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La météo avec WindyTV

 

Silence Model m'a gentiment proposé de monter un des kits les plus anciens, sorti il y a 7 ou 8 ans, le Manon. Pour un amateur comme moi d'avions demi-A, un biplan de 80 cm, forcément, ça interpelle… Alors, c'est parti pour un essai complet avec construction détaillée en images et personnalisation du Manon ! Et avec mes petits ajouts, il aurait aussi pu figurer dans la rubrique Pimp my Plane…

 

 

Bon, le seul problème, c'est que Manon... Manon-manon... ça me mets en tête une chanson de la fin des sixties, le "Mais non, mais non" interprété par Henri Salvador, et plus encore la version "Manha-manha" des Muppets... Alors pour ne pas être le seul avec ça dans la tête (en plus, elle "reste" !), je vous en fait cadeau... C'est par là : https://youtu.be/zb47CstE7R4?si=KyfoKAFTc-U5tLyB

Manon a une histoire...


Le nom de ce petit biplan est le prénom de la fille de Pascal Cepeda… Elle n'était pas bien haute quand elle a reçu en cadeau un petit avion en bois… Sur l'aile était écrit "Manon"…

Plus tard, Pascal va dessiner un biplan park-flyer/indoor en dépron dont les formes sont directement inspirées du Manon de bois. L'article, écrit pour la revue Passion Ailes de Laurent Berlivet, ainsi que le plan, sont disponibles sur le site des Jivaros de Laurent Berlivet en cliquant ici.

Et encore plus tard, quand Pascal commencera à produire ses propres kits, on reviendra au bois, mais au balsa et au contreplaqué, pour un Manon qui comme sa muse, aura bien grandi ! Pascal est maintenant un grand-papa gâteau (je n'ai pas dit gâteux !), Manon n'a pas oublié son avion en bois et les kits de Manon sont toujours là… On se dit qu'il se pourrait même, connaissant le Pascal, qu'il n'en reste pas là, car l'histoire ne demande qu'à se poursuivre.

 

Le Manon park-flyer en dépron.

 

Une fois n'est pas coutume, nous commençons avec une petite vidéo

tournée lors des premiers vols à Massilly du Manon, réalisés à la

mi-janvier 2024 par une météo bien frisquette... C'est pour vous

mettre l'eau à la bouche !

 

Présentation

Manon est donc un petit biplan aux formes atypiques, que je trouve très "cartoon" dans l'esprit.

Les deux ailes semblent courtes par rapport au volumineux fuselage. L'entreplan est important (ce qui évite des interactions nocives entre les écoulements de l'air autour des deux ailes). Le profil choisi par Pascal Cepeda est un "Plan Convexe" NACA 4412, donc avec 4 % de creux de la ligne moyenne, situés à 40 % de la corde, et de 12 % d'épaisseur relative. Ce profil est bien connu pour ses qualités de forte portance, et son décrochage très doux. Seule l'aile inférieure est munie d'ailerons, actionnés chacun par un servo. L'aile supérieure est fixée sur une cabane toute simple. Les deux ailes sont fixées par des élastiques au fuselage et à la cabane. Si le Manon Indoor était pourvu de mâts d'entreplans, le kit bois n'en prévoit pas (ceux que vous venez déjà de voir sur mon exemplaire sont un ajout "perso", car je trouvais que "ça manquait").

Le fuselage est étroit mais très haut, et ce même dans la partie arrière, ce qui donne cette allure si particulière à l'avion. A l'arrière, une dérive très profonde mais qui peut ne sembler peu haute est munie d'une gouverne de direction des plus généreuses. En fait, vu la hauteur du fuselage à l'arrière, on a bel et bien une très forte surface verticale stabilisatrice.

Le stab pourrait presque sembler petit à côté de la dérive, mais il possède un beau bras de levier et il est parfaitement dimensionné.

Dans le kit, le train est en corde à piano de 2 mm avec de petites roues de 46 mm, et un simple patin en contreplaqué est prévu à l'arrière.

Une motorisation généreuse est conseillée par Silence Model, avec un Roxxy C28-34-08 Kv 1120, entraînant une hélice 8 x 4,5. Pour assurer le centrage, il faut une batterie 3S de 2200 mAh, ce qui veut dire qu'on aura une belle autonomie !

A l'examen des proportions du Manon, ma première impression est que ce sera un avion qui aura de très forts appuis latéraux, vu la surface du fuselage, et qu'il faudra sans doute soigner un peu le pilotage de la gouverne de direction pour faire des virages bien propres. Le profil d'aile et la surface alaire laissent penser que l'avion ne va demander qu'à voler. Par contre, avec un profil plat, et malgré la surface latérale du fuselage, le vol tranche pourrait bien demander un peu de travail pour être stable. On verra en vol !

