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On ne vas pas faire de chichis...

Mais on peut faire un "CHICHI" !

 

 

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Texte et photos : Jean-Louis Coussot

 

Nom : Chichi

Fabricant : Silence Model

Prix (en octobre 2021) : 39,00 €

Accès à la fiche produit : http://silencemodel.fr/product.php?id_product=1508

 

Caractéristiques

Envergure : 600 mm

Longueur : 470 mm

Surface alaire : 5,85 dm2

Poids annoncé : 115 à 130 g

Poids obtenu : 134 g

Charge alaire annoncée : ~21 g/dm2

Charge alaire obtenue : 23 g/dm2

Profil d'aile : Eppler 374


Note : Pour les galeries photos au fil de l'article, il suffit de survoler une photo avec la souris et de rester dessus pour faire apparaître la légende. Vous pouvez aussi cliquer sur la photo pour l'agrandir et avoir là aussi la légende visible.

 

Lors d'un passage par le Sud-Ouest en août 2021, j’ai fait une halte indispensable chez Silence Model et Pascal Cepeda m'a confié une boîte de son nouveau micro-planeur, le Chichi ! Encore plus petit que mes habituels "1/2 A", ce microbe sera idéal pour glisser discrètement dans les bagages lors de vacances, voire de grandes promenades en région "pentue". Bon, je vais aussi réviser mes lunettes, car le bougre ne doit pas être bien gros en l'air et il ne va pas falloir le lâcher des yeux trop longtemps… Mais pour le moment, on découvre la boîte !

 

 

Deux en un !

En déroulant le plan très détaillé, on se rend compte que le Chichi offre deux possibilités au niveau des empennages : Il pourra être monté avec stab et dérive de manière classique, ou avec un empennage papillon. C'est cette version que je vais choisir, car j'aime bien le look que ça lui donne !

On apprend aussi que si le kit est signé Silence Model, le design est l'œuvre de Sébastien Guillaume (SG Design).

Le profil Eppler 374 est un biconvexe dissymétrique, donc plutôt orienté voltige… a priori ! Nous verrons en vol ce qu'il en est.

On voit aussi qu'il va falloir du matériel radio au format "Micro", car la place est comptée. Des servos Hitec HS40 sont prévus par le fabricant.


Le nombre de planchettes est des plus réduit : 4 en balsa, une en contreplaqué… Et elles ne sont pas bien longues ! Les longerons et faux bords de fuite arrivent pré-entaillés pour le positionnement parfait des nervures et les ailerons sont des profilés, donc ultra rapides à préparer… On ajoute une baguette triangulaire pour renforcer le stab au centre, des pièces à contrecoller pour former le museau, les guignols et une rondelle en époxy et le tourillon de fixation avant de l'aile. Mon kit, issu d'une présérie, n'avait pas la vis et l'écrou pour tenir l'arrière de l'aile, mais la série en est équipée. Même chose pour les commandes qui sont fournies dans les kits de série.

A noter un gabarit en contreplaqué pour donner le bon angle au stab si on choisit le "V".

Un autocollant en vinyle découpé permettra de mettre le nom sur l'aile.

 

Equipements

Je l'ai déjà dit, il va falloir 4 micros servos, format "5 grammes". Choisir des HS40 Hitec assurera un montage sans retouches dans les emplacements prévus.

Dans le fuselage, j'ai installé des Turnigy D56MGque j'avais en stock, moyennant l'ajout de cales sur la platine car les pattes de fixation ne sont pas exactement à la même hauteur.

Dans les ailes, mon stock n'ayant pas d'équivalent, j'ai commandé deux HS40 Hitec chez Silence Model, en en profitant pour approvisioner le LiPo 1S de 320 mAh conseillé pour alimenter la réception.

Un récepteur micro est indispensable vu que la place est comptée. J'ai opté pour le minuscule et compact Falcon 12 Graupner, même s'il est sous boîtier. Il ne pèse que 7 grammes et offrira le confort de ses gyros pour faire paraître le Chichi "plus grand" aux commandes qu'il n'est en réalité.

 

 

Outillage

Pour réaliser le Chichi, pas besoin d'équipements spécifiques… Mais si vous avez un lapidaire, il pourra être utile pour poncer avec des angles précis, notamment pour le stab en V.

