Texte : Jean-Louis Coussot
Photos : Cécile et Jean-Louis Coussot
Vidéos : Cécile Coussot et Thierry Quoy
FMS a sorti à la fin du printemps un modèle qui sort vraiment de l'ordinaire. Jusqu'ici, nous trouvions dans la gamme des avions de tourisme les PA-18 (1300 et 1700 mm) qui sont de merveilleuses machines à voler, mais dont la justesse des formes était assez approximative, et la gamme des Ranger (850, 1220 et 1800 mm) qui ressemblent à s'y méprendre à des Cessna 152, mais sans en porter le nom (Sans doute faute d'une autorisation) et comme pour les Piper, avec des vitres opaques. FMS avait dans sa gamme depuis longtemps un Cessna 82 en 1400 mm d'envergure, mais celui-ci date et n'est plus aux standards de la marque et il est sorti du programme, même s'il reste quelques kits dans certains magasins.
Cette fois, c'est sous licence officielle de Cessna que sort ce Cessna 182, le célèbre Skylane, en 1500 mm d'envergure, et on change radicalement de catégorie, car à quelques mètres, on pourrait vraiment croire à une maquette tant les formes semblent exactes. Et puis les vitres sont transparentes et laissent voir les dossiers des sièges, le pilote et un tableau de bord plutôt réaliste. Le train et les mâts d'ailes sont réalisés avec une grande finesse, tandis que l'hélice tripale semble d'un diamètre "à l'échelle" et est habillée d'un cône chromé magnifique. Bref, il est craquant et je n'ai pas su lui résister… Dès son arrivée en Europe, j'en ai commandé un exemplaire, et je pense que j'ai dû être le premier à en faire voler un en France…
Allez, je vous le présente !
Cessna est un des fabricants d'avions légers les plus célèbres au monde. Dès l'après seconde guerre mondiale, ses modèles 120 et 140 aux dérives arrondies ont conquis les Amérique, et ils ont été améliorés, modernisés, pour aboutir à deux célébrités : le Cessna 150/152 (Biplace) et le Cessna 172 (quadriplace). ce dernier est assurément le type d'avion léger le plus construit au monde, sa production ayant dépassé les 45 000 exemplaires ! Ils sont les avions les plus utilisés par les écoles de pilotage dans le monde entier.
Parallèlement, Cessna a produit des machines plus puissantes, avec une meilleure charge utile, la gamme des Cessna 180/185 à trains classiques. C'est de cette série qu'est né en 1956 le Cessna 182, passant au train tricycle désormais plébiscité par la clientèle.
Avec son moteur de 230 chevaux, le Skylane est une grosse berline des airs, confortable et moyennement rapide, capable d'être utilisée en VFR (vol à vue) comme en IFR (vol aux instruments). Il en existe des versions à moteur turbocompressé de 235 chevaux. Des modèles dotés de trains rentrants ont également été produits.
C'est une des versions les plus récentes du Cessna 182 Skylane que FMS a représenté. Voici les caractéristiques de l'avion réel :
Envergure : 10,97 m
Longueur : 8,84 m
Hauteur : 2,84 m
Masse à vide : 907 kg
Masse max : 1406 kg
Charge utile : 503 kg
Moteur : Lycoming IO-540-AB1A5
Puissance : 230 CV
Nombre de places : 4
Vitesse de croisière maxi : 269 km/h
Rayon d'action max : 1695 km
Distance de décollage (roulage) : 242 m
Taux de montée maxi (à la masse max) : 924 ft/mn (4,7 m/s)
Et pour bien se rendre compte dui réalisme des formes du modèle FMS, voici le grandeur, avec une capture d'écran de la page d'accueil du Skylane sur le site de Cessna (en cliquant sur l'image, vous accéderez d'ailleurs à cette page) :
La boîte est au standard FMS : décorée en quadri sur toutes ses faces, avec de nombreuses photos et informations (en diverses langues dont le Français !) permettant de bien savoir ce qui se cache à l'intérieur. La taille de la boîte est réduite, car depuis quelques temps, FMS a eu l'idée de couper ses fuselages en deux, ce qui permet de réduire la taille des emballages et par là même, de diminuer le coût liée au transport par containers depuis la Chine (mettre plus de kits dans un container, c'est mieux diviser le prix du transport... Logique !).
