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ASW-17 FMS

 

Quand la mousse donne un planeur de loisirs performant...

 

Texte : Jean-Louis Coussot

Photos : Dominique Wuylsteker, Michel Voisin, Cécile et Jean-Louis Coussot

 

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Caractéristiques :

  • Nom : ASW-17
  • Fabricant : FMS ( https://www.fmshobby.com/ )
  • Distributeur France, Benelux et quelques autres pays européens : Beez2B (https://www.beez2b.com)
  • Prix public conseillé (au 2 mai 2023) : 349,99 €
  • Envergure : 2 500 mm
  • Longueur : 1 390 mm
  • Profil d’aile : Non précisé, léger creux à l’intrados, environ 11 % d'épaisseur relative près de l'emplanture.
  • Surface alaire : 50,3 dm2
  • Masse annoncée (avec LiPo 4S 2200 mAh) : 2 350 g
  • Masse obtenue (avec LiPo 4S 2700 mAh + lest) : 2 485 g
  • Charge alaire annoncée : 45,7 g
  • Charge alaire obtenue : 49,4 g/dm2
  • Moteur : Brushless ourunner 3541 Kv 750
  • Contrôleur : Brushless 40 A (55A en pointe) avec UBEC 5V/3A
  • Servos : 4 x 17 g + 2 x 9 g
  • Batterie conseillée : LiPo 4S 2200-2600 mAh

 

J’avais besoin de renouveler un type de planeur électrique dans ma flotte, à savoir un planeur polyvalent utilisable tant à la pente qu’en plaine, assez grand pour voler à des distances intéressantes en le gardant bien visible, qui ne craigne pas trop (je vole sur certaines pentes où la zone de posé n’est pas super-accueillante), capable de longs vols dans les thermiques, mais tout de même capable de passer la voltige de base pour me défouler les pouces de temps à autre. S’il n’est plus une nouveauté, l’ASW-17 de FMS m’intriguait depuis sa sortie voici environ deux ans et il semblait cocher toutes les cases de mon cahier des charges. J’ai donc passé commande !

 

 

Le kit

Distribué par Beez2B (implanté en Belgique) vers les magasins de France, de Belgique, des Pays-Bas et dans aussi quelques autres pays Européens, le kit est facile à approvisionner et en trois jours, il était à la maison. Le packaging est conforme à ce que fait FMS depuis des années : dans un surcarton robuste marron, on trouve la très belle boîte tout en quadrichromie qui présente parfaitement le modèle, avec des textes et caractéristiques en Anglais, Allemand, Chinois et Français. Les dimensions sont déjà respectables : 1 390 x 300 x 280 mm. Et toujours comme à l’accoutumée avec FMS, on va extraire un container en polystyrène expansé où chaque élément du kit est parfaitement calé durant les transports et stockages avant d’arriver chez vous. Compte tenu de la conception, il sera même possible si vous le désirez de ranger l’ASW-17 dans ce container pour vos propres transports et stockages, ce sera le meilleur moyen de le préserver, même si c’est un peu plus long pour le remontage sur le terrain.

Cherchez bien dans les recoins du kit, car en plus des grosses pièces très visibles, un petit sachet avec les commandes de profondeur et de direction et les vis sans tête a tendance à jouer à cache-cache…

La notice sera la première à sortir du « bac à poissons » et elle est au standard FMS, là encore avec les 4 mêmes langues que sur la boîte, et avec des illustrations bien parlantes. Si pour le montage, il n’y a rien à changer, les réglages de la notice sont loin d’être optimisés (en particulier au niveau du centrage) et je vous proposerais les miens comme à mon habitude.

 

Petit rappel pour les galeries de photos : en survolant une image, vous affichez sa légende. En cliquant sur une image, vous l'agrandissez.

 

 

Allez, on sort les « gros morceaux » !

