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La météo avec WindyTV

 

 

 

Retour aux fondamentaux avec une petite confiserie venue du sud-ouest !

 

 

 

Pascal Cepeda alias "Monsieur Silence Model", alias "Mister Chocolatine"... m'a confié un kit de son trainer maison, le Cannelé, pour que je puisse vous le présenter dans cette rubrique "Essais". En une semaine, le montage a été bouclé et ensuite, c'est la météo qui a décidé du planning en une fin novembre 2023 fraîche et passablement humide... Maintenant qu'il vole, il est temps de lui consacrer une page qui va être bien remplie, avec toute la construction détaillée en plus de 200 photos. Mais on commence par vous allécher à la lecture des caractéristiques...

 

Caractéristiques

Nom : Cannelé

Fabricant : Silence Model https://silencemodel.fr/

Prix public (au 3 décembre 2023) : 120,00 €

Type de kit : A construire, structure contreplaqué et balsa

Envergure : 1405 mm

Corde d'aile : 225 mm

Profil : Clark Y

Surface alaire : 31,6 dm2

Longueur : 978 mm

Masse annoncée : ~1350 g

Masse obtenue : 1390 g avec batterie 3S 2800 mAh.(Valeur du premier vol)

Charge alaire annoncée : 43 g/dm2

Charge alaire obtenue : 44 g/dm2

 

En ce temps là...

Les moins de 20 ans ne peuvent pas se souvenir… Mais dans les années soixante-dix (oui, au siècle dernier…), débuter en avion radiocommandé commençais obligatoirement par la construction de son avion de début, en bois, principalement du balsa (pas cher à cette époque), un peu de pin et de hêtre pour les pièces soumises à de fortes contraintes. En ce temps-là, on débutait avec un "deux axes", c’est-à-dire un avion piloté à la profondeur et à la direction, plus la commande gaz, encore que… pas toujours, car le prix des radios faisait que parfois, le premier émetteur n'avait que 2 voies… Si, si, je le sais, c'est comme ça que j'ai commencé avec un avion (l'Elicaf 1) que j'avais dessiné en m'inspirant du Cherry de Graupner, équipé d'un 1,5 cm3 stunt (sans carburateur) Enya 09… Les kits les plus en vogue s'appelaient Westerly (Svenson), Taxi (Graupner), Charter (Robbe) ou Baron (Briot). Leur motorisation fait appel à un moteur thermique "glow", de 2,5 à 4 cm3. Et ces modèles plus bon nombre d'autres du même acabit que je ne saurais citer tous, ont formé des milliers de pilotes RC avec succès, même si la casse était monnaie courante. Mais on avait construit, on pouvait aussi réparer.

 

 

Le Westerly le Svenson.

Le Taxi de Graupner.

Le Charter de Robbe.

Le Baron de Briot.

 

Et est venu le temps du "prêt à voler", évolution normale allant avec l'évolution des mentalités. L'avion de début ne s'est plus passé de la commande des gaz, les radios devenant plus abordables et les ailerons sont aussi devenus la norme dès les premiers pas dans le pilotage.

Aujourd'hui, la mousse EPP, EPO ou Elapor est le standard pour débuter avec le moins de chances de grosse casse dans les premiers envols et il faut avouer que c'est pas mal du tout… On a de très bons avions qui permettent de débuter, de progresser et même de bien s'amuser une fois aguerri. Après des années à utiliser l'excellent Ipanema II de Topmodel (RTF en structure), je fais aujourd'hui l'école avec ce type d'avion : Super EZ V4 et Ranger 1220 mm de FMS.

 

L'Ipanema II Topmodel.

Le Ranger 1220 mm FMS.

Le Super EZ V4 FMS.

 

Toutefois, on a un peu oublié qu'un des plaisirs de l'aéromodélisme réside dans la construction patiente et méticuleuse de "son" avion. Quelques fabricants ressortent d'ailleurs des kits "bois", modernisés, tels Robbe avec le Charter qui est de retour.


Chez nous, un de nos artisans est spécialisé dans les kits à construire en bois, c'est Silence Model, et dans sa gamme, il existe un avion de début qui correspond exactement à ce qu'ont été les Taxi, Charter, Westerly ou Baron, mais adapté aux réalités et possibilité de notre époque. Donc, la motorisation est devenue électrique (si je reste dubitatif pour ce qui est de nos véhicules à 4 roues pour aller au terrain… je suis depuis longtemps conquis par ce type de propulsion sur les modèles réduits RC !), les ailerons sont bien là, et la structure en bois fait appel au maximum au contreplaqué léger de 3 mm, aujourd'hui bien plus économique que le balsa devenu produit de luxe. Pour les dimensions, on est dans le même ordre d'idée, peut-être 10 cm en dessous de ce qui se faisait en envergure, ceci afin de voler en se contentant de batteries LiPo 3S de capacité raisonnable afin de ne pas grever la facture exagérément. Voici donc ce que veut être le Cannelé : le pendant moderne des grands classiques d'il y a 50 ans. Et nous allons le voir, il n'a pas à rougir ! Vous le trouverez facilement sur le site de Silence Model (remanié le 1er décembre 2023), dans les avions de pluls de 1200 mm d'envergure : https://silencemodel.fr/kit-de-1200-a-/709-cannele-1405-mm.html