Nom : 1500mm Cessna 182
Fabricant : FMS (https://www.fmshobby.com/)
Distributeur pour la France, le Bénélux et queques autres pays européens : Beez2B (https://www.beez2b.com)
Fiches produits du distributeur : https://www.beez2b.com/fr/recherche?search_query=FMS148-&submit
Liste de magasins pouvant proposer le modèle : https://www.beez2b.com/fr/magasins
Envergure : 1500 mm
Longueur : 1250 mm
Surface alaire : 33,3 dm2
Moteur : Brushless 3541-KV840
Contrôleur brushless : 40 A avec option reverse
Hélice : 11 x 6 tripale
Servos : 7 servos 9 grammes
Batterie conseillée : LiPo 4S 14,8 V 2200 à 3200 mAh 25 C
Batteries utilisées : LiPo 4S 14,8 V 2700 mAh
Poids annoncé : 2000 g
Poids obtenu :
Charge alaire annoncée : 60 g/dm2
Charge alaire obtenue :
Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :
En regardant les diverse face de la boîte, on voit que deux décors sont disponibles, un bleu et un rouge (assez foncé). Une des extrémités de la boite montre les deux décors et selon la case qui est cochée, on sait lequel se trouve à l'intérieur. Pour ma part, j'ai choisi le rouge...
Il est à noter que les deux options ne sont pas un même décor décliné en deux couleurs, mais deux décors différents. D'ailleurs, le bleu poddède une immétriculation et le rouge... n'en porte pas, ce qui m'a semblé curieux... Alors, j'ai fouiné sur internet et je pense être tombé sur les images ayant servi de base à FMS spour ses décors...
Voici ci-dessus l'avion réel correspondant à la version bleue de FMS.
Et ci-dessous, une illustration d'un avion de la flotte d'une école de pilotage, rouge et... présenté sans immatriculation, ce qui correspond à la version rouge de FMS... Il est évident que le véritable avion est immatriculé, mais on ne sait pas comment.
Là encore, on est dans le standard FMS : du carton, on sort un véritable sarcophage en polystyrène qui cale parfaitement tous les éléments du modèle pour une protection maximale. On a même deux "couches" à déballer et à la sorte du carton, il faut avouer que l'on ne voit pas grand chose à part des saumons avec leurs éclairages et une emplanture et des verrous d'un modèle nouveau ddont on va reparler.
Et je pose tout sur le plan de travail ! ce que l'on remarque avant tout, c'est le fuselage coupé en deux en arrière de la cabine. Cette astuce annoncée comme permettant de ranger plus facilement le modèle est avant tout un moyen de faire des économies sur le transport par container vers le monde entier, depuis la Chine. Boîte plus petite = plus de boîtes dans un container… Simple, efficace, et c'est bon pour notre porte-monnaie ! On note que les grands éléments sont tous entièrement pré-équipés et que le sachet d'accessoire est réduit à très peu de chose, quelques vis, la commande de profondeur, celle du train avant, les antennes et l'écrou d'hélice. Le montage sera rapide !
FMS nous propose depuis déjà longtemps des trains suspendus en métal. Avec ce Cessna 182 1 500 mm, une nouveauté fait son apparition : si un ressort est bien intégré dans le fût du train avant, on découvre un effet "amortisseur" marqué : quand on écrase le train et qu'on le relâche, le retour est lent et même très lent. Ceci a été obtenu en mettant une graisse silicone très épaisse dans le fût du train et pas par un piston et de l'huile comme sur les voitures RC. C'est la première fois que je vois cette technique, intéressante. Il semble qu'on la retrouve sur l'Avanti 90 mm EDF que FMS vient d'annoncer quand je finalise cet essai et donc, qu'on va sans doute retrouver dans de futurs kits de la marque. Toutefois, l'enfoncement du train avant demande pas mal de force, et je le trouve un peu trop dur à mon goût, au point que je doute que le train s'enfonce effectivement lors de l'atterrissage.
