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La météo avec WindyTV

 

Cela faisait un bon moment que l'idée de dessiner et construire un avion dans le style "Old Timer" me trottait dans la tête… Mais j'ai plus d'idées et d'envie que le temps disponible ne me permet de concrétiser. Et puis, à l'automne 2024, l'ami François Richard, qui a dessiné quelques plans pour FLY et qui vole dans le même club que moi (Aéro Massilly 71), poste sur le forum de notre club et sur Facebook une première version de plan de sa nouvelle idée… Un Old Timer conçu pour les technologies modernes de découpe par laser… Or, j'ai depuis quelques mois un laser… Me voilà sous le charme (et je ne suis pas le seul semble-t-il…). On en discute, il m'envoie ses fichiers en format DXF que je peux exploiter pour les exporter vers LightBurn… Le projet est lancé !

 

Texte : Jean-Louis Coussot

Photos : Cécile et Jean-Louis Coussot, François Richard

 

 

Caractéristiques

Nom : Play Boy 2024

Concepteur : François Richard

Envergure : 1500 mm

Longueur : 870 mm

Surface alaire : 30,25 dm2

Profil de l'aile : Clark Y

Profil du stab : Pan convexe, porteur.

Masse : 1050 g

Charge alaire : 35 g/dm2

Servos : 2 x Kavan GO13MG

Moteur : Kavan C3530-1050Kv

Contrôleur : Kavan 40 A (surabondant, 30 A suffirait)

Hélice : Foxy 11 x 5

Batterie : LiPo 3S 2200 mAh


Ainsi donc, François avait la même envie que moi… Et il avait été plus rapide pour passer à la planche à dessin… Enfin, à l'ordinateur, car il faut vivre avec son temps. Il a recherché l'inspiration dans les réalisations de nos aînés et c'est sur le Play Boy qu'il a flashé. Ce "Moto Modèle" de vol libre, selon la terminologie de l'époque était un kit produit par Claveland Model & Supply Co. Inc. de Claveland dans l'Ohio, en 1941. Le plan d'une version radiocommandée, extrapolée du Play Boy Sr. (Sr. voulant certainement dire "Senior"), a été publiée par RC Modeler Magazine, dessiné par Paul F. Denson et on peut trouver ce plan sur le site Outerzone. En voici une vue à échelle réduite :

 

Le plan du Play Boy SR version RC de 1941


On note le profil creux de l'aile, mais aussi le choix entre simple ou double dièdre. Comme tous les modèles de cette époque, les masses à emporter (moteur thermique à allumage, ensemble radio à lampes…) étaient lourdes et justifiaient un nez particulièrement court. L'utilisation d'un stab de grande surface et à profil porteur permettait de centrer les modèles bien plus arrière que ce à quoi nous sommes habitués : autour de 50 % de la corde !


A partir de ce plan, François a dessiné son modèle en s'inspirant librement des formes et des dimensions, mais en simplifiant et en adaptant à la découpe laser et à l'emploi massif de contreplaqué de bouleau de 3 mm, qui à l'époque actuelle, est devenu plus économique que le tout balsa.

Il a au passage abandonné le profil creux au profit d'un profil à intrados plat, le célèbre Clark Y. Ainsi, la structure du Play Boy 2024 n'a plus grand-chose à voir avec celle de 1941, surtout en ce qui concerne le fuselage. Mais pour le look, le style est parfaitement "dans le ton" !

 

Ci-dessus, diverses variations du plan, qui a évoluée tout au long de la construction du 01. Et le plan final sera encore bien différent, passant en 2 planches pour une meilleure lisibilité.

 


Je crois (car tout a été si vite !) que c'est à partir de la seconde version du plan de François (le nez avait été allongé, car nous avions de grosses inquiétudes pour le centrage, et c'était justifié !) que j'ai coupé mes premières pièces… Au moins 5 versions du plan se sont succédé au fil de ma construction et des retours d'infos que je passais à François. Il y a eu certaines pièces que j'ai découpées plusieurs fois, dans des versions différentes… Et François qui entreprend la construction de son exemplaire aura lui aussi des versions différentes des miennes, car les protos servent à ça : mettre au point la cellule la plus logique et la meilleure possible ! Chaque fois, François me montrait les modifications par des éléments de couleurs différentes… Et je vous passe les vues partielles que j'ai reçues tout au long de la construction ! Autant dire que le plan final (qui devrait être en deux planches pour une meilleure lisibilité) sera encore bien différent des premières éditions !