Les ailes sont prêtes à l’emploi. En mousse EPO, elles présentent un bel état de surface, très lisse, sans picots de démoulage. Le profil n’est pas indiqué dans la notice, mais pour une fois, FMS n’a pas utilisé un profil à intrados plat. On note un léger creux à l’intrados en arrière de l’épaisseur maximum, dans le style des profils HQ 2,5xx. L’épaisseur relative à l’emplanture, peu aisée à mesurer, avoisine les 11 %. On note tout de suite que les bords d’attaque sont doublés par des pièces en ABS dur, en trois parties par demi-aile. Ceci va assurer une bonne protection des B.A. lors des atterrissages dans l’herbe où on trouve parfois la petite brindille cachée qui vous marque le bord d’attaque… Et on sait que la qualité du bord d’attaque est importante aussi pour les perfos. Les ailerons et les volets sont articulés par un rétreint de la matière, solution classique. Ils sont rigidifiés par un jonc en métal intégré à l’intrados et collé. Les guignols sont doubles et donc particulièrement robustes. Les servos sont des 17 grammes, ils sont en place, avec un cache en ABS vissé permettant un accès facile pour la maintenance et d’éventuels réglages. Un longeron en tube carbone est intégré dans chaque demi-aile au moulage et il file jusqu’à 10 cm du saumon. La rigidité de l’aile est impressionnante. A l’emplanture, une pièce moulée en plastique intègre deux verrous à ressorts qui maintiendront l’aile plaquée contre le fuselage. Elle reçoit aussi le multiconnecteur qui assure le branchement automatique des servos des ailes sur le fuselage. On note encore que les angles côté fuselage des bords de fuite des volets sont doublés par des pièces en ABS moulé, protégeant bien ces parties fragiles des volets.

Concernant les servos d’ailes, ceux des ailerons sont installés de manière symétrique, ce qui avec un cordon en Y permet de n’utiliser qu’une voie pour les deux (sans possibilité de différentiel dans ce cas), tandis que les servos de volets ont leurs têtes du même côté (donc montage dissymétrique) afin là encore de permettre l’utilisation d’un cordon en Y pour que les deux s’abaissent en même temps. Le préréglage d’usine ne prévoit manifestement pas de les faire débattre vers le haut, mais juste de les utiliser en mode « Aérofreins » avec un fort braquage vers le bas. Nous verrons qu’il est possible de faire mieux.

Sous les saumons, de petits patins doivent protéger les ailes du frottement lors d’un atterrissage sur piste. Toutefois, les pistes sont souvent très abrasives et je doute que leur durée de vie soit très élevée…

Le stab est lui aussi prêt à installer, les deux demi-gouvernes de profondeur reliées par une pièce en plastique robuste qui intègre aussi le guignol de profondeur (double comme pour ceux des ailes) avec sa pièce en laiton pour recevoir la commande. Le centre du stab est renforcé par une pièce moulée, avec une glissière qui permet sa mise en place en 3 secondes dans la dérive. Un simple encliquetage (pas très marqué, mais visiblement suffisant) simplifie ce montage, sans la moindre vis ni colle.

Le fuselage est le plus gros morceau. D’avant en arrière, on va trouver l’hélice repliable déjà installée. C’est un 13,5 x 6 pouces. Elle est entraînée par un gros brushless 3541 avec un Kv de 750 t/mn/V, lui-même alimenté par un contrôleur 40 A avec UBEC 5V/3A qui est caché sous le plancher de l’accu. Des entrées d’air type NACA de chaque côté et sous le nez moulé en plastique ainsi qu’une grille juste sous le contrôleur assurent la ventilation de l’ensemble de propulsion, avec une extraction de l’air un peu plus en arrière, sous le fuselage au niveau de l’arrière de la cabine.

La platine supportant la batterie est en bois, avec du velcro adhésif installé, et deux sangles pour la tenue verticale du pack.

L’accès à cette platine est aisé avec une grande verrière opaque en mousse, maintenue à l’avant par emboîtement et à l’arrière par un verrou à ressort muni d’un « bouton-poussoir » qui ne dépasse pas du tout du fuselage. Montage très propre et visiblement efficace !

A l’arrière de la partie cabine, on va trouver le faisceau de fils des servo de la profondeur, de la direction, des ailerons et volets. Pour les ailerons et les volets, de courts cordons en Y sont pré-installés et donc, il est possible de se contenter d’une radio 5 voies pour l’utilisation la plus basique du modèle. Si on souhaite avoir une voie par aileron et une voie par volet, il sera facile de supprimer les cordons en Y et d’utiliser un récepteur 6 ou 7 voies (ce sera mon cas). Le fil du contrôleur sort également de sous la platine, tout comme les fils et le connecteur XT60 pour le branchement de la batterie.

On recule encore et sous le fuselage, on trouve une roue montée sur un support en plastique, qui sera utile pour poser sur piste en dur. Toutefois, les supports en plastique donnent une sensation de fragilité, même si jusqu’alors, je n’ai pas rencontré de problème.

