Texte : Jean-Louis Coussot
Photos : Cécile et Jean-Louis Coussot
Je n'avais pas volé dans des rencontres indoor depuis de très nombreuses années… Pourtant, j'ai fait partie des précurseurs de la discipline en étant parmi les
tout premiers à voler avec un modèle à voilure fixe dans les filets du salon de la Porte de Versailles avec le Teenager, et tant d'autres modèles par la suite. Mais les années ont passé, et je
n'avais plus de salle sous la main, alors, les indoors ont disparu de mon "hangar"… A part une mini Drenalyn de 42 cm construite durant le premier confinement COVID, pour voler… dans mon jardin, et
un "Big Lili" qui restait stocké depuis au moins 15 ans… Mais une invitation de Fabrice Gogneau à venir jouer lors d'une interclubs indoor organisée par les Aigles de Moroges en octobre 2025 m'a
donné envie de replonger… J'avais aussi le Giles G-202 RC Factory sous la main, mais je ne l'ai piloté qu'en extérieur et sans expérience récente entre des murs, je n'étais pas sûr de savoir encore
voltiger "indoor"… Alors, j'ai eu envie d'un petit truc pas fragile et maniable, qui se monte vite, à emmener avec moi pour me refaire la main… Et c'est sur le Magnum de Guix Model que mon choix
s'est porté.
Le modèle est loin d'être une nouveauté, puisque le "Magnum Reloaded" original est une conception de l'Allemand Martin Müller qui remonte a plus de 15 ans, qui a été produit par divers fabricants allemands et qui existe donc en kit EPP "made in France" grâce à GUIX MODEL.
Comme à l'évidence, passée cette rencontre, il risque de voler bien plus souvent en outdoor, je me suis permis de le bricoler et modifier à la sauce JLC-Aviation, ce qui fait que je me suis écarté sensiblement de ce que le kit prévoit à bien des égards… C'est pourquoi vous le trouvez dans mes "dossiers de construction" plutôt que dans les "essais", car pour moi, "essai" signifie rester fidèle au kit standard. Allez, on regarde tout ça de plus près.
Nom : Magnum
Fabricant : Guix Model (https://www.guixmodel.fr/modelisme)
Fiche produit : https://www.guixmodel.fr/modelisme/avions/debutant-trainer/magnum-epp-detail
Prix public (au 13-10-2025) : 29,90 €
Envergure (Notice/Mesurée) : 750 mm / 775 mm
Longueur (Notice/Mesurée) : 730 mm / 715 mm
Massee annoncée (Avec LiPo 2S 800 mAh et en 2 axes) : 320 g
Masse obtenue (Avec LiPo 3S 500 mAh et en 3 axes, plus roues) : 325 g
Surface alaire : environ 17,1 dm2
Charge alaire obtenue : 19 g/dm2
Servos : 2 x 5 g prévis, 4 x 5 g installés
Moteur : Prévu : 2204 Kv 1800, Installé : 2204 Kv 1480
Batterie : Prévue : 2S 800 mAh, Installée : 3S 500 mAh
Hélices utilisées : Foxy 8 x 4,5 ou Foxy 9 x 3
Il doit bien y avoir une quinzaine d'années que j'ai pu voir voler pour la première fois des Magnum Reloaded dans l'aire de vol indoor du salon modéliste de Friedrichshafen, aux mains de son concepteur, Martin Müller, mais aussi de toute une bande de joyeux fous volants, démontrant à la fois la maniabilité et… la robustesse de la bestiole. Outre-Rhin, le phénomène Magnum pouvait se comparer à celui des Drenalynes dans l'hexagone. Le truc rapide à faire, facile à piloter, fun à souhait, et ne craignant pas les rencontres fortuites avec murs, sol, plafond, ou autres volatiles d'intérieurs… Lors de ce salon, je crois que c'est la marque allemande Miniprop qui proposait les kits de Magnum Reloaded en EPP coloré… Mais c'était déjà l'époque où je n'avais plus trop de salle pour le vol indoor sous la main, et donc… je n'ai pas ramené de Magnum dans mes bagages…
Depuis, le succès du Magnum ne s'est pas tari, et il s'en construit d'après plans à foison, et d'autres fabricants le proposent en kits découpés au fil chaud. Depuis une dizaine d'années, le Magnum est produit en France par GUIX MODEL, dans sa version originale, mais aussi dans une déclinaison à ailerons avec une aile à profil biconvexe à la place du profil creux.
