Visites depuis le 12-10-2016

Retrouvez-moi sur FaceBook

 (Cherchez JLC-Aviation)

 

Vous pouvez aussi trouver de nombreuses vidéos sur ma chaîne YopuTube :

https://www.youtube.com/@Flyjlc

 

La météo avec WindyTV

Le "planeur-avion" qui s'adapte à vos envies !

Texte : Jean-Louis Coussot

Photos : Cécile & Jean-Louis Coussot - Romaric Buté

Vidéos : Cécile Coussot et Thierry Quoy

 

Il a l'allure d'un avion… Il a un profil d'aile et la charge alaire d'un planeur… Il a un moteur dans le nez… Il voltige avec ou sans moteur… Il spirale et prend de la hauteur sans mal dans les thermiques… A la pente, il gratte honorablement… Pour un peu, on dirait un PSS… Quel est donc ce curieux modèle né de l'imagination de Pascal Cepeda ?

René Fournier avait imaginé l'avion planeur… Pascal Cepeda aura, lui, inventé le planeur-avion, ou "Plavion" pour faire plus court !

C'est un véritable couteau Suisse made in Sud-Ouest que je vais vous présenter ici, capable de voler à peu près n’importe où et dans n’importe quelles conditions, de se comporter en planeur ou en avion, de se promener paisiblement comme de dessiner de belles arabesques dans les cieux… selon votre humeur et votre envie du moment !

 

Caractéristiques (Prototype 02)

Nom : Akrojet

Fabricant : Silence Model (https://silencemodel.fr)

Prix du kit (Novembre 2025) : 225 €

Page produit : https://silencemodel.fr/kit-de-0-a-1990-mm/1722-akrojet-1800-mm.html

Envergure : 1800 mm

Longueur : 1530 mm

Profil d'aile : NACA 2410

Surface alaire : 58 dm2

Surface du stab : 10,56 dm2

Poids obtenu (à vide)) : 2145 g

Poids obtenu (avec 3S 2700 mAh) : 2335 g

Poids obtenu (avec 3S 3300 mAh) : 2405 g

Charge alaire (avec 3S 2700 mAh) : 40,2 g/dm2

Charge alaire (avec 3S 3300 mAh) : 41,4 g/dm2

Moteur : Brushless Roxxy C35-42-05 (Kv 1100)

Hélice : Bipale repliable 11 x 7 (pales Aeronaut)

Contrôleur : Utilisé sur le proto : 60 A

Servos : 2 x Hitec HS-82MG (Direction et profondeur) et 4 Kavan GO-13MG (Ailerons et volets)

Préambule

Cette présentation de l'Akrojet est rangée dans les "Dossiers de construction" car il s'agit du montage et des essais d'un kit "prototype" ayant servi à la mise au point du modèle de Silence Modèle. Pascal Cepeda a assemblé un prototype, le 01, et j'ai de mon côté assemblé le second, donc le 02. Ces deux modèles ont permis de déceler ce qui devait être modifié ou amélioré avant de lancer la production des kits de série.

  • Le 01 a été doté d'ailes avec des flapperons full-span, tandis que le 02 a été équipé en quadro-flaps. ceci a permis de voir que la seconde solution, bien que nécessitant deux servos supplémentaires, donnait un confort appréciable dans les phases d'atterrissage par rapport à la première et qu'elle serait donc proposée sur les kits de série.
  • Le nez des kits de série sera également très légèrement plus court, afin de donner un peu plus d'espace au niveau de l'avant du moteur, simplifiant ainsi la construction et la mise en place du moteur (avec donc un cône de diamètre légèrement supérieur).
  • Les platines support de batterie et supports de servos ont également fait l'objet de plusieurs essais, avec des différences entre le 01 et le 02, et la solution finale optimisée est un peu différente de ce que vous verrez ici.
  • Au fil du montage de ces prototypes, nous avons aussi optimisé certains renforts ou mode d'assemblage

C'est donc pourquoi je ne classe pas cet article dans les "Essais", puisque le modèle n'est pas à 100 % celui que vous aurez avec les kits de série et donc que vous allez trouver de petites différences entre les photos de cet article et ce que vous trouverez dans les kits. 