Au dessus, l’emplanture des ailes est intéressante : Une pièce complexe moulée va recevoir les ailes et donc assurer le calage par emboîtement. De chaque côté, deux barres dépassent, terminées en biseau et avec des trous qui vont recevoir les broches des verrous installés dans les ailes. Le multiconnecteur va recevoir son équivalent dans l’aile et assurer automatiquement la connexion des servos des ailes. Enfin, une pièce en alliage d’aluminium avec de gros taraudages M8 est destinée à recevoir les clés d’ailes métalliques en donnant un dièdre marqué à la voilure. Une solution surprenante, vue pour la première fois sur un planeur RC avec ce modèle, et reprise depuis par au moins un autre modèle qui va arriver sur le marché. Je vais y revenir.

On arrive à l’arrière du fuselage avec les servos de direction et de profondeur installés (format 9 grammes). La dérive est dotée à son bord de fuite de charnières à encliquetage qui recevront la gouverne de direction, et d’une grande encoche au bord d’attaque avec des rails en plastique, pour recevoir le stabilisateur. Comme sous les ailes, un patin de queue doit protéger le dessous de l’arrière du fuselage. Et là encore, n’abusez pas des pistes abrasives !

Il reste une pièce en mousse, c’est la gouverne de direction, imposant comme il se doit sur un ASW-17, avec la contrepartie des charnières à encliquetage, et le guignol installé, prêt à recevoir sa commande.

Enfin, il reste les clés d’ailes, très inhabituelles ! Leur diamètre est de 9,3 mm et leur longueur de 360 mm. Elles sont constituées de deux matériaux distincts, sans doute avec un emmanchement à chaud. Le côté emplanture semble en acier, avec le filetage M8 sur 13 mm de long correspondant à l’insert du fuselage. Cette partie fait 70 mm de long. La suite semble en alliage d’aluminium. A l’extrémité, un perçage est destiné à passer une tige (tournevis par exemple) afin de pouvoir serrer correctement la clé dans l’insert.

 

Parlons du montage des ailes

Maintenant que vous savez comment sont faites les clés d’ailes et les éléments de liaison côté fuselage, nous pouvons détailler ce montage pour le moins inhabituel. FMS avait pour problème de donner un dièdre marqué aux ailes, le véritable ASW-17 étant loin d’avoir des ailes « plates ». Ils ont choisi cette solution d’une pièce en alu usiné qui donne le dièdre via les taraudages dans le fuselage. C’est osé et ça nécessite de surdimensionner énormément les clés, car quand on réfléchit à la façon d’un bureau d’étude en mécanique (ce qui est ma formation), on se rend compte que l’on passe tous les efforts en flexion et en cisaillement sur le fond de la fin du filetage des clés, soit sur un diamètre de 6,5 mm. Un filetage n’est pas du tout conçu pour travailler ainsi… Il devrait avoir plus à supporter un effort en traction, mais ici, il ne travaille pas du tout en traction, ce sont les verrous en plastique dans les ailes qui ont la charge de retenir les demi-panneaux plaqués contre le fuselage, et l’effort est minime, tandis qu’en flexion, il va être très élevé, notamment en voltige. Ce montage qui « marche » toutefois sur le papier, me semble mécaniquement bien peu judicieux. Grâce au surdimensionnement, je n’ai pas noté de problème en vol, mais ça impose de parfaitement serrer les clés à chaque montage pour que la clé soit bien plaquée contre l’insert. Si on ne le fait pas, des déformations permanentes ne tarderont pas à apparaître sur l’insert en alu.

 Par ailleurs, entre l’emboîtement de l’aile dans le logement du fuselage, la clé d’aile, les verrous et le multiconnecteur, on a de multiples points de contacts qui doivent parfaitement s’aligner pour que l’aile prenne sa place et on est face à un montage totalement hyperstatique. Le résultat est que les ailes sont particulièrement dures à glisser en position même après déjà une vingtaine de montages et démontages, et encore plus difficiles à démonter, surtout si on est seul : il faut une main pour tenir les verrous en position ouverte, une autre qui tire (très fort) sur l’aile, et… il en faudrait bien deux autres pour maintenir le fuselage. J’ai bien cru après le premier montage à l’atelier ne jamais arriver à déposer les ailes… Le problème est aussi que les efforts pour le montage comme pour le démontage obligent à serrer très fortement fuselage et ailes avec les mains et donc… on marque la mousse, qui est heureusement de très bonne qualité et pour le moment, ça ne se voit pas trop… car elle semble bien reprendre sa forme.

Une fois la clé d'aile vissée dans l'insert en alu, il faut bien la serrer en plaçant un tournevis dans le trou à l'extrémité de la clé. On voit que tous les efforts vont passer par le pied du filetage. Et si ça marche, ça n'est qu'au prix d'un surdimensionnement des pièces, car mécaniquement, la solution est très discutable.

