Du fun, du fun et encore du fun !

Texte : Jean-Louis Coussot

Photos : Cécile et Jean-Louis Coussot

C'est une simple annonce de RC Factory sur sa page Facebook qui m'a attiré le regard… C'est quoi ce bidule ? Et puis j'ai cliqué… J'ai visité les pages produits, et regardé les vidéos… L'erreur fatale ! Envie immédiate et incontrôlable de posséder un de ces jouets "rigodrôles"… Pour la faire courte, RC Factory vient de lancer une gamme de quatre warbirds retravaillés façon "Cartoon", avec des gueules terribles, et surtout un vol qui se veut ultra-joueur ! La technologie des plaques planes d'EPP avec décor imprimé est une spécialité de RC Factory, on connaît depuis longtemps, ça marche, il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Donc… Il me restait à choisir entre le Mustang, le Zero, le Spitfire et le Texan (Alias AT-6…). C'est sur ce dernier que j'ai jeté mon dévolu.

Caractéristiques

Nom : TEXAN (Gamme Cartoon)

Fabricant : RC Factory (https://www.rc-factory.eu/letadla/backyard-series/cartoon-letouny)

Prix conseillé (au 25-07-2025) : 59,00 €

Acheté chez : GUIX Model (au prix  de 49,90 € - https://www.guixmodel.fr/modelisme/avions/indoor/kit-indoor/cartoon-warbirds-texan-rc-factory-detail)

Envergure : 650 mm

Longueur : 625 mm

Surface alaire : 9,9 dm² (environ)

Masse annoncée : 160 g 

Masse obtenue : 185 g (Avec batterie de 31 g et récepteur de 6 g)

Charge alaire obtenue : 18,7 g/dm²

Moteur conseillé : 2204 Kv2200

Contrôleur conseillé : 15 A

Servos conseillés : 3 x 9 g

Batterie conseillée : LiPo 2S 350 à 450 mAh.

Envie d'un autre avis : lisez aussi l'essai d'Emmanuel Henris sur le site des Jivaros : 

https://jivaro-models.org/texan_cartoon/page_texan.html#gsc.tab=0

Service rapide !

J'ai commandé mon Texan RC Factory chez GUIX Model, avec les équipements recommandés (set de motorisation dédié à cette gamme Cartoon, batteries), plus un peu de "rechange" (hélices et joints toriques de fixation d'hélice) parce qu'on ne sait jamais… Commande passée un dimanche soir, le colis arrivait par transporteur dès le mercredi midi, bien emballé et protégé. Et comme on va le voir, le montage est rapide et mon Texan volait dès le lendemain après-midi.

On regarde le matériel arrivé en détail :

La boîte du kit est toute plate : 73 x 23 x 30 mm, et toute légère ! Et pour cause, elle ne contient pratiquement que de l'EPP !

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Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :

1. Cliquer sur une photo pour l'afficher en grand. La légende est alors lisible en bas de l'image.
2. Juste "survoler" la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors dans un pop-up.
3. Survoler la miniature de la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors aussi dans un pop-up.

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Les équipements indispensables

Au kit, il faut donc ajouter 3 servos format 9 grammes, un moteur, un contrôleur, un récepteur et une batterie. Voyons en détail ce qui va équiper mon Texan.

On passe au montage !

Tous les collages se feront à la cyano moyenne spéciale mousse, et avec utilisation d'un spray accélérateur adapté. Seules les chapes "clips" à fixer sur les joncs en carbone seront assurées après rétraction de la gaine thermo avec une goutte de cyano fluide. Pour tous le reste, le collage se fait en pulvérisant l'accélérateur sur une face, en encollant l'autre face et en plaquant rapidement les deux faces. Il faut maintenir en pression 15 à 30 secondes, la prise de la cyano moyenne spéciale mousse utilisée demandant ce délai pour commencer à bien tenir.

Allez zou, on y va, suivez le guide et ... lisez les légendes de chaque photo !

Voilà notre cellule assemblée, avec déjà ses 3 servos en place et les commandes réglées ! 

