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La météo avec WindyTV

Xelio

136 grammes de pur bonheur

 

Texte et photos : Jean-Louis Coussot

 

Caractéristiques

Nom : Xelio

Concepteur : Grégory Zietek

Plan et notice sur : http://www.jivaro-models.org/xelio/page_xelio.html

Short kit : http://www.cddesign01.com/index.php?id_product=22&controller=product&id_lang=2

Envergure : 580 mm

Longueur : 340 mm

Surface : 8 dm2

Poids annoncé : 120 g

Poids obtenu : 136 g

Charge alaire annoncée : 15 g/dm2

Charge alaire obtenue : 17 g/dm2

 

 

Vous connaissez l’expression « C’est l’occasion qui fait le larron » ? Dans mon cas, elle s’applique à fond pour ce modèle poids plume qu’est la Xelio. Elle existe depuis plusieurs années et bien qu’elle fasse le bonheur de tout plein de monde, je n’avais jamais envisagé d’en monter une, peut-être tout simplement du fait d’un planning de constructions et de projets déjà suffisamment chargé. Oui, mais voilà, le destin a décidé que je devais l’accrocher à la liste de mes modèles et un bon score au concours de durée précision lors du « Vol de Pente de Mâcon 2019 » m’a fait gagner le kit « CD Design » de la Xelio… Bon… Dès lors, je n’avais plus qu’à trouver quelques toutes petites heures pour la monter… Et depuis, je n’ai qu’un regret : ne pas en avoir fait une plus tôt !

 

L’origine

C’est Grégory Zietek qui a conçu la Xelio en 2014, il y a donc déjà 5 ans. Son objectif était de créer un modèle tout bois, rapide et facile à construire, utilisant du matériel radio type indoor ou park-flyer, léger, pouvant voler partout et surtout, ultra-économique. Ainsi va naître cette aile volante à la voilure à profil « planche ». Un premier prototype est monté, le plan dessiné, un second exemplaire est réalisé par Laurent Berlivet pour valider le dessin et depuis, c’est un gros succès !

Le plan (Redessiné par Laurent Berlivet en 2016) est diffusé sur le site « Jivaro-Models », tout comme la description détaillée en roman-photo de la construction. Vous les trouverez à cette adresse :

http://www.jivaro-models.org/xelio/page_xelio.html

 

Le proto de Grégory était équipé d’un moteur Turnigy 1811 avec un Kv de 2900, d’une hélice 5x3’’, d’un contrôleur 6A et d’une batterie LiPo 2S de 360 mAh. Les servos sont des 4,7 g. Laurent va, lui, monter un RW.RTC Mini 1306 au Kv de 3100, avec contrôleur 10 A et batterie 3S de 360 mAh, qui donne (dixit la page dédiée) des accélérations en montée verticale très supérieures.

 

En plus du plan librement téléchargeable, les fichiers de découpe au format DXF sont également disponibles.

Chacun peut donc faire sa Xelio soit en découpant à la main, soit en trouvant un découpeur pour gagner du temps.

 

Le kit

Depuis, Grégory Zietek a donné son accord à Didier Cervera, alias « CD Design », pour la diffusion d’un kit de Xelio découpé laser. Cela permet d’avoir d’un coup toutes les pièces en balsa et contreplaqué découpées, mais aussi les quelques baguettes de balsa et de pin et une corde à piano pour les commandes, plus un logo Xelio découpé en vinyle adhésif. A noter que le plan n’est pas livré avec le kit et qu’il doit toujours être téléchargé depuis le site des Jivaros. Le coût est on ne peut plus abordable : 27 euros ! Voici le lien :

http://www.cddesign01.com/index.php?id_product=22&controller=product&id_lang=2

 

Voilà le kit dans sa pochette et déballé.

 

La construction

Ah, oui, cette fois, on n’est ni dans le RTF, ni dans le moulé EPP, et c’est bien de construction qu’il est question, pas juste d’un rapide assemblage… Encore que « rapide » reste d’actualité !

Compte tenu du montage « roman-photo » déjà disponible sur le site des Jivaros, je n’ai pas trouvé utile de le refaire et je me suis contenté de prendre quelques photos des moments « clés » de la construction.

En principe, on construit l’aile sur le plan… Mais vu la précision de la découpe laser, je me suis contenté d’avoir le plan (et la notice) sous les yeux sur un écran et j’ai pu assembler la voilure « en live » sur le plan de travail protégé d’une feuille de cellophane. Le simple collage des deux bords d’attaque et de la pièce centrale la plus avant donne la géométrie, il suffit ensuite de couper à longueur la baguette de bord de fuite en pin et le reste se monte simplement en contrôlant au règlet la symétrie. Il faut moins d’une demi-heure pour assembler l’aile !