Je ne suis pas le seul à trouver l'amortisseur un peu trop dur et j'ai trouvé une vidéo YouTube proposant une technique pour assouplir ce train avant. Voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=t9bnjaNGW8E
Toutefois, il faudra tout de même garder un film de silicone pour avoir l'effet amortisseur et pas un retour rapide du train en position détendu. Sur la vidéo, je pense que le nettoyage est un peu trop radical. Pour ma part, j'ai effectivement démonté l'amortisseur, mais je me suis contenté d'enlever un peu de graisse, surtout pas tout, et ainsi, j'ai un peu assoupli l'amortisseur, mais l'effet est toujours là ! Voici ce que ça donne sur le mien :
Une fois la trappe-pare-brise déposée, on a pu voir un joli plancher destiné à recevoir la batterie. celui-ci n'est tenu que par une seule vis à la livraison, trois autres fournies dans le sachet d'accessoires seront à ajouter… Après avoir d'abord déposé ce plancher pour aller installer le récepteur dessous, mais aussi monter le train avant et son bras de commande.
FMS propose aussi d'installer en option (vendu à part désormais) un module Reflex V3 et lui aussi se logera sous le support de batterie.
Voyons donc ce que l'on trouve sous cette plaque.
Je vous propose de retrouver cette découverte du kit en vidéo :
Comme je l'ai mis en légende de la photo du train principal, mon kit avait un petit défaut : l'habillage de la jambe droite avait été oublié lors du montage chez FMS. Bien sûr, ça n'empêchait pas de voler, mais pour le look, c'était dommage.
J'ai contacté l'importateur Beez2B qui a demandé les deux pièces moulées à FMS. Il fallait un peu de temps pour que ça arrive, alors, pour ne pas retarder les photos et vidéos, je me suis attelé à trouver une solution provisoire : j'ai démonté les habillages de l'autre côté, je les ai mesurés et ensuite, je les ai modélisés sous Fusion 360. Cela m'a permis de sortir des pièces de rechange provisoires, certes bien moins lisses que les pièces d'origine, mais suffisantes pour que ça ne se voie pas sur les photos et vidéos de cet essai.
Quelques semaines plus tard, je recevais mes pièces manquantes envoyées par Beez2B que je remercie chaleureusement pour la réactivité et la qualité du service.
Tellement rapide que j'ai à peine pris le temps de faire des photos, trop occupé à vous montrer cette phase en vidéo… Donc, je vous invite à découvrir la phase d'assemblage en images qui bougent et qui parlent !
Voici toutefois quelques images (fixes) de points clés de l'assemblage :
Proposé en option, le module Reflex V3 FMS est un stabilisateur de vol. Il est doté de gyros sur 3 axes et d'accéléromètres sur 3 axes également.
- La version V1 était livrée déjà installée sur certains modèles et préprogrammée pour le modèle en question. Impossible de la passer sur un autre modèle.
- La version V2 était livrée déjà installée sur certains modèles et préprogrammée pour le modèle en question, mais pouvait être reprogrammée via l'interface USB pour injecter les paramètres d'un autre modèle de la marque FMS.
- Avec la version V3, qui n'est plus livrée avec les modèles mais à acheter séparément, on peut injecter les données préétablies pour un modèle FMS soit via un logiciel sur PC, via une connexion USB, soit via une connexion bluetooth avec un smartphone et une application dédiée gratuite à télécharger et installer (les versions iOS et Android sont disponibles). De plus, et uniquement depuis l'application smartphone, il est maintenant possible de programmer le module Reflex pour des modèles autres que ceux de FMS. Le sens de correction et le gain sur chaque axe sont réglables par l'utilisateur, c'est un gros progrès qui était très attendu, le module Reflex étant vraiment simple d'utilisation et parfait pour améliorer le confort de pilotage de nombreux modèles. Et ajoutons que son prix le rend vraiment abordable… D'ailleurs, depuis que cette version V3 existe, j'équipe les modèles de ma création avec !
Le Reflex se place entre le récepteur et les servos (et le contrôleur quand il s'agit d'un moteur électrique).
Il ne permet pas d'avoir une voie pour chaque aileron, le cordon en Y est la seule option si vous avez deux servos d'ailerons.
Les servos d'ailerons, de profondeur et de direction ainsi que le contrôleur brushless sont branchés directement sur le module Reflex. Si vous avez des fonctions annexes (volets, train rentrant…), celles-ci seront connectées au récepteur et ne passeront pas par le module Reflex.
Pour connecter le récepteur, vous disposez de cordons mâle-mâle fournis. Un cordon par fonction (ailerons, profondeur, gaz, direction et mode). Il faut une voie auxiliaire commandée de préférence par un inter à trois positions pour la voie de sélection de mode.
