(Distribution exclusive : Silence Model)
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Eté 2023, Pascal Cepeda fait sa tournée annuelle chez ses fournisseurs dans les pays de l'est… A son retour, il me propose de tester un sympathique petit planeur deux axes produit par Hiesbök, le Rookie. Quelques jours plus tard, la boîte est à la maison et 6 jours après, c'est le premier vol de la petite bête, qui s'avère une vraie réussite ! J'ai déjà monté des kits Hiesbök et donc, je n'ai pas été surpris par le style du kit, très abouti et parfaitement conçu et préparé. Toutefois, il se présente d'une façon assez différente de ce que l'on va trouver chez la majorité des fabricants de kits découpés laser. Allez, suivez-moi, on regarde ça en détail !
Nom : Rookie
Fabricant : Hiesbök
Distributeur en France : Silence Model
Page produit : http://silencemodel.fr/product.php?id_product=1588
Prix (au 25 Août 2023) : 110.00 €
Envergure annoncée : 1499 mm
Envergure obtenue : 1480 mm
Longueur annoncée : 993 mm
Longueur obtenue : 985 mm
Surface alaire mesurée : 25,8 dm2
Masse annoncée : A partir de 360 g
Masse obtenue : 382 g
Charge alaire obtenue : 14,8 g/dm2
Profil d'aile : Plan convexe 9,4 % d'épaisseur relative
Avec 1 500 mm d'envergure et un pilotage deux axes, un poids annoncé sous les 400 grammes, le Rookie est un planeur qui se veut facile et accessible à un pilote débutant. D'ailleurs, "Rookie" dans le jargon des aviateurs américains signifie "débutant, novice". Je dis bien "Pilote débutant", car le montage demande un minimum d'expérience, ou au moins la supervision par un modéliste confirmé en matière de modèles en structure bois.
Avec son aile à double dièdre très prononcé plus de courts winglets au dièdre encore plus marqué, on peut s'attendre à la fois à une belle stabilité en roulis et à une excellente maniabilité. Tant de deux axes souffrent d'un manque cruel de dièdre que ça fait plaisir d'en rencontrer un qui a "ce qu'il faut" pour offrir un pilotage plaisant sans modification. Le profil d'aile est un plan convexe, avec le plat à l'intrados allant du longeron jusqu'au bord de fuite. En avant du longeron, la ligne de l'intrados remonte un peu jusqu'au bord d'attaque. Le profil exact n'est pas indiqué, mais ça fait penser à un Clark Y aminci. L'épaisseur relative est de 9,4 %. Cette aile est en structure bois, mélangeant baguettes de pin, contreplaqué et balsa. Seule la partie entre bord d'attaque et longeron reçoit un coffrage, et uniquement à l'extrados. Toutefois, pour bien renforcer la partie centrale, on trouvera un coffrage complet intrados et extrados sur les trois premières nervures de chaque côté. La voilure se scindera en deux panneaux, ce qui est pratique pour le transport. Une clé en jonc carbone de 5 mm réuni les deux demi-ailes. A la jonction du second dièdre, une mini-clé en jonc carbone de 3 mm collée assure la rigidité.
Les empennages ont un profil "planche". Le stab est un treillis de baguettes balsa, tandis que la gouverne de profondeur, la dérive et la gouverne de direction sont en planchettes ajourées. Ils sont portés par une très longue poutre en tube carbone, donnant un bras de levier arrière généreux, ce qui va donner du "volume de stab" et donc, la possibilité de voler avec un centrage passablement reculé, permettant d'exploiter au mieux le potentiel "performances" du Rookie. On peut aussi s'attendre à une bonne stabilité de route. Notons que le stab reste démontable, il est tenu par une vis nylon.
La partie avant du fuselage est en structure bois, là aussi avec pin, contreplaqué et balsa. De nombreux couples lui donnent une forme bien profilée et laissent un joli volume interne pour les équipements radio.
Il faudra ajouter au kit :
Pour la radio… ce sera celle que vous avez ! Du moment qu'elle offre au moins 2 voies… Pour ma part, j'ai choisi un émetteur poids plume et encombrement minimal avec le Radiolink T8S, format manette de jeu, mais offrant 8 voies, et une capacité de programmation très complète via une application sur smartphone ou tablette. De même, j'ai utilisé son récepteur 8 voies (il reste léger et peu encombrant, c'est parfait même si surabondant).