Le fuselage est minuscule à un point qu’en l’assemblant, on se demande bien comment on va faire pour rentrer un ensemble radio et un accu dedans ! Le montage est cependant classique : deux flancs rigidifiés par des baguettes d’angles de 4 x 4 mm et trois couples. A noter que pour que les baguettes d’angles épousent les courbes, il faut soit les mouiller, soit pratiquer de multiples petites entailles pour permettre de courber régulièrement. J’ai utilisé la seconde solution et j’ai réalisé tout le montage à la colle cyano, ce qui est alors ultra rapide. Des renforts sont à ajouter à l’intérieur pour la fixation des servos. Un conseil, ajustez les ouvertures au format de vos servos avant de fermer le fuselage, ce sera plus facile… Je n’avais pas les servos en commençant le montage et j’ai donc ajusté les ouvertures après entoilage et j’avoue que ce n’est pas le plus pratique (Trop pressé le gars…).

Le couple le plus arrière est un sandwich ctp-balsa-ctp. Une fois les flancs réunis par les trois couples, il reste à coffrer le dessus et le dessous avec du balsa, fibres en travers pour la rigidité. Comme les planchettes de coffrage sont prédécoupées, c’est on ne peut plus rapide là encore. Le nez est un bloc fait d’un empilement de plaques de balsa.

Je n’ai pas découpé les trappes ventrales à ce stade, afin de garder un fuselage totalement rigide pour sa mise en forme finale.

Ensuite, il reste à arrondir le tout au petit rabot, puis à la cale à poncer.

Les dérives sont chacune en deux pièces avec des sens des fibres assurant une bonne rigidité. Il est possible d’ajourer les dérives… Je ne l’ai pas fait pour deux raisons : ne pas fragiliser et parce que… c’est moins de travail !

Et là, je me suis dit : « Bon, il me reste quoi à faire avant d’entoiler ? »… Et bien, en fait, la cellule est déjà terminée ! Il a suffi d’une heure et demie !

 

La structure en cours d'assemblage... Difficile de faire plus simple pour l'aile. Et le fuselage n'est pas bien sorcier non plus...

 

 

Entoilage

La « notice » propose une technique de décor « peint » avec des gros feutres spéciaux directement sur le bois, puis entoilage en film transparent incolore. Pour ma part, je suis resté dans le « classique » avec de l’Oracover rouge transparent pour l’aile, et blanc opaque pour le fuselage, les élevons et les dérives. Après entoilage, l’aile est collée au fuselage, les dérives à l’aile et les élevons sont articulés par du scotch « cristal » tout simplement.

A l’issue de l’entoilage, j’en suis à environs trois heures et demie de travail depuis l’ouverture du sachet…

 

Il suffit que quelques chutes de film thermorétractable pour entoiler la Xelio.

 

 

Mes équipements

Au vu des deux possibilités de motorisation exposées sur la page de la Xelio, il me fallait faire un choix. J’ai opté pour une motorisation « sage », donc en LiPo 2S. Mon moteur est un V-Spec 1304 Kv 3100, prévu pour une alimentation en 2S. Le contrôleur est un minuscule 10A avec UBEC 1A. Les servos seront des Turnigy GTY-1440A. Pour l’accu, j’ai choisi un Turnigy NanoTech Plus 2S 300 mAh (seulement…) 70C. On peut donc lui soutirer en théorie 21 A... alors que le moteur ne doit pas consommer plus de 8 A, je ne vais donc pas martyriser le pack.

Pour l’hélice, je ne savais pas vraiment laquelle choisir, alors j’ai approvisionné une 5x3 et une 4x4 dans la gamme GWS Direct Drive. Les essais en vol trancheront !

 

Voilà les équipements approvisionnés pour la Xelio... Pas de quoi se ruiner !

 

Montage du moteur

Je me suis inspiré de ce qui est proposé sur la page de la Xelio, si ce n’est que la plaque époxy dont je ne disposais pas a été remplacée par du contreplaqué de 1 mm. Le montage du moteur fait qu’une fois la plaque collée sur le couple arrière, il n’y a plus d’accès possible aux vis, donc, il faut s’assurer que le serrage est bon !