Mise en place de la motorisation et de la réception

Avec le set préconisé, le montage est enfantin ! Il suffit de visser le moteur sur son support avec les vis fournies et de coller avec un double face le contrôleur contre le flanc. Veillez à ce que tous les fils (servos et contrôleur) soient du même côté du fuselage, ils iront tous se brancher sur le récepteur... 

Centrage

La notice donne un centrage entre 145 et 150 mm en arrière, non pas du bord d'attaque, mais de l'avant du fuselage. Il semble que la cote soit la même donc pour les 4 modèles... Bon, je pense que ce sera à affiner, car les géométries varient un peu d'un modèle à l'autre... C'est une base et chacun réglera sa batterie plus ou moins en arrière pour trouver le centrage qui lui convient. 

En ce qui me concerne, j'ai commencé à 145 mm, mais j'ai trouvé le Texan "lourd du nez", avec un besoin de trimer la profondeur à cabrer. J'ai donc petit à petit reculé la batterie, et je l'ai reculé beaucoup ! Je vole maintenant avec un centrage entre 155 et 160 mm par rapport au nez et la profondeur au neutre.

Voilà à gauche la position de la batterie lors de mes premiers vols...

A droite, la position que je retiens désormais et qui donne un centrage qui me convient !

Pour vérifier le centrage, je me suis fais des petits outils "à trous" en impression 3D, collés avec précision de chaque côté du dessus du fuselage.  J'ai ansi des trous à 145, 150, 155, 160, 165 et 170 mm du nez... Il suffit de passer une chute de jonc carbone dans un trou et de chercher le trou pour lequel on a le fuselage parfaitement horizontal... C'est ainsi que je sais que je vole maintenant centrée à 155/160 mm. Il sera facile de faire un système équivalent sans impression 3D, avec simplement du bristol, du contreplaqué fin, ou tout autre matériau, perforé tous les 5 mm. Le tout est de renforcer localement l'EPP pour que la tige utilisée ne le déforme pas.

Et voilà comment le modèle est "suspendu" par la chute de jonc carbone. Il suffit de trouver les trous perettant d'avoir le fuselage horizontal pour mesurer le centrage, ou de placer le jonc dans le trou correspondant au centrage désiré puis de chercher la position de la batterie pour le fuselage soit parfaitement horizontal. 

Débattements et expos

J'ai volé une grosse douzaine de "packs" (donc 12 x 6 minutes) avant d'arrêter des débattements et des expos définitifs pour lesquels le Texan est "à ma main".

Pour les débattements maxi, c'est pas compliqué… c'est le maximum possible !

Par contre, les expos m'ont pris du temps à bien "comprendre" pour ce modèle… Il faut en effet pouvoir piloter tout en douceur si on le souhaite (pour un beau tonneau lent ou pour une grande boucle régulière), mais avec assez de réactivité autour du neutre (sur les 3 axes) pour que le vol pendu à l'hélice, stable ou en torque-roll, soit suffisante pour ne pas avoir à donner trop d'amplitude au manche pour les corrections… C'est tellement différent de mes modèles habituels que j'ai tâtonné un moment et que j'ai fini par réduire les taux d'expos que j'avais mis initialement et qui s'avéraient trop forts, me faisant finalement perdre en confort… Je vous donne dessous mes valeurs, mais ce n'est qu'une base… Chacun a ses préférences et son ressenti et il faudra donc que chacun trouve "ses expos à lui" !

Par contre, pour ce qui est de mixages, c'est très rapide sur ce modèle : il n'y en a strictement aucun ! 

Allez, c'est l'heure de sortir la bête !

Avant tout, une petite séance photo, indispensable avant tout premier vol. Et surtout en attendant un moment où le vent ne soit pas trop fort. 

Un mot (ou plus) sur les "gyros"

Comme je l'ai expliqué plus haut, j'ai équipé mon Texan d'un récepteur Jeti Rex 6 Assist. La gamme "Assist" désigne des récepteurs intégrant des gyros sur les 3 axes, ainsi que des accéléromètres également selon 3 directions. De plus, ils sont équipés d'origine d'un capteur de pression, qui permet la télémétrie de l'altitude et du variomètre, mais ces fonctions optionnelles ne sont accessibles que par l'achat d'un fichier de déverrouillage (40 €). J'utilise ces fonctions supplémentaires pour mes planeurs, mais ici, on n'a guère besoin d'altimètre ou de variomètre, on va voler entre bas et très bas le plus souvent !