 

J’ai trouvé une solution pour libérer une main : confectionner un petit outil avec une tige de corde à piano de 1,5 mm, plié aux deux extrémités, et qui maintient facilement les verrous en position ouverte. Je le laisse en permanence dans le fuselage. Les photos ci-dessous en disent plus qu'in long discours. Ainsi, une main pour tirer l’aile, une autre plus une hanche pour bloquer le fuselage, je parviens à démonter seul le planeur, même si ça continue à demander des efforts trop élevés.

Je pense que si les clés d’ailes avaient 0,1 à 0,2 mm de diamètre en moins, ça se passerait déjà beaucoup mieux. Seul un peu de jeu peut contrer un montage hyperstatique. Pas question d’y aller au papier de verre, les stries générées ne feraient qu’empirer les frottements dans les tubes carbone des ailes. Ah, si j’avais un tour à rectifier !

Bref, s’il y a quelque chose qui n’est pas vraiment à mon goût sur cet ASW-17, c’est bien la dureté du système de montage-démontage des ailes. Fort heureusement, le reste va très bien comme nous allons le voir.

 

Au sujet du look

FMS a collaboré avec Daniel Aeberli qui a remporté la catégorie SLS et terminé second en catégorie maquette de l’Eurocup Viking GPS en 2018 pour dessiner son ASW-17. On retrouve d’ailleurs des éléments de décor de l’ASW-17s de Chocofly sur le modèle FMS. Toutefois, pour ce modèle en mousse, l’allongement très élevé du véritable ASW-17 n’a pas été conservé, la technologie le permettant difficilement, et de plus, un tel allongement aurait réservé le modèle à des pilotes ayant un haut niveau, alors que FMS veut des planeurs accessibles en pilotage au plus grand nombre. Donc, de l’ASW-17 réel, on retrouve avant tout sur le modèle en 2 500 mm la ligne générale du fuselage avec cette immense dérive si caractéristique, ainsi que le stab en croix. Comme le réel, le modèle FMS est doté de volets. Par contre, les aérofreins à lame ne sont pas présents (et on s’en passera fort bien…). La présence des volets va grandement faciliter les approches en les baissant très fortement, ce qui donne de la traînée et une vitesse de posé raisonnable.

Donc, on est assez loin d’une maquette et même d’une semi-maquette, mais on a affaire à un pur planeur de loisirs au fuselage simplement inspiré de l’ASW-17.

Quand on met côte à côte le plan de l'ASW_17 réel et la vue de dessus du modèle FMS, on visualise bien la grosse différence en matière d'allongement. La forme de fuselage est bien inspirée du vrai planeur, mais l'aile est purement modéliste et orientée loisirs.

 

A prévoir

La batterie indiquée par la notice est un LiPo 4S de 2200 à 2600 mAh de capacité. On peut s’étonner d’avoir besoin de 4S sur un planeur de 2 500 mm d’envergure, quand un Lentus de 3 mètres se contente d’un 3S, et avec de belles perfos en montée. C’est un choix de FMS que de monter un moteur à faible Kv, et de miser sur la tension, en restant très raisonnable en matière de courant consommé. Sur les premiers vols, j’ai embarqué un peu de télémétrie et en moyenne, la consommation plein gaz en montée sous 30 à 40° est de seulement 28 ampères (plus en début de pack bien sûr, mais très en dessous des 40 A permis par le contrôleur).

Je pense qu’il faut penser en termes d’énergie embarquée : le Lentus est optimisé pour 3S 2600 mAh, soit 11,1 x 2,6 = 28,8 Wattheure. Sur l’ASW-17, on a 4S 2200 mAh, et donc 14,8 x 2,2 = 32,5 Wattheure. Ramené aux masses indiquées par les fabricants, ça donne 12 W/h par kilo et pour l’ASW-17 13,8 W/h par kilo… On est vraiment dans le même ordre de grandeur t ça explique que je retrouve sensiblement les mêmes taux de montée sur les deux planeurs, soit entre 8 et 9 m/s plein gaz.

Donc… comme j’avais des LiPo 4S 2700 mAh disponibles et qu’ils tiennent dans le fuselage… j’ai choisi de les utiliser. Nous verrons que ça pose un problème pour le centrage qui m’a conduit à lester l’arrière. Un 2200 mAh semble plus approprié pour centrer facilement le planeur. Toutefois, le surpoids du 2700 mAh plus lest ne gêne vraiment en rien les qualités de vol et l’ASW-17 est même un plutôt bon gratteur dans les thermiques.

Il faudra aussi un récepteur. 5 voies sont le strict minimum. Pour ma part, j’aime profiter de toutes les possibilités offertes par une aile type « quadro » et donc, j’ai opté pour un 7 voies, et supprimé les cordons en Y des ailerons et volets.