 

Naissance du projet

Je suis régulièrement en contact avec Pascal Cepeda (Silence Model) et un jour de 2024, il me montre un croquis tracé vite-fait au crayon : la vue de profil d'un truc sympa, looké avec un nez de jet, un profil orienté voltige... Le souvenir d'un modèle breton, le CB Jet (Christophe Baudrillard) lui trotte dans la tête.  Et on part à discuter du truc en question... Pascal ne sais pas encore quelle taille ça fera... 1 m 20 ?  1 m 50 ? 1,8 m ? C'est le look qui lui plait... On parle de profil... Il pense à l'Eppler 374. Je pousse sur une valeur sûre que j'ai bien aimée sur le Dardo à une lointaine époque : le NACA 2410, très proche en comportement du célèbre Ritz 1-30-10 et qui se freine moins que l'Eppler et est bien meilleur en vol dos... Le dessin s'affine, et pour le format, c'est finalement 1,80 m qui est retenu, pour une machine avec de la présence et une bonne visibilité. En quelques semaines, Pascal passe de l'esquisse aux premiers plans, qui s'affnent de jour en jour. Pascal pense "flapperons", je songe plus à une aile avec ailerons et volets pour bénéficier de crocos à l'atterrissage, mais c'est la solution simple que Pascal préfère.

Et vers la mi-janvier 2025, je reçois une boîte très dense, avec les planchettes de balsa et de contreplaqué, les accastillages, le plan et la clé d'aile pour assembler un des deux prototypes de celui qui maintenant a un nom : l'Acrojet ! Et ça lui va bien, s'agissant d'un planeur de voltige avec un look de jet !

Pascal va démarrer sur les chapeaux de roues sur son exemplaire et il en terminera l'assemblage le premier. Je serais un peu plus plus long, mais avec l'avantage d'avoir déjà les retours d'expérience de Pascal pour introduire certaines modifications, en particulier sur l'implantation de la batterie, Pascal ayant pu se rendre compte que la position prévue initialement dans le nez donnait un centrage trop avant et donc, je vais pouvoir ajouter un support de batterie bien plus arrière, proche du CG, ce qui est idéal pour pouvoir utiliser diverses capacités sans avoir de problème de centrage. 

Mais au final, profitant de la conjonction de disponibilité du pilote et de créneau météo favorable, le 02 fera son premier vol en février 2025, avant le 01 qui patientera jusqu'en mars ou avril et sera testé par son concepteur sur les belles  pentes d'Irlande.

Les deux prototypes se rencontreront enfin lors de la rencontre de vol de pente de Mâcon à l'Ascension 2025.

 

Le kit prototype arrivé à la mi-janvier. Il volera un gros mois plus tard.


Et une fois déballé, on se rend compte qu'il y a énormément de bois ! Le contreplaqué de 3 mm est largement majoritaire, puisque les ailes ne seront que très partiellement coffrées aux emplantures. Le plan est immense une fois déroulé ! Notez qu'à ce stade, Acrojet s'écrit encore avec un "c"… qui deviendra un "k" durant la phase de décoration des deux prototypes. 


On attaque la construction !

Je me répète, mais vous trouverez de petites différences entre mes photos et le kit que vous recevrez, c'est normal, les prototypes servent à améliorer tout ce qui peut l'être ! De même, au niveau des accastillages, il peut y avoir de petites différences entre ce que j'ai utilisé, parfois issu de mes stock ou imprimé en 3D et ce qui sera dans les kits définitifs. 

On va commencer par une "mise en jambes" avec l'assemblage des empennages… C'est facile et rapide !

 

Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :

 

  1. Cliquer sur une photo pour l'afficher en grand. La légende est alors lisible en bas de l'image.
  2. Juste "survoler" la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors dans un pop-up.
  3. Survoler la miniature de la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors aussi dans un pop-up.

 

Les empennages

Ils sont constitués d'un treillis en balsa afin de ne pas alourdir l'arrière. C'est tout de même du robuste puisque les pièces sont découpées dans des planchettes de 8 mm. On y va en mode diaporama… N'oubliez pas de lire les légendes !

 


Le fuselage

C'est le plus "gros bout" de la construction. Il faut prendre son temps pour étudier le plan et toujours réaliser des montages à blanc avant de procéder aux nombreux collages. Ici aussi, la colle blanche sera utilisée.

On va d'abord préparer les flancs :

 

 

Les flancs vont sécher ainsi durant une douzaine d'heures. 


Préparation des platines et des couples, mise en forme du fuselage.

A ce stade, vous verrez des différences entre mon montage et celui des kits de série. En effet, grâce au retour d'expérience de Pascal sur le 01, j'ai pu fabriquer des pièces différentes pour reculer mes servos de direction et de profondeur et créer une platine support de batterie reculée. La solution sur la série sera voisine de ce que j'ai fait, mais sera simplifiée pour un accès plus aisé aux deux servos. J'ai aussi prévu d'ajouter des barres de compression entre les flancs de fuselage au niveau du bord d'attaque des ailes. Vous verrez donc ici un mix entre les pièces du kit prototype et de pièces que j'ai découpées avec mon petit laser Creality Falcon II Pro. On y va !

 

 

La verrière

Pour faire simple et économique, la verrière de l'Akrojet n'est pas thermoformée, elle est elle aussi un assemblage de contreplaqué. C'est le décor qui lui donnera l'apparence d'une cabine. 