Voici un Magnum Reloaded issu d'un des kits de l'époque, muni de flotteurs car on peut tout imaginer autour du Magnum.
Pour mon retour au vol indoor, j'ai donc choisi le Magnum, dans sa version dite "deux axes", avec son profil bien creux, bien porteur, qui me rassure pour ne pas que les murs me sautent dessus trop vite.
Toutefois, il est clair que mon Magnum aura bien plus l'occasion de voler en extérieur qu'en intérieur, aussi ai-je décidé de mettre des atouts dans son jeu avec des options qui s'écartent un peu de ce qui est prévu à la base… Mais commençons par voir le kit.
Celui-ci est livré dans un sachet plastique tout simple, car le Magnum se veut avant tout super-économique.
Le sachet renferme toutes les pièces en EPP de belle qualité, avec des densités variables suivant la destination des pièces, un sachet d'accessoires comme les guides de commandes, les chapes, guignols, connecteurs de commandes, platine moteur en contreplaqué et velcro pour tenir la batterie. On trouve encore un jonc carbone de 3 mm destiné à renforcer le plan central de la voilure et un long jonc plus fin pour réaliser les commandes de direction et de profondeur.
Pas de notice dans le kit, celle-ci est à télécharger depuis la page produit sur le site de GUIX MODEL.
GUIX MODEL suggère une liste d'équipements correspondant parfaitement au modèle, à savoir :
D'ailleurs, en plus du kit seul proposé, GUIX MODEL propose aussi le combo avec le kit et tous ces équipements, solution pratique et ne coûtant que 84,90 € (prix relevé en octobre 2025), ce qui en fait un avion vraiment économique !
Tout ce matériel me semble absolument parfait pour un usage indoor de base, donc pour le pilote débutant dans la catégorie et qui n'a aucun besoin d'être surmotorisé pour faire ses premiers circuits en salle.
En ce qui me concerne, je sais que mon Magnum volera bien plus souvent en extérieur, donc avec un peu de vent… et je sais aussi que je ne vais pas pouvoir me contenter de faire des
ronds en l'air, et que je vais vouloir le faire danser joyeusement. Il me faut donc prévoir une plus grande réserve de puissance. Je vais viser une motorisation offrant un peu plus de traction que le
poids du modèle (annoncé autour de 320 grammes). Les 220 grammes de traction du moteur suggéré ne me suffisent donc pas.
Et puis… je sais parfaitement que le Magnum est un deux axes qui tourne très bien ainsi… Mais j'ai envie de pouvoir soigner un peu plus mes virages, et d'avoir un bon contrôle en vol à très forte incidence, alors, je décide non pas de passer au Magnum 3 axes, mais d'ajouter de petits ailerons à mon deux axes… je verrais bien si ça sert à quelque chose… (Spoiler alert : on s'en passerait très bien, donc, ils me sont totalement indispensables… C'est mon jeu, je fais ce que je veux !)
Donc, en fouillant les rubriques du site GUIX, j'ai opté pour :
Il ne restait pas beaucoup de jours entre la commande du matériel et la rencontre indoor prévue, et je voulais que l'avion ait volé en extérieur avant, pour déjà savoir comment il allait se comporter, et donc, le montage a été mené tambour battant…
J'ai principalement effectué les collages à l'époxy 5 minutes, sauf pour les petites pièces comme les guides de commandes ou les guignols qui ont été collés à la cyano Médium plus accélérateur.
Le premier travail consiste à coller le "longeron" renforçant le plan central. Il s'agit d'un jonc carbone de 3 mm à coller dans une rainure découpée à l'intrados. J'ai été un peu surpris de voir que
la rainure en question fait 6 x 6 mm, et donc, le jonc nage littéralement dedans. Alors, comme je vais surmotoriser mon exemplaire, le faire voler en extérieur à des vitesses très supérieures à la
normale, et que les ailerons que je vais ajouter pourront induire des efforts en torsion sur la voilure, je profite de cette rainure trop grande pour remplacer le jonc carbone de 3 mm par un tube
carbone de 6 mm extérieur et 4 mm intérieur… La différence de poids n'est pas inquiétante, mais la rigidité n'a vraiment rien à voir ! Hop, collage à l'époxy et on n'en parle plus ! Ah, si, avant ce
collage, j'ai tracé la position du fuselage et celle des papattes du train, et la découpe de mes futurs ailerons.