 

Caractéristiques

Nom : Manon

Fabricant : Silence Model (https://silencemodel.fr/)

Fiche produit : https://silencemodel.fr/kit-de-0-a-1200-mm/510-manon-800-mm-.html

Prix (au 29 janvier 2024) : 85,00 €

Envergure : 800 mm

Longueur : 835 mm

Profil : Naca 4412

Masse annoncée : 760 g

Masse obtenue : 896 grammes (L'écart est dû aux nombreux ajouts personnels)

Surface d'aile annoncée : 22 dm²

Surface alaire mesurée : 23,5 dm2

Charge alaire annoncée : 34 g/dm²

Charge alaire obtenue : 38,1 g/dm2 (L'écart est dû aux nombreux ajouts personnels)

Moteur conseillé (et utilisé) : 1 x Roxxy C28-34-08 1120 kv

Contrôleur conseillé (et utilisé) : 1 x Roxxy BL-Control 722 22A

Hélice conseillée : 1 x Cam-Carb-Light 9x5 (Initialement 8 x 4,5, modifiée suite à mes retours d'informations)

Batterie conseillée et utilisée) : LiPo 3S 2200 mAh

Servos conseillés : 4 x Multiplex MS-12020 MG

Servos utilisés : 2 x Kavan GO9MG + 2 x Kavan GO5

Surface alaire mesurée : 23,5 dm2

Masse obtenue : 896 grammes (L'écart est dû aux nombreux ajouts personnels)

Charge alaire obtenue : 38,1 g/dm2

 

Découverte du kit

La boîte commence à dater et la photo est plus terne que sur les productions récentes de Silence Model. Il faut dire que le Manon est un des tout premiers kits produits par Pascal, si ce n'est le premier. Le contenu est pourtant bien déjà dans le style qu'on connait à ses productions, avec une prédilection pour le contreplaqué chaque fois que c'est possible, avec une découpe laser d'une qualité remarquable et irréprochable, et avec un plan de grande qualité, ultra détaillé, même si pour cette production déjà ancienne, il manque quelques infos comme le centrage ou les débattements. Les petirts accessoires comme les roues, le train pré-plié, les commandes, guignols, connecteurs pour les commandes... sont fournis dans de petits sachets.

Par rapport à des kits SM (Silence Model) plus récents, on notera que les baguettes de bord de fuite ne sont pas profilées, il va y avoir du rabotage et du poncage à prévoir. Pas d'encoches non plus. On voit bien qu'au fil des ans et des conceptions Silence Model a su progresser.

 

La boîte... Pas bien grande, elle renfrme pourtant un avion bien "dodu" !

 

Sur l'étiquette, un poids de 650 grammes... Mais la fiche produit dit 760 g. Il doit donc s'agir de la masse sans la batterie.

 

Le kit déballé. On se dit qu'il y a beaucoup de pièces, mais vu le système d'emboîtements, le montage sera rapide et facile.

 

Ah le beau plan ! C'est un élément que j'apprécie toujours !

 

Allez, on va pouvoir passer à la construction. Mais avant... Pour que vous sachiez bien exploiter cet article...

Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :

 

  1. Cliquer sur une photo pour l'afficher en grand. La légende est alors lisible en bas de l'image. (Méthode recommandée ! La plus facile à lire.)
  2. Juste "survoler" la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors dans un pop-up.
  3. Survoler la miniature de la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors aussi dans un pop-up.

 

Allez, cette fois, c'est parti ! Pour la mise en jambes, les empennages, c'est toujours un bon point de départ.

 

Montage des empennages

 

 

Montage du fuselage

Il va former une dentelle impressionnante. Mais pas d'affolement ! Le principe d'assemblage avec tenons et mortaises va vous faciliter la vie à un point inimaginable ! En fait, on arrive à un fuselage bien droit et parfaitement d'équerre sans difficulté. Les équerres vont servir à vérifier que tout est bon, mais… ça l'est forcément ! Si vous arrivez à en faire une banane, vous pourrez toujours vous pavaner avec, mais franchement, ça va être difficile ! Chapeau pour la conception, Monsieur Pascal !

 

Sortez toutes les pièces du fuselage des planchettes et repérez leur position sur le plan.

 

A ce stade, impossible de résister à l'envie de placer le train et la béquille de queue et de prendre le temps de contempler le fuselage...

 

Assemblage des ailes

Il y en a deux à faire et chacune est constituée de trois panneaux : deux demi-ailes et un panneau central. Le panneau central est à plat, les demi-ailes ont un dièdre d'environ 2 degrés. Il y a deux écoles pour le montage :

Monter chaque demi-aile à part ainsi que le plan central, et réunir le tout ensuite avec des cales aux saumons pour soutenir les extrémités des ailes.

Monter les ailes en une fois, en plaçant des cales sous chaque nervure afin de construire les dièdres dès le départ. Cela suppose de calculer la hauteur de chaque cale… Il suffit de quelques règles de 3, c'est pas si compliqué…

Les dimensions de mon chantier le permettant, j'ai choisi la seconde solution et aussi de monter les deux ailes simultanément. Allez, on y va en images, n'oubliez pas de lire les légendes !

 

Assemblage des ailerons et finition des ailes

Une fois les ailes sèches, elles sont déposés du chantier et les cales sont retirées. Les ailerons seront assemblés "à plat". On est repartis !

 

Vous remarquez peut-être un truc gris dans le nez... Je vais vous en parler bientôt !

 

Equipement du fuselage

Maintenant que le gros œuvre est terminé, il va falloir passer aux "détails", et ça prend autant de temps, si ce n'est plus, car c'est à partir de maintenant que je vais songer à personnaliser un peu mon Manon… Je vais retravailler un peu la fixation du moteur, prévoir "quelque chose" (à inventer) pour maintenir la batterie qui sinon est tenue par du velcro en un endroit pas simple à déscratcher… Le patin de queue, c'est simple, mais pour taxier, ce n'est pas top, et ça peut s'user ou casser rapidement, alors, je vais bricoler une roulette conjuguée à la gouverne de direction, comme sur le Cannelé. Et puis… Il faudrait bien un pilote !