 

 

Le kit

Il arrive par la Poste (normalement, en 48 heures par Colissimo… quand tout se passe bien si vous voyez ce que je veux dire !). Le kit est super bien emballé par Silence Model qui renforce des envois au maximum pour que votre fagot ne souffre pas des épreuves qui l'attendent durant le transport (Oui, j'ai là encore une pensée pour les bons soins apportés dans les centres de tri où l'on doit parfois jouer au football avec les colis…).

Passé le déballage initial, on peut ouvrir la petite boîte de seulement 800 x 165 x 46 mm qui renferme votre futur avion de 1405 mm d'envergure au fuselage dodu ! Au passage, sont aussi arrivés l'ensemble de motorisation et des servos ad hoc.

 

 

Allez, je sors les éléments de la boîte (c'est l'unboxing comme on dit d'nos jours…). Un jeu de planchettes en contreplaqué léger de 3 mm découpé laser constitue le plus "lourd" des éléments en bois. Un jeu de planchettes de balsa de 1,5 mm et de 6 mm fournira les coffrages et les pièces épaisses nécessaires. La découpe est super fine, avec des points de rétention vraiment réduits au strict minimum, ce qui facilite l'extraction des pièces. Le train est une corde à piano de 3 mm déjà pliée (ça, c’est une aide précieuse !). Quelques baguettes en pin et en balsa et des tourillons de bois dur complètent l'inventaire du bois. Les roues de 60 mm de diamètre, à pneus en mousse légère sont fournies avec des rondelles clips en acier à ressort. Les commandes des gouvernes de direction et de profondeur sont des cordes à piano dans des gaines en plastique, et pour les ailerons, ce sont des tiges en corde à piano toutes simples qui sont fournies. Les guignols sont découpés à la fraise dans une plaque d'époxy. On va encore trouver dans une pochette les connecteurs à vis permettant de raccorder des commandes aux guignols. J'ai failli oublier de citer la clé d'aile en corde à piano de 6 mm et les tubes en laiton qui formeront les fourreaux, ainsi que la tige de laiton pour le téton de calage des ailes. En effet, le Cannelé est doté d'une voilure en deux panneaux qui restent démontables, ce qui facilitera grandement le transport et le stockage !

On va encore trouver les vitrages et le nom "Cannelé" découpés dans du vinyle noir, pour un début de décor que chacun personnalisera selon ses envies. Un sachet contient aussi quelques autocollants "Silence Model", rigoureusement indispensables !

Enfin, un grand plan à l'échelle 1:1 reste à dérouler et il est ultra-détaillé ! Pour avoir tant dessiné de plans de modèles dans ma carrière, je suis sensible à la qualité des plans fournis dans les kits et là, c'est du très beau plan ! J'adore.

 

 

Et le plus beau, c'est que grâce à la précision des découpes laser, il va être possible de réaliser tout le montage sans jamais devoir placer les pièces sur le plan, qui restera ainsi en parfait état jusqu'au bout. Pour ma part, afin de pouvoir le consulter aisément durant toute la construction, je l'ai scotché sur un de mes plans de travail, alors que j'ai procédé au montage des divers éléments sur un chantier placé sur une autre table.

 

L'équipement nécessaire

Comme je le disais plus haut, j'ai également reçu les équipements préconisés par Silence Model pour équiper mon Cannelé "tel que c'est prévu". J'ai donc :

  • Un moteur Roxxy C35-42-05, prévu pour 7 à 15 volts, avec un Kv de 1100 t/mn/V.
  • Un contrôleur Roxxy BL-Control 740 S-Bec, pour des LiPo de 2 à 6S, 40 A max en continu, 55 A max en pointe, et S-Bec 5V/4A.
  • Une hélice 10 x 5 APC-E (Au départ, visible sur la photo, une Aeronaut 10 x 7, mais vite remplacée par l'APC de la bonne taille).
  • Quatre servos Multiplex MS-12020 MG (C'est bien d'avoir 4 servos identiques, ça simplifie les approvisionnements pour une maintenance éventuelle).

 

A ceci, tiré de mon stock, je vais ajouter :

  • Un récepteur 6 voies (Tactic).
  • Un jeu de batteries LiPo 3S allant de 2200 mAh à 3300 mAh, en passant par des 2800 mAh qui seront à priori les plus utilisés. Ces derniers sont ceux qui me servent déjà en écolage sur mes deux trainers FMS.

Il me faudra bien sûr un émetteur et sur le Cannelé, je vais utiliser le TTX-850 Tactic, que je peux coupler à un TTX-650 pour l'écolage sans fil.

 

Le set de motorisation. L'hélice vue ici sera remplacée par une 10 x 5, comme préconisé sur la fiche produit.