J'ai ensuite découpé les ailerons dans le plan central de l'aile, avec un outil à couper la mousse chauffant. La coupe ne va pas jusqu'à l'extrados, pour garder juste assez de matière pour avoir une
articulation "toute faite". Malgré tout, par sécurité, j'ai plaqué un adhésif armé blanc sur la charnière côté extrados, au cas où l'EPP aurait tendance à se couper complètement…
L'aile peut alors être insérée et collée dans la fente prévue dans le fuselage. Il faut bien tenir le dessous du fuselage parfaitement plaqué sous l'aile le temps que l'époxy durcisse, car ce dessous
du fuselage a tendance à vouloir s'écarter.
A l'arrière du fuselage, les fentes qui ont permis les découpes des allégements sont à coller également à l'époxy.
Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :
On peut passer aux empennages. La surface de collage est tracée sous le stab, et celui-ci est collé en soignant l'alignement. Un serre_joint le maintient le temps du séchage. La dérive est collée à
son tour sur le dessus du fuselage, en utilisant une équerre pour bien la positionner.
On est pratiquement déjà au bout de l'assemblage de la cellule ! Il reste les deux saumons à fort dièdre à coller aux extrémités du panneau d'aile central et les deux jambes de train ! Encore un peu
d'époxy et le tour est joué.
Voilà la cellule du Magnum assemblée… Mais il semble un peu pâlichon… Non ?
Pour le décor, inutile d'espérer utiliser des autocollants ou du vinyle adhésif… Rien ne tient sur l'EPP découpé au fil chaud… La seule solution, c'est la peinture, en bombe, ou avec des stylos à peinture type "POSCA". J'ai opté principalement pour la peinture en bombe "RC Styro Colors", spécialement formulée pour les mousses, mais une peinture en bombe pour automobile ira tout aussi bien, l'EPP étant résistant à bien des solvants. Il m'a fallu confectionner des pochoirs avec ma petite machine à découper l'adhésif "Silhouette" bien pratique et réussir à les maintenir en place, ce qui n'était pas une sinécure… La preuve avec quelques "bavures" visibles çà et là sur le modèle… Mais bon, il a pris des couleurs et se verra assurément bien en vol !
L'axe du moteur Sunnysky débordant très légèrement à l'arrière de la croix de fixation, j'ai mis un petit coup de foret au centre de la plaque de fixation du moteur pour que l'axe ne frotte pas. Ensuite, le moteur a été fixé avec les 4 vis à bois fournies. Sous le nez, j'ai creusé la mousse pour intégrer au mieux le contrôleur Hobbywing. Je l'ai fixé avec deux points de colle thermofusible. Les fils sont maintenus de la même façon.
Les servos de direction et de profondeur s'insèrent dans la coupe prévue dans le fuselage. Un point de colle chaude sur chaque patte et ils sont en place… Il faut penser au cheminement des fils vers le récepteur et donc creuser un petit passage dans l'aile, car le récepteur sera caché sous celle-ci, plaqué contre le fuselage.
Les commandes de profondeur et de direction sont prévues en jonc carbone, avec une chape plastique collée à l'extrémité côté gouverne. Un connecteur à vis côté palonnier de servo permet le réglage. Pour ma part (je ne peux décidément pas faire comme c'est prévu…), j’ai remplacé ces joncs par de la corde à piano de 0,8 mm, avec un simple pli en Z côté guignol. Les guides de commande sont implantés sur les flancs du fuselage… là où il y a de la matière, car avec les allégements découpés, pas question d'un espacement régulier. Les guides sont collés à la cyano, tout comme les guignols dans les gouvernes. Une petite incision au cutter dans chaque gouverne est nécessaire pour loger la patte qui s'insère dans la gouverne.
Pour les ailerons, le placement des servos est évident : le train possède une sorte d'ouverture qui dégage un espace parfait pour coller le servo… Même pas besoin de découper la mousse de l'aile, le
servo est bien caché par le train ! Là aussi, la colle thermofusible fait merveille.
J'ai fabriqué les guignols "maison" en impression 3D (je me suis même pas fatigué à en dessiner, j'ai repris des guignols conçus plus tôt pour un planeur…). La commande qui est directe, sans guide, est et corde à piano de 1,5 mm pour éviter tout risque de flambage.