L'absence de mâts entre les ailes ne pose pas de problème de résistance, mais pour le look, je trouve que ça manque un peu…

Enfin, le contrôleur brushless doit se loger dans un compartiment qui n'a pas d'accès aisé une fois le modèle entoilé. Je vais prévoir une trappe facile à placer et à déposer pour y avoir accès.

 

Fixation moteur

En fait, je me suis posé la question du "comment tenir les écrous derrière la cloison moteur" alors qu'une fois entoilé, il n'y aura plus d'accès… Une solution simple, ce sont les écrous à griffes, mais à ce moment, je n'en avais plus en stock… Et puis, il y avait aussi la question de l'anticouple et du piqueur moteur. Pascal m'a donné les valeurs de l'épaisseur de rondelles qu'il a placées derrière les blanches de la croix de fixation, ce qui m'a permis de calculer qu'il avait 2° d'anticouple et 0,5° de piqueur… Comme je suis équipé pour l'impression 3D, j'ai donc pensé à fabriquer une cale qui donne ces deux angles, et qui emprisonne des écrous nylstop M2,5… Une première cale a été réalisée… Jusqu'à ce que je réalise que j'avais faix une erreur en la dessinant, donc, j'ai repris la conception sous Fusion 360, en décalant au passage le centre du cercle de positionnement moteur pour que du fait de l'anticouple, l'hélice reste à peu près centrée et non décalée à droite… Faire et défaire…

 

 

Fixation de la batterie

Plutôt que du velcro pas facile d'accès, et compte tenu du fait que la batterie doit être placée dans son logement par l'avant du fuselage (on la glisse sous le moteur), j'ai imaginé un système de glissière et de verrou. Là encore, la conception a été faite sous Fusion 360, puis les deux pièces imprimées 3D. Pour le système de glissière, j'ai opté pour une queue-d’aronde plus facile à imprimer, et pour le verrou, une patte légèrement souple vient s'encliqueter directement sur une traverse de la structure en bois. Une languette permet le déverrouillage. Le pack LiPo est installé sur le support coulissant avec deux points de velcro, ce qui permet une variation de position longitudinale sur 3 à 4 cm, ce qui sera utile pour le réglage du centrage.

 

 

Pose des gaines de commandes

Le passage des gaines est prévu dans les couples et les flancs de fuselage. Il faut toutefois allonger un peu les fentes oblongues de sortie à l'arrière du fuselage pour que les gaines sortent avec peu d'angle, ça évite une courbe prononcée de la gaine qui pourrait générer du frottement et donc, un retour au neutre moins prévis. Les gaines sont collées à la cyano à chaque traversée de cloison. Enfin, elles sont arasées à leur sortie des flancs de fuselage, car ça facilite ensuite l'entoilage.

 

 

Roulette de queue

Comme je l'ai dit plus haut, la solution d'un patin en contreplaqué du kit est simple et économique, mais il faut au minimum ajouter une fine corde à piano pour éviter une usure très rapide. Et sur un petit effort transversal, la casse peut survenir facilement. Par ailleurs, pour taxier, ce n'est pas le top. J'ai donc, comme je l'avais fait sur le Cannelé, choisi de remplacer le patin par une roulette de queue conjuguée à la gouverne de direction. J'ai modélisé un support en plastique sous Fusion 360, tenant compte de l'angle entre le bas du fuselage et la verticale de l'arrière des flancs, et je l'ai imprimé avec mon Ender 3 Pro. Une corde à piano de 1,5 mm pliée, une roulette sortie de mes tiroirs et hop, voilà qui est fait. Le support est prévu pour être collé et vissé après entoilage. Une fente tombant en face de celle du fond de fuselage pour le patin permet d'inclure une chute de contreplaqué de 3 mm pour encore rigidifier l'assemblage. Du côté de la gouverne de direction, le biseau simple prévu au plan est remplacé par un double biseau afin d'avoir l'axe d'articulation centré, correspondant à l'axe d'articulation de la roulette.

 

Un pilote ! (indispensable…)

Je ne pouvais envisager de faire voler le Manon avec la cabine "torpédo" vide. J'ai un instant envisagé une simple silhouette de profil… Mais je n'avais pas de photo de Pascal Cepeda sous cet angle (lol) ! Mon stock de bustes n'avait pas de pilote de la bonne taille. Je me suis mis en recherche d'un fichier STL pour un buste de pilote sur les sites proposant des modèles 3D pour l'impression du même métal. Et puis… Comme j'en étais aussi à commencer à penser au décor, une idée m'est venue. Le Manon avec sa gueule typée "cartoon" pouvait devenir un biplan de la 1re guerre mondiale… Et dans le monde de la BD et des Cartoons, Snoopy sur sa niche rêve d'être pilote de chasse et de combattre le Baron Rouge… Allez, hop, "Snoopy" est saisi dans le moteur de recherche du site "thingiverse.com". Et je trouve tout de suite mon bonheur ! En plus, deux versions sont fournies : sur sa niche ou "stand alone"… C'est ce dernier STL que je vais utiliser, en testant plusieurs échelles. Trop petit… Encore trop petit… Ah, le troisième est parfait ! Il ne restera qu'à lui confectionner un petit support à visser entre les flancs du fuselage, au-dessus des servos. Les deux "trop petits" sont mis de côté, rangés dans le tiroir des bustes de pilotes, ils serviront bien un jour !