 

Les équipements prévus au départ

Le Play Boy 2024 devait être équipé en deux axes plus la commande de gaz. Il faudrait donc :

  • 1 récepteur
  • 2 servos
  • Un moteur brushless : François avait initialemment pensé au Roxxy 28-30 Kv 700, avec une hélice 9 x 6 et une batterie LiPo 3S de 1000 mAh.
  • Un contrôleur

 

Assez vite, j'ai pensé que pour les besoins du centrage, on devait mettre plus de poids à l'avant et j'ai pensé qu'une batterie 3S 2200 mAh serait utile. Comme je suis alors dans une période où j'utilise pas mal d'ensemble de motorisation Brushless Kavan (Mass-Stick, Mélimélo…) au rapport qualité prix très correct, je regarde ce qui pourrait être équivalent… Mais les "28xx" Kavan sont donnés pour des modèles plus légers que le kilo estimé par François. Rapidement, je porte mon choix sur le Kavan C3530-1050Kv et un contrôleur Kavan 40A (qui s'avère surdimensionné à l'usage) et une hélice 11 x 5 Foxy. C'est peut-être trop puissant, mais autant je sais baisser le manche de gaz, autant le tordre au-delà du plein gaz ne marcherait pas si je choisissais un moteur trop faible… On verra bien ! (En fait, il est parfait !).

Pour les servos, j'ai choisi les GO13MG, toujours de chez Kavan, qui avec 13 grammes, des pignons métal et un bon couple, seront parfaitement adaptés au vol lent espéré du Play Boy.

C'est ma radio Jeti qui sera aux commandes avec un récepteur 6 voies qui est disponible dans mes tiroirs pour piloter servos et moteur.

Il reste à se mettre au travail et après avoir transféré les dessins des pièces reçus de François dans Fusion 360, j'ai coupé les flancs en trois parties afin de pouvoir les sortir dans mon laser qui accepte au mieux 400 x 415 mm. J'ai dû ajouter des goussets pour renforcer les jonctions entre les trois parties des flancs. Et ensuite, transfert à nouveau de logiciel pour arriver dans LightBurn qui va piloter la laser Creality Falcon 2 Pro 22 Watts.

 

Ci-dessous, l'ensemble de motorisation que j'ai choisi. C3530-1050Kv pour le moteur, 40A pour le contrôleur (qui permet la fonction reverse, mais que je ne vais pas utiliser sur ce modèle) et hélice 11 x 5.


C'est parti !

J'ai découpé les pièces au fur et à mesure de l'avancement du projet. François modifiant encore des pièces, il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs. C'est par le fuselage que j'ai choisi d'attaquer.

 

Les pièces de mon fuselage découpées laser.

Dès le 002 que monte François, on pourra noter des différences issues de l'expérience acquise sur ce premier jet.


Assemblage du fuselage

Il faut dans un premier temps réunir les 3 pièces qui forment chacun des flancs du fuselage et consolider les jointures par des goussets. Sur ce 001, les goussets sont en CTP de 3 mm comme les flancs. Dès le 002, on est passé à du 1 mm, plus joli, plus discret et bien suffisant !

Les couples ont ensuite été montés "à blanc" pour contrôler les dimensions et… François avait bien bossé, tout était aux cotes piles. J'ai simplement dû faire des découpes pour le passage des goussets de renfort, car au départ, les flancs avaient été conçus d'une seule pièce. J'ai dû aussi refermer une baie d'allégement à l'arrière pour prévoir la sortie de la gaine de commande de direction. Mais bon, déjà à blanc, le fuselage se tenait en forme sans une goutte de colle ni une épingle !

Mais… François progressant dans son étude, il a pensé ajouter des supports pour les gaines de commande dans les couples, alors… J'ai redécoupé des couples avec la nouvelle géométrie. Après quoi, je me suis lancé et j'ai collé mon fuselage, en le calant avec de nombreuses équerres (imprimées 3D) et des cales pour le positionnement vertical, sur le chantier. Aucun problème pour faire un fuselage bien droit !

Ensuite, j'ai collé les traverses entre les flancs dans la partie arrière, sur le dessus, et ajouté une triangulation avec des baguettes de balsa pour que la poutre soit bien rigide en torsion. La plaque du dessus a ensuite pu être collée, ainsi que la petite platine support de batterie (un élément qui sera complètement revu sur le plan final). A ce stade, le train était prévu en corde à piano, pris entre deux couples espacés de 3 mm. Mais… La platine support de batterie la traversant, le montage du train prévu au départ ne marchait pas… François a planché sur un montage différent qui figurera sur le plan final, tandis que de mon côté, je me suis concocté un train en plastique PET-G imprimé 3D… Le côté "néo-rétro", j'aime bien ! Mélanger les techniques modernes et le look ancien, ça donne souvent de bons résultats.