Tout étant maintenant en place, c'est la position de la batterie qui va permettre de centrer correctement le Magnum. Dans mon cas, la batterie doit être avancée au maximum pour avoir un centrage sur le longeron, comme le préconise la notice.
Avec le velcro fourni, il serait possible de fixer la batterie contre un flanc du fuselage, voire… de la poser sur le nez… Mais ça ne peut pas trop me satisfaire quand il semble possible de l'intégrer dans l'épaisseur du nez.
J'ai donc dessiné sous Fusion 360 un cache de logement bien propre, avec un petit crochet pour verrouiller la batterie… J'ai creusé l'EPP à la forme idoine, collé les deux faces de mon cache et voilà… Une installation bien propre de la batterie !
Celui-ci est plaqué contre le fuselage avec un double face ultra-puissant de chez 3M, qui colle efficacement sur l'EPP. Les fils sont rangés au mieux et maintenus par des points de colle thermofusible. Un petit morceau de gaine plastique guide et protège l'antenne 2,4 GHz. Voilà… Il n'y a plus qu'à programmer la radio !
Il reste moins de 10 jours avant la rencontre indoor à Buxy… Il est temps de filer en plaine de Saône tester le Magnum, affiner les réglages et se faire un peu la main. Je vais avoir le temps de l'emmener aussi à Massilly le montrer aux copains du club pour tenter d'en motiver à venir s'essayer à l'indoor… avec un succès disons… mitigé… Nous ne serons que 3 représentants du club à Buxy le samedi suivant.
Mais dès le premier lancé, Magnum est parti bien droit, et s'est montré vraiment super-sympa à piloter ! Remuant à souhait, largement motorisé pour l'extérieur, mais sachant voler assez lentement pour que je ne me fasse pas de frayeurs en intérieur… C'était le bon choix ! Il me plaît décidément beaucoup.
Magnum juste terminé, et donc juste avant de partir voler pour ses premiers essais !
Et donc, voici la vidéo des deux premiers vols, réalisés en plaine de Saône dans le brouillard et le froid. Elle est un peu longue, mais vous montre la "vérité vraie" de ce que sont les premiers
vols, les premières sensations, les premiers réglages pour mettre le modèle à ma main… Si vous voulez ne voir que le modèle déjà pas mal réglé… passez directement à la seconde vidéo, plus courte, et
qui montre bien ce qu'on peut tirer du Magnum bricolé à ma sauce, vu sur le terrain de Massilly dès l'après-midi qui a suivi ces essais initiaux.
Quelques heures plus tard, le Magnum se retrouve à Massilly, avec toujours un ciel grisou et des températures frisquettes, mais la prise en main avance et je peux tester plusieurs hélices… La 8x4,3
indoor GWS est bien pour l'extérieur, mais assurément, la 9x3 Kavan sera mieux en indoor, avec moins de vitesse mais plus de traction. La GWS Direct drive ne se justifie pas. La conso est ridicule,
j'ai une autonomie parfaite avec mes 3S 500 mAh, plus de 6 minutes, c'est largement assez lors de rencontres indoor où il ne faut pas monopoliser l'aire de vol !
Y'a qu'un truc qui me chagrine… Il n'a pas de roues et les atterrissages en extérieur sur le train en EPP sont secs, pas beaux… certes, en indoor sur un parquet bien lisse, il va glisser, mais… Non, en fait, ça me va pas… J'ai d'abord collé des patins en feutre (pour pieds de chaises…) en me disant que ça glisserait mieux dans le gymnase… Mais n'empêche, dehors, sur herbe, sur asphalte ou sur de la terre, les atterrissages ne me plaisent décidément pas…
C'est clair, je veux des roues, des vraies, qui tournent et roulent… Direction, le tiroir marqué "roues" (logique, non ?), et sélection d'une paire de roues de 30 mm ultralégères aux pneus bleu pâle et aux jantes jaunes du plus bel effet, et d'une roue de 20 mm plus classique mais très légère elle aussi. Il reste à intégrer ça sur le Magnum. Pour la roulette de queue, une simple encoche dans l'EPP et un axe en corde à piano, un point de cyano et c'est fini.