 

Assemblage

La gouverne de direction s’encliquette tout simplement à l’arrière de la dérive. On peut alors mettre en place la tige de commande sur le servo et dans la pièce laiton du guignol, avec une vis de pression facilitant la mise au neutre (un testeur de servo est utile pour que le servo soit bien au neutre). J’utilise le dernier trou du palonnier du servo et j’ai déplacé la pièce laiton du guignol sur le trou le plus proche de la gouverne pour maximiser le débattement en vue de beaux renversements et de vrilles.

Le stabilisateur s’enfile simplement sur ses glissières par l’avant de la dérive et un léger clic indique qu’il est en place. Après quoi, on doit là aussi monter la commande de profondeur entre le palonnier du servo (avant dernier trou) et le guignol (dernier trou). A ce niveau, il est possible qu’un jour, je tente de faire une modification permettant de déposer le stab en n’ayant pas à dérégler le neutre de la profondeur, pour un transport plus facile du modèle dans un sac à planeurs.

Pour les ailes, on visse donc les clés en les bloquant bien avec un outil passé dans le trou d’extrémité, puis on glisse chaque panneau jusqu’à ce qu’il s’encastre dans le fuselage et que l’on perçoive nettement les « clics » des verrous. Comme indiqué plus haut, les pièces sont ajustées assez serrées et il faut un peu de temps et d’effort pour que ce soit en place. Ce qui est sûr, c’est que les ailes ne se sauveront pas ! Pour des fonctions basiques (ailerons et volets avec cordons en Y), il ne reste plus qu’à contrôler le neutre des gouvernes, qui était parfait dès la sortie de la boîte sur mon exemplaire.

Si vous souhaitez utiliser une voie par volet et une voie par aileron, il suffit de déposer les deux cordons en Y dans le fuselage et de connecter chaque servo à sa voie dédiée sur le récepteur.

Si vous voulez une programmation très complète avec entre autres un mixage des ailerons vers les volets, le préréglage des servos de volets ne convient pas, car il ne permet pas aux volets de débattre vers le haut. Rien de grave ni de difficile : on ouvre les caches des servos de volets (vissés), on décale la tige de commande sur le trou le plus éloigné pour gagner du débattement et on règle le neutre côté guignol de manière à ce que le servo puisse donner une quinzaine de millimètres de débattement aux volets vers le haut. Le reste se fera au niveau de la programmation (je ne peux donner de méthode universelle, chaque type de radio a sa façon de faire).

Il reste à fixer le récepteur dans le fuselage après avoir connecté tous les servos et le contrôleur brushless. Pour permettre un recul maximum de ma batterie « lourde », j’ai placé le récepteur debout contre le flanc gauche du fuselage, reculé à l’arrière de la cabine (pas d’autre choix sauf à rajouter des rallonges pour les servos de volets et d’ailerons, car sans les cordons en Y, les fils venant du multiconnecteur sont assez courts).

Ainsi, ma batterie e s’enfonce dans le fuselage et seule la sangle velcro arrière est utilisée pour tenir la partie la plus avant de la batterie LiPo.

 

 

Centrage

La notice indique un centrage entre 70 et 80 mm du bord d’attaque à l’emplanture. Je n’ai pas mesuré toute la géométrie du planeur pour vérifier par calcul. Par contre, la vidéo YouTube d’Arthur RC ( https://youtu.be/6qhAeJaiOxY ) montre qu’il vole centré à la valeur de 80 mm et que ce centrage lui semble encore un peu avant. J’ai donc commencé en volant centré à 85 mm. Et sur le test du piqué, l’ASW-17 remontait encore… J’ai reculé petit à petit, d’abord en jouant sur la position de la batterie, et ensuite en lestant la queue (jusqu’à 50 g de plomb…) et une fois les réglages finalisés… j’ai un centrage à 95 mm du bord d’attaque… Et sur les performances, un tel écart, ça joue beaucoup ! Ainsi centré, le planeur remonte à peine en phase « transition » ou « thermique » et est à la limite d’être indifférent avec les volets relevés en phase « acro ». Donc, même si vous ne recherchez pas la perfo max, vous pouvez commencer avec un centrage à 90 mm, vous ne vous ferez absolument pas peur. FMS veut comme beaucoup de fabricants proposer un centrage « sécurisant », mais là, vraiment, la plage proposée n’est pas cohérente et un centrage à 70 mm ne sera en aucun cas agréable avec un planeur sur lequel il va falloir intervenir en permanence à la profondeur pour tenir une trajectoire.