Si vous cherchez le même Snoopy, vous le trouverez ici : https://www.thingiverse.com/thing:2971170

 

Le troisième Snoopy a été le bon... Il reste à le peindre !

 

Collage de la dérive

Celle-ci doit être parfaitement alignée avec le bas du fuselage à l'étambot et il faut contrôler que le tout est perpendiculaire aux ailes. Pour le collage, deux baguettes tenues par des pinces formeront une attelle le temps du séchage. Pour bien rigidifier le pied de dérive, car il pourrait être soumis à de gros efforts transversaux lors de figures déclenchées, j'ai ajouté des baguettes triangulaires non prévues au plan.

 

 

Des mâts !

Il y en avait sur le petit Manon de bois, il y en avait sur le Manon Dépron… Mais par souci de simplicité, il n'y a pas de mâts d'entreplans sur le Manon du kit… Et dans le look de l'avion, ça fait un manque certain… Alors, même si Pascal a un peu chougné quand je lui ai fait part de mon envie d'en ajouter… j'en ai fabriqué et au final… il ne les trouve pas si mal que ça ! Comme les ailes ont le même dièdre, il a été facile d'utiliser la vue de profil du plan en gabarit pour les dessiner sous Fusion 360. Des pattes ont été prévues pour les visser et j'ai ajouté de petits blocs de samba contre les nervures concernées des deux ailes pour recevoir les vis. Après impression 3D, les mâts sont posés entre les ailes du Manon et… vraiment, ça change tout ! D'un pur modèle réduit, on passe à une vraie fausse maquette cartoonisée d'un biplan type 1ère guerre mondiale… Et ça rassure Snoopy de voir ses ailes mieux accrochées l'une à l'autre ! Et en attendant que les mâts s'impriment, j'ai passé un coup de pinceau sur ceux de la cabane et sur l'intérieur de la cabine, avec une peinture à maquettes brun foncé, façon "bois d'arbre teinté"...

 

On arrive au bout de la construction ! Les roues semblent un peu petites... Je vais y remédier en puisant dans mes tiroirs.

 

 

Dernier ajout...

Sous l'avant du fuselage, en avant du train, on a une ouverture béante, avec un compartiment qui ne renferme rien. Tant pour l'esthétique que pour l'aérodynamique (très relative, je vous l'accorde) du Manon, j'ai refermé cette partie avec une chute de balsa de 1,5 mm, n’en déplaise à Monsieur Silence Model. L'avantage des kits à construire, c'est que l'on peut les mettre "à sa sauce", et dans la mienne, ce compartiment est fermé, na !

 

Au sujet du train

Si je trouve les roues du kit petites, la corde à piano pliée est en diamètre 2 mm. Compte tenu de la masse du modèle et de la batterie 3S 2200 mAh juste au dessus, c'est pour le moins un peu souple. Pascal Cepeda en est conscient et il m'a envoyé un train similaire, mais plié en corde à piano de 2,5 mm et ça change tout ! C'est 7 à 8 grammes de plus, mais le train a alors la rigidité parfaite. Il a suffi de passer un foret de 2,5 mm dans la fente prévue pour du 2 mm pour que le nouveau train se monte tout seul.

La fixation des roues est prévue avec des rondelles clips en acier à ressort, une solution qui est simple et économique, mais que personnellement, je n'affectionne pas vraiment. Mais les plis pour monter les roues étant très courts, je n'avais à la base pas d'autre choix et donc, j'ai utilisé les clips fournis par Pascal. Il n'a fallu qu'une dizaine d'atterrissages avant qu'une roue ne se sauve lors de ce qui aurait dû être un touch and go (le go n'a pas voulu…), entraînant un beau "cheval de bois", heureusement aux conséquences se limitant à une hélice et un peu d'entoilage "grapougné" sur le museau et Snoopy éjecté de sa cabine. J'ai donc pris le taureau par les cordes et la corde à piano du train dans un étau et je lui ai greffé des "rallonges" en tube de laiton, brasées en place. Ensuite, bagues d'arrêts des deux côtés de chaque roue et normalement… je devrais être tranquille !

 

Ah, au fait, les roues tirées de mes tiroirs et qui ont remplacé celles de 45 mm à l'origine font 65 mm de diamètre.

 

Un autre détail : sur le plan, les jambes du train sont pliées vers l'avant. C'est inutile, la position des roues est bonne en laissant descendre tout droit. Avancer les roues ne fera qu'amplifier l'effet de girouette en cas de vent de travers. En fait, le plan a été dessiné ainsi en s'inspirant du proto que l'on voit sur la photo de la boîte, mais sur ce proto, le train était implanté sous le fuselage bien plus en arrière, au niveau du bord d'attaque de l'aile inférieure et dans ce cas, c'était justifié.