La boîte en carton mesure 762 x 127 x 42 mm. Elle porte une étiquette simple avec une photo du planeur terminé et quelques caractéristiques : envergure, longueur et poids minimum possible. Il est aussi indiqué "Kit of a simple RC glider", soit "Kit de planeur radiocommandé simple". A l'ouverture, on découvre que cette petite boîte est bien pleine, avec une différence majeure de présentation par rapport à beaucoup de kits découpés laser : Ici, le fabricant ne nous met pas les planches complètes avec des pièces tenant encore par quelques points, mais il a déjà détaché chaque pièce et les a rangées et triées soit en les scotchant, soit en les rangeant dans de petits sachets, chaque lot de pièce étant doté d'une étiquette avec les références et le nombre de pièce qui le compose. Chaque lot est nommé par une lettre. Ceci permet de s'y retrouver facilement sur le plan, qui reproduit la composition de chacun des lots. On aura ainsi par exemple un sachet avec l'ensemble des nervures, un autre avec tous les couples du fuselage, un autre avec les pièces du nez… Mine de rien, le travail de préparation de chaque kit est énorme ! On va trouver des pièces en balsa, en contreplaqué et des baguettes de pin. S'ajoutent quelques joncs carbone et le tube de queue en tube carbone, la visserie nylon, les gaines et cordes à piano de commande des empennages, le crochet de treuillage en métal, une planche d'autocollants et un plan tout en longueur, roulé, et imprimé en couleur. Si l'on s'amuse à totaliser le nombre de pièces composant le kit, on arrive à 212… si je n'ai rien oublié.
L'examen du plan montre un modèle vraiment "pensé" d'un bout à l'autre. Rien n'est là par hasard ! Comme je l'ai déjà dit plus haut, pour bien déchiffrer le plan et le comprendre, un minimum d'expérience est nécessaire. Pour un débutant, l'aide d'un constructeur confirmé sera indispensable pour parvenir à un modèle bien monté.
Ce qui "manque", c'est une notice donnant l'ordre de montage. Un modéliste confirmé s'en passera sans problème. Le débutant ne saurait faire sans. Je pense que cet article vous aidera largement et remplacera pour beaucoup cette notice absente des kits Hiesbök.
Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :
Le stab, la dérive et les gouvernes sont à profil "planche". Leur assemblage est facile et rapide, et on commence par eux pour se faire la main et s'habituer à lire le plan.
Pour la dérive et la gouverne de direction, nous n'aurons qu'à arrondir le bord d'attaque, affiner la gouverne de direction côté bord de fuite à la cale à poncer et à faire un biseau sur l'avant de la gouverne pour permettre le débattement. L'articulation sera réalisée au ruban adhésif après entoilage.
La gouverne de profondeur est une planchette largement ajourée, ce qui fait que le ponçage pour affiner le bord de fuite doit se faire avec grand soin pour ne pas risquer de casser le balsa. Là aussi, on fera un biseau à l'avant pour l'articulation au ruban adhésif.
Le stab est en structure à assembler. Pas besoin de se poser sur le plan, les découpes sont si précises qu'on assemble le stab directement sur le chantier, simplement protégé par un film transparent. (J'ai vu que certains se demandent quoi utiliser pour protéger le chantier. J'utilise pour ma part de la cellophane. Il est facile de trouver du film pour fleuriste, parfait pour cette utilisation.)
Le bord d'attaque et les saumons sont poncés en arrondi une fois la colle sèche et le stab désépinglé du chantier. On a aussi à coller au centre un renfort en contreplaqué qui supportera le serrage de la vis de fixation. Deux petits tourillons en bois dur de 3 mm de diamètre sont prévus pour assurer l'alignement du stab. Seul celui de l'arrière sera collé et ce après entoilage. En effet, comme l'avant du stab doit se glisser sous l'arrière de la dérive, le tourillon avant ne peut pas être installé, il gênerait le montage du stab.