Ce sont les gyros sur 3 axes qui seront exploités sur le Texan.

De nombreux paramètres sont réglables, le gain en particulier, axe par axe, qui gère la façon dont le gyro corrige les écarts angulaires non commandés par le pilote (turbulences, effets secondaires de gouvernes…), mais aussi la "dérive angulaire", c’est-à-dire la capacité à garder une attitude quand les manches sont centrés et que le pilote ne demande aucun mouvement.

Différents modes peuvent être commutés durant le vol : une voie commandée par un inter à 3 positions permet cette sélection.

Par exemple, sur mes planeurs ou mes avions "normaux" (pas 3D), j'ai une position OFF (gyros coupés), une position "stabilisation normale" (réduit l'effet des turbulences et coups de vent) et une position "départ lancé" ou "panique" qui remet automatiquement le modèle en vol horizontal quand les manches sont relâchés (centrés), mais qui limite aussi les angles d'inclinaison latérale et longitudinale même si un manche reste en butée. C'est bien pratique pour lancer en sécurité, et parfois si je fais piloter un élève trop nerveux en double commande.

Il est aussi possible d'avoir une voie commandée par un inter à deux positions pour uniquement couper les gyros. Dans ce cas, l'inter 3 positions permet d'avoir 3 modes de stabilisation différents et c'est ce que je vais utiliser sur le Texan.

J'aurais donc :

- Un inter pour gyros ON/OFF.

- Un inter de mode gyro qui sera un 3 positions en haut de mon manche de profondeur avec les modes suivants :

• Inter en bas : Mode HORIZON. Le modèle se remettra ailes à plat et fuselage cabré d'environ 5 degrés si les manches sont centrés. Au passage, cette position me basculera en petits débattements. Ainsi, en cas de moment "d'incertitude", toujours possible vu la "vivesse" de l'engin aux commandes, basculer sur cette position en relâchant les manches et en mettant mi-gaz va remettre le Texan en vol horizontal légèrement montant. C'est le "Panic-Button" !
• Inter au centre : Mode NORMAL. C'est le mode le plus standard en avion ou planeur. Pas de limitations d'inclinaisons, pas de retour à plat, juste un amortissement des rafales, turbulences ou des effets secondaires. Sur cette position, je suis en grands débattements automatiquement. Pour toute la voltige douce comme brutale, c'est le mode utilisé en priorité.
• Inter en haut : Mode CONSERVATEUR DE CAP (En Anglais, heading Lock). Sur chacun des axes (roulis, tangage et lacet), quand le manche correspondant est centré, le récepteur va agir à la place du pilote pour supprimer (tant que faire se peut) toute rotation. Je vais utiliser ce mode pour essayer de m'améliorer petit à petit en vol "pendu à l'hélice", et donc aux fameux torque-roll, évolutions pour lesquelles je n'ai jamais été bien doué, pour ne pas dire que je suis une vraie quiche (faute surtout de ne pas avoir pris la peine de passer du temps à ce type d'évolution). Le Texan en EPP semble robuste, il est léger et donc a peu d'inertie, et donc, il doit supporter des atterrissages rapides non désirés, et donc, je vais essayer de travailler ce type de vol avec lui, jusqu'à peut-être réussir un jour à le faire sans l'aide de gyros…

- Un potentiomètre de gain : une voie me permettra de réduire ou augmenter le gain des 3 gyros simultanément, soit en fonction du vent et des turbulences du jour, soit pour diminuer l'action des gyros quand mon niveau de pilotage pendu à l'hélice s'améliorera ! Il serait possible d'avoir un potentiomètre pour chaque axe, mais j'ai choisi de régler les 3 axes simultanément.

Pour les utilisateurs de radios JETI

Je vais noter ci-dessous les principaux paramètres que j'ai réglés dans mon récepteur ASSIST pour le TEXAN.