 


Et voilà le fuselage et la verrière assemblés, avant la grosse séance de ponçage qui nous attend !

Ci-dessus, on peut voit le "taquet" qui maintient l'avant de la verrière. Un verrou sera confectionné à l'arrière, plus tard. 

Dessous, deux autres vus du fuselage "brut d'assemblage"


Mise en forme du fuselage

Là, osez sortir la grosse artillerie ! Le cutter, le rabot et la cale à poncer, c'est bien, mais n'hésitez pas à utiliser une ponceuse vibrante pour dégrossir les angles du fuselage et les arrondir !

Pour le nez, je me suis confectionné un faux flasque de cône en impression 3D, ça me permet d'ajuster le ponçage pile à la forme, sans prendre de risque pour mon vrai cône d'hélice… Ce serait dommage !

A ce stade, on fera sauter les petites cales de la fente du stab et on pourra monter stab et dérive blanc et contrôler le parallélisme du stab avec la clé d'aile. On corrigera si nécessaire en retouchant légèrement les fentes pour le stab… Mais si vous avez bien travaillé en assemblant le fuseau, ça ne devrait pas être utile…

On passera aussi les gaines de commandes de direction et de profondeur dans les trous des couples et par les fentes prévues pour les sorties de commandes à l'arrière du fuselage. On collera et on poncera les renforts triangulaires du pied de dérive (sans coller la dérive ni le stab à ce stade). 

 


Les ailes

Leur assemblage est plutôt rapide malgré leur surface importante. Le fait que seules les emplantures soient coffrées y est pour beaucoup. Prévoyez un chantier de bonne taille, on a tout de même des cordes d'emplanture respectables : 410 mm !

Pour ma part, je les ai assemblées une par une, mon chantier préféré ayant la largeur, mais pas assez de longueur pour deux fois près de 90 cm !

Allez, on est repartis !


Ailerons et volets

Ils s'assemblent à part des panneaux d'ailes et sont totalement coffrés. Leur rigidité sera parfaite ainsi !

 


La cellule "bois" est terminée…

C'est le moment de la mise en croix et avant de passer aux finitions, on s'accorde un moment pour admirer cette jolie structure !

 


Finition et installation radio

Avant d'installer la radio dans le fuselage, j'ai peint l'intérieur du compartiment avant à la bombe grise, ça fait toujours "propre". Un verrou pivotant MP Jet a été installé pour maintenant la verrière. Note : quelques mois plus tard, ce verrou s'est avéré un peu léger et j'ai perdu la verrière en vol de pente… J'ai dû en redécouper et ré-asssembler une, et cette fois, j'ai posé un verrou coulissant, plus sûr. Sur les photos qui suivent, vous verrez le premier moteur installé, qui a dû être remplacé avant même le premier vol, car il a "eu un coup de chaud" dès les premiers essais au sol… Je vais mettre plus bas une photo de la motorisation finale qui est celle conseillée par Silence Model.

L'entoilage a été réalisé au film thermorétractable blanc Kavan.

 

Trois vues de l'Akroket 02 juste parès l'entoilage de base. A vous d'imaginer quel décor vous pourriez lui offrir...

 

Après entoilage, le stab et la dérive ont pu être collés en revérifiant bien les équerrages.

Les servos de profondeur et de direction (Hitec HS-82 MG) ont été vissés sur leur platine et les commandes ajustées en longueur et connectées aux guignols collés dans les gouvernes.

Pour les volets et les ailerons, des plaques supports de servos seront fournies dans les kits.

Pour ma part, j'ai conçu des supports dédiés sous Fusion 360, et imprimés 3D en PLA. Ils sont adaptés aux servos Kavan GO-13MG.

Pour les guignols d'ailerons, j'ai utilisé ceux du kit, en fibre, et j'ai fabriqué des guignols imprimés 3D pour les volets. Dans les kits de série, vous trouverez bien sûr tous les guignols en fibre de verre.

Les commandes d'ailerons et de volets sont de simples kwick-links, avec chape d'un côté et pli à 90° et verrou plastique de l'autre.

Pour la connexion des servos d'ailerons et de volets au récepteur, j'ai également prévu des supports de connecteurs en impression 3D, ça évite toute erreur de connexion lors du montage des ailes sur le fuselage. Les faisceaux électriques ont été mis en place avant entoilage. 

 


Décor

Vous l'avez déjà aperçu sur les photos des équipements… Et aussi en début d'article.

Quand Pascal a songé à décorer son "01", il s'est inspiré du décor de la patrouille de l'U.S. Air Force, les Thunderbirds. Il a confié la réalisation de la découpe des éléments de décor en vinyle adhésif à Didier Cervera (anciennement CD Design).