En effet, vous pourrez sélectionner trois modes de fonctionnement :
- Mode Stabilisé : Inter poussé d'un côté, c'est le mode spécial débutant ! Les inclinaisons en tangage et en roulis sont limitées, environ 30°. Et manches lâchés (centrés), le modèle se remet à plat tout seul. De plus, les gaz sont pris en compte pour que l'avion tienne le palier autour de mi-gaz et se mette en légère montée plein gaz.
- Mode OFF : Inter au centre, le module Reflex est désactivé et vous pilotez sans assistance.
- Mode optimisé : Le Reflex va juste contrer les perturbations dues aux turbulences, aux coups de vents, au passage dans des thermiques… C'est le mode que j'utilise le plus souvent, car il est totalement transparent pour le pilote, il se contente de rendre le modèle plus précis, plus stable, plus net dans des figures comme les tonneaux à facettes, mais il ne gêne jamais le pilotage. La sensation est de piloter une machine plus grande qu'elle n'est, et parfaitement réglée.
En fait, le seul cas où je mets sur OFF, c'est pour les vrilles sans mettre d'ailerons : si les gyros étaient actifs, ils conteraient la rotation lancée par la gouverne de direction en mettant les ailerons à contre… En coupant le gyro, je peux travailler mes vrilles normalement.
Donc, dans le Cessna 182, j'ai installé le module Reflex V3 à côté de la platine de connexion côté droit du fuselage, le récepteur étant logé en face côté gauche.
Pour le paramétrage du Reflex V3, je vous renvoie à la vidéo un peu plus bas. S'agissant d'un modèle FMS, il suffit d'injecter soit depuis l'application PC et le cordon USB, soit depuis l'application mobile et le bluetooth, les paramètres préétablis par FMS pour ce modèle. Quand j'ai reçu l'avion, l'appli n'était pas complètement renseignée quant au sens de mise en place du module sur l'avion, mais c'est maintenant complété et vous avez l'info sur le sens pour coller le module qui s'affiche dans l'appli.
L'avion est simple et on a juste les débattements des gouvernes à contrôler et à affiner via la programmation. Les volets sont utilisés avec 3 positions : lisse, décollage et atterrissage. Ils provoquent un couple cabreur quand ils sont baissés et une compensation à la profondeur est utile pour que le vol volets sortis soit agréable. On peut aussi mettre un petit couplage ailerons>direction pour gommer le lacet inverse.
Pour la roue avant, j'ai déconnecté le servo du cordon en Y qui le couplait au servo de direction et j'ai attribué une voie spécifique. Cela permet d'avoir un potentiomètre servant de trim de roulette, indépendant du trim de gouverne de direction, et la roulette est pilotée par un mixage direction>roulette. J'ai réduit le mixage à 80 % pour avoir une roulette plus douce, plus précise au taxiage.
Pour la façon de précéder, je vous ai fait une vidéo dédiée aux réglages et à la programmation radio, ainsi qu'au paramétrage du module Reflex. Je vous laisse donc la regarder… C'est la plus longue des vidéos dédiées à ce C-182…
Je vous propose ci-dessous un tableau avec les réglages finaux que j'ai retenu à l'issue des vols d'essais et qui peuvent différer des réglages initiaux que vous voyez sur la vidéo.
Le centrage proposé par la notice est compris entre 55 et 65 mm du bord d'attaque, soit de 22,4 à 26,5 % de la corde… Ce sont des valeurs qui semblent tout à fait adaptées à l'avion… grandeur. En modèle réduit, sur ce type d'avion et au vu du stab à la surface et au bras de levier confortables, on est habitué à centrer plutôt entre 30 et 33 %… Ce qui donnerait 73 à 80 mm du bord d'attaque.
J'ai été sage et pour les premiers vols, je me suis conformé à la notice… Et j'ai trouvé le nez très lourd au décollage ! En vol, le centrage très avant ne gène pas, et bien sûr, on n'arrive pas à faire abattre le nez lors des essais de décrochage. A l'atterrissage, il faut souquer ferme pour bien arrondir, voir garder un filet de gaz pour souffler la profondeur, mais sur la courte piste de Massilly, ça ne m'arrange pas trop… Même si la reverse permet de freiner si la fin de piste arrive un peu trop vite.