 

Les 4 servos, qui sont ceux que l'on trouve sur les EasyStar 3 de Multiplex.

 

Un petit examen de la formule du Cannelé

Le Cannelé se présente comme un classique trainer à aile haute. La voilure est rectangulaire et elle utilise le très célèbre profil Clark Y, dont l'intrados est plat sur une très grande partie de la corde, seul le bord d'attaque relève légèrement. Entre les bonnes qualités de vol bien connues de ce profil, notamment aux basses vitesses, et sa simplicité de construction, c'est un choix logique pour un avion destiné aux débutants. Son épaisseur relative de 11,7 % est raisonnable et ne traîne pas trop pour une motorisation électrique.

Cette aile est démontable en deux parties, c'est un bon choix car le transport et le stockage sont facilités.

Un léger dièdre a été prévu, de 3° sous chaque aile, ce sera salutaire pour la stabilité et ça donnera un peu de roulis induit lors de l'utilisation de la gouverne de direction. Ce dièdre n'est certainement pas suffisant pour un pilotage en deux axes (Note ajoutée à l'issue des essais : Et bien si ! A ma grande surprise...), mais le Cannelé a des ailerons et la valeur de dièdre retenue me semble parfaite.

Les ailerons sont placés aux extrémités des ailes et utilisent en gros la moitié de l'envergure. Ils sont assez profonds et sont articulés à l'extrados. Ce type d'aileron est connu pour être efficace en roulis, mais aussi pour générer un lacet inverse assez prononcé. Mais comme il y a un servo par aileron, il sera facile de prévoir un fort différentiel afin de limiter ce lacet inverse.

Les ailes seront fixées au fuselage par des élastiques. C'est une solution rustique, mais qui a fait ses preuves ! Sur un avion de début, les retours au sol ne sont pas toujours "parfaits", et il vaut mieux une aile qui puisse "sauter" sans casse qu'une fixation rigide qui ne supporte pas les chocs sans dommages pour l'aile et le fuselage. On note sur les photos du modèle sur la boîte que le premier prototype devait avoir une fixation d'aile par vis… qui n'a pas été retenue pour la série.

Le fuselage est assez "dodu", ce qui n'est sans doute pas optimal au niveau traînée pour une motorisation électrique, mais ce qui a le gros avantage de donner beaucoup de volume intérieur pour loger batterie et équipement radio. Ainsi, le compartiment avant pourra recevoir une grande variété de tailles de batteries, allant de 2200 mAh jusqu'à sans doute 4500 mAh en 3S pour ceux qui voudraient rester en l'air vraiment longtemps… A noter que le compartiment batterie ne sera pas gêné par le contrôleur brushless, celui-ci pouvant aisément se loger sous le plancher de la platine supportant batterie et radio !

Sous l'aile, la place pour les servos et le récepteur est là aussi très généreuse. Comme nous le verrons en fin d'article, ajouter un gyro externe au récepteur est vraiment facile vu la place disponible.

Le fuselage porte les empennages, collés à demeure. le bras de levier arrière est dans la moyenne, ni court, si long, mais les empennages ont une surface généreuse et donc, on peut s'attendre à une excellente stabilité à la fois en tangage et en lacet. Les empennages horizontaux et verticaux sont à profil "planche" et sont en structure treillis de balsa pour être à la fois épais (donc rigides) et légers. La surface de la gouverne de profondeur n'est pas énorme par rapport au plan fixe, c'est très bien sur un traîner car ça limite les possibilités de faire décrocher l'avion. En effet, aux fortes incidences, même en braquant fort la gouverne de profondeur, on a un effet de masquage par le plan fixe qui limite l'efficacité et évite de pouvoir trop cabrer.

Je note par contre la belle surface de la gouverne de direction, qui sera utile pour bien contrer le lacet inverse, mais aussi pour s'amuser à faire de jolis renversements et, qui sait, des vrilles et des tonneaux déclenchés ?

Le train est de type "classique", donc avec un train principal en avant du centre de gravité et un patin de queue. Le train principal est constitué d'une corde à piano pliée qui vient s'insérer dans un "boîtier" en contreplaqué réalisé lors du montage du fuselage. Une simple plaque vient l'immobiliser et elle pourra éventuellement être collée, mais je pense que la laisser juste montée en force et soutenue par un adhésif devrait suffire, et ainsi permettre en cas de besoin de redémonter facilement le train. Les roues n'ont pas un très grand diamètre. C'est bien sûr piste en dur ou sur de l'herbe vraiment rase, mais si l'herbe est épaisse, il faudra lancer le modèle à la main. Si votre piste en herbe est dense, il sera peut-être utile de remplacer les roues d'origine par un modèle de plus grand diamètre, 100 à 120 mm par exemple.