A ce moment, j'ai pensé qu'il serait amusant de décorer le 02 aux couleurs de la patrouille "concurrente" : les Blue Angels de l'U.S. Navy !

Mais en voyant à quel point le décor Thunderbirds allait bien à l'Akrojet… J'ai demandé à Didier de m'en faire aussi un set, juste en remplaçant le 1 par un 2 sur la dérive… Et je ne regrette vraiment pas, il est vraiment "stunning" comme on dirait outre Atlantique !

Anecdote : c'est à la réalisation du décor que l'on doit le passage de "Acrojet" à "Akrojet"… Une petite erreur lors de la réalisation des lettrages, qui finalement a été trouvée très bien et on n'est pas revenus au "C" !

Donc… Sitôt les adhésifs récupérés chez Didier (avantage d'habiter à côté…), sitôt le 02 a pu être décoré… 


Réglages

J'ai traité la programmation radio de l'Akrojet à la façon d'un planeur de voltige, ce qu'il est en "première intention". Trois phases de vol sont prévues :

  • La base étant celle dite "transition" qui sert au vol normal, pour les allers-retours standards en vol de pente, ou pour transiter entre les ascendances en plaine. Les ailerons ont un peu de différentiel, les volets sont couplés aux ailerons, mais sans excès. Un petit mixage ailerons vers direction efface ce qui pourrait subsister de lacet inverse. Le snap flaps abaisse les ailerons et les volets quand la profondeur est à cabrer jusqu'à mi-course, sans plus ajouter de braquage quand la profondeur va au-delà. C'est agréable pour soutenir en virage, ou pour juste ralentir temporairement au passage d'une zone porteuse. Profondeur à piquer, aucune action vers volets ou ailerons.
  • Une phase "Thermique" courbe le profil pour mieux gratter en pente ou exploiter les thermiques en plaine, et elle est très efficace ! Le neutre des volets et des ailerons est abaissé, la profondeur compensée pour un régime de vol plus lent. Le mixage ailerons vers direction et le différentiel d'ailerons sont accentués pour là encore gommer le lacet inverse. Le snap-flaps est sur le même principe que pour la phase transition, mais avec des taux réduits pour ne pas exagérer la traînée.
  • Enfin, la phase "Voltige" augmente les débattements et les expos, réduit le différentiel, supprime le mixage ailerons vers direction. Quant au snap-flaps, c'est une configuration plus classique, entièrement proportionnelle et symétrique. Le neutre des ailerons et des volets est légèrement relevé pour symétriser le profil et favoriser le vol dos.
  • La fonction aérofreins est obtenue via un mixage "crocodile" et la compensation qui va bien à la profondeur et qui sur ce modèle est… à cabrer !

Les valeurs initiales étaient déjà "pas mal", mais il a fallu quelques vols en plaine et en pente pour optimiser tout ça et arriver au tableau que vous trouvez ci-dessous et qui est la base à utiliser sur les modèles issus de kits de série.

Pour le centrage, là encore, la première valeur retenue était proche de la vérité, mais ce n'est qu'à l'issue des essais que je peux donner la valeur à retenir :

Plage de Centage : 175 à 187 mm du bord d'attaque à l'emplanture. (185 mm sur le 02)


Un mot sur la motorisation

Comme expliqué plus haut, j'avais initialement monté un moteur X-Power à cage tournante sous carter. Je pensais voler avec des batteries 4S pour avoir de bonnes possibilités dans le plan vertical en voltige "avion" (au moteur). Mais mon moteur devait avoir un défaut de fabrication, car il a fumé dès les premières secondes… C'est rare, ça ne m'était jamais arrivé avant avec cette marque et ce type… Mais ça peut arriver…

Je suis donc revenu à la solution qu'avait prévue Pascal, à savoir un Roxxy C35-42-05 avec Kv de 1100 t/mn/V et hélice 11 x 7, alimenté en 3S.

Les essais ont démontré que cette motorisation est parfaite pour l'Akrojet, que le taux de montée est très bon en plaine, et qu'en voltige au moteur, on a tout ce qu'il faut pour passer une belle voltige coulée, et pas le "trop" qui inciterait à aller peut-être trop loin dans les facteurs de charge pour la cellule qui est avant tout pensée "planeur", il ne faut pas l'oublier. Ce n'est pas un avion conçu pour la voltige violente ou 3D !

Au niveau batteries, j'utilise des 3S 2700 ou 2800 mAh pour le vol de pente, car le moteur n'est là qu'en secours, ou utilisé très momentanément pour étirer un peu vers le haut une figure de voltige. En plaine, je choisis plutôt des packs 3S de 3300 mAh car j'utilise davantage l'Akrojet en mode avion et principalement en voltige, et donc, je me donne plus d'autonomie ainsi.