 

 

Empennages

Pour la version empennage papillon, il faut couper le stab en deux au centre. Un tracé au laser facilite la tâche, il n'y a ni à mesurer, ni à tracer. Il faut ensuite poncer les emplantures pour donner l'angle de 110° entre les deux plans fixes. Pour cela, je me suis aidé d'un petit lapidaire (provenance Lidl, pas cher et très utile !), mais on peut le faire à la cale à poncer, en étant soigneux.

Les saumons sont collés, et les bords d'attaques poncés en arrondi.

Les bords de fuite des gouvernes et des saumons sont affinés par ponçage.

Enfin, l'avant des gouvernes est biseauté pour préparer l'articulation au ruban adhésif.

Tout ceci fait, j'ai collé les deux stabs en m'aidant du gabarit fourni pour régler le V à 110°.

Une baguette triangulaire sera ajustée au même angle et collée entre les deux stabs pour renforcer la partie centrale.

 

 

Fuselage

L'ensemble des pièces constituant le fuselage est détaché des planchettes et les points d'attache sont poncés pour éviter toute surépaisseur.

Pour la version empennage papillon, il faut prévoir tout de suite une assise en V du stab, et donc poncer l'arrière des flancs pour là encore, retrouver l'angle de 110°.

Ensuite, on colle les doublages de la partie avant, en veillant à les aligner parfaitement avec les flancs et les ouvertures pour les tétons de positionnement des couples. Attention à ne pas mettre de colle sur ce qui va former la feuillure de la verrière. Après assemblage du fuselage et ponçage général, cette pseudo-verrière sera découpée et pour qu'elle sorte, il ne faut pas que de la colle se soit glissée sous la feuillure.

L'écrou de fixation de l'aile est collé sous le couple C7 (je ne l'avais pas dans mon kit de présérie, j'ai sorti un écrou à griffes de mes tiroirs). Après quoi, on peut coller C7 sur le couple C6.

J'ai ensuite préparé la platine porte servos en ajoutant des cales de 2 mm d'épaisseur afin d'adapter la position en hauteur de mes servos dont les pattes sont plus haut que sur les HS40 prévus. J'ai ajusté la platine pour que les servos et leurs fils passent juste dans les ouvertures, en les faisant descendre verticalement. Après quoi, la platine servos est collée au couple situé devant le bord d'attaque.

Note : j'ai réalisé l'assemblage du fuselage à la cyano medium, en l'air, ce qui m'a dispensé d'épinglage. (Je vois d'ici Pascal Cepeda qui me fait les gros yeux…)

A ce stade, les ensembles des couples niveau bord d'attaque et bord de fuite et leurs platines sont collés sur un flanc, et le second flanc est collé à son tour. La précision de découpe des couples, des tenons et des ouvertures dans les flancs assure un positionnement parfait.

Il reste à ajouter le couple arrière et le couple avant.

J'ai collé le dos de fuselage en mettant tout de suite en place les gaines des commandes des gouvernes des empennages. Plus tard, l'accès sera plus difficile.

Le dessus du nez et l'avant du dessous du fuselage sont cintrés suivant la méthode proposée sur la galerie de photos de Silence Model, en passant le balsa sur le corps chauffant d'un fer à souder. Ainsi prégalbés, ils sont très faciles à coller en place.

Voilà, la massue est assemblée, il reste à poncer les angles avant de détacher la verrière.

 

 

L'aile

Les éléments sont détachés des planches de balsa et de contreplaqué. Notez que les longerons ont le dessus qui "fait des vagues". C'est voulu, ça évitera que l'entoilage ne pose dessus et l'écoulement de l'aire sera amélioré. Notez aussi que l'extrados est plat, un très léger dièdre étant donné par l'amincissement du profil en allant vers le saumon. Aussi, nous allons construire notre aile "à l'envers", sur l'extrados. Les nervures sont munies de talons côté extrados à cet effet.

Le premier travail consiste à réunir les deux demi-longerons par une clé d'aile. Collage important tant au niveau solidité qu'au niveau de l'alignement. J'ai aligné le haut des longerons sur une règle métallique pour assurer le coup.