La cabane a été assemblée, sans la coller au fuselage ni coller le plan de pose de l'aile, afin de faciliter l'entoilage.

Sous le fuselage, les traverses et la triangulation ont aussi été collées, ainsi qu'un fond de fuselage.

Ma massue avait bien l'allure attendue d'un fuselage d'Old-Timer… Allez, on regare ça en détail.

Cliquez sur les photos pour les agrandir et lire les légendes. Vous pouvez aussi lire les légendes juste en survolant une photo avec le pointeur de votre souris.

 


Un train moderne…

Le train prévu est en corde à piano de 3 mm, avec des contrefiches qu'il faudra souder. je ne suis pas "top doué" dans le travail de "choumac"… Plier la corde à piano de 3 mm avec précision, ce n'est déjà moyen pas mon truc, mais la souder, c'est carrément un grand moment de solitude en perspective pour moi…

Alors, je vais passer quelques heures sous Fusion 360 pour modéliser un train à imprimer en PET-G, vu que ça marche plutôt bien sur le Mass-Stick et sur le Mélimélo… Une première version sera imprimée en PAL juste pour vérifier si les formes de fonction avec le fuselage sont bonnes (il faut suivre des courbes dans deux directions, alors, je n'étais pas top sûr de moi…) Mais finalement, ma liaison avec le fuselage tombait pile poil, ouf !

Avant de passer à l'impression en PET-G, j'ai un peu affiné la contrefiche qui faisait un peu "mastoc" sur le prototype de train. Allez zou, impression et mise en place !

 

La première version, un peu grossière, mais avant tout pour vérifier la liaison avec le fuselage.

La version finale, affinée et qui équipera les 001 et 002. Les trous à l'arrière des contrefiches sont en prévision de la pose de haubans, si l'aile "bouge" trop sur son pylône. Finalement, il n'y en aura pas besoin.


Les gaines de commandes

Les gaines définitives sont collées dans les couples. Mais je vais me rendre compte que la sortie prévue pour celle de profondeur va faire que la commande va interférer avec le stab… Quand celui-ci sera assemblé. J'ai donc dû modifier la sortie sur le dessus du fuselage et l'avancer d'une baie. Bien sûr, ce sera corrigé sur le plan final.


Prévoir des accès dans le compartiment batterie et radio…

A l'origine, François n'avait prévu qu'un seul accès à la batterie et à la radio, sous le fuselage. Mais vu l'emplacement prévu pour le récepteur, je me suis dit qu'il faudrait des doigts de fée pour accéder à cette zone… Et moi, j'ai plutôt des bons gros doigts boudinés… Alors, vu la découpe du fuselage dans cette zone, je me suis dit que des trappes latérales seraient sans doute les bienvenues. Retour sous Fusion 360, et sur l'imprimante 3D et hop ! Deux trappes qui s'encliquettent pil poil ! Et à l'usage, je suis bien content d'avoir pris cette initiative ! Je les ai dotées de sorties d'air type NACA… Je sais, il paraît que pour extraire l'air, ce n’est pas le top ! Mais comme finalement, la consommation est ridicule (2 à 3 A en moyenne !), c'est très largement suffisant puisque la batterie ne chauffe absolument pas.

 

 


La dérive : ultra rapide !

C'est l'élément qui a été le plus facile et qui n'a demandé aucune retouche (en dehors du fait que François l'avait déjà modifiée depuis sa première version du plan pour en augmenter un peu la surface, mais j'ai eu tout de suite le fichier de cette version agrandie). C'est un treillis archi classique qui s'assemble à plat, on ne peut pas faire plus simple, sauf à faire du "plein"…

 


Le stab porteur, sujet de réflexion !

Le stab va se construire à plat, c'est bien pratique. Si le plan fixe ne posait pas de problème, je n'étais pas convaincu par la solution proposée par François quant à la jonction entre les deux demi-gouvernes de profondeur… Alors, j'ai repensé ces gouvernes à ma sauce, en partant sur un cadre monobloc découpé dans du balsa de 8 mm et avec des nervures venant s'encastrer. La jonction, également en balsa 8 mm, serait large et épaisse pour bien transmettre mouvement et efforts. J'ai transmis mon nouveau plan à François.