J'aurais pu faire de même pour le train principal, mais j'ai jugé que pour la durabilité, faire un peu plus solide s'imposait. Alors, retour sous Fusion 360 pour modéliser des supports de roues à intégrer dans les grosses patounes, impression 3D des susdits supports et creusage de la mousse. Un peu de colle thermofusible et voilà, j'ai un Magnum "à roulettes" (seuls les fans de Perceval et Kaamelott comprendront…).
18 octobre 2025, me voilà paré pour mon retour dans le monde du vol indoor ! En plus du Magnum, j'ai emmené ma Confilyn (mini drenalyn de 42 cm), mon Big Lili, slow flyer du style remontant aux tout débuts du vol indoor, et le Giles 202 RC Factory testé dans la rubrique essais, mais que je n'avais piloté qu'en extérieur. Les 4 ont beaucoup volé ce jour-là, et le Magnum s'est montré à la hauteur de ce que j'en attendais. Les roues ajoutées m'ont permis de retrouver ce qui était ma signature à la porte de Versailles, les tours de salle en tournant en équilibre sur une roue, queue haute… Les ailerons aident bien aussi pour cet exercice où il faut doser inclinaison et rayon de virage… Contrat rempli, je suis rentré à la maison avec une de ces bananes !
Voici une vidéo du Magnum à Buxy, chez les Aigles de Moroges. Et vous pourrez constater qu'on ne s'ennuie pas avec !
Maintenant que le Magnum est testé aussi bien en extérieur qu'en intérieur et que j'ai pu affiner mes réglages pour qu'il soit à ma main, il est temps de mesurer tout ça et de le récapituler dans un tableau.
Comme sur une majorité de mes avions ou planeurs à volets, j'ai 3 phases de vol :
Allez, on passe au tabeli-belo !
En extérieur :
Tout d'abord, on choisira un jour de vent faible, le Magnum n'est pas fait pour voler dans des vents trop violents ou un air super-turbulent. Disons qu'avec 15 km/h de vent, ce sera un maximum pour que le vol reste plaisant.
Lancer : Le Magnum est tenu par le dessus du fuselage, au niveau de la cabine, le nez un peu vers le haut (20° environ). Avec ma motorisation, je mets environ 60 % de gaz et je donne une très légère impulsion vers l'avant en lâchant le Magnum, plus qu'en le lançant. Avec une motorisation en 2S, le départ se ferait sans doute plutôt plein gaz.
Décollage du sol : Il n'est possible que grâce à l'ajout des roues, et sur un sol assez lisse, compte tenu du tout petit diamètre desdites roues. Il peut se faire ailerons au neutre ou baissés. Quand il est préférable de décoller au plus vite, ce qui est souvent le cas sur ma petite route déserte, étroite et mal pavée en plaine de Saône, avec parfois le vent un peu en travers et des herbes hautes sur les bords, j'utilise la phase "volets baissés" qui fait quitter le sol en moins de 2 mètres, moteur plein gaz. Je repasse en phase "normale" dès que la montée est établie. Si j'ai une piste bien roulante, large et dégagée comme à Massilly, décollage en lisse, et même pas forcément plein gaz… C'est plus joli ! La direction est super-efficace et la tenue d'axe est plutôt facile. Mais attention à ne pas donner de grosses corrections brutales, car dès que le roulage accélère, le roulis induit est là et peut faire lever une aile sans que ce soit désiré… Alors, de la douceur !
Vol croisière : On peut se promener sur un mi-gaz à une vitesse très agréable. Les trajectoires sont propres, sans être toutefois "sur un rail"… Le Magnum est du style "compact", avec des grosses surfaces et une faible charge alaire, et donc il ressent toutes les turbulences de la masse d'air. Il faut donc le piloter pour tirer de belles trajectoires. J'ai testé le pilotage type deux axes : il est fait pour et vire parfaitement sans utiliser les ailerons, et sort tout aussi facilement de virage. On note juste en virage à vitesse un peu faible qu'il se met "queue basse", ce qui n'a rien d'anormal, et en dehors de l'attitude pas top élégante, ça ne présente aucun danger. J'ai aussi essayé le pilotage uniquement aux ailerons : on peut… Mais les ailerons sont petits, pas en bout d'ailes, et donc, ils donnent un taux de roulis très sage ! Si vous êtes amenés à faire de la double commande avec le Magnum en extérieur, ça pourra avoir son utilité pour que le modèle soit "tout doux" dans les mains de l'élève. Mais pour un pilote confirmé, ça ne suffit pas et il faut aider à la dérive. Aussi, je garde en permanence le couplage Ailerons > Direction activé et le comportement est ainsi parfaitement normal, naturel. En virage stabilisé à faible vitesse, on pilote à la mode planeur, avec de la direction dans le sens du virage, et un peu d'ailerons à contre, et ainsi, on trouve une attitude de vol plus satisfaisante, on n'a plus ce côté queue basse des virages à la seule direction.