La solution du patin de queue est assurément avant tout économique, pour que le kit soit le moins cher possible. Mais cette solution limite la capacité de taxiage et sur le dur, il faudrait impérativement doubler le contreplaqué par un morceau de corde à piano, sans quoi, l'usure serait rapide. Pour ma part, j'ai préféré remplacer ce patin dès le départ par une roulette de queue, conjuguée à la gouverne de direction. Je l'ai réalisée moi-même avec une pièce imprimée en 3D comme support, mais on en trouve aisément de parfaites dans le commerce modéliste.

Un mot sur les servos : Sur les trainers des années soixante-dix, on utilisait des servos dits "standards" qui pesaient entre 45 et 50 grammes… Deux axes plus la commande de gaz, ça faisait 3 servos, donc, autour des 150 grammes. Avec les progrès réalisés depuis en matière d'équipements radio, on a sur le cannelé 4 servos de 9 grammes, soit seulement 36 grammes au total. De même, les récepteurs à l'époque tournaient autour des 35 à 40 grammes, quand aujourd'hui, le 6 voies utilisé pèse seulement 10 grammes, et ce n'est pas le plus léger ! On mesure là le gain sur la masse totale, qui est de l'ordre de 140 grammes sur récepteur et servos… Ainsi, pour garder une charge alaire raisonnable, on sait se contenter d'un avion un peu plus petit qu'à l'époque. C.Q.F.D.

L'étude du plan me montre un centrage annoncé à 55 mm du bord d'attaque. Avec une corde de 225 mm, ça donne 24,4 % de la corde, ce qui me semble très avant... Vu les surfaces d'empennages et le bras de levier, je pense qu'un centrage plus arrière, au niveau du longeron, sera acceptable. A vérifier lors des essais.

La motorisation proposée par Silence Modèle semble plus que généreuse et me laisse penser que la croisière se fera à mi-gaz sans difficulté, avec une consommation réduite, sans doute autour des 10 A. C'est bon pour l'autonomie.

Bref, l'examen de la conception générale du Cannelé me fait dire que ce sera à coup sûr un avion "gentil", capable de voler à des vitesses assez faibles compatibles avec l'école de pilotage, bien motorisé et donc aussi capable avec plus de gaz de voler avec des vents déjà soutenus. On peut s'attendre à avoir du lacet inverse du fait de la conception des ailerons et du profil connu pour en donner, mais aussi du roulis induit du fait du léger dièdre et de l'effet pendulaire lié à un centre de gravité général placé très en dessous du foyer de l'aile. Avec de faibles débattements, on a de bonnes chances d'avoir un avion qui refuse de décrocher, et on verra aux essais si de grands débattements à la profondeur et à la direction permettent décrochage, vrille et déclenché. Le train "classique" sera formateur et obligera les élèves à bien utiliser la gouverne de direction pour la tenue d'axe au décollage et à l'atterrissage. Il faudra aussi travailler proprement son "arrondi". C'est sans doute un peu moins facile qu'un tricycle, mais cette petite difficulté fait aussi de meilleurs pilotes car qui peut le plus peut le moins.

 

 

Passons à la construction !

Comme je l'ai déjà écrit, on va pouvoir garder le plan à part du chantier de montage, car entre la précision de découpe des pièces, les encasterements prévus entre les pièces et le tracé de pointillés au laser sur les coffrages de l'intrados, on n'a jamais besoin de construire sur le plan. C'est mieux pour observer ce plan à tout moment, et en plus, on le préserve !

 

Le kit ne dispose pas d'une notice, mais sur le site de Silence Model, à la page produit du cannelé, vous avez un lien vers un album photo détaillant le montage. Il peut y avoir quelques différences avec les kits livrés, car cet album a du être réalisé à partir d'un kit prototype où par exemple les servos de profondeur et de direction étaient positionnés à l'arrière du fuselage. C'est toutefois une aide précieuse. Sinon... vous allez avoir aussi le montage en image ici même !

Bon, on attaque ?

 

Les empennages

Pour se mettre en jambes, les empennages sont un bon point de départ ! Ils sont en treillis de balsa de 6 mm. Préparez toutes les pièces et aidez-vous du plan pour bien les identifier. Un léger ponçage des tranches supprimera les "bavures" subsistant aux points de rétention dans la planchette. Utilisez au maximum règles et équerres pour assembler vos empennages. J'ai tout collé à la colle blanche vinylique. On regarde ça en images.

 

 

Petit rappel pour toute la suite :
Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :

 

  1. Cliquer sur une photo pour l'afficher en grand. La légende est alors lisible en bas de l'image.
  2. Juste "survoler" la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors dans un pop-up.
  3. Survoler la miniature de la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors aussi dans un pop-up.

 

 

On passe au fuselage...

C'est un gros morceau et la structure va être intégralement en contreplaqué. N'ayez pas peur, les pièces sont très ajourées et au final, le poids sera contenu et la rigidité exemplaire. Et ce sera bien plus rapide que de réaliser un treillis de balsa à la façon "Baron" !

De plus, le fuselage est conçu pour s'assembler par emboîtement des pièces et grâce à la précision de la découpe laser, on va pouvoir monter notre fuselage "en l'air" et il sera d'équerre à coup sûr ! C'est un peu déroutant quand on est habitué à tout caler sur un chantier en vérifiant mille fois les alignements et perpendicularités, mais ça marche !