François a convenu que sa solution initiale n'était pas idéale, mais il a choisi de toute de même refaire un autre stab, à sa manière, pour finalement trouver que la mienne… était plus facile. Je lui ai découpé les deux versions, nous verrons laquelle sera installée sur le 002 !

 

 

Les empennages montés à blanc sur le fuselage. Petit moment de contemplation indispensable !


Les ailes

Un peu comme un Baron, la structure de l'aile est de type "multilongerons", avec juste un petit coffrage au centre, pour supporter les élastiques de fixation.

Initialement, François avait choisi des longerons principaux en pin de 6 x 3 mm et des longeronnets en balsa 4x4 mm. A l'écran, ça ne choquait pas. Pour ma part, je trouvais que les longerons étaient un peu "légers", vu que c'est une section que j’emploie sur des demi-A de 80 cm d'envergure et 12 dm2 de surface comme le Whisky… Pour un avion de 1500 mm et qui va peser autour du kilo… Oups… J'ai donc initialement modifié les nervures pour mettre des longerons en 8 x 3 et j'ai découpé un jeu de nervures.

Dans l'entre-fait, François a fait imprimer son plan… Et quand il l'a vu, l'impression n'a pas été la même que sur l'écran du PC… Il a alors trouvé que ses longeronnets faisaient vraiment frêles. En en discutant, nous avons convenu qu'il valait mieux augmenter leur section et aussi ajouter un longeronnet supplémentaire en avant du longeron. C'est ainsi que les nervures ont été redessinées et que j'ai coupé un nouveau jeu (deux en fait, avec celui de François).

 

Le premier jeu de nervures qui ne sera finalement pas utilisé... (Je les garde, ça peut servir à autre chose !)

Le jeu de nervures qui sera vraiment monté. Un longeronnet de plus à l'extrados en avant du longeron, et tous les longeronnets en 6x6 au lieu de 4x4. De plus, des cales de dièdre pour les nervures à la jonction des panneaux ont été ajoutées.

 

 

J'ai commencé par assembler les deux panneaux centraux. J'avais prévu de découper des cales pour les nervures inclinées au centre et à la jonction avec les panneaux externes… Mais j’ai fait une "boulette" dont je ne me rendrais compte que trop tard… J'ai inversé les textes disant "Centre 5°" et "Panneaux extérieurs 3,5°"… résultat, les inclinaisons de mes nervures ne seront pas les bonnes et c'est alors que les clés sont déjà collées aux panneaux centraux que je découvrirais l'erreur… J'ai récupéré comme j'ai pu… Mais le 001 a plus de dièdre que prévu. Au centre, c'est bon avec 5°, puisque c'est la clé ronde qui le définit (mais mes nervures ne plaquent pas parfaitement l'une contre l'autre). Par contre, au lieu de 12° de dièdre sur les panneaux externes, je suis à 15°… Il sera stable et maniable, pas de doute !


Bon, assez, on regarde quand même comment ça s'assemble ! Les longerons en pin d'intrados sont les premiers épinglés et ils sont la référence. Les nervures centrales et de jonction des panneaux externes sont les premières positionnées et elles permettent de placer les longeronnets d'intrados et le bord de fuite. La suite est classique en collant les longerons et longeronnets d'extrados, les bords d'attaque et les âmes de longerons. Les âmes sont collées de chaque côté des longerons, en contreplaqué au centre, puis en balsa pour ne pas faire trop lourd.

 

 

Impossible de résister à l'envie de poser les panneaux centraux sur le fuselage à ce stade !

 

Logiquement, les panneaux externes vont suivre. Cette fois, les nervures sont évolutives et les longerons ne vont pas tous jusqu'au bout. C'est en procédant à l'assemblage que j'ai choisi de m'écarter du plan en faisant filer les longerons en pin jusqu'au saumon et en "inventant" sur place les triangles en biais qui aideront à supporter l'entoilage au niveau des saumons. J'ai aussi réalisé qu'il fallait plus d'épaisseur au bord d'attaque au niveau des saumons pour faire un profil décent et de 3 mm prévus, je suis passé à 6 mm. e pense même que François passera à 9 mm sur le 02, au vu de l'expérience acquise avec le 01.

 

 

Les panneaux externes secs, je les ai rabotés et poncés et il était temps de passer à un premier montage à blanc sur les panneaux externes et de poser le tout sur le fuselage !