Réglages de débattements et mixages

Version basique

Sur l’ASW-17 en version « basique » (5 voies), vous allez pouvoir uniquement utiliser les volets vers le bas. Une faible amplitude pour « porter » un peu plus dans les thermiques, que vous affecterez à un inter deux positions (volets en lisse et volets « thermiques »), et un fort débattement sur une voie proportionnelle (sur un planeur électrique, j’utilise le manche de gaz, plus facile à gérer en approche, tandis que le moteur est déporté sur un curseur ou sur un inter à 3 positions suivant l’émetteur, car celui-ci ne sera pratiquement utilisé qu’en tout ou rien : on monte plein gaz ou on plane moteur coupé). Ce fort débattement servira à freiner le planeur en approche et ainsi éviter qu’il n’efface la piste en rigolant doucement, car en lisse, il ne demande qu’à allonger, allonger, allonger encore…

Vous pourrez ajouter un petit mixage gaz-profondeur (quelques %) histoire de ne pas avoir à pousser sur la profondeur lors des montées plein gaz.

Enfin, un mixage ailerons vers direction sera agréable pour contrer le lacer inverse, d’autant plus que dans cette configuration basique, vous ne pouvez mettre de différentiel aux ailerons.

 

 

Version Full Options

Si comme moi, vous câblez volets et ailerons avec une voie par gouverne, vous ouvrez considérablement les possibilités.

Pour commencer, vous pourrez prévoir trois « phases de vol » :

  • « Transition » pour avancer normalement à la pente comme en plaine entre deux thermiques.
  • « Thermique » avec les volets et les ailerons légèrement abaissés, pour diminuer le taux de chute, réduire le rayon de virage en spirale et donc mieux exploiter les ascendances.
  • « Acro », avec volets et ailerons légèrement relevés pour voler plus vite et augmenter la maniabilité pour la voltige.

Pour chaque phase de vol, les mixages vont différer afin d’adapter au mieux le « modèle de vol » à la situation du moment.

  • Le différentiel d’ailerons sera utilisé pour réduire le lacet inverse. Plus on courbe le profil, plus on mettra de différentiel, et à l’inverse, en acro, on le réduira pour améliorer le taux de roulis.
  • Le mixage ailerons vers direction sera utilisé dans les phases « transition » et « thermique », là encore pour pratiquement faire disparaître le lacet inverse. Le taux de mixage augmente avec la courbure. En « acro », on n’active pas ce mixage, car il gênerait plus qu’il n’arrangerait.
  • Le mixage « volets vers ailerons », qui permet d’abaisser ou de relever les ailerons en même temps que les volets, permet de faire travailler l’ensemble de l’aile « dans le même sens ». Là encore, le taux dépend de la phase de vol. Selon les radios, on obtient cet effet soit via un mixage, soit à partir de « trims de phases », solution plus simple quand elle est disponible.
  • Pour chaque phase de vol, et pour être « confortable », on doit avoir un neutre distinct de la profondeur. Les émetteurs modernes disposent de la fonction « trims de phases » déjà évoquée, qui permet de trimer la profondeur avec… son trim, et qu’il se mémorise pour chaque phase de vol. C’est rapide, précis… En l’absence de cette fonction, il faut un mixage volets-profondeur, qui arrive au même résultat, mais en demandant plus de temps pour parfaire le réglage.
  • Le mixage snap-flaps associe les volets et aussi les ailerons au débattement de la profondeur. Profondeur à cabrer, volets et ailerons s’abaissent pour augmenter la portance et inversement, profondeur à piquer, le bord de fuite se relève, favorisant la portance en vol dos. C’est là le fonctionnement basique des snaps-flaps. En phase « acro », c’est parfait ! Mais pour les phases « transition » et « thermique », relever le bord de fuite quand on pousse juste pour avancer un peu plus n’est pas bon pour le fonctionnement du profil. Je programme mes snap-flaps dans ces phases de manière à ce que volets et ailerons « portent plus » quand je tire la profondeur (cas typique du soutien en virage, en spirale), mais ne se relèvent pas quand je pousse afin de ne pas réduire la portance quand je cherche juste à abaisser le nez. Mieux, avec un mixage par courbes, je limite l’action des snap-flaps à cabrer au premier tiers de débattement de la profondeur à cabrer (soit en gros ce qui sert à soutenir un virage). Au-delà, volets et ailerons ne s’abaissent pas plus, car ce serait créer trop de traînée et donc, ce serait contre-productif. Je procède ainsi depuis quelques années et le résultat est vraiment agréable au pilotage.
  • Enfin, le mixage « crocodile » ou « butterfly » (selon les marques de radio) va permettre de freiner le modèle pour l’atterrissage. Sur l’ASW-17, j’ai initialement fait « classique » avec volets baissés et ailerons un peu relevés. Mais je trouvais la vitesse de posé un poil rapide. Alors, j’ai supprimé le relevage des ailerons et maximisé la descente des volets, avec bien sûr la compensation à piquer nécessaire à la profondeur pour que le planeur fasse son approche nez légèrement bas de lui-même quand les crocos sont ouverts en grand.