Bon, là encore, commencez par sortir les pièces des planchettes de contreplaqué de 3 mm et repérez leur position sur le plan !

 

 

Comme vous le voyez, le fuselage a été assemblé "en l'air" et après dépose des innombrables pinces à linges et des serre-joints, le contrôle de la géométrie a donné un fuselage parfaitement aligné, avec le plan de pose du stab bien parallèle à l'assise de l'aile. Notez que la trappe d'accès à la batterie est juste posée et surtout pas collée !

 

 

Bon, et bien le travail a bien avancé, non ? On peut faire une pause et admirer le résultat !

 

 

On passe aux ailes

Et on va retrouver un peu de balsa ! Nervures et longerons sont en contreplaqué, mais les coffrages et chapeaux de nervures sont en balsa de 15/10e. En ce qui concerne les coffrages de l'intrados, Silence Model a la bonne idée de graver en pointillé au laser la position des longerons et des nervures, ce qui facilite grandement les alignements ! Autre bonne idée, la découpe partielle des coffrages d'intrados pour le contour des ailerons. Cela facilitera la coupe de ceux-ci une fois les panneaux d'ailes assemblés.

Lors de la préparation des pièces, repérez bien les côtés droits et gauches pour les coffrages, car rien n'est noté sur le bois pour la latéralisation.

Un mystère pour moi : toutes les nervures se posent SUR le longeronnet arrière sauf W2 qui doit être placée par le dessous. Pourquoi ? En tout cas, c'est un truc à bien penser quand on attaque le collage du longeronnet arrière, car une fois qu'il est épinglé, on ne peut plus placer W2…

Pour le reste, c'est bien pensé, facile et logique… Allez, suivez-moi ! On commence une fois encore en repérant la position de chaque pièce sur le plan.

 

 

Aile droite

Il faut bien commencer par un côté, alors ici, ce sera l'aile droite… Si vous préférez commencer par la gauche, vous avez le droit, et si votre chantier est assez grand, vous pouvez faire les deux ailes à la fois. Mais faites bien une droite et une gauche, ça s'est déjà vu de se retrouver avec deux ailes pour le même côté !

 

 

L'aile gauche

Son assemblage est strictement identique à celui de l'aile droite. Voici un résumé pour vous rafraîchir la mémoire !

 

 

Finition des panneaux d'ailes

Les bords d'attaque doivent être rabotés et poncés pour respecter le profil prévu. Une cale est fournie dans le kit pour vérifier son travail. La nervure d'emplmanture est surfacée à la cale à poncer et le bor de fuire aura droit lui aussi à un ponçage en règle pour être bien droite et affiné. Les saumons seront arrondis à la cale à poncer. Enfin, il faudra découper les ailerons et biseauter leur face avant afin de permettre le débattement vers le bas, l'articulation se faisant au ruban adhésif côté extrados.

 

 

Moment de contemplation...

On est tous pareils, à ce stade, mettre l'avion "en croix" en tenant les empennages à l'aide d'épingles et passer quelques minutes à le contempler, on ne peut pas s'en empêcher !

  

 

Dernières bidouilles avant entoilage...

Il reste quelques bricoles indispensables à faire, que je préfère faire avant d'entoiler, tant qu'on a encore un accès facile dans la cellule.

Pour la trappe d'accès à la batterie, je note que la position des trous de fixation de la "croix" du moteur tombe très près de la lèvre du capot… Avec rondelle et écrou, ça va buter. Donc, je sors la mini-meule pour faire le passage nécessaire dans cette lèvre.

C'est là qu'on se dit que la fixation du moteur sans la croix n'aurait pas été une mauvaise idée... Le diamètre de positionnement des vis étant plus petit, ce problème n'aurait pas existé...

 

Et puis rien n'est prévu pour la fermeture du capot et je n'ai pas très envie d'un vilain "scotch". Je sors de mes tiroirs un petit verrou (acheté il y a bien longtemps en quantité chez Topmodel, et que l'on peut trouver aujourd'hui chez Flash RC) pivotant et je l'installe à l'arrière de la trappe. Le collage définitif de son support se fera après entoilage.

 

Les gaines des commandes qui avaient été montées à blanc sont recoupées en biseau pour leur sortie arrière, ajustées en longueur à l'avant, et collées à la traversée de chaque couple et à la sortie du fuselage.

 

 

Finition et fin de l'équipement

Pour le revêtement, ce sera simple : du film thermo-rétractable blanc ! Le Cannelé a été l'occasion d'essayer le film récemment mis sur le marché par Kavan. Sa pose a été facile, comme de l'Oracover. Le film de protection est plus facile à enlever. La tension et bonne. Donc, en tous cas pour le blanc, je suis satisfait du produit. Je ne me prononce pas pour les couleurs, je n'ai pas testé !

 

Le compartiment moteur a reçu une couche de peinture noire qui protégrea le bois.