Et soudain, c'est le drame… (lol)

C'est lors de ce montage à blanc que j'ai découvert que quelque chose n'allait pas ! Les clés de jonctions dépassaient sous l'aile et ne collaient pas avec les longerons d'extrados… Et c'est là que j'ai compris que je m'étais trompé en marquant mes cales de dièdre… Trop tard pour tout défaire, les collages des clés sur les panneaux internes étant bien pris… Alors, tant pis, j'ai retaillé les clés à l'intrados et j'ai recollé les chutes côté extrados. Je n'ai pas d'inquiétude pour la solidité, on est large… Mais je vais avoir un peu plus de dièdre que prévu.

 

Découverte de  l'erreur quand les clés de jonction ne filent pas avec les panneaux externes... Oups !

 

Collage des panneaux externes

Après correction des clés, les panneaux sont réunis en plaquant les panneaux centraux sur le chantier et en plaçant des cales de même hauteur sous les avant-dernières nervures des panneaux externes. Un bon serrage avec des pinces des clés et des nervures et c'est reparti pour 12 heures de séchage.

 


Dernière main avant entoilage…

Et trop pressé, je n'ai pas tout photographié…

Les tubes pour les clés d'ailes, en laiton, ont été collés dans les nervures centrales.

Les coffrages d'intrados ont été collés au centre, toujours à la cyano.

Un bon ponçage final a été réalisé.

Enfin, j'ai ajouté des renforts en contreplaqué au bord de fuite pour que les élastiques ne blessent pas le balsa des coffrages et des BF.

 

 

C'est l'heure de contempler le Play Boy 2024 en structure nue...


Finition

Désolé, je n'ai pas entoilé le Play Boy 2024 au papier japon… J'en avais, mais pas assez, et surtout, je me suis dit que dans les transports, je risquais bien de devoir réparer régulièrement des trous… Alors, film thermorétractable sans hésiter. Un peu de blanc sur les parties pleines, et du transparent sur les parties ouvertes, ce sera dans le ton. Quant au choix des couleurs, il a été principalement lié à ce qui restait disponible en transparent dans mon tiroir ! Et finalement, la robe choisie lui va bien, non ?


Il restait un point important pour le look : les moto-modèles avaient tous le cylindre du moteur débordant largement au-dessus du museau. Il me semblait capital de réaliser un faux moteur. J'ai donc modélisé un petit capot supérieur à visser qui donnerait accès au contrôleur, et qui supporterait le faux moteur que j'ai aussi modélisé sous Fusion 360. Une première version trop simpliste et trop grosse a été écartée, et la seconde version, plus petite et avec fausse buse d'admission, faux pointeau, durit et fausse sortie d'échappement a été adoptée.


Pour la fixation des élastiques de l'aile, j'ai remplacé les tourillons en bois dur initiaux, un peu trop fragiles, par des tourillons en jonc de carbone.


Il restait à installer et régler les commandes, fixer le récepteur contre un flanc, le contrôleur dans son emplacement calé avec un peu de mousse. J'ai fait trois encoches sur le dessus du couple support moteur pour passer les fils sans gêner la pose du capot porte faux-moteur.


La platine support de batterie a été rallongée et dotée de velcros de fixation.

 


Il reste à le régler… Mais avant tout, première séance photos !

La météo grisoute de novembre ne facilite pas les choses, mais dans un froid glacial, un rayon de soleil pâlichon se présente, alors, hop, première séance de pose dans la cour !

 

 

Réglages initiaux... c'est rapide !


Le centrage tout d'abord : de construction, avec la batterie 3S de 2200 mAh avancée au maximum, je suis centré à 110 mm du bord d'attaque, soit à 50 % de la corde… C'est cohérent avec les modèles de ce type en vol libre.

Toutefois, François a calculé un centrage à 100 mm du BA… J'hésite… je laisse tel quel, jusqu'au moment d'aller voler, nous y reviendrons.

Les débattements :

Pour la profondeur, le débattement à cabrer est limité par le passage de la gouverne de direction, je laisse donc juste de quoi avoir 1 mm de marge pour que la direction n'accroche pas… A piquer, je mets un peu plus, car avec un stab qui se veut porteur et mon centrage passablement arrière, je préfère avoir de quoi "pousser" pour faire porter la queue… On verra bien lors des premiers essais ! Je mets un peu d'expo pour que ce ne soit pas trop chatouilleux.

Pour la direction, je m'attends, du fait des dièdres très importants, et de l'effet pendulaire prévisible avec cette aile posée sur son pylône bien haut, à ce qu'elle soit très vive, alors, je limite le débattement à +/- 20 mm et je mets 25 % d'expo…

Pour le moteur, je calibre la course des gaz sur le contrôleur, et je programme le frein au maximum afin de pouvoir planer sans que l'hélice fasse un gros aérofrein en moulinant. J'espère que ça suffira à la stopper, car elle est immense !