C'est le "gros morceau" de la construction… Vous pouvez en juger par le nombre de photos du diaporama ci-dessous… L'ordre du montage des pièces est capital.
Ici, il est utile pour bien se repérer de construire sur le plan, toujours en le protégeant par un film transparent. Mais attention ! Selon l'hydrométrie et la température, le tirage du plan peut ne pas être parfaitement à l'échelle… Le papier travaille et peut s'agrandir ou se rétrécir légèrement, mais assez pour que les pièces découpées laser ne tombent pas très exactement à leur place sur le plan. Ainsi, quand j'ai assemblé mon Rookie, j'avais environ 3 mm d'écart sur la longueur d'un simple panneau d'aile. J'ai choisi de réaliser les deux panneaux de l'aile gauche d'abord (côté où le plan est le plus détaillé, car sans les coffrages d'extrados), en prenant comme référence la jonction entre le panneau intérieur rectangulaire et le panneau extérieur trapézoïdal. Le plan me montre les références des pièces, mais je me fie uniquement aux découpes et marquages au laser sur les pièces pour leur positionnement.
Je commence par épingler les baguettes en pin 3 x 3 mm d'intrados, en les calant sur la jonction entre les deux panneaux. En posant dessus l'âme de longeron en contreplaqué découpé laser, je peux voir alors le décalage progressif des nervures et ainsi, je peux tracer la coupe de la baguette en pin avec précision, sans me fier au plan.
Près quoi, il faut coller les coffrages de l'intrados du centre du panneau intérieur. Notez que le coffrage "14" est en deux parties. Notez aussi que comme le profil remonte légèrement au bord d'attaque, il faut bien plaquer le coffrage sous les nervures 1, 2 et 3. Pour ça, je découpe de petits triangles très effilés dans des chutes de balsa que je glisse sous l'avant du coffrage.
Le coffrage des bords de fuite est épinglé sur le chantier et des tracés au laser permettent un parfait alignement avec les encoches de l'âme de longeron.
Les nervures sont ensuite collées à la colle blanche sur l'âme de longeron en contreplaqué, puis cet ensemble façon "arête de poisson" est collé sur la baguette 3 x 3 et, pour les nervures 1, 2 et 3, sur les coffrages. On colle l'arrière des nervures 4 et 5 sur la planchette d'intrados au bord de fuite en alignant bien la queue de nervure sur le marquage laser. Attention à l'angle des nervures 1 et 5, qui doivent tenir compte des angles de dièdre. L'âme en contreplaqué est coupée pile au bon angle, plaquez bien les nervures contre.
Avant de coller pour de bon, je vous conseille un montage "à blanc" pour vous assurer du bon alignement.
Glissez la clé d'aile (jonc carbone de 5 mm) pour vérifier que vos nervures 1, 2 et 3 sont bien alignées…
A ce stade, j’ai fait une "boulette"… Je n'ai pas vu sur le plan les pièces "16" à empiler et à coller entre les nervures 1 et 2 et contre l'âme de longeron… Cet empilage est destiné à encaisser le serrage des vis de fixation d'aile. Ne faites pas comme moi, pensez à les coller à ce stade. Et faites attention aux flèches repères qui indiquent le sens de montage. Sans quoi, les trous ne tomberont pas en face des écrous dans le fuselage…
Ensuite, on colle la baguette en pin de 5 x 3 au-dessus de l'âme de longeron.
On va ensuite faire les mêmes opérations pour le panneau trapézoïdal, à ceci près qu'on n'a pas de coffrages à mettre en place.
Attention ! Un léger vrillage négatif est prévu au niveau des panneaux externes et chaque nervure possède un petit talon qui permet de réaliser ce vrillage "de construction". Mais ceci fait que la pose de la planchette de bord de fuite est un peu compliquée par ce vrillage. J'ai placé une cale en biais pour bien plaquer… Mais à la réflexion, il serait plus facile de ne pas coller cette planchette à ce stade, et de coller celle de l'extrados. On pourrait ensuite rapporter la planchette d'intrados une fois l'aile sortie du chantier… Chacun choisira sa méthode.