1 - Dans l'assistant de programmation, j'ai choisi un modèle de type "Foamie"

2 - Dans "Réglages avion" voici les paramètres GAIN et CAP :

Les priorités des manches en roulis, tangage et lacet sont à 100%, le facteur de remise à l'horizontale est à 50% et l'assistant de virage à 0%.

3 - Dans "Réglage stabilisation/mode de vol" : 

M1 est sur "Horizon" avec le gain à 60%

M2 est sur "Norma(Amortiss) avec le gain à 60%.

M3 est sur "Conservateur de cap" avec le gain à 65%.

4 - Dans "Assignation des voies", et "Affectation de voies supplémentaires", La voie de mode de vol est la 11, commandée par mon inter de manche à 3 positions, la voie pour "Assist OFF" est la 10, commandée par mon inter 2 positions SI, et les réglages de gain des voies en roulis, tangage et lacet est gré par la voie 12 à laquelle j'ai assigné le potentiomètre P7. (Le choix des voies et des organes de commande est totalement libre chez JETI et les voies et organes que j'indique sont mes choix... Vous faites comme vous voulez ! Pensez simplement que même le REX 6 Assist, s'il n'a que 6 sorties physiques (ports), "entend et comprend" jusqu'à 24 voies, et c'est pourquoi j'utilise les voies 10, 11 et 12 pour gérer les gyros, puisque je n'ai aucun besoin d'utiliser un port de sortie. 

5 - Dans "Paramètres avancés", la période des sorties est sur 17,5 ms (57 Hz). J'avais essayé 7,5 ms puisque tous les servos sont digitaux, mais j'ai constaté que mes gouvernes vibraient en permanence, et donc je suis revenu sur la valeur de servos analogiques basiques... Pas assez chers, les servos du Texan ! Par ailleurs, dans les "Réglages Mode Acro", j'ai réglé le taux de roulis maxi à 500°/s, le taux de tangage maxi sur 400 °/s et le taux de lacet maxi sur 500 °/s. Pour les zones mortes, j'ai mis 0,3% en roulis et tangage et 0,5% en lacet. 

Ne pas oublier le régler le fail safe pour qu'en cas de perte de communication, le moteur coupe... et dans mon cas, c'est gyro actif en mode horizon, avec la profondeur très légèrement à cabrer. 

Pensez également à aller dans les paramètres avancés du récepteur et à régler les capteurs de trims, en posant le modèle ailes parfaitement horizontales et fuselage juste un peu cabré d'environ 5°. En cliquant sur "Réglage capteur trims maintenant...", les gyros mesurent la position exacte du récepteur et cela sert d'attitude de référence quand il s'agit de remettre le modèle à plat automatiquement (mode Horizon) manches lâchés. 

Voilà, j'espère ne rien avoir oublié !  

Il est temps d'aller voler !

Ce que j'ai appris durant les quelques premiers vols :

Les petits débattements ne me servent en fait pratiquement jamais ! je me suis vite rendu compte que grâce aux expos (une fois bien réglés), je savais passer des figures coulées en restant en grands débattements. C'est pourquoi ma programmation finale couple sur le même inter (de manche) à 3 positions à la fois le dual-rate et le mode gyros. Le petit débattement est ainsi couplé au mode "Horizon" (bouton panique…) des gyros. Si je ne sais plus où j'en suis, je n'ai qu'à basculer l'inter de manche vers moi, lâcher les manches et mettre mi-gaz, je me retrouve avec un avion qui vole ailes à plat et en légère montée, et avec des commandes douces.

Je vole donc pratiquement toujours en grands débattements, y compris au lancer et impérativement à l'atterrissage car on a besoin de tout le débattement à cabrer pour arrondir le mieux possible… Mes grands débattements sont donc associés (via l'inter 3 positions de manche en position milieu et poussé en avant) aux modes de stabilisation normale et conservateur de cap.

Je peux bien sûr voler sans assistance, mais dès qu'il y a un peu de vent, l'assistance des gyros est vraiment un gros confort !