 

Deux minutes avant le premier vol... Le sourire est là, mais un peu de stress se cache, car on ne sait jamais comment va se passer un premier vol, et la formule est tout de même éloignée des habitudes actuelles...


Premiers vols

Le Play Boy 2024 01 terminé, il restait à guetter un créneau météo favorable pour le premier vol. En novembre, nous étions le plus souvent soit dans le brouillard, soit… avec des vents incompatibles avec le style vintage de notre nouveau lapin !

Le 22 novembre toutefois, la fin d'après-midi se montrait clémente avec un ciel légèrement nuageux, une température bien basse, mais surtout un vent léger, mais de secteur sud.

Ma "piste privée secrète" de la plaine de Saône est orientée est-ouest. Il s'agit d'une très étroite route ne desservant que des prairies, se terminant en cul-de-sac et donc, pratiquement sans circulation, à quelques tracteurs ou promeneurs de chiens près. Etroite, mais aussi bombée et avec de l'herbe loin d'être rase sur les côtés, elle ne facilite pas la tenue d'axe au décollage et à l'atterrissage. Mais bon, je suis d'un naturel impatient et donc… je décide d'y aller, accompagné de Cécile. Vu l'heure et la luminosité, nous ne prenons pas le matériel photo, nous nous contenterons de quelques souvenirs pris avec le smartphone. Je n'emmène qu'un pack 2200 mAh, vu l'heure, il n'y aura pas le temps de voler beaucoup.

 

Au dernier moment, je repense au centrage… François a calculé 100 mm, et je suis à 110 mm… Est-ce raisonnable ? Je sors deux plombs de 30 grammes chacun et un rouleau de masking tape et je colle à la va-vite ces 60 grammes de lest dans les joues de chaque côté du moteur. Me voilà centré à 100 mm. Il n'y a plus qu'à essayer !

 

Après quelques photos au sol "au cas où", il me faut décider si je lance ou si je décolle du sol… Lancer, ça veut dire un manche non tenu au départ d'un modèle dont j'ignore s'il va partir droit, de côté, grimper ou piquer… Du sol, l'étroitesse de la route et la brise plein travers ne vont pas m'aider. C'est toutefois la solution que je retiens.

 

Le Play Boy est aligné, Cécile a lancé le mode vidéo du smartphone… Mise de gaz rapide pour décoller au plus court… Une petite déviation de l'axe, je corrige à la direction, pfou, il incline grave, un coup de dérive dans l'autre sens, il est déjà en montée mais chatouilleux au possible à la direction ! Je laisse prendre de la hauteur et je réduis les gaz, le jeu se calme, je peux trimer la profondeur pour voler en palier avec à peine mi-gaz. A la direction, chaque cran de trim se ressent… Ce premier vol va devoir se faire en effleurant à peine le manche de direction, avec des amplitudes dépassant rarement 2 mm en haut de manches longs, mais en dehors de ça, pas de problème, il vole et est même scotché en l'air. Petit à petit, je le laisse descendre en volant sagement autour de nous. Cécile alterne entre photos et vidéos. Un test de décrochage et un autre de centrage montrent que rien n'est critique, bon point ! Après 5 minutes, j'ai appris à être suffisamment doux pour envisager de poser. L'arrivée sur la route avec la brise de sud montre ce qu'est une approche en correction de dérive, car même avec moins de 10 km/h de vent, je dois rentrer avec le fuselage à presque 30° par rapport à l'axe de la route. Mais ça se passe pas mal, posé doux, avec l'aile gauche qui se fait toutefois soulever par le vent latéral et donc, je termine appuyé sur l'aile droite… mais pas de bobo.

 

Avant de repartir, j'enlève un des deux plombs, puisque le centrage n'est pas critique. Je réduis le débattement de la dérive à +/- 15 mm et je monte l'expo à 55 %. A la profondeur, je réduis aussi un peu le débattement et j'augmente légèrement l'expo.