 

Le moteur utilisé sur les deux prototypes 01 et 02.

Le moteur en place dans le nez, on voit qu'il est plus court que celui monté initialement. 

L'Akrojet en vol

Les premiers vols ont été réalisés en plaine, sur le terrain de l'AMCVS à Feillens dans l'Ain, par une belle journée calme et ensoleillée, idéale pour le shooting photo. Un gazon bien ras était parfait pour accueillir les premiers atterrissages !

Dès le premier vol, l'Akrojet a montré que le modèle était bien né ! Facile, précis, un vol propre et un pilotage "naturel"… La sensation de le piloter depuis toujours après seulement 30 secondes passées et les premiers passages faits… Je n'ai eu que d'infimes réglages des trims sur la phase "transition", preuve de bons choix pour le calage de l'aile et d'une construction "bien droite"… Pour les autres phases, j'ai juste eu à régler le trim de profondeur pour que l'Akrojet vole à la vitesse correspondant à la phase… Et ensuite, on est passé directement au shooting photo avec Cécile derrière le Canon et son téléobjectif… Le confort de pilotage est capital lors de ces séances photo et là, j'étais aux angles, car l'Akrojet pouvait être placé pile où il fallait pour que le soleil fasse éclater le décor "Thunderbirds"… 

Les photos faites, j'ai commencé à explorer le domaine de vol, à noter mentalement les modifications de réglages à apporter dès le second pack, mais vu comme il volait déjà, ça allait être rapide…

Ont suivi des vols sur les pentes de Mâcon, mais surtout en Plaine de Saône ou sur le terrain de mon club à Massilly, car je n'avais alors pas encore le droit de le montrer… Le secret devait être gardé jusqu'à la rencontre de vol de pente de Mâcon 2025, où les deux prototypes seraient présentés "officiellement". Ces vols ont permis de tester largement le modèle, par des météos très diverses, et d'établir les réglages finaux qui vous ont été présentés un peu plus haut.

Lors de la rencontre de Mâcon, l'Akrojet 02 a eu le plaisir de voler de concert avec le 01 qui lui avait été testé bien caché sur les pentes d'Irlande quelques semaines plus tôt. La comparaison en vol ne montrait pas de grosses différences entre les flapperons et la version quadro-flaps, mais à l'atterrissage, il en était tout autrement et le confort des crocos a été vraiment net. C'est pourquoi la version de série est prévue directement avec ailerons et volets. toujours lors de cette rencontre, mais aussi lors de vols au sein de mon club, le 02 a été mis entre les mains de nombreux pilotes, de niveaux allant du débutant commençant tout juste sa formation, jusqu'à des pilotes avion et planeur de très bon niveau. Bien sûr, à de rares exceptions près, c'est avec la sécurité de la double commande que j'ai fait essayer l'oiseau… Les avis ont été absolument unanimes : l'Akrojet a plu à tous et c'est sa facilité et sa précision qui ont été systématiquement notées. Si Pascal avait déjà eu des kits lors du VDP Mâcon 2025, je pense qu'il ne les aurait pas ramenés dans le sud-ouest…

 

Quelques images du premier vol.


On détaille un peu le vol :

Lancer : La prise en main par le fuselage, sous l'aile et au niveau du centre de gravité est bonne et donc, même avec un air un peu chahuté en pente, le lancer est facile. En plaine, le départ au moteur se fait avec 75 à 100 % de la puissance, volets au neutre (phase "transition"), ailes à plat et fuselage horizontal. Pas besoin de courir, même sans vent, une bonne impulsion suffit, la traction de l'hélice permet d'accélérer immédiatement. Un petit palier sur 10 à 20 mètres et on peut attaquer une belle montée sous une pente de 30° qui garde une bonne vitesse et une trajectoire tendue. Si on souhaite partir à la chasse aux thermiques, on va attendre d'être à une centaine de mètres avant de remettre le fuselage à l'horizontale puis de couper les gaz… Nous voilà avec un planeur aux ailes courtes, mais qui chute peu… Encore moins avec la phase "thermique".

En vol de pente, le lancer se fait en principe moteur coupé, le nez légèrement vers le bas. Si le vent est modéré à fort, départ en lisse (phase "transition"), si c'est par petit temps, départ avec la phase "thermique" pour que l'aile porte davantage "tout de suite". Si la pente est très turbulente sur la zone de départ, on peut lancer, toujours nez un peu bas, avec un peu de moteur pour assurer le dégagement de la ligne de crête et couper dès que l'on est stable dans la zone portante. 