J'ai tout de suite constaté quelque chose que j'avais bien supposé était avéré, à savoir que le Texan offre d'énormes appuis latéraux, du fait de sa surface de fuselage presque aussi grade que la surface alaire. On peut et on va en jouer, mais ça influe aussi sur le pilotage avec le besoin permanent d'utiliser la gouverne de direction pour virer correctement. Juste incliner ne suffit pas ! Cet avion demande à être géré en permanence sur les 3 axes et la dérive n'est en aucun cas optionnelle ! Ainsi, il est très clair que même s'il sait ne pas être rapide, même s'il est robuste, même si… le Texan n'est en aucun cas un avion de début ! Il est indispensable d'être déjà à l'aise en voltige (au moins classique) avant de l'aborder. Et il est tout aussi capital de savoir se servir de la gouverne de direction autrement que pour taxier.

Le Texan n'aime pas le vent : faible charge alaire, surfaces latérales ENORMES, il est clair que le Texan est d'autant plus agréable à piloter que le vent est faible ! Par vent nul, tenir le stationnaire est facile… Avec 10 km/h de vent, c'est déjà une tout autre histoire !

Ce que j'ai aussi tout de suite ressenti dès les premiers vols, c'est que cet avion est fait pour voler "fun" ! Oubliez les trajectoires taillées au cordeau, ici, on ne fait pas souvent dans la ligne droite et les gouvernes vont bouger sans cesse ! Roulis, tangage et lacet, on en use et on en abuse !

Bon allez, on détaille…

Lancer : Face au vent (faible…), il suffit de tenir le Texan par le haut de la verrière, fuselage cabré à 30 degrés et ailes horizontales. On met mi-gaz et on lâche tout ! Il part tranquillement, tout droit, c'est super-facile !

Vol lent : On peut promener le Texan à très faible allure, avec une attitude un peu cabrée. Il vole alors super-cool, mais on note que les virages ont un vrai besoin de mettre de la direction, et de croiser très légèrement aux ailerons à contre, presque comme un planeur "grande plume" ! Sans quoi, il s'incline, mais il se met en appui latéral sur le fuselage et tourne à peine ! Si on veut ralentir encore plus, il suffit de le cabrer davantage tout en augmentant la puissance, car ça traîne ! On apprend vite que les gaz sont une quatrième gouverne ! Si à très faible vitesse, le modèle commence à trop descendre, inutile de tirer plus à la profondeur, le seul salut est dans l'augmentation des gaz et sans mollir ! Au niveau effets secondaires, rien à dire côté effets moteurs malgré l'absence de piqueur et d'anticouple. Le fuselage en forme de "PLUS" canalise parfaitement l'écoulement de l'air de l'hélice et supprime visiblement efficacement le souffle hélicoïdal ! Les ailerons ne donnent pratiquement pas de lacet inverse et la direction génère un peu de roulis induit.

Vol rapide : Plein gaz, le Texan se met à avancer bien plus fort que je n'imaginais ! L'écart de vitesse possible est assez impressionnant ! Si vous êtes plusieurs avec des modèles de cette gamme, je pense que vous pourriez bien jouer à vous tirer la bourre sur un mini-circuit de course ! Bon, il faut alors y aller mollo sur les gouvernes et peut-être alors que les petits débattements peuvent alors avoir une utilité… Pour ma part, ce n'est pas ce régime de vol qui m'intéresse avec cet avion. Mais je note qu'il est parfaitement capable de tirer des trajectoires propres !

Voltige classique coulée : C'est étonnant, mais malgré ses gouvernes surdimensionnées, le Texan sait passer une voltige douce ! Il faut lui parler gentiment et juste effleurer les manches, mais le tonneau lent (et même très lent) est plutôt facile et reste pas mal axé. On peut tourner des boucles relativement grandes en commençant mi-gaz et en envoyant progressivement le plein gaz tandis qu'on dose en finesse la profondeur pour faire un truc le plus rond possible avec les gaz qui finissent coupés dans la descente… Pour le renversement, il faudra réduire les gaz partiellement avant de botter, car sinon, il ne s'arrêtera jamais de monter. Ensuite, le coup de direction le fait basculer sur place. Le vol dos est classique, en poussant légèrement au centrage que j'ai choisi, ce que je trouve confortable. Ensuite, on peut y aller sur les figures combinées, huit Cubains, retournements, immelmanns, nœud de Savoie… Tout passe très facilement. Attention tout de même à bien doser aux ailerons, on est avec un gros expo sur des débattements maxi très forts et si on envoie trop, il devient délicat de s'arrêter avec précision (je pense surtout aux tonneaux à facettes, faites-les avec des rotations plutôt lentes).