Quand la clé d'aile est bien sèche, on peut monter l'ensemble des nervures sur le longeron, bien à fond, sans coller pour le moment.

Les baguettes de bord de fuite et de bord d'attaque sont mises en place sur les nervures sans risque d'erreur, puisque des encoches sont prévues pour que tout s'aligne parfaitement. Des épingles maintiennent le tout pour le moment. Notez que les BA et BF doivent recevoir un léger ponçage au centre pour tenir compte des flèches du BA et du BF.

Mettez en place les plaques des saumons avant le collage définitif, sans quoi, compte tenu des angles, vous ne pourrez plus les enfiler après coup.

Notre aile assemblée "à blanc" bien calée sur le chantier par des épingles, et après avoir contrôlé la rectitude des BA et BF, il suffit maintenant de déposer des gouttes de cyano fluide à chaque intersection entre les nervures, les longerons, les BA et BF, ainsi que sur les jonctions avec les plaques des saumons.

De petites pièces viennent sur le bord intérieur des saumons pour filer avec les ailerons. On ajustera le profil par ponçage.

Un bloc de bord de fuite central est constitué de trois épaisseurs de balsa et il est collé derrière les bords de fuite.

Le centre de l'intrados reçoit son coffrage (avec un léger ajustage par ponçage pour que ça rentre "pile-poil").

Le ponçage du bord d'attaque et du bord de fuite de l'intrados est dégrossi tant que l'aile est toujours calée sur le chantier.

Ensuite, l'aile est sortie du chantier et retournée. On peut alors faire sauter les talons des nervures, et coffrer la partie centrale de l'extrados, ajouter les petits renforts des saumons.

On va alors approcher la forme finale du bord d'attaque et des faux bords de fuite au rabot avant de finir par ponçage. Le bloc arrière demande un gros amincissement. Une fois l'aile poncée, il reste à percer le trou pour le tourillon avant, ce qui se fait aile en place sur le fuselage, en contre-perçant par l'avant au travers du couple.

Maintenant, notre Chi-chi peut être assemblé à blanc ! C'est si mignon qu'on hésite à entoiler…

A ce stade, la cellule avec les deux servos dans le fuselage et les gaines de commandes pèse 72 grammes.

 

 

Finition

J’ai fait simple : entoilage réalisé entièrement en film thermorétractable blanc, à l'exception de la bulle, en gris moyen. Un peu de vinyle adhésif et quelques autocollants et hop… Attention lors de l'entoilage de ne pas vriller l'aile, ce qui peut aller vite avec une structure sans coffrage. Pour ma part, j'entoile totalement l'aile, en collant bien le film sur chaque nervure, et je réalise la tension en progressant du centre vers le saumon, extrados entre deux nervures immédiatement suivi de l'intrados entre les deux mêmes nervures, et je passe à l'espace voisin… et ainsi de suite jusqu'au saumon.

 

 

Equipement radio et commandes

Les servos des empennages étant déjà en place, il reste à poser les commandes. J'ai d'abord percé les trous des guignols à 0,8 mm, dépoli la surface de collage est collé les deux guignols sur les gouvernes du papillon. Dans les gaines de 1 mm intérieur et 2 mm extérieur déjà posées, j'ai placé des cordes à piano de 0,8 mm. Un simple pli à 90° à chaque extrémité assure la liaison avec les palonniers côté servo et avec les guignols côté gouvernes. Même si ce n'est pas prévu au plan, j'ai sécurisé mes liaisons en ajoutant de minuscules clips trouvés dans mes tiroirs de "récups"…

Cette solution impose d'être très précis lors du pliage des C.A.P. et donc de ne pas avoir de grosse correction de sub-trims à faire, ce qui dégraderait la géométrie des commandes. Si vous ne le sentez pas, utilisez des micros dominos côté guignols, vous pourrez ainsi régler facilement le neutre des gouvernes.

Pour les ailerons, les servos HS40 sont à fixer dans l'aile sur une petite platine balsa qui doit être poncée à la forme intérieure du coffrage avant mise en place. J'ai respecté ce montage. Une fois les servos en place avec leurs palonniers (que j'ai mis au neutre avant installation avec un testeur), les trappes sont posées, simplement tenues par l'entoilage.