Au fil des vols d'essais, j'ai reculé la batterie au maximum, et j'ai fini par lester l'arrière du fuselage de quelque 40 grammes de plomb, afin de reculer le centrage vers 80 mm du BA, soit 2 cm plus arrière que le milieu de la plage de la notice. Et le Skylane est toujours aussi sage au décrochage. Par contre, s'il faut toujours provoquer le décollage en cabrant, il n'est plus besoin de tirer fort, et à l'arrondi, on est aussi plus léger à la profondeur.
Je conseille donc un centrage compris entre 75 et 80 mm.
FMS a doté son Skylane d'un ensemble d'éclairage assez complet. Nous avons les feux de position, le phare d'atterrissage, le beacon et des feux blancs en extrémités d'ailes. Hélas, la logique entre les feux fixes et les feux clignotants ne correspond pas à la norme aéronautique :
Les feux de position sont constitués d'un feu vert en bout d'aile droite, d'un feu rouge en bout d'aile gauche et d'un feu blanc tout à l'arrière du fuselage. Ils doivent être allumés fixes. Or, FMS les a rendus clignotants.
Le beacon, sur le haut de la dérive, doit être rouge "tournant" (on l'appelle aussi un "rotating"), avec une LED, le clignotement sur le modèle est correct.
Les "Strobes", sur les saumons d'ailes, devraient émettre des flashs blancs, or, FMS les allume bien blancs, mais fixes.
Je ne pensais pas initialement qu'on puisse y faire quelque chose, vu que c'est la platine de connexion dans le fuselage qui gère tout ça. Mais un modéliste a découvert qu'il était possible de corriger le clignotement des feux de position et de les rendre fixes. Il a réalisé une vidéo sur YouTube qui montre comment procéder. Voici le lien
: https://www.youtube.com/watch?v=zqtlqMeDBnM
Après mes premiers vols, j'ai effectué cette modification qui ne demande aucune soudure, juste un cordon en Y.
La version "rouge" est livrée avec un décor sans immatriculation. Pour plus de réalisme, puisqu'aucun avion n'a le droit de vol non immatriculé, j'ai ajouté des immatriculations sur les flancs de fuselage, découpées dans du vinyle adhésif Oracal blanc. Pour varier un peu des "F-GJLC" dont j'ai largement abusé, j'ai choisi une immatriculation dans le style Américain, donc en "N" suivi de chiffres puis de lettres. Pour les chiffres, "182" me semblait bien et pour les lettres, ce sont les initiales de mon épouse, donc "CC" qui ont été retenus… Ce qui donne "N182CC".
Or, en fouinant sur internet, j'ai découvert que le N182CC existe et que c'est justement… un Cessna 182. Bon, d'accord, il n'a pas le même décor, mais on est dans l'esprit en tout cas !
Pas d'immatriculation pour la version rouge, il manquait quelque chose...
Un peu de Vinyle blanc et voilà le Skylane tout suite mieux habillé !
Le Cessna 182 immatriculé N182CC existe réellement, mais avec un décor différent...
C'est le 15 juin 2024 que mon Cessna 182 Skylane FMS a fait ses premiers vols. J'ai juste été surpris de lui trouver le nez assez lourd lors de la phase de décollage ainsi que pour l'arrondi à l'atterrissage. Cette séance de vol a permis de constater que l'avion avait une super allure en vol, une grosse présence grâce à son fuselage volumineux. Son bon caractère a tout de suite été évident, avec une totale réticence au décrochage et à la vrille. Gentil et tolérant certes, mais pour que le vol ait belle allure, les virages demandent à bien utiliser la gouverne de direction pour que le vol soit symétrique (la bille au milieu… pour parler "grandeur"). Sinon, en virage, il a un peu "le cul par terre" et sans que ce soit critique pour la sécurité du vol, ça montre nettement qu'on ne conjugue pas correctement…
Dès le premier vol, grâce au trim de profondeur "séparé" pour chaque phase de vol correspondant à une position des volets, la compensation volets>profondeur a pu être réglée pour que l'avion soit bien trimé avec chaque position des volets. C'est un impératif pour avoir une machine confortable en approche.