 

 

Décor et faux moteur

Le choix du décor m'a travaillé un bon moment…

  • Je pouvais comme Pascal choisir un entoilage translucide, laissant voir la dentelle de la structure… De plus, il pouvait me passer les fichiers de son décor que j'aurais découpé avec mon plotter à vinyle…
  • Un entoilage blanc avec un décor perso découpé aussi en vinyle a été étudié un bon moment, avec des idées façon Christen Eagle, ou avec des flammes en dégradé du rouge au jaune…
  • Et puis… il me restait un peu de film vert kaki et gris clair, acheté pour entoiler mon Cobra il y a deux ans… Et avec un biplan… L'idée du chasseur de la 1ère guerre mondiale germait, suivie de l'idée de Snoopy comme déjà dit plus haut.

C'est sur cette troisième option que je suis finalement parti. Fouille sur internet de photos de SE5a (j'adore cet avion !) pour trouver l'inspiration… Et il n'y avait plus qu'à tracer tout ça dans Illustrator, transférer dans le logiciel Silhouette, et à me découper un joli kit de décor avec la Cameo 4…

Et à force de regarder des photos de SE5a, je me dis que les caches culbuteurs et les lignes d'échappement sur les côtés du fuselage, ça "le fait grave"… Pourquoi ne pas ajouter des trucs du genre sur mon Manon devenu SM5c ? (SM5c : Silence Model 5 Cepeda bien sûr !).

Allez zou, Fusion 360 encore une fois et je modélise des appendices qui ne sont pas le moins du monde maquettes, mais qui feront le taf ! Pour les tubes, pas d'impression 3D, mais simplement du tube alu de 6 mm extérieur, j'en ai dans les tiroirs. Par contre, les supports seront imprimés 3D, eux.

L'entoilage en film thermorétractable demande du soin au niveau des ailes qui, sans coffrage, sont souples et ne demandent qu'à se déformer lors de la tension. Alors, gaffe et multiples contrôles, avec dévrillage si nécessaire.

Ensuite, pose des adhésifs… Et le Manon a changé radicalement de look… Il a juste encore des godasses en peu petites...

 

Décor et faux moteur

Le choix du décor m'a travaillé un bon moment…

  • Je pouvais comme Pascal choisir un entoilage translucide, laissant voir la dentelle de la structure… De plus, il pouvait me passer les fichiers de son décor que j'aurais découpé avec mon plotter à vinyle…
  • Un entoilage blanc avec un décor perso découpé aussi en vinyle a été étudié un bon moment, avec des idées façon Christen Eagle, ou avec des flammes en dégradé du rouge au jaune…
  • Et puis… il me restait un peu de film vert kaki et gris clair, acheté pour entoiler mon Cobra il y a deux ans… Et avec un biplan… L'idée du chasseur de la 1ère guerre mondiale germait, suivie de l'idée de Snoopy comme déjà dit plus haut.

C'est sur cette troisième option que je suis finalement parti. Fouille sur internet de photos de SE5a (j'adore cet avion !) pour trouver l'inspiration… Et il n'y avait plus qu'à tracer tout ça dans Illustrator, transférer dans le logiciel Silhouette, et à me découper un joli kit de décor avec la Cameo 4… Une partie du set est sur la photo, quelques ajouts ont été faits après coup comme la bande oblique de l'arrière du fuselage.

Et à force de regarder des photos de SE5a, je me dis que les caches culbuteurs et les lignes d'échappement sur les côtés du fuselage, ça "le fait grave"… Pourquoi ne pas ajouter des trucs du genre sur mon Manon devenu SM5c ? (SM5c : Silence Model 5 Cepeda bien sûr !).

Allez zou, Fusion 360 encore une fois et je modélise des appendices qui ne sont pas le moins du monde maquettes, mais qui feront le taf ! Pour les tubes, pas d'impression 3D, mais simplement du tube alu de 6 mm extérieur, j'en ai dans les tiroirs. Par contre, les supports seront imprimés 3D, eux.

L'entoilage en film thermorétractable demande du soin au niveau des ailes qui, sans coffrage, sont souples et ne demandent qu'à se déformer lors de la tension. Alors, gaffe et multiples contrôles, avec dévrillage si nécessaire.

Ensuite, pose des adhésifs… Et Manon a changé radicalement de look… Cette fois, Manon s'en va t'en guerre, mironton, mironton, miron… tine (il n'y a pas de faute, Manon est du Sud-Ouest !). Elle a juste encore des godasses en peu petites...

 

 

Une trappe !

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai souhaité garder un accès au compartiment du contrôleur brushless. En plus, ça me laisse aussi accès à la fixation de la cale du moteur au cas où… Et puis finalement, ça va me permettre de brancher facilement la batterie sans avoir à garder du fil qui déborde sous le nez. Alors, on y retourne : Fusion, Cura, Ender et hop, une trappe qui se clipse sans outil et sans verrou.

 

 

Equipement final

Je reviens sur le matériel que j'ai monté :

Le moteur et le contrôleur sont ceux prévus par Silence Model, c'est-à-dire :

  • Moteur : 1 x Roxxy C28-34-08 1120 kv
  • Contrôleur : 1 x Roxxy BL-Control 722 22A

Pour les premiers vols, l'hélice est aussi celle prévue, c'est-à-dire une Cam-Carb-Light 8x4.5, mais j'ai quelques autres tailles à tester (Graupner Slim Prop 8 x 6, APC-E 8x6 et GWS 9x5). Au final, c'est la 9 x 5 GWS qui s'est avérée la meilleure, celle qui donnait la meilleure amplitude des évolutions dans le plan vertical. A noter aussi qu'elle freine fort quand le moteur est coupé et qu'elle tourne en moulinet, ce qui fait que les approches se font de préférence en gardant un peu de gaz. [EDIT : J'ai depuis essayé également la 9 x 5 Aéronaut et le résultat est assez similaire, mais il me semble avec encore un soupçon de mieux. C'est donc celle-ci que je vous conseille. En plus, elle est bien plus facile à trouver et elle est disponible chez Silence Model !]