Voltige musclée : Là, on parle d'envoyer les gouvernes en butée… Les tonneaux avec 3/4 de gaz sont redoutables : ça ne tourne plus, ça taraude ! je suis incapable de donner un taux de roulis maxi, et surtout d'être certain du sens de l'avion au moment ou je recentre les ailerons ! Des fois il est à plat, des fois sur le dos, des fois sur la tranche… Il suffit de s'adapter pour enchaîner la suite en poussant, tirant ou en mettant de la dérive ! La puissance disponible permet des montées verticales sans limite. Les tonneaux en montée verticale plein gaz sont eux aussi "intéressants", mais pas tant que la suite logique : une fois monté à 50 ou même 100 mètres, renversez ou faites un humbty-bump tiré ou poussé, coupez les gaz, et redescendez gaz coupés, ailerons en butée… Là, c'est de la folie ! On ne voit plus la forme du modèle, mais une toupie ! Et à 10 mètres du sol, recentrez les ailerons et tirez ! La rotation cesse d'un coup et on est de nouveau en vol à plat après un angle droit… On peut aussi transformer cette descente en tonneaux en mettant profondeur et direction dans les coins (n'importe lesquels !), ça va tire-bouchonner tout bizarre, toujours très vite, très spectaculaire, et là encore, manches recentrés, ça s'arrête d'un coup et à tous les coups ! Facile d'épater la galerie ! En tangage, vous pouvez serrer les boucles tant que vous voulez, sur 2 mètres de haut, la boucle passe ! Et le plus drôle, c'est la direction : en vol horizontal, braquez-la à fond : vous faites demi-tour sur place ou presque ! Bon, faut pas oublier de mettre des gaz, car ça freine sec ! Mais c'est super fun. On peut faire des cercles autour du saumon à la chaîne (il faut contrer un peu aux ailerons pour rester à plat, l'aile extérieure volant nettement plus vite que l'aile intérieure…). Sur la tranche, pour tenir le palier, il faut très peu de dérive, la hauteur du fuselage porte "grave" ! On pourrait faire tout le pack en restant sur la tranche, il vole "autant" qu'avec les ailes ! On le dirige alors juste avec… la profondeur ! Je passe sur les déclenchés, bien soufflés au moteur, qui partent et stoppent "à la demande".

Version hélicoptère : Il est taillé pour le vol suspendu à l'hélice ! Je n'ai jamais eu aussi facile dans ma flotte, même sans parler de l'assistance des gyros. La motorisation est parfaite pour cet exercice avec le stationnaire qui tient parfaitement autour d'un gros mi-gaz, et une réserve de puissance qui permet de repartir vers le haut comme une fusée ! Ainsi, si on commence à se faire chaud et que ça descend, tant que le nez pointe un peu vers le haut, le salut est toujours en mettant plein gaz, on est sûr que ça repart ! Pour le moment, je suis en phase de perfectionnement sur le stationnaire et le torque et je ne prétends pas être capable de faire propre sans l'aide des gyros. Avec la stabilisation simple, il est toutefois plutôt docile à tenir en stationnaire, avec un peu d'ailerons pour contenir le couple de renversement de l'hélice. Très stable à la profondeur et à la direction. Avec le mode "conservateur de cap", ça devient vraiment facile, y compris pour tourner des torque-rolls, dans le sens du couple et même à contre-couple ! J'ai juste noté que si on part d'un peu haut et qu'on laisse descendre en marche arrière, il y a une vitesse de descente à partir de laquelle le souffle de la petite hélice sur l'emplanture des ailerons ne suffit plus à contrer l'effet de l'extérieur des ailerons qui sont "en marche arrière"… Et donc, il faut limiter aux gaz le taux de descente pour garder un contrôle positif du roulis. Entre le vol pendu et le vol normal, on a toute la panoplie de vol "haute incidence" (Harrier, rolling-Harrier, cercles en tonneaux à grande incidence) qui est possible et le Texan s'y prête joyeusement ! Bon, j'avoue que de temps en temps, je prends une gamelle, d'autant que c'est plus drôle au ras du sol… Le plus souvent, c'est faute de ne pas mettre assez vite le coup de gaz salvateur ! Mais jusqu'ici, à part remettre l'hélice bien d'aplomb sur son support, je n'ai eu à subir aucun dégât ! (Même le joint torique qui tient l'hélice n'a encore jamais sauté !).