Cette première séance a aussi été mise à profit pour réaliser les photos du modèle en vol. Au passage, Cécile a de temps en temps troqué le Canon pour ramener un souvenir en images qui bougent de cette première série d'essais. Je vous mets cette vidéo "en prime", elle ne fait pas partie des 4 vidéos "officielles" de cette présentation.
Quelques photos du Cessna 182 Skylane 1500 mm au sol.
Avant de rédiger cet essai, j'ai pris le temps de pas mal voler avec le Skylane pour bien le comprendre et le régler au mieux. Comme je l'ai écrit plus haut, j'ai fortement reculé le centrage et c'est avec les réglages définitifs décrits ci-dessus que je vous présente maintenant en détail le vol du Skylane.
Mise en œuvre : A l'arrivée sur le terrain, le montage prend moins de 2 minutes et c'est un des points forts de ce modèle, car on n'a besoin d'aucun outil et on ne risque pas de
perdre de vis dans l'herbe : il n'y en a pas ! On enfile la clé d'aile au travers du fuselage, on glisse les deux ailes dessus et on les plaque contre le fuselage, ce qui connecte
automatiquement les servos d'ailerons et de volets ainsi que les LEDs. On ferme les 4 verrous en écoutant bien les "clics". Il reste à encliqueter les deux mats d'ailes et les trois antennes et le
modèle est assemblé. Il ne reste plus qu'à installer la batterie !
Lors de la mise sous tension, veillez bien avant de brancher votre batterie à ce que votre manche de gaz soit sur "moteur coupé", que votre interrupteur de sécurité gaz soit lui aussi sur "moteur désactivé" et si vous avez programmé la fonction "reverse", que l'inter affecté soit bien sûr "marche avant". C'est bon ? Alors on connecte la batterie et on écoute le contrôleur s'initialiser et indiquer le nombre d'éléments (4). Dans la foulée, si vous avez un module Reflex installé, on doit voir les ailerons battre légèrement, suivis de la profondeur qui en fait autant avant que toutes les gouvernes se calent au neutre. Pour cela, l'avion doit être posé sur ses roues sur une surface bien horizontales, cela permet aux gyros et accéléromètres du Reflex de s'initialiser correctement.
Quand cette séquence est faite, n'oubliez pas de contrôler le débattement et le sens des gouvernes… Et ensuite, direction la piste (ou le taxiway, en fonction de votre terrain).
Taxiage : La roulette avant directrice est très précise et le roulage est un régal. Sur le dur, un léger filet de gaz suffit à rouler à une vitesse réaliste. Même en ayant
réduit un peu de débattement de ma roulette de nez, le rayon de virage permet de faire demi-tour sur un diamètre d'environ 4 mètres.
Décollage : il peut se faire volets rentrés, avec un cran de volet ou avec les pleins volets, suivant le style de décollage recherché.
En lisse, plein gaz, vous pourrez laisser accélérer longuement le Skylane et faire une rotation souple et réaliste après 30 à 40 mètres de roulage, avant de prendre une pente de montée douce. C'est le style "départ pour un long voyage"… La tenue d'axe est très facile et particulièrement précise.
Avec un cran de volets, vous pouvez décoller avec 70 à 75 % des gaz pour un décollage doux et souple, en roulant 20 à 25 mètres, et là encore en adoptant une montée sage et réaliste. C'est le "départ pour un baptême de l'air en vol local"…
Enfin, pleins volets et en envoyant sèchement le plein gaz, tout en sollicitant immédiatement la profondeur, vous pouvez arracher le Cessna du sol en 5 mètres (par vent faible… Encore moins avec un bon vent de face) et grimper sous forte pente en rentrant progressivement les volets. C'est le départ sauvage à la mode "Bush Plane" ou "compétition STOL".
Vol croisière : Volets rentrés, c'est avec 50 à 60 % des gaz que l'on va promener le Cessna à une vitesse réaliste. On enchaîne les hippodromes ou les circuits en "8"
facilement, avec des gouvernes précises et des trajectoires nettes. Le volume du fuselage donne une grosse présence en vol à notre Skylane. Pour que les virages soient beaux, il faut (comme dit dans
le chapitre des premiers essais) mettre un peu de dérive dans le sens du virage et tenir l'inclinaison bien constante avec un très léger "contre" aux ailerons, à la façon des grands planeurs. Si on
souhaite une attitude plus "queue haute", on peut croiser en gardant les volets en position décollage.