Les fils traversent le couple arrière et après découpe d’une petite trappe sous le fuselage, on les récupère pour les souder à ceux du contrôleur, qui sera ensuite glissé juste derrière les servos. Bien sûr, j’ai testé le fonctionnement de la propulsion avant de coller la plaque support moteur…

 

 

On termine…

Les servos sont vissés dans les flancs du fuselage après avoir ajusté les ouvertures (voir plus haut…). Pour les commandes, j’ai opéré une toute petite modification par rapport au kit : les guignols en contreplaqué me semblent avoir une espérance de vie limitée et me semblent aussi très courts, ce qui va amener à réduire sérieusement le débattement des servos. Je leur ai donc préféré des guignols en plastique à large embase, a priori plus durables et à la longueur bien adaptée pour les faibles débattements nécessaires (donc, on gagnera en précision). Les biellettes sont de simples cordes à piano qu’il faut plier pile à la cote. Je préfère en général avoir une possibilité de réglage, mais pour une fois, j’ai fait au plus simple en m’appliquant et… résultat impeccable, pas eu besoin de subtrim pour finaliser les neutres. Une autre trappe est découpée pour mettre le récepteur en place, il est fixé sous l’aile avec sa mousse double face d’origine. Les servos et le contrôleur sont connectés.

Enfin, la trappe pour loger l’accu est découpée à son tour. Je l’ai rigidifiée avec une plaque de fibre de verre très mince qui sert aussi de taquet à l’avant, tandis que j’ai installé comme à mon habitude un verrou quart de tour à l’arrière (Topmodel).

Une fois toute la programmation radio faite, je n’ai plus de raison d’accéder au récepteur ou au contrôleur jusqu’à… une panne ou la mise à la retraite de la Xelio… Et donc, j’ai recollé les trappes d’accès au récepteur et à la connexion du contrôleur et réentoilé localement. Seule subsiste la trappe de l’accu, indispensable !

 

 

Réglages

Le centrage est facile à faire, puisqu’une baguette de pin transversale le matérialise ! Avec mes équipements, j’ai juste dû coller 5 grammes de plomb tout à l’avant, ce qui est logique puisque j’ai un accu de 300 mAh au lieu du 360 mAh préconisé… On peut difficilement faire mieux !

J’ai respecté les débattements préconisés : +/-6 mm tant en profondeur qu’en gauchissement. L’expo de 20 % indiqué est une bonne base de départ, que l’on modifiera en fonction de ses goûts et… de sa marque de radio, car une même valeur n’a pas forcément la même action d’une marque à l’autre.

Et si je modifie le plus souvent les réglages indiqués dans les notices de kits RTF, je dois dire que là, je n’ai rien changé du tout (aux expos près, juste pour mon confort). Centrage et débattements parfaits !

Au niveau masse, ma cellule nue pesait 10 g de plus que ce qu’a obtenu Grégory, 48 grammes contre 38… La densité du balsa peut varier considérablement et Grégory avait sans doute sélectionné un balsa très léger.

Modèle fini, je suis à 136 grammes contre 120 annoncés pour le proto. En pourcentage, c’est quand même 13 % de plus… Mais en vol… on s’en fout complètement ! Une Xelio « 3S » doit certainement dépasser les 150 g. Un copain possède une Xelio en 3S avec des 460 mAh et elle pèse 158 g, ce qui reste encore très raisonnable !

Au total, il aura fallu un peu plus de 5 heures pour mener la fabrication complète de la Xelio… En clair, il est possible de la faire en une après-midi studieuse !

 

Bon, et ben… Zou !

A peine le dernier réglage terminé, je n’ai pas su attendre d’aller au terrain de mon club (ce qui était prévu pour l’après-midi), et comme il restait une heure à « tuer », direction la plaine de Saône à 3 minutes de la maison… J’avais lu « mi-gaz et on lance »… Et plouf, dans les herbes hautes… C’est sans doute en 3S que le mi-gaz est indiqué… Avec ma config en 2S, le lancement se fait plein gaz et là, ça part tout seul… Surtout que pour le premier vol, le trim de profondeur est forcément à faire, même si j’avais légèrement relevé les bords de fuite des élevons, ce n’était pas tout à fait assez. Bref, au second lancé, c’est parti impeccable, dix secondes pour faire les trims, et ensuite… ben il n’y avait plus qu’à voler ! D’amblée, les débattements m’ont plu : la Xelio est réactive et maniable, mais pas brutale. En fait, elle est franchement facile ! Mine de rien, elle avance bien, plus même que je n’aurais cru avec mes « 2S » ! Le volume de vol est relativement large, et les trajectoires sont tendues. J’ai un récepteur à gyros, mais j’ai d’abord testé et réglé avec les gyros inactifs et les trajectoires sont vraiment top ! Là où les gyros aident, c’est en air turbulent, j’ai pu le tester en traversant des thermiques dès les vols suivants, sur mon terrain de club. En air plus agité, les gyros permettent de voler avec 136 grammes et 58 cm d’envergure comme si on avait 5-600 grammes et 1 m 20 d’envergure… ce qui est très plaisant !