Pour la commande, corde à piano de 0,8 mm encore, avec pli en Z côté palonnier et cette fois des micros dominos côté guignols.

Le récepteur est logé dans le nez, en compagnie de la batterie LiPo 1S de 320 mAh qui ne fait que 5 mm d'épaisseur, ce qui est bien utile vu la place disponible pour le moins comptée.

 

 

Crochet de catapultage, verrou de verrière

Je me suis inspiré de la solution proposée par Silence Model sur son album photo, tant ça semblait léger, robuste et simple à réaliser. Petits renforts en contreplaqué au fond du fuselage, une petite contre-plaque en époxy sous le fuseau, une corde à piano de 1,2 mm pliée et deux vis… Un peu de cyano et d'accélérateur et le tour est joué. Il reste à confectionner la catapulte. Pour moi, ce sera du plat de caoutchouc ultra souple de 12 x 1 mm (6 mètres) et 2 mètres de drisse kevlar, avec anneaux aux extrémités et un piquet. Le Chichi pourra ainsi décoller en plaine… ou jouer la sécurité au départ en pente quand la portance sera "incertaine".

La bulle s'accroche naturellement à l'arrière, mais rien n'est prévu à l'avant. J'ai jouté un petit bloc de balsa dans l'avant de la bulle et percé à la fois le nez et ce bloc avec un foret de 1,3 mm, afin de pouvoir loger une petite corde à piano, avec un pli en L à l'avant. Voilà un verrou économique et efficace. D'autres solutions existent : aimants ou tout simplement un bout de scotch.

 

 

Réglages

Le centrage du plan est à 48 mm du bord d'attaque à l'emplanture, ce qui tombe juste en avant du longeron. Attention, sur un modèle aussi petit, aussi léger et avec de faibles cordes, centrer "sur les doigts" n'est en aucun cas assez précis… Il faut réaliser le centrage sur des "lames" de bois, afin de pouvoir régler le centre de gravité au millimètre près. J'ai ajouté 5 grammes de plomb dans le nez pour obtenir la valeur du plan.

Les débattements indiqués sont de 5 mm vers le haut et 4 mm vers le bas aussi bien pour les ailerons que pour la direction, le tout avec 40 % d'expo. J'ai commencé avec ces valeurs.

Mais je n'ai pas pu m'empêcher de créer trois phases de vol comme sur une majorité de mes planeurs.

Les valeurs d'origine constituent la phase "Normale" ou "Transition". J'y ai ajouté un soupçon de snap-flaps.

En phase "thermique", les ailerons sont abaissés d'environ 2 mm, le différentiel est un peu augmenté et j'ai mis un couplage ailerons->direction à 30 %. Pas de snap-flaps.

En phase acro, je supprime le diff aux ailerons et passe à 6 mm de part et d'autre du neutre. La profondeur est aussi légèrement augmentée. Le neutre des ailerons est relevé de moins d'un demi-millimètre. Le snap-flaps est actif.

Pour les valeurs précises, reportez-vous au tableau qui suit.

La masse obtenue est de 134 grammes en ordre de (premier) vol.

 

Le Chichi en cours de centrage. Pas question de le centrer sur les doigts, ce serait bien trop imprécis.

 

 

Débattements définitifs
Fonction Thermique Transition Voltige
Ailerons

5 mm vers le haut

4 mm vers le bas

Pas d'expo

5 mm vers le haut

4 mm vers le bas

Expo 15%

6 mm vers le haut

6 mm vers le bas

Expo 30%

Profondeur +/- 5 mm +/- 5 mm

+/- 6 mm

Expo 20 %

Direction

5 mm vers le haut

4 mm vers le bas

5 mm vers le haut

4 mm vers le bas

6 mm vers le haut

5 mm vers le bas
Snap Flaps Pas de snap flaps Pas de snap flaps Ailerons levés de 2 mm profondeur plein piqué, pas de snap flaps quand on cabre.
Mixage Ailerons->Direction Environ 60 % Environ 30 % Pas de mixage
Aérofreins Ailerons relevés de 10 mm, compensation profondeur 1,5 mm à cabrer.

 

Chichi in the skies (pas avec des Diamonds...)