 

Pour les servos, Silence Model préconise des Multiplex MS-12020 MG. J'ai utilisé des servos disponibles dans mes tiroirs, à savoir deux Kavan GO9MG dans le fuselage (9 grammes) et deux GO5 (5 grammes) dans les ailes.

Mon récepteur est un Jeti 6 voies.


Il reste à boulonner le moteur et à le connecter au contrôleur (après avoir soudé les connecteurs dorés fournis avec le  moteur), à mettre les 4 servos en place, à coller les guignols en époxy et à connecter les commandes. Ensuite, brancher récepteur et contrôleur sur le récepteur, glisser celui-ci dans le fuselage (immobilisé avec de la mousse, c'est un récepteur sans gyro). Et… J'ai finalement remplacé les roues du kit par des roues similaires, mais de plus grand diamètre, qui traînaient dans mon tiroir à roues… Esthétiquement parlant, ça lui va mieux…

 

Enfin, ne pas oublier de passer par la case "Alfa Tango" pour déclarer le Manon et apposer le numéro UAS-FR-xxxxxx sur les flancs de fuselage, sous le stab à la façon du F-AZxx des avions de collection... et le numéro d'exploitant pas trop visible lui non pluls, mais présent et réglementaire....

 

 

Allez, avant les réglages, passage au studio photo !

Parce que ça fait toujours du bien à la tête de faire un peu d'autosatisfaction, déroulage du fond bleu et clic-clac, merci... Lumix ! Cliquez sur les miniatures pour les agrandir. Et elles se pessent de légendes !

 

 

Réglages

Pas de volets, pas de phases de vol, les réglages ne vont pas être bien compliqués… Pascal m'avait donné ses réglages, je vous les copie en plus de ceux que j'ai retenus sur mon Manon guerrier à l'issue de la période d'essais et de réglages.

 

Le centrage initial a été obtenu directement à la cote donnée par Pascal juste en positionnant ma batterie au milieu de mon support coulissant. Coup de bol ! J'ai testé en vol un centrage un peu plus arrière, et je suis vite revenu aux 75 mm donnés par le chef. Et au fil des essais, en avançant la batterie, je me suis rendu compte qu'un centrage plus avant encore rendait le pilotage plus agréable, le vol plus tendu et les trajectoires plus faciles à gérer. Au final, je vole maintenant centré à 68 mm du bord d'attaque de l'aile supérieure.

 

 

Direction la base RAF... de Bourgogne !

Allez, on est prêt, le modèle a été vérifié et revérifié, pas de vrillage, tout fonctionne, tout est bien fixé… Alors, cap sur Aéro Massilly 71 pour mettre le SM5c en vol… Snoopy est en forme, il fait beau, il fait froid comme en 14… Et on commence par les photos statiques comme il se doit. Après le premier vol, on ne peut pas être certain d'être capable de les faire… L'expérience de 22 ans sur les revues de modélisme le dit !

Pas besoin de légendes, les photos parlent d'elles-mêmes…

 

 

Premier vol sans problème !

Avec sa bouille trapue, ses ailes courtes dont la plus haute est vraiment haut perchée, son train principal très en avant et d'immenses surfaces latérales en arrière du centre de gravité, j'avoue que je ne savais pas très bien à quoi m'attendre, surtout en matière de sensibilité des gouvernes. Pour le premier décollage, j'ai opté pour les petits débattements en espérant à la fois qu'il y en ait assez, et aussi qu'ils ne soient pas trop forts… Mais finalement, après juste un petit taxiage pour me faire une idée de la tenue d'axe, j'ai mis doucement les gaz jusqu'en grand, Manon s'est élancé bien droit, est passé sur son train principal sans dévier et sur une sollicitation à la profondeur a décollé sans me faire de misère. Juste quelques petits crans de trims à la profondeur et aux ailerons dans les premières secondes et j'ai pu attaquer l'étude des qualités de vol… Et en fait, tout va bien ! Manon est bien plus gentil que je ne l'avais craint ! Certes, le haut fuselage crée bien l'appui latéral supposé, mais ça se gère facilement en utilisant la gouverne de direction avec parcimonie. Le pilote se détend (Snoopy aussi !) et commence à virevolter joyeusement autour de la piste. Prise de hauteur pour voir le décrochage : en petits débattements, il n'est pas atteint. Avec les grands débattements, ça part, mais le rattrapage est facile. Bon, on remonte, et en grands débattements, vrille à droite… ça tourne bien, ça s'arrête bien aussi. Même chose à gauche, et même constat. Bon, c'est bien tout ça ! Encore un peu de mania pour bien sentir les commandes avant le premier atterrissage, avec boucles, tonneaux, renversements… Et même quelques déclenchés plus ou moins propres. Derrière moi, un copain de club demande "C'est le premier vol ?"… Ben oui ! Pourquoi ? Le chrono de la radio sagement réglé sur 7 minutes me dit bientôt de rentrer atterrir.