 

Après entoilage, les empennages ont été collés en contrôlant avec soin la géométrie. De petits renforts en baguettes triangulaires viennent rigidifier le pied de dérive. La gouverne de profondeur et les ailerons sont articulés avec du ruban adhésif "Scotch Cristal" côté extrados, avec une couche de ruban adhésif aussi dans le biseau. Pour la dérive, ce sont des charnières en "non tissée collées à la cyano, et en emprisonnant la tige de la roulette de queue qui assurent l'articulation.

 

Ensuite, j'ai pu poser les faux vitrages en vinyle adhésif fourni dans le kit.

 

Les deux tourillons en bois dur pour les élastiques de fixation d'aile sont collés en place.

 

Les servos d'ailerons ont été vissés après avoir rallongé les fils (grâce aux rallonges déjà mises en place dans les ailes). Les servos de profondeur et de direction ont été vissés dans le fuselage.

Les commandes sont passées dans les gaines et connectées côté servo par un pli en Z déjà fait, et via le connecteur à vis fourni côté guignol. A noter que pour la gouverne de direction, j'ai repercé un trou plus proche du fuselage pour augmenter le débattement possible. Pour les ailerons, les courtes commandes sont montées de la même façon.

Le moteur a été fixé définitivement en place et le contrôleur est simplement glissé dans son logement sous la platine supportant la batterie.

 

Pour fixer la batterie, j'ai mis en place une sangle de velcro.

 

Le récepteur a été posé sur la platine radio avec du double face et sécurisé par un collier rilsan. Les antennes sont passées dans de petits morceaux de gaine plastique collés dans les flancs du fuselage, afin de les maintenir à 90° l'une de l'autre et écartées des autres fils de servos. Deux courtes rallonges de servos sont montées à demeure sur les voies des ailerons du récepteur, pour faciliter la connexion lors du montage de l'aile.

 

 

 

Le décor

Pour habiller le Cannelé, je vais utiliser du vinyle adhésif, découpé à l'aide d'un plotter de découpe que j'ai acheté récemment, puisque CD Design a qui je confiait jusqu'ici ce type de tâche a annoncé la fin de son activité en cette fin d'année 2023. Un grand merci à Didier Cervera pour tous les chouettes décors qu'il m'a fait ! Je n'ai pas le quart de son talent pour imaginer des trucs origianux, mais... je vais devoir essayer de ne pas faire trop vilain.

Bref, il fallait dessiner un décor... Silence Model m'a envoyé un plan échelle 1:1 du Cannelé en format PDF, ce qui m'a facilité la tâche pour dessiner des décors qui épousent les courbes du modèle, et ceci surtout pour les flancs de fuselage.

J'ai commencé sous Fusion 360, j'ai continué sous Illustrator et quand j'ai tenu mon décor, j'ai exporté les éléments vers le logiciel Silhouette qui va piloter le Plotter... Ensuite, découpe, échenillage et pose du décor et paf, le Cannelé change radicalement de look !

 

Le décor conçu par dessus le plan du Cannelé.. Le plus long, la suite n'est qu'un jeu d'enfant !

 

Masse, centrage et réglages initiaux

Avant d'effectuer le premier vol, il reste à vérifier le centrage du Cannelé et à le peser, et aussi à programmer la radio.

J'effectue la pesée avec le type de batterie qui me semble le plus cohérent, à savoir un LiPo 3S 2800 mAh.

La masse ressort à 1398 grammes, un peu au-dessus des 1350 g annoncés, mais c'est logique puisque la masse annoncée est pour un 3S 2200 mAh. Bon, il n'y a vraiment pas de quoi s'alarmer, puisque la charge alaire ressort à 44 g/dm2.

Le centrage, lui, est très loin de ce que dit le plan : 64 mm du bord d'attaque (pour 55 mm sur le plan… Oups !). Mais 64 mm, ce n'est que 28,5 % de la corde et donc, je ne vois pas en quoi ce serait critique… Ma décision est prise, le premier vol se fera ainsi ! Même pas peur.


Pour les débattements, le plan en propose des petits et des grands, avec un même taux d'expo dans les deux cas, ce qui ne me semble pas logique. On met d'autant plus d'expo que l'on augmente le débattement en principe.

Sur mon émetteur, j'ai la possibilité d'avoir des triples débattements que je programme ainsi :

    Petits débattements : les petits débattements du plan, mais avec des valeurs d'expo minorées.
    Moyens débattements : les grands débattements du plan, avec les expos du plan aussi.
    Grands débattements : encore plus de débattements partout, avec plus d'expo, ceci pour voir si ça apporte quelque chose… ou pas ! Je suis là pour tester.

Le plan indique aussi du différentiel pour les ailerons, je le programme depuis le menu idoine.

J'ajoute un inter à 3 positions me permettant d'activer un mixage ailerons vers direction avec 3 taux : Nul, faible et fort.