Il faut coller des contre-plaques en contreplaqué fin de chaque côté du longeron, à l'extrémité extérieur du panneau interne et à l'extrémité intérieure du panneau externe, elles forment avec la découpe dans l'âme de longeron le logement des mini-clés carbone à la jonction des panneaux.
On peut ajouter les goussets de renforts des angles (20, 23 et 24) pour chacun des panneaux.
On peut coller maintenant les baguettes de bord d'attaque contre les nez des nervures. Pensez là aussi que l'intrados des nervures remonte au bord d'attaque. Aussi, les baguettes profilées de bord d'attaque ne doivent pas reposer sur le chantier. Pour facilité la mise en place, j'ai glissé des chutes de planchette balsa de 1,5 mm sous la baguette, je n'ai qu'à les enlever une fois le collage sec.
On peut passer au collage des coffrages de l'avant des panneaux côté extrados. Les planchettes fournies pour les panneaux intérieurs étaient assez raides et après collage et épinglage, j'ai vu une fissure se former. J'ai recollé, mais il serait préférable de les mouiller avant collage pour éviter ce risque de fissure. Le balsa de coffrage des panneaux externes est plus mince et plus souple, et je n'ai pas eu de fissure sur ces planchettes.
On coffre aussi la partie arrière au niveau des nervures 1, 2 et 3, et là aussi, comme pour le coffrage d'intrados, le coffrage 15 est en deux parties à contrecoller. Avec une cale à poncer, on affine le bord de fuite des planchettes à l'arrière des panneaux avant de coller les planchettes de bord de fuite côté extrados, sur les queues de nervures.
Il reste à laisser sécher le tout une douzaine d'heures avant de sortir les deux panneaux du chantier.
On peut passer au saumon, avec son mini winglet. Des baguettes triangulaires sont à coller contre la dernière nervure, en les alignant avec l'extrados de l'aile. Le décalage côté intrados est normal. Il faut biseauter la face d'appui des plaques (winglets) 26, et ce biseau fait que l'on raccorde alors pile-poil avec la partie de nervure restant visible… Quand je dis que chez Hiesböik, ils pensent à chaque petit détail, c'est plus que vrai ! Le rabotage et le ponçage au profil de la baguette triangulaire se font avant de coller le winglet (après… ce serait franchement difficile et on ferait un travail de cochon à coup sûr).
Le processus est exactement le même que pour les panneaux de l'aile gauche… Toutefois, le plan est représenté avec les coffrages d'extrados et donc, on doit repérer les numéros des pièces sur la partie gauche du plan…
Je vous ai tout de même refait les photos pour ce côté droit.
Nos quatre panneaux d'aile ont été poncés en soignant tout spécialement les bords d'attaque. Il reste à coller les panneaux externes contre les panneaux internes en emprisonnant au passage les mini-clés d'ailes en jonc carbone de 3 mm. Ce qui est très important, c'est de respecter le dièdre et que ce soit bien symétrique pour les deux ailes… Faites des montages à blanc, et donnez si nécessaire un petit coup de cale à poncer sur les nervures de jonction pour que celles-ci plaquent parfaitement l'une contre l'autre.
Pour le collage, je l'ai fait là encore à la colle blanche. On peut aussi le faire à l'époxy lente (2 heures minimum).
Pour s'assurer de la symétrie et ne pas ruiner le vrillage négatif obtenu lors du montage des panneaux externes, il est indispensable de se fabriquer des cales à poser sous les saumons jusqu'à séchage complet. Ces cales auront une hauteur de 90 mm au niveau du bord d'attaque et de 93 mm au niveau du bord de fuite. Allez, on regarde ça en images !