 

Vol "planeur en plaine" : Moteur coupé, le plané est très classique, ce qui est étonnant avec un modèle dont l'allure et l'allongement donnent la sensation de piloter un avion plus qu'un planeur. Mais la charge alaire autour des 40 g/dm2, une aile avec un profil à 10 % d'épaisseur relative et un fuselage très fin, ça permet de bien planer… Bien sûr, on ne rivalisera pas avec des planeurs de perfo, mais on peut vraiment piloter "planeur"… Les trajectoires sont tendues, la vitesse normale de vol est modérée. Les gouvernes sont agréables, précises, avec très peu d'effets secondaires grâce aux mixages adoptés. On place vraiment l'Akrojet où l'on veut. En virage, il est très neutre et garde facilement une inclinaison constante, en gardant un peu de direction bien sûr. On peut virer serré sans crainte, il répond bien et n'a aucune tendance à partir dans les pattes… Les transitions avec un peu de vent dans le nez se feront avec la phase… transition bien sûr. Avec très peu de vent, je transite toutefois avec la phase "thermique" car le taux de chute est nettement moindre. Même chose pour transiter avec du vent arrière. Quand le thermique est trouvé, la phase thermique s'impose pour spiraler efficacement. Il monte plutôt bien dans les pompes et peut serrer si nécessaire sans crainte, c'est l'avantage d'avoir de grosses cordes d'aile, on a un modèle très sécurisant… En vol très lent, le décrochage survient dans le dernier millimètre de manche à cabrer et il est très doux, sans grosse tendant à partir sur une aile. Il faut vraiment aller le provoquer ! Et la sortie est très classique en rendant simplement la main. Pour le mettre en vrille, il faut impérativement aider avec les ailerons "pour", et on obtient plus une spirale engagée qu'une véritable vrille. Là encore, sortie facile juste en recentrant les manches puis en faisant une ressource souple. Les hautes vitesses montrent que l'Akrojet bourre assez vite, car cette fois, grandes cordes et charge alaire réduite ne vont pas dans ce sens, même avec la phase voltige et les bords de fuite un peu relevés. On limitera l'angle de piqué lors de transitions rapides face au vent pour ne pas chuter exagérément… C'est un gaspillage d'altitude inutile.


Voltige en plaine : Avec l'Akrojet, on a le choix entre voltiger "planeur", donc après une prise d'altitude au moteur, on enchaîne les figures moteur coupé, ou voltiger "avion" et donc enchaîner ses figures plus bas, en dosant finement le moteur pour ne pas consommer exagérément, car les figures dans le plan horizontal n'ont pas besoin de beaucoup de puissance (les tonneaux passent même le plus souvent moteur coupé !). Et bien sûr, on peut panacher les deux en n'utilisant le moteur que pour étirer certaines figures vers le haut, comme le renversement.

On bascule sur la phase voltige avant d'attaquer son programme, bien entendu !

Les boucles tirées sont archi-faciles, rayon moyen moteur coupé, rayon "au choix" avec des gaz ! Le dosage de la profondeur est précis et facile pour que ça tourne bien rond. Gaz réduits dans la descente. Les boucles inverses poussées, partant du haut, sont faciles elles aussi, grâce aux snap-flaps. La remontée dos passe sans moteur si on a laissé prendre un bon badin durant la descente, mais ça ne sera pas bien "rond". En plaine, la boucle inverse sera bien aidée par du moteur pour la remontée et là, on saura faire quelque chose de rond !

Les boucles carrées sont elles aussi faciles, mais petites moteur coupé, plus belles, plus nettes et plus grandes avec du moteur.

Le renversement passe bien, surtout avec un coup de gaz pour souffler la dérive. Durant le basculement, il faut croiser les ailerons pour ne pas désaxer.

Les tonneaux sont un vrai régal ! Les ailerons avec les volets couplés permettent un bon choix dans le taux de roulis, et on peut aller de tonneaux super-lents à des tonneaux rapides à l'envie. On doit bien sûr pousser un peu la profondeur sur le dos, et corriger à la direction sur la deuxième tranche, mais la tenue d'axe est franchement facile ! Le taux de roulis maximum reste raisonnable, ça tourne vite, mais ce n'est pas du "brutal";

Les tonneaux à 4 et 8 facettes sont eux aussi très agréables, avec des arrêts bien nets.

Le vol dos est facilité par les snap-flaps qui donnent une portance dos presque identique à ce qu'on a sur le ventre. On pousse juste un peu à la profondeur, du classique ! Et moteur coupé, le taux de chute reste très raisonnable. Au moteur… On a un avion de voltige standard sur le dos tout simplement.

Les figures enchaînées type Huit Cubains, retournements, rétablissements… sont là encore faciles, leur amplitude et la perte d'altitude étant bien sûr dépendante de l'utilisation du moteur. Au moteur, on les enchaîne non-stop. En plané, on perdra assez vite de la hauteur, c'est logique.