 

La Xelio juste après son premier vol.

 

Depuis ce premier vol, j’ai accumulé les vols et c’est chaque fois un véritable bonheur, inversement proportionnel à la masse de la Xelio. Avec ma motorisation, les évolutions dans le plan horizontal sont super faciles, avec une très bonne précision. Les tonneaux sont rapides « juste ce qu’il faut » pour ne jamais avoir de doute sur le moment où l’on stoppe la rotation. Les 4 facettes sont très propres. Le 8 facettes demande un peu plus d’attention, mais passe aussi. Le vol dos est super-stable et tout aussi précis que le vol ventre, avec une poussée nette à la profondeur, normale puisqu’il faut retrouver une neutre des gouvernes à l’inverse de ce qu’il est en vol ventre.

Dans le plan vertical, les boucles tirées ou poussées sont très faciles, et d’un diamètre pas ridicule, mais en 2S, on n’a pas de quoi passer un « huit vertical » attaqué par le point le plus bas. De même, on peut passer un tonneau en montée verticale, pas plus. Pour aller plus loin, il faudra une motorisation en 3S.

Le « décrochage » est à la mode aile volante, c’est-à-dire qu’on n’arrive pas à une abattée, mais à une mise en oscillations en tangage typique. Il suffit de rendre la main pour revenir en vol normal. Pas de vrille au menu.

Le plané est sain, mais la finesse très limitée, presque façon navette spatiale, ce qui est logique vu le profil ! De ce fait, il est aussi possible de faire des approches sur des plans assez forts, pratique si on a des obstacles à passer en finale, peu de risque d’être « trop long ».

 

Au fait, et le choix de l’hélice ?

J’ai commencé les vols avec la 5x3, qui en statique pousse nettement plus que la 4x4. Le lancé demande moins de poussée car l’hélice accroche tout de suite. En vol, j’ai ressenti très nettement l’effet du couple de renversement sur les variations rapides de puissance. Un coup de gaz brutal se traduit par un écart visible en roulis (sans gyro… car avec, le gyro gomme cet effet, c’est un autre attrait du dispositif).

J’ai ensuite testé la 4x4, et on a besoin de lancer de façon plus dynamique la Xelio, car la poussée initiale alors que la vitesse est très faible est nettement moindre. Par contre, dès que le badin augmente, la petite hélice avec du pas « accroche » et finalement, en vol, il n’y a pratiquement pas d’écart de performances par rapport à la 5x3. La consommation semble à peu près identique. Par contre, les effets de couple de renversement sont nettement moins sensibles avec la 4x4, et donc, c’est elle que je garde désormais.

 

Autonomie

Je pense que beaucoup se demandent combien de temps on vole avec un accu de 300 mAh seulement… Les essais m’ont permis de régler un chrono qui me demande d’atterrir après 5 minutes de moteur. Je remets alors dans le pack entre 195 et 220 mAh… Et ça me va tout à fait, car j’ai pour habitude de caler ma consommation de manière à n’utiliser que 70 % de la capacité des packs, ce qui leur confère une bonne durée de vie. Et 300 mAh x 0,7, ça donne 210 mAh…

Je suis le premier surpris de voler 5 minutes avec un pack aussi minuscule, d’autant que c’est en voltige non-stop (je dose quand même un peu les gaz, je ne suis pas toujours manche à fond…). Il est probable qu’en 3S, avec 360 mAh, le temps de vol soit un peu moindre car la conso doit sérieusement grimper, mais le vol est sans doute aussi beaucoup plus dynamique… Le copain avec sa « 3S – 460 mAh » m’annonce lui aussi 5 minutes d’autonomie, ce qui montre bien que la conso est nettement supérieure. Chacun choisi son style. Moi, j’avoue que cette motorisation 2S me plaît beaucoup, car largement joueuse, sans jamais être stressante.

 

Conclusion

Comme je l’ai dit au début, mon seul regret concernant la Xelio est de ne pas avoir « tilté » dessus plus tôt ! C’est un microbe génial ! Un engin de pure détente, un plaisir simple qui est idéal pour le « petit vol d’après une journée de travail », facile à emmener partout, et d’une construction d’une incroyable simplicité ! Alors, partez du plan, ou partez du kit, mais faites-en une, vous ne le regretterez pas. Bravo à Grégory Zietek pour cette création, c’est un coup de maître !

 

Ci-dessous, une petite galerie de photos "studio"...

 

 

Il reste à ajouter quelques photos en vol, et là, ben le moustique est pas facile à cadrer ! Voici un permier jeu en remerciant François Richard qui tenait le Canon et son 70-200... Et qui en a bavé !

 

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