Avant de poser, je reviens en petits débattements, un circuit standard, une prise de terrain en U, finale tenue avec un filet de gaz et passage du seuil à 50 centimètres de haut… Arrondi, les trois roues touchent ensemble pour un "trois points" comme dans les livres, un peu d'attention sur la direction pour rester sur l'axe et voilà… Premier vol réussi !

A second, je testerais un centrage un peu plus arrière que je ne conserverais pas par la suite, le centrage initial à 75 mm étant assurément le bon. Pas dangereux plus arrière de quelques millimètres, mais il m'a semblé moins confortable. Le second pack sera aussi celui du vol pour les photos qui suivent et pour la vidéo que vous avez vue en début d'article.

Après cette première séance, j'ai poursuivi les essais et affiné mes réglages afin de pouvoir vous  proposer le tableau que vous avez lu plus haut. Avant de vous dire comment je ressent Manon en vol, un fois les réglages définitifs trouvés et la taille d'hélice choisie, voici quelques photos en vol prises par Thierry Quoy durant ces premiers vols.

 


Manon s'en va en l'air, mironton, mironton, mirontine…

(Ben oui, Manon vient du Sud-Ouest… Pour la musique, je vous laisse deviner !)


Taxiage : Manon roule facilement avec un filet de moteur sur la piste en dur. La roulette de queue est un vrai plaisir et Manon se dirige très facilement. Même avec mes roues de 65 mm, l'herbe de Massilly n'est pas idéale et peut provoquer un passage sur le nez, donc… j'évite. Sur le dur, aucun souci de ce genre, Manon est très stable sur ses trois roues.


Décollage : Il s'avère facile ! La tenue d'axe demande un tout petit peu d'attention et d'anticipation à la direction, mais rien de méchant, c'est un train classique voilà tout. A la mise de gaz, faite en souplesse mais en mettant à fond, le Manon accélère franchement et passe de lui-même sur le train principal. Après 15 à 20 mètres (sans vent), une très légère sollicitation à la profondeur et il vole, c'est tout… Pour couler les décollages, j'utilise mes petits débattements pour cette phase du vol.


Vol "croisière" : Effectuée avec un bon "mi-gaz", la croisière est plaisante et les petits débattements sont suffisants pour enchaîner les circuits et les passages sur l'axe à hauteur des yeux. La consommation est alors réduite et si on se contente de voler ainsi tout le temps, Manon peut faire des vols très longs, entre 10 et 15 minutes. Avec les réglages indiqués, le lacet inverse est peu perceptible, mais pour entretenir des virages bien coulés et réguliers, il est nécessaire de mettre un soupçon de direction dans le sens du virage, en tenant l'inclinaison constante aux ailerons. Si on ne le fait pas, Manon va tôt ou tard se mettre en appui sur le fuselage et virer en glissade. Ce n'est pas dangereux, mais esthétiquement, c'est moins beau. La gouverne de direction est puissante (d'où le fort taux d'expo choisi) et génère un bon lacet direct, mais aussi un roulis induit "verse" (dans le même sens) très marqué. A tel point que j'ai testé le pilotage en "deux axes", qui est possible, à défaut d'être agréable et esthétique… On va pouvoir s'amuser à faire des virages en "table de bistrot", avec de la dérive braquée d'un côté et les ailerons de l'autre pour garder les ailes à plat. C'est assez facile et sans que j'ai noté de tendance à partir dans les pattes. Bon, ce n'est pas aussi franc qu'avec un modèle de voltige indoor, mais ça le fait !


Vol lent, décrochages et vrilles : Avec son allure ramassée et ses petites ailes, on pourrait s'attendre à un avion délicat aux faibles vitesses. Il n'en est rien ! Manon est très sain, et ne m'a jamais pris en traître. Il faut juste être plus précis sur la conjugaison ailerons et direction lors de virages à faible vitesse. Avec les petits débattements, le décrochage n'est pas atteint, moteur coupé et profondeur amenée progressivement en butée. Le biplan parachute en restant contrôlable aux ailerons. Avec les grands débattements, c'est différent, le décrochage est franc avec une vraie abattée, mais pas violent et on raccroche les ailes dès que l'on rend la main. Les essais de vrille ont montré que la vrille part sans avoir besoin d'aider aux ailerons. On amène Manon au décrochage et juste avant d'arriver avec la profondeur en butée, on envoie la direction à fond en finissant de tirer. La rotation est alors propre, avec une descente verticale où on voit nettement l'incidence élevée, sans toutefois d'approcher d'une vrille plate. La rotation est modérément rapide, reste régulière, c'est "propre". La sortie est instantanée dès que la profondeur et la direction sont recentrées et il reste à faire une ressource en douceur. Les ailerons "pour" n'améliorent pas la vrille, ça la transforme plus en spirale engagée, moins esthétique et plus violente. Je n'ai pas noté de différence entre les vrilles à gauche et les vrilles à droite.