Notez que je ne vous donnerais pas ici les valeurs exactes de ces différents débattements, expos et mixages, car ce qui vous sera utile, ce sont les valeurs que j'aurais retenues à l'issue des essais en vol.


Et bien… Il n'y a plus qu'à se rendre sur un terrain !


Et avant le premier vol, une petite séance de photos statiques s'impose !

 

Pile ou face ? Le choix d'un décor assymétrique permet de varier les plaisirs !

 

 

Premier vol... sans surprise !

je suis impatient de nature, et quand le Cannelé a été terminé, la météo de novembre était exécrable. J'ai tourné en rond jusqu'à ce qu'une accalmie pointe son nez et qu'un rayon de soleil daigne baigner la plaine de Saône. Et baigner, le mot n'est pas choisi au hasard, car la plaine était totalement inondée après quelques semaines de pluie ! Seule ma petite route se terminant dans mes champs préférés émergeait de l'eau… Pas vraiment raisonnable, mais je n'y tenais plus et c'est au-dessus de l'eau que j'ai mis en l'air le Cannelé. Bon, il faisait frisquet aussi, 3 ou 4 °C, mais c'était pas grave non plus. C'est vous dire si j'étais inquiet… Je n'avais pas ma photographe pour immortaliser l'instant, c'est dommage, on aurait pu faire des plans sympas en rase flotte…


Bref, sur les 2 mètres de large (et bombée en prime…) de ma "piste d'essais secrète", le Cannelé a été aligné, les gouvernes vérifiées, les moyens débattements sélectionnés et en avant Guingamp ! A peine 10 mètres de roulage et le Cannelé était en l'air. Il a juste fallu quelques crans de trim à piquer (ça ne se voit même pratiquement pas au niveau alignement stab-gouverne…) et c'est tout ! Ensuite, et bien j'ai piloté un trainer archi-classique, cool, facile, joueur en débattements moyens, plus sage mais pas mou avec les petits débattements, et capable de vrilles et déclenchés en grands débattements. 10 minutes de plaisir, où j'ai juste trouvé les gouvernes plus efficaces, plus mordantes que ce que j'attendais. Un peu de retouche des expos à envisager. Il restait à le poser et avec de l'eau de chaque côté de la piste… erreur interdite. Il s'est posé en douceur devant moi et bien sûr le dur… Mais la route bombée est un vrai piège et j'ai perdu l'axe en fin de roulage, le nez dans l'herbe (non, pas dans l'eau ! Il y avait de la marge !). Et en ramassant l'avion, surprise, l'hélice Aeronaut n'avait plus qu'une pale… Le froid, le carbone et des pieds de pale très minces, ça ne fait pas bon ménage… C'était l'hélice de la photo en début d'article… Et ça devait être écrit qu'elle ne reste pas sur le Cannelé, puisque c’était une 10 x 7 alors que Silence Model préconise une 10 x 5… D'où l'APC-E 10 x 5 qui un quart d'heure plus tard prenait place à l'avant du Cannelé et qui ne le quitte plus. Bref, premier vol totalement satisfaisant, mais c'était juste pour patienter avant de pouvoir véritablement tester et bien régler l'avion.

Ce qui a été fait au cours de plusieurs autres sorties sur le même site, mais "à marée basse" !

 

Le Cannelé juste avant son premier vol. Non, ce n'est pas un lac, derrière... Ce sont les champs de la plaine de Saône...

Une vue du site d'essai lors du premier vol... De l'eau à droite, de l'eau à gauche et juste la route étroite bordée d'herbe pour décoller et poser...

 

Petites bidouilles de dernière minute...

Entre le premier vol et la fin des essais pour rédiger cet article, j'ai petit à petit fait quelques rajouts au Cannelé. Il faut dire que la météo maussade de Novembre obligeait à de longues pauses entre les séances de vol, laissant le temps de penser et de bricoler... Voici ce qui a été fait petit à petit :

 

1 - Ventilation

Avant le premier vol, j'ai ajouté un petit accessoire maison au Cannelé : Sous le moteur, on a bien une entrée d'air pour ventiler le contrôleur et la batterie. Toutefois, rien n'est prévu pour que l'air chaud ressorte. Bon, j'admets qu'il est probable qu'avec la faible puissance nécessaire au vol, on ne fera que bien peu chauffer l'électronique et la batterie, mais… c'est une question de principe, une motorisation électrique suppose une ventilation "complète", donc une entrée d'air et une sortie d'air, de surface supérieure à celle de l'entrée. Avec les multiples allégements de la structure, il est facile d'ouvrir une baie de sortie. Pour ma part, j'ai estimé que c'est le dos du fuselage en arrière de l'aile qui doit être la zone la plus favorable, car très probablement en dépression. Mais laisser ainsi un trou béant, ça n'aurait pas été bien joli. Alors, retours sous Fusion 360, conception d'une grille de sortie, export vers Cura, puis impression 3D du bidule idiot, mais qui fera plus classe qu'une simple ouverture. Un filet de cyano et on n'en parle plus.