Vol rapide : Plein gaz et volets rentrés, le Skylane accélère nettement et sans être un racer, il "déménage" bien avec de belles remontées en chandelle dans le plan vertical.
C'est nettement moins réaliste, mais l'avion n'est jamais critique. Il ne m'a jamais donné la sensation d'atteindre un régime de "survitesse". On peut enrouler des virages très serrés à forte
inclinaison sans aucune crainte.
Vol lent : Pour se préparer aux approches, on va voler avec un cran de volets et une puissance réduite. Le régime de vol montre bien la différence de vitesse, on doit un peu
plus s'appliquer sur la direction en virage, mais on a toujours un avion gentil et tolérant. Les essais de décrochage, même avec le centrage reculé, montrent un avion très stable, qui va parachuter
en refusant l'abattée, en lisse comme avec un ou deux crans de volets. Je note juste que pleins volets, il ondule un peu plus en tangage, mais il reste parfaitement contrôlable en descente
parachutale. En essayant de le mettre e vrille avec uniquement profondeur et direction, on a une descente en virage assez sage. En cherchant à l'aider aux ailerons, on obtient une spirale fortement
engagée, assez rapide avec un fort taux de chute, mais sans entrer en survitesse. Il suffit de recentrer les manches pour que le Cessna retrouve un régime de vol normal. Conclusion : un avion
ultra sain et pas piégeux pour deux sous.
Voltige : Avec une mousse aussi "maquette", ce chapitre ne devrait pas exister, puisque l'avion réel n'est absolument pas autorisé à passer la voltige… Mais les modélistes ont
du mal à refréner leurs ardeurs et donc, je me devais d'aller explorer les capacités de cette semi-maquette. Et finalement, le 182 ne rechigne pas à tourner l'ensemble des figures de base de la
voltige. L'amplitude des évolutions est moyenne, avec un avion correctement motorisé, mais pas surmotorisé. On oublie tout de suite les figures déclenchées et le vol style 3D, mais on peut y aller
sur les grands classiques :
Les boucles s'attaquent plein gaz et tournent sur un diamètre d'environ 50 mètres. On garde un filet de gaz dans la descente pour qu'elles soient rondes, le fuselage traînant pas mal.
Les tonneaux sont étonnamment bien axés, faciles et avec un taux de roulis crédible, rapide juste ce qu'il faut. On pousse modérément sur le dos et on pense à mettre de la direction sur la seconde tranche pour rester sur le trait. Les tonneaux à 4 ou 8 facettes sont aux aussi possibles sans complication.
Le renversement est propre, après une montée verticale pas très longue. Là encore, il est facile de bien tenir les axes.
Le vol dos tient bien, en restant plein gaz, et en poussant modérément à la profondeur. Les virages peuvent s'enchaîner très proprement.
Le vol tranche… On oublie ! La puissance ne suffit pas et il se freine immédiatement.
Avec tout ça, il reste à s'essayer aux figures combinées telles que Huit Cubains, Nœud de Savoie, Immelman, rétablissements en tous genres… Et tout ça passe sans difficulté, dans un volume raisonnable.
Alors certes, ce n'est ni un F3A, ni un 3D, mais en plus du vol réaliste, le Cessna 182 FMS permet une voltige douce bien sympathique.
Approche et atterrissage : On va jouer les atterrissages avec réalisme. On passe en branche vent arrière en réduisant un peu sous mi-gaz, on sort un premier cran de volets, et
on ajuste la puissance pour un palier en vol semi-lent. En finale, on va sortir les pleins volets et garder un filet de gaz pratiquement jusqu'à l'arrondi, car les volets en grand freinent fort et on
peut vite se retrouver posé avant le seuil de piste. Donc, on garde une vitesse réduite, mais pas trop basse toute de même en dosant la profondeur et on tient le plan en dosant les gaz. L'arrondi
doit amener à toucher sur le train principal en premier, mais avec la roue avant à peine levée et on la laisse retomber sans chercher à faire du wheeling. J'ai en effet remarqué que toutes les
tentatives pour poser vraiment cabré se sont soldées par des rebonds… Et même, un jour de vent un peu plus soutenu, par un redécollage non souhaité avec bascule sur le toit… Donc, on laisse poser la
roue avant sans attendre et ça se passe bien !