Les déclenchés passent en mettant tous dans les coins, avec une vitesse d'entrée moyenne (pour ne pas trop tirer sur la structure), mais ce n'est pas le type de figure que préfère l'Akrojet… On peut passer des déclenchés plus secs en les faisant sur trajectoire montage (sous 45°) et avec du moteur… Mais là encore… je n'en abuse pas, ça ne colle pas au look du "plavion" qui est bien plus sympa sur de belles trajectoires coulées et étirées !

 

Atterrissage en plaine : Avec son look d'avion, on n'imagine pas à quel point l'Akrojet va allonger en approche moteur coupé, hélice repliée, si on reste en configuration lisse, ou même avec le cran de volets de la phase "thermique"… Il faut alors arriver de loin et bas pour le plus souvent voir l'Akrojet vous passer devant le nez en effet de sol et… en rigolant ! Les crocos arrangent bien les choses et cassent efficacement la finesse. Toutefois, ça ne freine pas autant que sur des planeurs de perfo et le plan d'approche sera simplement très voisin de celui d'un avion type "trainer" (sans volets, lui, et avec une hélice au ralenti ou en moulinet pour le freiner). Ainsi, on peut prendre un circuit d'approche bien plus court, et sans devoir faire son dernier virage d'alignement au ras du sol et c'est vraiment plus confortable. Au niveau ergonomie des commandes, comme j'ai gardé les gaz sur le manche… de gaz, j'ai affecté un inter sur ce même manche pour utiliser les crocos en "tout ou rien", via une phase de vol dédiée et avec une temporisation d'une seconde pour que la sortie ou la rentrée des "crocos" soit souple. Juste avant que l'Akrojet touche le sol, je rentre les crocos pour limiter les efforts sur les volets lors du contact avec l'herbe. Sinon, la finale crocos sortis est stable, à vitesse modérée, et l'arrondi se dose facilement. 

A gauche, l'Akrojet sur le point de toucher l'herbe. C'est le moment de rentrer les crocos :


Ci-dessous, on voit bien les volets baissés et les ailerons légèrement relevés, ce qui réduit la finesse et conserve une excellente efficacité des ailerons pour le contrôle en roulis. 

 

L'Akrojet à la pente : Le départ a déjà été évoqué plus haut, je ne vais pas y revenir. En vol standard, les allers-retours sur la pente montrent un pilotage classique, mais surtout très facile : le faible allongement et les mixages choisis font que le lacet inverse est quasi absent et donc, que les virages de demi-tours ne présentent aucune difficulté… On a juste à garder un peu de direction dans le sens du virage et à soutenir très légèrement à la profondeur. Le mode de snap-flaps programmé dans les modes "transition" et "thermique" fait que les volets aident au soutien en virage, ce qui permet de tourner court même sans incliner beaucoup. Et dans les prises de vitesse modérées, comme les volets ne remontent pas, l'Akrojet n'a pas de tendance à s'enfoncer et il file naturellement avec une bonne pénétration dans le vent. S'il faut gratter, la phase "thermique" permet de tenir avec une portance légère de la pente, et si des thermiques sont présents, on se retrouve dans le cas du vol de plaine et l'Akrojet peut enrouler facilement ! En phase transition ou voltige, l'Akrojet peut voler avec des vents soutenus, disons jusqu'autour des 50 km/h. En air turbulent, les gouvernes sont puissantes et permettent de bien se battre si nécessaire ! Un point important : Comme l'Akrojet est relativement léger, avec de grosses cordes d'aile, la prise de vitesse en piqué est vite limitée : il bourre et c'est normal, donc, inutile d'essayer le vol supersonique malgré le look de jet ! Vous ne feriez que gâcher de l'altitude sans résultat ! Il peut "bien avancer", mais il ne sera jamais un F3F !

 


Voltige en vol de pente : L'Akrojet est fait pour une voltige "classique", pas vraiment pour la "VTPR" en vogue avec des modèles dédiés. Les figures coulées, tendues, étirées tant qu'on peut sont son domaine et il y est plutôt bon ! Dès que la portance est un tant soit peu établie, on peut enchaîner les évolutions avec une perte d'altitude minime, voire sans rien perdre ! On retrouve les mêmes sensations qu'en plaine moteur coupé, si ce n'est que l'on n'a pas à perdre de la hauteur à chaque figure passée. Les boucles inverses en pente se passent vraiment du moteur pour la remontée dos, il faut juste rebasculer en phase "thermique" en arrivant en haut pour tenir le palier le temps de reprendre un peu de vitesse. Les renversements en pente sont plus faciles comme toujours, puisque pour monter sur une trajectoire verticale, il faut au fil de la réduction de vitesse mettre de plus en plus le "nez au vent" et donc, on est déjà penché du côté où on va botter quand il est l'heure de basculer. Pas besoin donc de coup de gaz ! Les tonneaux lents étirés sur la longueur de la pente sont un régal. Le vol dos en pente tient très bien et les virages dos s'enroulent presque aussi facilement que sur le ventre. Et grâce aux snap-flaps, l'attitude en vol dos n'est pas trop queue basse, ce qui est visuellement agréable. Les boucles carrées juste devant la pente, en vent plein travers, montrent des angles parfaitement marqués et là encore, pas besoin du moteur. Comme déjà dit pour le vol normal, inutile de vouloir chercher de très grosses vitesses, l'Akrojet bourre passé un seuil et ça ne fait que gâcher de l'altitude et donc de l'énergie potentielle. Les figures passent toutes avec une vitesse modérée, sans avoir besoin de plus ! Gérez bien votre énergie en coulant les évolutions et vous verrez que tout passe avec des badins raisonnables qui vous étonneront !