Voltige : Pour des figures basiques coulées, on peut rester en petits débattements. Pour des tonneaux rapides et des évolutions serrées ou des déclenchés, les grands débattements sont requis. La boucle est d'un diamètre moyen, correspondant bien au look de chasseur de la première guerre mondiale donné au Manon. Il faut envoyer toute la puissance un peu avant de tirer et je conseille de garder entre 1/3 et 1/2 des gaz dans la descente pour que la figure soit ronde. La traînée élevée de la cellule et celle de l'hélice si le moteur est coupé sont un frein puissant et si on coupe les gaz en haut de la boucle, on s'assure de ne pas pouvoir bien arrondir la descente et de faire une virgule. Le renversement est très bien, avec une direction très efficace permettant d'attendre l'arrêt quasi complet avant de botter. On a le temps de marquer la descente verticale, car ici, le moteur coupé, la traînée aide à ne pas reprendre trop vite de badin. Pour ces évolutions dans le plan vertical, la différence a été très marquée quand je suis passé des différentes hélices de 8 pouces à la 9 x 5, j'ai considérablement gagné en traction et en amplitude verticale. Les tonneaux sont faciles et moyennement rapides. Il faut bien pousser sur le dos, mais à peine toucher la direction sur la seconde tranche sous peine de remonter dans cette partie de la figure. Les tonneaux à facettes sont tout aussi aisés. Le cercle en tonneau passe, mais là, on peut facilement se laisser piéger par les gros appuis latéraux du fuselage et donc, avoir du mal à tenir à la fois un diamètre constant et une altitude constante. C'est une figure exigeante avec Manon. Le vol dos est stable, il demande une bonne poussée à la profondeur, ce qui est normal avec un profil plan-convexe. Il faut aussi bien garder de la puissance, pas forcément le plein gaz, mais au moins 75 % pour être confortable. En virage dos, on n'hésite pas à mettre plein gaz pour que la vitesse ne chute pas. Le vol tranche est possible et il peut même tenir longtemps, grâce à la bonne surface latérale du fuselage. Par contre, il demande du travail de dosage sur tous les axes : léger à la direction, de la profondeur à cabrer, et des ailerons "contre". La tenue d'axe n'est jamais gagnée d'avance, mais c'est un exercice intéressant et sans risque, on peut à tout moment revenir à plat d'un simple coup d'ailerons. Le plein gaz est requis pour tenir sur la tranche. Enfin, les tonneaux déclenchés confirment ce que l'on a vu pour les vrilles : la direction et la profondeur suffisent à les lancer, pas besoin des ailerons et même, il est préférable de ne pas en mettre, la figure est plus nette ainsi. Gardez au moins 60 % de gaz durant le déclenché et remettez le plein gaz lors de l'arrêt (juste en recentrant les manches) pour ne pas ressortir avec un badin trop dégradé.


Approche et atterrissage : Manon n'allonge pas ! C'est un biplan avec la traînée d'un biplan, avec le frein d'une grande hélice si les gaz sont coupés et donc, la finesse est réduite. On va pouvoir rentrer en PTU sur un circuit très court si on le désire (je n'ai jamais ressenti le boisoin d'ajouter une glissade à la PTU, Manon descend bien assez en virage bille au milieu), ou choisir un circuit rectangulaire plus classique avec une finale longue et un plan plus faible, mais dans ce cas, il faut garder des gaz jusqu'au seuil de piste pour que Manon ne s'enfonce pas. La profondeur gère la vitesse d'approche, le moteur gère le taux de chute. L'arrondi est plutôt facile et on pose trois points. On peut garder un filet de gaz jusqu'au contact pour bien alimenter les gouvernes et gagner en précision. Une fois posé, il faut à la fois bien anticiper et rester très doux sur la gouverne de direction pour une belle tenue de l'axe. En général, je repasse sur les petits débattements pour l'approche et l'atterrissage.

 

Impression générale et remarque sur la masse : J'ai été agréablement surpris par les qualités de vol du Manon. Par ses proportions, je m'attendais à plus difficile. Manon vol franchement bien, est vraiment très tolérant et sa bouille est super-sympa en vol. Par contre si Manon est facile à faire voler, c'est un avion exigeant si on désire en tirer des trajectoires "propres". C'est comme le Pitts FMS : Facile et exigeant à la fois. Mais… C'est là qu'est le plaisir, non ? J'ai aussi un point important à souligner : les nombreux ajouts que j'ai apportés au Manon font qu'il est nettement plus lourd que ne le sera un Manon construit sans rien ajouter. Une centaine de grammes de plus, soit environ 15 % de charge alaire supplémentaire, ce n'est pas négligeable. Et malgré ça, mon biplan se montre gentil et vole super-bien. On peut en déduire que plus léger, il ne volera que mieux encore et que les performances dans le plan vertical seront nettement supérieures. Chacun pourra donc choisir entre perfos ou maquettisation à sa guise, la cellule a démontré qu'elle était capable d'être un peu surchargée !

 

 

Manon : Bon pour le service !

Voilà, la phase réglages et essais est terminée, mon Manon est déclaré bon pour le service et il rejoint ma flotte de modèles toujours prêts à être chargés dans la voiture pour passer du bon temps au terrain du club avec les copains. Il fait de l'effet chaque fois que les modélistes le voient sur le parc à modèle ou en vol… Snoopy est ravi et cherche du regard un hypothétique Baron Rouge dans le ciel…

 

A vous de faire des escadrilles de Manon avec des décors variés, car tout est possible aussi bien avec des décors WWI anglais, français, allemands ou même US, ou plus civils à la mode Pitts, Christen Eagle ou autres… Laissez faire votre imagination et en avant Manon !

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© Jean-Louis Coussot