Pour le deuxième vol, ce sera un départ "lancé" et face au vent, et c'est bien plus doux que le premier départ. Normal, les trims sont faits et les débattements et expos sont mieux adaptés. Cette fois, je peux voler bas et juste autour de nous, et nous en profitons pour des faire des photos en vol en contre-jour du soleil couchant. On entre dans le vrai domaine de vol du Play Boy, le vol paisible et contemplatif… juste pour le plaisir des yeux, loin de l'adrénaline, aux antipodes du "no risk - no fun". Encore quelques essais en bousculant un peu plus l'oiseau, voltige de base de deux axes testée, boucles, tonneaux barriqués… Vrille qui des fois veut bien partir, des fois non… mais qui stoppe net dès les manches relâchés à chaque fois. Le centrage n'est toujours pas critique. Alors, second atterrissage sans problème, même s'il reste impossible de rester sur l'axe et que l'herbe m'arrête cette fois.

 

Je supprime le dernier plomb pour repartir centré à 50 %. Lancé à nouveau et tout va toujours bien ! Il ne reste que le piqueur qui est un poil insuffisant et oblige à pousser à la profondeur quand je monte au-dessus de mi-gaz… Il suffira de programmer un petit mixage gaz-profondeur pour contrer ça sur ce proto, tandis que le piqueur sera augmenté sur le plan définitif.

Au troisième atterrissage, je rate l'asphalte de 2 mètres et pose dans l'herbe un peu dur… Un "Clac" ne laisse aucun doute sur ce qui s'est passé : le train a cassé. Un peu normal, le plastique n'aime pas le froid et il ne fait que 2 °C… Un arrêt sec, il a cassé net. Bon, je n'ai plus qu'à en imprimer un autre, ce n'est pas grave !

 

Fin de cette première séance, avec en gros un quart d'heure de vol et des réglages bien dégrossis. C'est avec la banane que nous rentrons à la maison, et que je peux annoncer ça à François au téléphone et lui envoyer les images sans attendre.

 

Et voici la vidéo de cette première séance d'essais, avec le

premier décollage "rock'n roll", mais aussi le calme vite

retrouvé et la "paisiblitude" recherchée !

(N'hésitez pas à la visionner directement dans YouTube

en plein écran et en 1080 !)


Deuxième séance : réglages affinés et test de durée

La seconde sortie a eu lieu quelques jours plus tard, le temps de laisser passer une tempête qui a fait quelques dégâts sur les routes du coin… Mais pour cette seconde session, le vent est pratiquement nul. Je suis seul, mais j'ai pris le Lumix et le pied photo, je tenterais de prendre quelques images en laissant faire l'appareil de façon autonome…

 

Un premier vol va me permettre de fignoler mon trim de profondeur pour le vol lent avec un tiers des gaz. Je vais aussi régler finement une courbe de compensation gaz-profondeur, pour que l'avion vole en palier entre 1/3 et 1/2 de gaz, et prenne une pente de montée à vitesse constante proche de celle de croisière lente au-dessus de mi-gaz. Ainsi, avec la direction sur les deux manches, il est possible de voler en n'utilisant qu'un des manches : soit gaz réglés entre 1/3 et 1/2 de la puissance, en pilotant avec la profondeur et la direction sur le manche de gauche, soit en ne tenant que les gaz et la direction sur le manche de droite, les gaz servant alors à gérer l'altitude… A plus ou moins 2/3 crans de gaz, on monte ou on descend. C'est confortable au possible, moelleux même. Et ça me permet de m'occuper un peu du Lumix ou de mon smartphone avec la main restée libre.

Je vais encore un peu remuer le Play Boy en renouvelant les figures déjà testées, en allant voir si le vol dos est possible… Oui, mais pas longtemps, et avec sortie obligatoire par demi-boucle tirée… Le renversement par contre est bien meilleur que je n'aurais imaginé…

Après une demi-heure, bien que la batterie ne soit pas vide, je décide de poser, cette fois sans difficulté grâce au vent nul, même si la tenue de cap reste aléatoire une fois les roues au sol.

 

Je change de batterie pour tenter un vol de durée.

Je viens de faire 32 minutes sans vider le pack et en faisant de nombreux essais, donc en consommant un peu… Je me dis que 45 minutes, c'est à tenter.

Cette fois, tout le vol va se faire à puissance quasi constante, entre 30 et 40 % des gaz, à part le lancer qui est fait avec 65 %, mais avec réduction après seulement 5 secondes de vol.

Et donc, un vol tranquille-pépère-peinard, sans inclinaison au-delà de 10°, pratiquement sans toucher à la profondeur. J'ai sorti mon fauteuil de terrain, car ça va être long, 45 minutes !

Parfois, je dérègle même le trim de direction de 3 crans pour que Play Boy tourne en rond tout seul un long moment…

 

  • 45 minutes passent, et il reste visiblement des électrons…
  • On tente les 50 ? Aucun problème…
  • Et si je tentais l'heure ? Et après 60 minutes, un petit coup de plein gaz montre que le moteur ne faiblit toujours pas.