Le fuselage du Rookie est en deux parties : l'avant est une classique structure en bois (balsa et contreplaqué). L'arrière est un simple tube (dit tube de queue ou "tail boom" pour les anglophones) en carbone qui sera collé dans le fuselage et sur lequel sera collé le support de stabilisateur et la dérive. Pour les commandes des gouvernes, le kit livre deux gaines avec une fine corde à piano qui coulisse à l'intérieur de chaque. La gaine de la commande de profondeur va classiquement passer à l'intérieur du tube et ira actionner le guignol de profondeur en ligne droite. Pour la direction, c'est un peu moins courant, la gaine reste à l'extérieur du tube et court au dessus. Quelques morceaux de ruban adhésifs suffiront à la maintenir en place. Pourquoi ce choix plutôt que de passer aussi dans le tube ? D'une part, ça évite de devoir fraiser une ouverture oblongue dans le carbone, opération pas forcément facile et "à risque" si on se rate. Et puis, qui dit ouverture dit fragilisation… D'autre part, une sortie de tube implique un coude de la gaine et presque à coup sûr, des frottements préjudiciables à la précision du retour au neutre de la gouverne de direction. Avec la gaine "posée" au-dessus du tube, on n'a qu'une très légère courbure de la gaine pour passer sur le côté de la dérive, mais pas de coude marqué, résulta, le coulissement est parfait et le retour au neutre de la gouverne l'est tout autant. C.Q.F.D.
A noter que le kit a un petit manque au niveau de la fixation du stab : la vis et l'écrou sont aux abonnés absents (et d'ailleurs, ils n'ont pas de numéro de repère sur le plan)… J'ai donc sorti de mes stocks un écrou nylon de 4 mm et une vis nylon de 4 mm que j'ai coupée à la longueur "qui va bien" pour que la vis ne vienne pas écraser la gaine de commande de profondeur.
Allez, on va attaquer en images… Notez que la partie avant s'assemble "en l'air" grâce aux emboîtements des couples dans les flancs et à une astucieuse baguette en pin au fond du fuselage. Tout ceci assure d'un alignement parfait "automatique".
Assemblage final
Avant de coller le tube de queue dans la partie avant du fuselage, il est préférable de réaliser le support de stab et de coller la dérive. Ainsi, stab en place, il sera plus facile d'aligner celui-ci avec les ailes et de faire alors un pointage à la cyano de la poutre dans le fuseau. Donc, on y va en images ! (Rappel : les légendes de photos font partie intégrante de l'article… C'est là que vous avez le plus d'infos, alors, lisez-les !)
On redémonte notre jolie cellule et on a maintenant un kit "ARC" (Almost Ready to Cover)… J'ai choisi d'entoiler le Rookie avec du film thermorétractable, du blanc opaque et du blanc translucide pour donner une impression de "légèreté" à cette jolie structure. La pose et la tension ont été faites au fer à entoiler. Pour finir, j'ai ajouté quelques filets en vinyle couleur bleu-vert turquoise, et des marquages persos "Rookie" et "Silence Model" également en vinyle. Autocollants Hiesbök et Silence Model sur la dérive et pas plus pour ne pas alourdir le décor… Le Rookie doit "faire léger" au premier coup d'œil !
Le travail restant est rapide… Deux servos à visser, les commandes à raccorder, les deux guignols en contreplaqué à coller… Ensuite, une batterie et un récepteur à l'avant et il restera à parfaire le centrage et régler les débattements…
Pour les servos, comme déjà dit au début, j'avais en stock deux Kavan GO-06MG tels que préconisés sur le plan, et ils se montent sans la moindre retouche. Silence Model propose des Hitec HS-40 qui iront aussi bien et seront même très légèrement plus légers. La platine servo est collée après une mise en place à blanc pour bien repérer la bonne hauteur.
J'ai ajouté de petits connecteurs à vis pour connecter les commandes aux palonniers, ça facilite le réglage.
Mon récepteur Radiolink 8 voies est maintenu contre un flanc de fuselage avec du Velcro autocollant.
La batterie 2S SM-Ion (Li-Ion) 680 mAh et le régulateur de tension Robbe Ro-BEC 4A sont logés tout à l'avant, Le régulateur est maintenu par un double face, tandis que la batterie est bloquée par un morceau de mousse.