 

Pour les valeurs de débattements et des mixages, je vous renvoie aux tableaux, l’un pour les réglages basiques avec 5 voies, l’autre pour une configuration « full options ».

 

Décor

Le décor proposé par FMS est assez simpliste… Seul le logo « Chocofly » sur la dérive donne un peu de cachet au modèle. L’immatriculation sur l’extrados de l’aile droite et un gros « FMS » sur celui de l’aile gauche (même pas le vrai logo FMS) vont un peu à l’encontre du nom ASW-17 qui fait penser un planeur réaliste… Sur un planeur grandeur, l’immatriculation est à l’intrados… Pas à l’extrados.

Après quelques vols, je me suis rendu compte que la visualisation avec le planeur un peu loin n’était pas toujours facile. Alors, puisque le décor ne fait de toute façon pas « maquette », j’ai rapidement ajouté des bandes colorées sur les ailes et le stab histoire de mieux le voir. Je ne dis pas qu’un de ces jours, je ne le débarrasserais pas du décor d’origine pour lui apposer un décor vraiment « pétant » dont je confierais la réalisation à CD Design…

 

Ci-dessous, le planeur à sa sortie de l'atelier avec son décor d'origine.

 

En plaine avec l’ASW-17

A l’arrivée sur le terrain, le montage demande 5 bonnes minutes, non qu’il y ait beaucoup à faire, mais plus à cause de la dureté des ajustements des ailes qui font qu’il faut le temps pour que les deux demi-ailes soient en place et verrouillées. Ensuite, tout devient facile !

 

Départ

On peut lancer volets en lisse (transition) avec un peu de vent de face, ou avec la phase « thermique » juste le temps pour le planeur de bien porter si le vent est nul. La montée plein gaz se fait ensuite toujours volets au neutre. Avec un vario installé lors des vols d’essais, j’ai relevé un taux de montée entre 8 et 9 m/s, ce qui est excellent. En gros, en 12 secondes, on est à 100 mètres, ce qui est confortable pour partir explorer les pompes !

Dès le lancer, les gouvernes sont efficaces à souhait. Sans différentiel, il sera important de bien piloter la direction à chaque coup d’ailerons pour que le vol soit harmonieux. Avec du différentiel et le mixage ailerons-direction, le pilotage est largement facilité et on peut pratiquement oublier le manche de direction…

 

Transitions

En transition, l’ASW-17 avance assez vite, ce qui est logique au vu de sa charge alaire, mais il affiche une excellente finesse pour un modèle en mousse, et il fait beaucoup de chemin en chutant peu. Cette vitesse normale de vol en fait un planeur à l’aise les jours un peu ventés, car il remonte bien au vent.

Dans les ascendances

Dans les thermiques, même s’ils sont légers, il ne faut pas chercher à ralentir trop fortement l’ASW-17, mais au contraire le « laisser voler ». Il enroule proprement les pompes et monte même bien plus facilement que je ne l’aurais pensé ! Sans prétendre rivaliser avec le Lentus, il n’est est toutefois pas si éloigné. Les ailes ont un peu d’inertie ce qui peut être un avantage en air turbulent, mais elles marquent peu le côté où est la pompe. En spirale, un soupçon de direction, un soutien standard à la profondeur et c’est tout juste s’il est nécessaire de croiser aux ailerons par petites touches pour conserver une inclinaison constante. Très facile ! Bien sûr, dans les pompes, on passe en phase « thermique » pour mieux monter et spiraler plus serré. J’ai été bluffé par la capacité de l’ASW-17 à exploiter des ciels quasi uniformément gris où il parvenait à extirper de faibles varios positifs et dans ces conditions à voler une heure avec un seul accu de 2700 mAh.