Comme au décollage, la tenue d'axe ne pose aucune difficulté. Si on a besoin de freiner, on peut basculer l'inter de "reverse" et mettre un coup de gaz bref, l'avion s'immobilise très rapidement alors.
Pour faire dans le style "Bush", une approche en virage (PTU) sur plan fort, gaz coupés et pleins volets est parfaitement envisageable. Là encore, arrondi modéré mais dès que les roues effleurent le sol, reverse et un bon coup de plein gaz : le Skylane s'arrête sur 5 mètres. Pas maquette, mais amusant et spectaculaire !
Autonomie : Avec un LiPo 4S 2700 mAh, il est raisonnable de tabler sur 7 à 8 minutes de vol, un peu plus si on ne vole que très sagement.
Impression générale : Avant tout, c'est un avion superbe, au sol comme en vol ! Le côté "maquette" est omniprésent, plus que sur toute autre mousse que j'ai eue jusqu'ici.
Les formes sont parfaites, les attitudes en vol aussi. Tolérant, il l'est, mais pour faire un beau vol (esthétique) avec, il est aussi exigeant. J'ai pas mal lu ou entendu sur les nombreuses vidéos
que l'on trouve sur ce modèle qu'il était un avion de début… Je ne dirais pas ça, car on est quand même sur une catégorie de modèle très différente d'un trainer basique. Certes, avec un moniteur et
une double commande, il sera possible d'apprendre à piloter avec, mais ce sera en sachant qu'il faudra bien plus longtemps avant de pouvoir être lâché en sécurité pour voler solo qu'avec un véritable
avion de début comme le Super EZ du même fabricant qui permet de laisser un élève se poser bien plus facilement. je dirais que c'est plus un deuxième, voire un troisième modèle si on veut qu'il dure
et qu'il ne subisse pas d'outrages trop facilement… Si on reste chez FMS, je pense qu'une progression logique et efficace est un Super EZ ou un Ranger 1220 pour commencer, suivi d'un PA-18 1300 ou
1700 mm ou le Ranger 1800 mm ensuite et enfin passer au Cessna 182. Là, on aura une progression normale et efficace.
Et voici les photos du Skylane en vol.
Voici la quatrième vidéo "officielle" pour cet essai, qui vous
montre ce que je viens de vous expliquer par écrit.
FMS démontre une fois de plus avec son Cessna 182 Skylane de 1 500 mm sa maîtrise en matière de conception de modèles prêts à voler en mousse. La qualité de la conception est vraiment remarquable et il faut avoir le nez sur l'avion pour réaliser qu'il ne s'agit pas d'un avion en structure ou en fibre.
Le respect des formes est d'un niveau rarement rencontré, de loin supérieur à celui des PA-18 du même fabricant. Les débutants dans la catégorie "maquette" peuvent envisager ce modèle pour participer à leurs premiers concours. Bien réhabillé avec une bonne doc sur un Skylane existant, ils n'auront pas à rougir !
Les astuces permettant le montage et le démontage sans outil sur le terrain, en un temps record et sans risque de se tromper dans les connexions sont un des points forts de cette machine. Moi qui prenant des années suis devenu un adepte des modèles tenant tous montés dans mon véhicule, je n'hésite pas à emmener le 182 démonté au terrain tant sa mise en œuvre est facile et rapide.
Quant au vol, FMS n'a plus rien à prouver quant à son savoir-faire au niveau des qualités de vol de ses modèles et le Cessna 182 en est un nouvel exemple. Il vole comme doit voler un 182, avec les bonnes attitudes et le bon comportement, il est docile et précis, tolérant mais démonstratif, et quand on a envie de l'emmener plus loin que le domaine de vol "maquette", il passe une voltige coulée particulièrement convaincante !
A part la petite erreur sur les clignotements du système d'éclairage, on peut dire que c'est un sans-faute !
A qui s'adresse-t-il ? A mon avis, à des pilotes ayant dépassé le niveau débutant et recherchant un modèle ayant de l'allure, pour voler réaliste, et aimant accumuler les tours de piste et les touchs and go… Plus on se pose, mieux on se posera ! Un dicton en grandeur dit : "Un pilote ne vaut jamais mieux que son dernier atterrissage."… Avec ce Skylane, vous pourrez travailler ce moment le plus passionnant de tout vol encore et encore sans vous lasser.