Atterrissage : C'est sans doute le seul point où je n'aime pas le Texan… Avec son gros bide, les atterrissages au sol sont systématiquement du style "crash piloté", ou "vautrage à la mode PLAF" ! Et encore, c'est mieux depuis que j'ai reculé le centrage ! Au départ, c'était impossible de vraiment arrondir moteur coupé… Maintenant, il arrondit, mais quand il touche, il bascule obligatoirement sur le nez, forme du fuselage oblige… Il faut donc bien penser à couper les gaz juste avant le contact pour préserver l'hélice ! Et surtout, choisir un coin d'herbe grasse, plus elle est haute et mieux c'est ! mais en ce mois de juillet, mon jardin, la plaine de Saône et même le terrain de Massilly sont tondus ras… Bon sinon, il y a la solution de se poser comme on a décollé : le rattrapage à la main ! Je commence à y arriver si le vent est nul… On se met en stationnaire et il faut faire reculer le Texan en tirant doucement la profondeur… Autre solution : si on a un stationnaire stable, avancer à pied et cueillir le modèle. Le rattrapage se fait comme pour le lancer, par la verrière.

Autonomie : Avec le pack 2S 500 mAh, j'ai réglé le chrono me disant de poser sur 6 minutes. Ceci pour des vols se déroulant majoritairement autour du mi-gaz, en votige tonique, mais dans un petit volume. Si vous volez toujours plein gaz, l'ami Ronan Plu m'a indiqué qu'il se limite à 3 minutes. Comme quoi, selon le style de pilotage, l'écart peut être très important ! 

Du fun, du fun et encore du fun !

Tout est dit ! Le Texan, c'est un jouet ! Un truc pour voler "pas sérieux" ! Parfait dans les espaces confinés (avec un accu léger, il sera à l'aise en vol indoor), à l'aise aussi dans les grands espaces (dont il n'utilisera qu'un infime volume), il virevolte non-stop en alternant figures débridées, figures coulées et moments de surplace en stationnaire ou en torque-roll. Il faut juste le limiter aux jours de vent nul ou faible (15 km/h maxi) pour qu'il conserve son agrément.

En ce qui me concerne, il remplit parfaitement le rôle pour lequel je l'ai acheté : m'amuser, pouvoir voler dans mon jardin (mais aussi au club et dans ma belle plaine de Saône…), et travailler à tenir le vol stationnaire et le torque roll qui manquent à mes capacités.

Les vidéos du fabricant, tournées avec des pilotes d'un super-niveau en 3D m'avaient fait craindre que je ne sois pas à la hauteur, mais finalement, l'avion est parfait et ne peut que me faire progresser !

Le Texan... essai bis, en images qui bougent !

Retrouvez cet essai en version vidéo sur ma chaîne YouTube. Unboxing, montage, équipement, réglages, essais en vol et mise au point, vous saurez tout avec cette vidéo de 86 minutes ! Mais pour les impatients, cette vidéo est aussi "chapitrée" et vous pourrez facilement accéder au chapitre qui vous intéresse en cliquant sur le time-code de la description, ou en survolant la barre de temps en bas de la vidéo et en cliquant sur le chapite souhaité ! N'hésitez surtout pas à partager et à cliquer sur le pouce en l'air ! Merci.

Vidéos complémentaires

De petites séquences dans diverses conditions... A regarder de préférence sur le grand écran d'un ordinateur, en plein écran et en 1080 !

Batifolages en espace contraint (avec bétisier à la fin, à ne pas manquer...)

Grands espaces (Plaine de Saône, fin de journée, vent léger...)