 

Voltige

Quand les pouces démangent, on bascule en phase « acro », on accélère franchement et on peut y aller pour de la voltige planeur coulée, voire un peu plus. Simplement, l’ASW-17 va consommer assez rapidement son altitude en voltige purement « planée » (sans aide du moteur). Mais on peut y aller : boucles (faciles et avec le choix du diamètre !), tonneaux avec un bon taux de roulis grâce au mixage ailerons-volets, tonneaux à facettes (le 4 facile, le 8 demandant un peu plus de travail pour rester axé), vol dos (qui chute plus que le vol ventre, mais sans excès grâce à la phase dédiée et aux snap-flaps). Le renversement est plutôt bien grâce à l’immense gouverne de direction dont j’ai maximisé le débattement. Toutefois, en plaine, on fera des renversements bien plus beaux en s’aidant du souffle du moteur. A la pente, le vent latéral aidant, ce ne sera pas nécessaire.

Le décrochage est marqué, bien axé, et facile à rattraper en rendant la main (mais vu la charge, à proscrire à basse hauteur tout de même). La vrille peut tourner sans l’aide des ailerons, et c’est une vraie vrille avec une incidence marquée. Un peu d’ailerons « pour » facilitent le départ et l’accélèrent, mais on se rapproche alors un peu du virage engagé. Dans tous les cas, la sortie est nette et facile en recentrant les manches. Le recul du centrage à 95 mm ne pose aucun problème pour la sortie de vrille.

En poussant plus loin, l’ASW-17 passe aussi la boucle carrée, à condition der ne pas s’éterniser sur la montée. Il est aussi capable de passer la boucle inverse avec une montée qui sait se passer du moteur pour peu qu’on ait bien laissé le badin augmenter dans la descente initiale. Et malgré mes réserves sur le montage mécanique des clés, je n’ai noté aucune déformation inquiétante des ailes.

En plaine, en tombant de 100 mètres, le nombre de figures est limité, mais quelques secondes de moteur et on peut attaquer un autre enchaînement.

 

Atterrissage

Les approches sont faciles à caler, mais la fonction « aérofreins » avec les volets fortement baissés est quasi indispensable, sauf à avoir un terrain posable immense, car en lisse, l’ASW-17 va allonger sur des distances impressionnantes en effet de sol. Avec les volets au max, il se freine très correctement, sans toutefois rivaliser avec ce que peut faire un planeur de performances en fibre ou un RES ultraléger bien évidemment. Il est assez facile de doser et de l’amener devant ses pieds. La vitesse volets en grands reste non négligeable et pour préserver les servos, on pensera rentrer les volets juste avant de toucher l sol ou les herbes. Bref, on a là un planeur de loisirs facile à poser et c’est ce qu’on lui demande.

 

Autonomie moteur

Avec les LiPo 4S 2700 mAh, j’ai calé le chrono du temps moteur utilisable sur 4 minutes. Je dispose alors d’une vingtaine de montées à 100 mètres... C’est confortable. Si vous choisissez un 2200 mAh, tablez sur 3 minutes et 10 secondes de temps moteur plein gaz.

 

Bilan en plaine

L’ASW-17 FMS fait le job ! Comme je le souhaitais, il s’avère très polyvalent, avec de bonnes possibilités pour les vols de durée, une capacité à voler dans le vent appréciable, des possibilités en voltige plus qu’honorables et des freins parfaits pour la majorité de pilotes de loisirs. Et il a une bonne allure en vol !

 

Ci-dessous, une galerie de photos en vol et au sol après l'ajout de décors destinés à améliorer la visibilité.

 

Pente ?

A l’heure où je poste cette première version de l’essai, je n’ai pas eu encore d’occasion d’emmener l’ASW-17 sur les pentes du sud Bourgogne… Je ne vais donc pas inventer et je vous invite à revenir voir de temps à autre cet essai, car dès qu’il aura pu voler en pente dans une variété suffisante de conditions météo, je rajouterais un chapitre détaillé sur ce point.

 

Conclusion

FMS a réussi un planeur en mousse de belle taille avec des qualités de vol extrêmement satisfaisantes. Un peu plus petit que son grand Fox de 3 mètres, mais surtout bien moins volumineux, il est beaucoup plus facile à lancer seul et il se contente de batteries nettement plus abordables. Seul le système de montage des ailes réduit un peu le plaisir lors des montages et démontages en raison de sa dureté, mais c’est tout de suite oublié dès que le planeur vol, car son agrément de pilotage est vraiment au top. Pour la batterie, si vous voulez centrer facilement l’ASW-17, choisissez plutôt un 2200 mAh. Mais l’option 2600/2700 mAh n’est pas à écarter si lester un peu l’arrière du fuselage ne vous inquiète pas. En plaine, ça donne une super autonomie moteur ! Une belle polyvalence qui correspond à ce que je recherchais, il est parti pour accumuler les heures de vol !

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© Jean-Louis Coussot