bonnes capacités en voltige, le confort des "crocos" pour se poser… et en plus, il a une très belle allure en vol, avec une attitude naturellement "queue haute" qui est très réaliste. Comme je l’ai dit dès le début, il est bien plus grand en vol que dans la main. Les spectateurs arrivant alors que vous volez seront surpris quand vous reviendrez avec le B4 à la main vers eux de sa petite taille…


Conclusion provisoire

Je poste cet article sans trop attendre car le kit vient de sortir (fin janvier 2023). Si j'ai pu bien cerner le B4 à la pente avec les vols réalisés à l'automne et cet hiver, j'ai hâte de pouvoir compléter ce texte avec le remorquage et le comportement en plaine. Ce sera une bonne occasion de revenir sur cette page… Et puis, il me manque encore des photos et vidéo en vol qui seront ajoutées dès que… disponibles. Pour ça, il me faut les bonnes personnes présentes au bon moment… ça va venir !

De toute façon, je sais déjà à quel point ce Pilatus B4 est bien né et qu'il va ravir ses pilotes ! Prenez le temps pour (bien) le construire… Pas d'approximation, sur un mini, ça ne pardonne pas. Si vous vous dites "ça devrait aller comme ça", c'est déjà que ça n'ira pas. Soyez exigeants envers vous-même lors de la construction, de la finition et des réglages et vous verrez que ça paye, avec à la clé un comportement génial ! A vos chantiers !

 

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© Jean-Louis Coussot