En prévision du premier vol, il faut régler correctement le centrage. Le plan propose trois CG… 57 mm, 63 mm et 76 mm du bord d'attaque… Et pas plus d'explication. J'en déduis que 57 mm serait la limite avant, 76 mm la limite arrière et 63 mm le CG conseillé pour le premier vol… Déduction personnelle sans garantie du gouvernement…
S'agissant d'un planeur très semblable à ce qu'ont été les premiers "lancer-main" des années 1995-2000, et compte tenu du grand bras de levier arrière qui doit être très "permissif" côté recul du centrage, j'ai choisi de centrer le Rookie assez proche de la supposée limite arrière, soit 73 mm du bord d'attaque. Pour cela, j'ai tout de même été obligé de lester le nez et d'ajouter un plomb de 15 grammes juste devant la batterie de réception. J'ai utilisé une balance de centrage Flash RC pour peser et mesurer la position du C.G., mais la technique classique, posé sur deux pointes, pour le centrage est toute aussi valable. Ne centrez pas le Rookie sur les doigts, c'est trop imprécis pour ce type de petit modèle.
Pour les débattements, j'ai préparé un set de petits débattements et un set de grands débattements, je choisirais en vol lequel me convient le mieux. Notons que comme les dièdres sont très prononcés, je m'attends à une bonne réactivité en roulis lors d'ordres à la direction et pour ne pas "en" faire trop" autour du neutre lors de petites corrections, j'ai prévu d'office un bon taux d'expo (30 %).
Donc, avant le premier vol, j'ai :
Le Rookie a été monté durant l'épisode caniculaire d'Août 2023… Prêt à voler 5 jours après réception du kit, j'ai renoncé à le faire voler à peine fini, car du lancer-main et du sandow par 38 °C à l'ombre et environ 43 °C au soleil, ce n'est plus de mon âge… J'ai donc été extrêmement patient (lol) et attendu l'aube du 6e jour (musique western de rigueur) pour filer en plaine de Saône à la "fraîche" essayer mon nouveau jouet. A la fraîche, c'était quand même 21° en début de séance et 25° trois quarts d'heure après, le tout pourtant à peine le soleil levé… Bon, transpirer, c'est bon pour mon centrage personnel, alors, zou !
Premier lancer "léger", sans un poil de vent : Le Rookie part tout droit, allonge, et après un arrondi facile, se pose au moins 50 mètres plus loin… Rien touché ou presque, juste la profondeur pour l'arrondi… Cool ! Second lancé plus appuyé, pour monter un peu, et je tâte la direction. Superbe ! C'est efficace à souhait, le Rookie répond immédiatement, se remet à plat très facilement… J'ai bien plus à marcher pour aller le ramasser. Troisième lancer, énergique, et hop, un grand tour complet sur 360° et retour dans la main… Comme au bon vieux temps à un détail près, j'ai 25 ans de plus et une douleur dans le bras me conseille de dérouler le sandow (lol). Bref, tout va pour le mieux au vu des premiers lancers. je n'ai pas touché aux trims pour le moment, même pas un petit clic !
Je sors alors mon "mini-sandow", qui permet de monter au mieux à une quarantaine de mètres de haut. J'avais installé le crochet de treuillage sur l'avant dernier trou (en partant de l'avant) un peu au pif…
Première treuillée sans tendre au max : Le Rookie monte tout droit, quasiment rien à faire à la direction pour le tenir ailes à plat, et juste une légère poussée au sommet pour aider à décrocher… Super facile ! Dans l'air pourtant déjà pas si frais du petit matin, pas encore de thermiques, et le vent commence à peine à se sentir sur le visage. Idéal pour régler le planeur. Je vais ainsi enchaîner les treuillées, en étirant maintenant le sandow normalement. La prise de hauteur est vraiment ultra-saine, jamais de tendance à trop cabrer et à décrocher prématurément. Je peux faire un zoom léger en sommet de treuillée, qui gagne quelques mètres de plus. Je teste petits et grands débattements et il s'avère que les petits sont amplement suffisants. Les grands permettent simplement de serrer davantage les boucles, ou de faire des spirales engagées (pas moyen de mettre le Rookie dans une vraie vrille !) qui restent raisonnables, sans prise de vitesse excessive, mais permettent de bien chuter… C'est bon à savoir si un jour je suis happé par une ascendance un peu trop virulente. Donc, très bonne maniabilité en roulis, on peut serrer allègrement les virages, incliner tant qu'on veut, il est toujours facile de remettre rapidement le Rookie à plat. Les valeurs des dièdres sont vraiment parfaites, comme j'aime sur un deux axes. Bon, les hauteurs atteintes ne permettaient pas de tenter un tonneau en sécurité, mais pour ce que j'ai ressenti, il sera possible de passer un tonneau (lent) en vol de pente avec de l'eau sous la quille, mais assurément, ce ne sera pas la figure de prédilection du Rookie. C'est un gratteur pur, pas un voltigeur.