Mes premiers essais se sont faits en plaine afin de vérifier les réglages de base. Quelques lancés main ont permis de voir que le planeur volait et de régler finement les trims. D'emblée, j'ai pu noter que la position "thermique" avec les ailerons légèrement baissés améliorait sensiblement la portance, avec de plus grandes distances parcourues sur un lancer. Bon, disons-le tout de suite, le Chichi n'est pas un planeur de F3K et on ne peut espérer aller accrocher une bulle sur un simple lancé. C'est juste du lancer de préréglage.

Ensuite, j'ai testé des départs avec ma mini-catapulte. Le départ est fulgurant, les 134 grammes du Chichi ne demandent qu'à accélérer et il faut une action légère mais sans délai à la profondeur pour mettre le planeur en montée en sortie de catapultage. La hauteur atteinte est d'une vingtaine de mètres, suffisante pour faire un grand tour avant de se poser. Là encore, on est loin d'un Slider… Mais ça permet de tâter un peu plus aux commandes, voire de faire un tonneau dans la montée, ou même une boucle directement en sortie de catapulte. Attention à rester léger sur les commandes, le côté vif et joueur du Chichi s'exprime complètement !

C'est à la pente que le Chichi est dans son élément et qu'il s'exprime complètement. La première chose qui se remarque, c'est qu'il avance bien, ce poids plume ! Aucun problème pour remonter au vent, il file bien droit ! Autre point important, les gouvernes sont très efficaces et il est inutile de tenter de mettre de trop gros débattements. Pour les essais, j'ai prévu un inter de doubles débattements me permettant d'avoir des "trucs de ouf"… Et bien j'ai vite oublié cette option "grands débattements", et ne conserve que les débattements du tableau ci-dessus, amplement suffisants pour passer toute la voltige. J'ai noté que les snaps flaps à cabrer n'apportent non seulement rien, mais qu'ils font plus de mal que de bien. Par contre, à piquer, ils aident bien à passer les boucles inverses, donc, je préconise de n'avoir du snap-flaps qu'à piquer et uniquement en mode "Voltige".

Les ailerons utilisés en volets sont particulièrement efficaces pour le mode "thermique", avec un taux de chute mini qui est nettement diminué, donc… on monte beaucoup mieux.

Sans prétendre rivaliser avec les planeurs taillés pour la gratte, le Chichi peut voler avec un vent relativement léger à la pente, en pilotant souple et surtout en le "laissant voler" sans chercher à trop le freiner. Il doit garder sa vitesse pour tenir en l'air. Entre le différentiel et le mixage "Ailerons > Direction" utilisé dans les modes Thermique et Transition, le lacet inverse est imperceptible et les virages sont aisés, et vu la masse, ça tourne sans s'éloigner de la crête. Notez que vu la taille du modèle, on ne va jamais très loin, ni trop haut, car la visualisation peut vite devenir limite… Il est tout petit ! Sans dièdre, le roulis induit par la direction est infime.

Si ça monte bien, on passe en phase "voltige" et là, on peut y aller allègrement. Compte tenu de la masse et donc du peu d'inertie, on en peut espérer tourner des figures immenses dans le plan vertical, mais il se débrouille malgré tout très bien et on virevolte devant soi dans un faible volume à un rythme effréné !

Les tonneaux sont une formalité. Le vol dos ne demande qu'une infime poussée à la profondeur et de ce fait, on peut faire de très beaux tonneaux lents. Les tonneaux à 4 facettes sont aisés. Le tonneau à 8 facettes est un peu plus délicat car vu la taille et la faible inertie, bien marquer les facettes à 45° demande un peu de travail.

Les boucles droites sont très faciles, mais on doit un peu doser pour les faire rondes. La boucle inverse passe plus facilement avec du snap flap (qui est par contre nocif en boucle positive). La faible inertie fait qu'une des figures préférées, la boucle carrée, n'est pas au top, car on ne peut pas prendre le temps de laisser monter... Logique à 134 grammes !

Le renversement n'est pas top, les petites gouvernes et la formule papillon n'aident pas. Il faut botter à peine la verticale atteinte... et encore, c'est pas garanti ! La version empennage classique sera sans doute plus à l'aise, mais je pense qu'il faudrait agrandir la gouverne pour que ça passe vraiment bien.