 


Atterrissage à la pente : Grâce à ses grandes gouvernes et son faible allongement, l'Akrojet possède une très bonne défense en approche derrière la crête en zone turbulente. Par vent soutenu, les crocos ne seront pas toujours nécessaires, la vitesse une fois face au vent pouvant être facilement résorbée. Les jours plus calmes, les crocos faciliteront bien la finale en permettant un plan d'approche plus fort, pour rester le plus longtemps possible au-dessus des éventuels "rouleaux" que l'on peut rencontrer. Je trouve que l'Akrojet est "confortable" à poser avec les quadro-flaps. Comme en plaine, je rentre les crocos juste avant de toucher pour préserver les volets et leurs servos. Avec son faible allongement et sa grosse surface alaire, l'Akrojet s'affale tranquillement dans l'herbe et s'arrête sur place. En cas d'approche ratée, s'il faut repartir et franchir la ligne de crête, n'hésitez pas à mettre deux secondes de moteur, ça aide à passer cette zone toujours turbulente "en force" et ça peut éviter de se faire retourner ! Mieux vaut deux secondes de moteur avec les copains qui ne manqueront pas de se moquer, que de se faire emporter par l'onde de crête et de devoir réparer… Une remise de gaz est toujours préférable à une tentative tardive de sauver une situation mal engagée. (C'est vrai pour tous les modèles… Pas réservé à l'Akrojet !)

 


Le couteau suisse

Voilà, nous arrivons au terme de cette présentation de l'Akrojet. A qui s'adresse-t-il ?

  • Pour la construction, sans être difficile, il vaudra mieux avoir assemblé déjà quelques modèles en structure traditionnelle avant, mais il reste à la portée de la plupart des modélistes tant la précision des pièces découpées laser facilite la tâche.
  • Pour ce qui est du pilotage, certes, l'Akrojet n'est pas fait pour le pilote débutant, mais pour tout pilote bien "débrouillé" et capable de faire voler un trainer 3 axes en avion ou un planeur à ailerons standard, aucun problème ! Quand j'ai réalisé les vols d'essais et de mise au point, le mot qui me venait le plus souvent à l'esprit était "FACILE" ! Et le pilote confirmé ne s'ennuiera jamais avec ce modèle, pourvu qu'il apprécie les belles trajectoires tendues et coulées, j'en veux pour preuve les commentaires de deux excellents pilotes à qui je l'ai confié (ils se reconnaîtront…).
  • Le pilote avion pourra trouver là un avion pour voltiger sur des terrains sans piste, puisqu'il se lance très facilement et qu'il se pose sur l'herbe sans problème. Et il passera toute la voltige classique coulée, permettant pourquoi pas le programme du Brevet B avion. Et ce sera l'occasion de s'essayer au pilotage planeur en découvrant le plaisir de prolonger les vols dans les thermiques avec une machine docile tolérant un pilotage "3 axes" approximatif.
  • Le pilote planeur aura avec l'Akrojet un modèle à l'aise partout, en plaine comme en pente, par petit temps comme dans un air plus venté, capable aussi bien de grattouiller une crête que de voltiger joyeusement…

Bref, en gros et pour résumer : s'il ne faut emporter qu'un modèle… l'Akrojet est idéal car il sera à l'aise partout et il s'adaptera à vos envies de l'instant !

Pascal Cepeda a eu une super-bonne intuition et partout où lui et moi avons présenté l'Akrojet, il a suscité l'envie… Il arrive dans la gamme Silence Model en cette fin d'année 2025, je crois qu'il est assurément à mettre sur votre liste pour le père Noël… A construire cet hiver et à mettre en vol dès le printemps ! A vous de jouer…


Volez bien, restez prudents et faites-vous plaisir… avec l'Akrojet !

 

 

On se quitte sur quelques photos supplémentaires !

 

Version imprimable | Plan du site
© Jean-Louis Coussot