Au fil des treuillées j'ai testé le centrage et il s'avère que sur le test du piqué, même avec un centrage initial proche de ce qui semblait être la limite arrière du plan, le Rookie remonte allègrement quand je relâche la profondeur. J'ai commencé par reculer un peu ce que je pouvais (connecteur de batterie, ferrite du régulateur)… Insuffisant. Je n'avais pas prévu de lests plus léger, alors, j'ai tenté de supprimer d'un coup mon lest de 15 grammes. Un lancer main pour m'assurer que ça restait pilotable, puis reprise des essais au sandow. Beaucoup mieux et même parfait pour moi. Il remonte encore, mais très légèrement, ça me convient.
La sensation aux commandes est que le Rookie est un planeur vraiment gentil, facile à piloter, prévisible, et donc effectivement utilisable par un pilote débutant, toutefois supervisé par un moniteur, car il serait dommage de casser une si jolie structure par une erreur de pilotage telle qu'une inversion de commandes. Il est à la fois ultra-stable et très maniable. Au niveau des performances, le taux de chute est faible et ce sera un excellent gratteur. Toutefois, son poids plume le destine à voler les jours de vent faible, il ne saura pas avancer dans un vent soutenu. Disons pas plus de 10-15 km/h en plaine et pas plus de 20 km/h en pente.
Il n'est pas sans me rappeler mon "Slider" dessiné pour le FLY n° 1 en 1995, on a un comportement très voisin (et c'est un beau compliment !). Il allonge peut-être un tout petit peu moins, ce qui peut s'expliquer par un profil légèrement plus épais, mais la différence est ténue. Pour en faire un vrai "lancer-main" à la mode de ceux du début de la formule, il lui manque une aide à la poussée au lancer. Impossible de faire un "finger hole" sous le fuselage, il y a le tube de queue qui passe à cet endroit. Il reste la solution d'un tourillon en travers du fuselage, qui sera un peu haut car forcément au-dessus du tube de queue… Je n’envisage pas de l'ajouter, les années passées font que l'épaule droite me dit clairement de préférer le sandow ou le vol de pente. Mais c'est envisageable.
Bref, je suis conquis par ce Rookie poids plume, et je ne peux que vous inciter à en monter un !
A l'issue des essais et réglages en vol, j'ai repassé le Rookie à la balance de centrage et je vous donne plus bas la valeur finale que j'utilise, et qui est très en arrière du centrage le plus arrière donné par le plan. Pour un pilote débutant, on pourra centrer très légèrement plus avant, mais en aucun cas aux valeurs du plan, le comportement serait nettement moins agréable. Je donne mes recommandations juste en dessous. Auncun changement sur les débattements.
Allez, on termine sur quelques photos au sol et en vol sur la plaine de Saône. Notez que j'ai pris seul les photos en vol, émetteur (sans pupitre si sangle) tenu de la main gauche avec profondeur et direction sur le manche gauche (direction seule sur le manche droit), et le Lumix tenu au jugé de la main droite… Bon, ce ne sont pas des chefs-d’œuvre, mais ça montre la gentillesse du modèle pour parvenir à ce résultat sans l'aide de ma photographe préférée (dame Cécile de St. B). Promis, on fera dès que possible un vrai "shooting" en vol et j'ajouterais quelques photos plus bas !
N'hésitez pas, montez un Rookie, que vous soyez débutant (aidé) ou confirmé, c'est un planeur qui ne vous décevra pas !
Après les essais et les réglages, le Rookie est de retour à l'atelier pour la pesée et la mesure de centrage définitives...
Vendredi 1er septembre 2023, vent faible et ciel bleu sur la plaine de Saône, et cette fois, Cécile est là pour tenir le Canon et le Lumix... Alors, c'est parti pour la séance photos en vol "officielle". On en a profité pour tourner une petite vidéo...