Vol lent : On peut vraiment beaucoup ralentir le Magnum, qui avec son profil creux, porte énormément. Au second régime (aux très grands angles d'incidence), les gaz gèrent l'altitude, la profondeur gère l'attitude. On peut le promener nez haut à des vitesses ridicules, et là, ailerons et direction sont bien utiles pour assurer la tenue de cap ! Et on peut tirer jusqu'à se retrouver suspendu sous l'hélice, car avec la motorisation en 3S, on a largement de quoi faire ! Ce n'est pas la "reprise" d'un vrai avion de 3D pour repartir en montée, mais on a assez pour remonter ou réaccélérer en sécurité. Et la profondeur est super-efficace pour repousser le nez en avant ! A noter que pour ce type d'évolution, l'hélice 9x3 est nettement mieux adaptée que la 8x4,3, c'est logique ! Je ne dirais pas que le Magnum est le roi du torque-roll, les ailerons ne sont pas assez efficaces pour bien le tenir, et l'aile à profil creux ne donne forcément pas un avion neutre, mais avec un peu d'eau sous la quille, on peut s'en approcher pour le fun… Toujours en matière de vol lent, le décrochage moteur coupé est un non-événement… Le Magnum parachute, et peut éventuellement laisser une aile tomber… Mais à peine on tire moins fort qu'il revole. La vrille tient plus de la spirale engagée et là encore, en relâchant les manches une demi-seconde, on peut déjà attaquer une ressource, le Magnum revole immédiatement.
Vol rapide : Le choix de l'hélice va avoir ici une grosse influence : la vitesse avec la 8 x 4,3 est nettement supérieure à celle avec la 9 x 3 ! Donc, un jour un peu venté, on préférera la petite hélice avec du pas pour mieux remonter au vent. Les ailerons relevés réduisent le creux du profil et aident bien aussi à voler plus vite. Par contre, dans cette configuration et plein gaz, la profondeur devient assez sensible, ce qui fait que j'ai réduit son débattement et augmenté l'expo pour que si l'envie prend de "tirer des bases", le pilotage reste confortable !
Voltige : Je devrais plutôt écrire "acrobaties", car si le Magnum est très joueur, il ne sera pas question de précision ! Les boucles peuvent se décliner sur une bonne variété de diamètres, grâce au surcroît de puissance de la motorisation 3S. Pour une boucle ultra-serrée, le plein gaz n'est ni utile, ni même souhaitable. Elle est mieux avec 60 à 70 % des gaz, et sans réduire dans la descente, pour toujours souffler la profondeur. Les grandes boucles sont plus classiques, plein gaz en montée et en réduisant vers 40-50 % dans la descente. ne pas couper complètement, car la traînée est telle que ça ne serait pas "rond" ! Les tonneaux sont en fait des barriques, car les ailerons sont insuffisants et ça tourne surtout grâce au roulis induit et donc à la direction. Ils peuvent être bien rapides comme vous l'avez vu sur les vidéos. Les facettes se tentent… mais bon, ce sera du très approximatif ! Le vol dos est à oublier, le profil et les dièdres le rendent très inconfortable et instable. Le renversement est lui, par contre, très bien ! Et les ailerons permettent de le tenir dans les axes malgré la tendance au roulis induit lié aux dièdres. Les déclenchés sont possibles, mais très différents des tonneaux barriqués en fait… Et on peut ajouter un jeu idiot à la panoplie du Magnum : le piqué vertical ! Surtout avec la 9 x 3 qui, moteur coupé, sans frein, fait de l'hélice en moulinet un aérofrein géant ! En grimpant bien haut, on coupe les gaz, on pousse jusqu'au piqué vertical, et il reste à laisser faire ! Le Magnum est super-stable dans ce piqué, et la vitesse demeure très faible ! Amusant ! J'ai même testé, puisque mon contrôleur brushless le permet, l'actionner le moteur en reverse, avec environ 50 % de la puissance… En fait, ça rend ce piqué moins stable et si c'est surprenant, ce n'est finalement pas mieux que moteur coupé.