Le décrochage est franc et sur mon modèle, il s'accompagne le plus souvent d'un départ sur l'aile gauche… Je dois avoir une petite dissymétrie quelque part… (Pascal va me taper sur la tête !). Récupération sans difficulté en rendant la main.

La vrille a besoin de l'aide des ailerons pour bien tourner et elle sort sans problème juste en recentrant les manches.

Les tonneaux déclenchés sont top, tous les manches dans les coins. Ils partent bien net et s'arrêtent aussi bien. Avec un bon badin, le double déclenché passe facile et avec un… très gros badin après un bon piqué, je suis arrivé jusqu'au triple déclenché (sortie nez bas tout de même...).

Pour l'atterrissage, les ailerons relevés en aérofreins, avec une compensation à cabrer à la profondeur, permettent de chuter fort, sans pour autant ralentir le modèle. Mais ça permet d'ajuster le plan et de poser où l'on veut.

 

Bilan... Positif !

Bref, de mes essais, il ressort que le Chichi est avant tout un planeur de pente, au caractère ultra-joueur. Ce "zébulon" virevolte en tous sens au gré du pilote, exploite bien la masse d'air et grimpe facilement. Il est sensible aux commandes et demande un minimum de douceur pour que les trajectoires aient de l'allure. Il est fait pour voltiger à tout va dès que la portance lui permet d'accélérer un tant soit peu. Vu sa taille et son encombrement une fois démonté, il est à l'évidence le planeur idéal à emmener en vacances, ou en promenade (au cas où une pente serait sur l'itinéraire…).


Un mot sur l'intérêt de gyros

Mon Chichi est équipé d'un récepteur Graupner Falcon 12, 6 voies et gyros 3 axes intégrés. Lors des essais, j'ai alternativement volé avec et sans l'aide des gyros. Premier point, il est capital de prendre le temps de bien régler le gain afin de tirer le meilleur des gyros. Le planeur ne doit pas se mettre à "vibrer" quand on le lance à grande vitesse. De même, on doit pouvoir le catapulter sans que les gouvernes ne s'affolent à l'accélération. Mais une fois le gain bien réglé, le constat est sans appel : les trajectoires sont bien plus tendues quand les gyros sont actifs et la sensation change radicalement : sans gyros, on pilote vraiment une plume de 134 grammes… qui se fait chahuter par chaque mouvement de la masse d'air. On doit en permanence le tenir pour ne pas se faire bousculer par les turbulences (la pente Nord de Mâcon par vent un peu "ouest" n'est pas ce que l'on peut appeler "laminaire", loin s'en faut)… Gyros actifs, c'est comme si on avait doublé l'envergure et que le Chichi faisait 7 ou 800 grammes ! Un rail ! Les turbulences disparaissent et on peut vraiment soigner ses trajectoires. En approches derrière la pente et dans le nid à remous qui ne cherche qu'à lui faire faire du grand n'importe quoi, c'est encore plus flagrant et se poser à l'endroit et ailes bien à plat est largement facilité. Donc, pour la suite, ce sera toujours "gyro ON" ! Je vous conseille vivement si vous le pouvez d'installer un récepteur à gyros intégrés (Pas la place d'jouter un gyro externe) dans le Chichi, ça décuple le plaisir de piloter ce mini-moustique.


Un autre mot, sur la catapulte

Mes essais en plaine à la catapulte ont montré que le Chichi et sa toute petite inertie ne peuvent se comparer avec un 60 inches en fibre que l'on peut satelliser pour partir à la recherche d'ascendances. L'intérêt en plaine est plus que limité avec le Chichi. Pour moi, la catapulte a son intérêt avec le Chichi en pente quand les conditions sont limites et que l'on veut partir avec la sécurité de se donner plus d'eau sous la quille dès le départ. Le Chichi ne peut se lancer très fort à la main, alors, les 20 mètres que permettent de donner une mini-catapulte, c'est une tranquillité d'esprit non négligeable quand le vent est faible et qu'on doit un peu explorer pour rechercher la zone la plus favorable pour monter ou même juste "tenir".

 

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© Jean-Louis Coussot