 

C'est après 68 minutes qu'il me semble que ça mollit un peu, alors, je prends le circuit d'approche et je pose, mets la sécurité gaz sur l'émetteur, ce qui arrête le chrono… et je lis "1:09:17.2"… Une heure et neuf minutes ! C'est alors que le "Bip-bip" alarme de tension faible du contrôleur se déclenche…

 

Je mesure les tensions et je suis à 3,3 V par élément.

 

De retour à la maison, je recharge les packs. Celui qui a volé 30 minutes remuantes reprend 1560 mAh, soit une consommation moyenne autour de 3 A seulement. Quant à celui qui a volé 69 minutes, il reprend 2030 mAh, soit moins de 1,8 A de consommation moyenne. Le Play Boy 2024 tient la croisière "éco" avec une vingtaine de watts seulement ! C'est étonnant et génial !

 

Le chrono de l'émetteur à l'issue du second vol de cette séance...

 

Le Lumix a capturé ces images de la seconde séance d'essai "tout seul"... Une photo toutes les deux secondes, et au pilote de tenter de passer dans le cadre et pas trop loin... Au retour, on fouille pour trouver ce qui est exploitable parmi des centaines de clichés.


François découvre enfin son "bébé" à Massilly

J’ai fait une troisième sortie en plaine de Saône avec un vol d'une demi-heure, juste pour le plaisir, rien de spécial à en dire.


Mais pour la quatrième sortie, Play Boy 2024 s'est rendu sur le terrain de mon club, Aéro Massilly 71, le samedi 30 octobre 2024. Là, François a pu de voir terminé (j'avais déjà amené le fuselage en structure deux semaines plus tôt) et je l'ai trouvé visiblement ému ! Comme la lumière était bonne et le vent faible, nous avons vite commencé par une séance photo au sol et en vol, avant que François ne prenne les commandes et se régale de ce vol suave, onctueux, exactement comme il l’avait souhaité.


Les copains du club venus ce jour-là ont pu l'essayer à leur tour, car j'avais prévu un second émetteur pour le passer en double commande à tous ceux qui le souhaitaient, et c'est ainsi 7 pilotes de tous niveaux qui ont pris les manches et ont été unanimes sur le plaisir simple de ce vol contemplatif… Parmi les pilotes, Thierry Quoy qui est le président du club et qui aime filmer ! Et donc, nous avons consacré une petite part d'une batterie à tourner la vidéo que vous allez trouver un peu plus bas.


De cette séance avec François, le concepteur, nous avons conclu que le modèle est réussi et qu'il vole parfaitement, mais qu'il y a juste un petit détail qui nous titille : une attitude un peu queue basse. Le 02 que François construit sera identique, mais les suivants verront le calage de l'aile et du stab modifiés afin d'avoir un vol en croisière "éco" avec le fuselage un peu plus "queue haute". 2° de différence devraient suffire pour que l'attitude soit encore plus sympa.

François fait connaissance avec son bébé !

 

Quelques photos de ce samedi 30 novembre 2024 à Massilly.

 

Et voici la vidéo tournée par Thierry Quoy que je remercie !

A regarder en plein écran et en 1080p sur votre ordinateur

depuis YouTube !


L'histoire n'est pas terminée…

Car bien sûr, François est à fond sur la construction de son exemplaire qui sera le 02… et qui intègre déjà un certain nombre de modifications.

Par ailleurs, il a commencé à transformer son plan initial pour en faire un encore plus détaillé, en deux planches, afin que ceux qui souhaiteraient réaliser un Play Boy 2024 puissent avoir tout ce qu'il faut. Cette ultime version aura le nouveau calage de l'aile et du stab.

 

Pour ma part, après avoir découpé les pièces pour les 01 et 02, je ne songe pas du tout à devenir fabricant de kits… Je n'en couperai d'autres que pour les copains du club s'ils sont intéressés, mais pas question de faire de production.

 

Par contre, comme de plus en plus de modélistes et de clubs passent à la découpe laser, François prévoit le dessin de chaque pièce de façon individuelle sur le plan final et comme il peut le sortir en PDF ou en DXF, il sera sans doute possible à d'autres d'en fabriquer.Pour cela, il faudra bien sûr contacter François qui est seul maître de son design.

 

Quand le 02 volera, j'ajouterais des images à cette page… Passez voir de temps en temps, et d'ici là, bons vols !

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© Jean-Louis Coussot