Atterrissage : L'approche se fait ailerons en lisse, ou baissés si le vent est très faible. En général, on arrive en gardant du moteur, car moteur coupé, la finesse est vraiment très faible… Arrondi facile et on pose avec une vitesse ridicule, voire nulle dès qu'on a un peu de vent de face. Ainsi, même avant d'avoir ajouté les roues, le Magnum ne passait même pas trop sur le nez. Il s'arrêtait juste sur place. Avec les roues, je trouve que c'est quand même plus sympa et que c'est moins brutal, même si en 2 à 3 mètres, il s'arrête sur piste en dur. La reverse disponible ne sert à rien pour l'atterrissage. Elle ne me sert que pour agrémenter le taxiage de retour au parking, qu'il est fun de terminer par une marche arrière vers le stand !
Vol indoor :
Testé donc dans le gymnase de Buxy, le Magnum s'est avéré conforme à ce que j'avais vu des années plus tôt. Ce n'est pas un "slow flyer", il vole plus vite qu'un F3P standard (style Progress ou Clik), mais sa maniabilité lui permet de virer ultracourt, même si un mur se rapproche sans prévenir… C'est un modèle qui aime jouer, évoluer autant dans le plan vertical que dans le plan horizontal.
Décollage : même sans roues, il pourra décoller du sol sur les surfaces ultra-lisses, mais avec les roues, c'est du bonheur. On peut laisser rouler avec un filet de gaz aussi longtemps qu'on le désire, le taxier aisément, la direction étant très efficace. Au besoin (ou à l'envie…), un peu de manche à piquer, un coup de gaz et la dérive dans le coin et on part en "donut" ! Avec un peu de vitesse, on peut rouler en rond, queue haute et sur une seule roue, et là, les ailerons aident bien pour tenir l'inclinaison souhaitée tandis que la direction gère le rayon de virage !
En vol basique, on enchaîne les hippodromes ou les 8 dans le plan horizontal. Pour un novice en pilotage indoor, ce sera la base ! inverser le sens de virage est vraiment facile !
La voltige en salle se résume à quelques figures basiques :
Les atterrissages en salle sont super agréables, car on peut laisser rouler, partir dans des glissades…
Petit crash test :
Durant la rencontre, j'ai voulu faire ma vedette avec non pas une figure "à la c.…", mais en faisant un très joli décollage "maquette", bien long, avec un début de montée très doux… Et c'est ainsi que j'ai oublié qu'il y avait juste avant le mur du fond les buts de hand-ball… manquait pas grand-chose, mais un train a accroché le but. Bilan : train gauche cassé net à mi-jambe, hélice juste déboîtée et ego rangé dans la poche… L'EPP de très bonne qualité a cet avantage de faire une casse bien nette, et il a suffi d'un peu de cyano medium et d'un "pschitt" d'accélérateur pour que 5 minutes plus tard, le Magnum soit de nouveau dans la file d'attente pour repartir en vol. Et impossible même de voir sur le train où se trouvait la cassure ! Bon point donc pour la robustesse de l'oiseau !
Le Magnum est un avion du type "sérieux : s'abstenir !" Il est taillé pour jouer, pour virevolter sans discontinuer, mais pas pour le pilotage de haute précision. Mon titre ne peut pas mieux dire : l'avion "Rigodrôle"…
Je suis vraiment content des choix faits pour la motorisation, car avec le punch qu'il a, il peut assumer totalement la double casquette outdoor-indoor.
L'ajout des roues est un gros "plus" également.
Quant aux ailerons, je dirais qu'ils ne sont guère vraiment utiles, donc… ils (me) sont indispensables !
Voilà… J'espère que cette présentation de Magnum "customisée" vous aura inspirés…
Volez bien, volez fun, mais… volez prudemment quand même !
Et voilà pour finir les photos du Magnum en vol en extérieur...
... quelques jours après les premiers dans le brouillard, avec cette fois un beau soleil. Quel plaisir !
Et mon choix de motorisation s'evère réussi ! J'ai toute la réserve de puissance que je souhaitais pour voler dehors.