2 - Cône d'hélice

Lui, il est arrivé après quelques vols. Il est parfaitement inutile… Mais il se trouve que j'avais dans mes tiroirs un cône de précision "Inoa" qui traînait et qui était d'une taille compatible… Alors, je l'ai ajouté. Je répète, ça sert à rien, mais ça me faisait plaisir, na !


3 - Voltmètre et alarme batterie

L'ensemble radio Tactic monté sur le Cannelé n'a pas de télémétrie. Donc, pour surveiller la tension de batterie et être alerté si je puise un peu trop de capacité, j'ai d'abord placé un petit module voltmètre et alarme de chez Absima dans le compartiment batterie. Il m'indique la tension totale, celle de chaque élément et je peux régler une tension minimale par élément sous laquelle une alarme retentit. C'est une bonne sécurité et si on pose avant d'avoir tout consommé, on peut lire la tension restante et décider s'il est ou non raisonnable de redécoller. Bon, c'est bien, mais il faut ouvrir la trappe… Donc… Fusion, Cura, imprimante 3D et hop, un petit support pour que je puisse lire l'écran au travers d'une ouverture pratiquée dans le pare-brise. Là encore, cet ajout s'est fait après quelques vols.


4 - Alarme de non-utilisation ou en cas de perte du modèle

J'ai aussi ajouté un petit module d'alerte qui s'active si durant une minute, on n'agit sur aucune voie. Cela évite d'oublier le modèle posé sur le parking et laissé sous tension. Il suffit de toucher le manche de la voie sur laquelle est le module (en série avec le servo) pour arrêter l'alarme. De plus, après 2 minutes sans action sur une voie, le module passe en mode "recherche" et émet un signal morse "SOS" (... --- ...) continue que l'on ne peut plus stopper s'en débranchant la batterie. Ainsi, si le modèle est perdu, plus besoin d'espérer entendre les servos en bougeant les manches, le signal sonore est bien plus audible et se déclenche seul.


5 - Ajout d'un module de stabilisation FC-151 de Dualsky

Une majorité de mes modèles sont désormais équipés de stabilisateurs gyroscopiques. Je trouve que c'est une sécurité lors des atterrissages les jours de vent turbulent, et sans rien enlever au plaisir de pilotage, ça donne des modèles aux trajectoires plus tendues, comme s'ils étaient "plus grands"… Et en école, ça évite de trop souvent reprendre les commandes quand un élève vole en air turbulent. Les modes de limitation d'inclinaison en roulis et tangage sont aussi bien agréables lors des premiers vols en double d'élèves un peu trop nerveux ou vifs sur les manches (et oui, on n'est pas sur la console de jeux…).

Donc, avant d'ajouter le Cannelé à ma flotte d'avions-écoles, j'ai ajouté un gyro FC-151 Dualsky dans le fuselage, ce qui m'a fait refaire l'implantation du récepteur, mais la place disponible est généreuse et le placement a été très facile. Une voie avec un inter à 3 positions permet d'accéder à 3 modes du gyro : Off, stabilisation simple, limitation d'inclinaisons et retour à plat si les manches sont lâchés.

 

 

Le vol du Cannelé (Avec les réglages définitifs)

Le premier vol ne permet en aucun cas de statuer sur les qualités de vol d'un modèle et après le premier vol décrit ci-dessus pour satisfaire mon impatience, j'ai mené une campagne d'essais en règle, avec diverses batteries, divers centrages, afin d'affiner les réglages et de faire totalement connaissance avec le Cannelé. Les valeurs de réglage que je retiens eu final sont dans un tableau après ce chapitre. Voici ce qu'il ressort de ces essais :


Taxiage : Grâce à la roulette de queue ajoutée, le taxiage est facile et agréable sur le dur. Le rayon de virage est parfait sur une piste de modélisme classique comme celle de Massilly. Il est insuffisant pour faire demi-tour sur la petite route étroite de la plain de Saône, qui fait à peine plus de 2 mètres de large… Normal ! Pour une piste en herbe, celle-ci devra être tondue vraiment courte pour espérer rouler et décoller. Si vous avez une piste en herbe un peu drue, prévoyez des roues de plus grand diamètre.


Décollage : Sur piste en dur et dans l'esprit de décollage pour des élèves débutants, le Cannelé est aligné, profondeur au neutre, et les gaz sont mis assez rapidement à fond. Dix mètres de roulage (sans vent) et sur une pichenette à cabrer sur le manche de profondeur, le Cannelé vole et peut prendre une bonne pente de montée pour s'éloigner du sol rapidement. Facile ! Dès qu'on est en sécurité par rapport aux obstacles éventuels, réduction à mi-gaz, c’est déjà suffisant pour monter normalement ! La tenue d'axe au décollage est facile dans la mesure où l'avion voler presque tout de suite.

Si vous avez une piste en herbe, elle devra être tondue bien rase, sans quoi, il faut envisager d'augmenter de diamètres de roues. Au pire... le Cannelé se lance très facilement à la main, j'ai testé ! Même pas besoin de mettre plein gaz, 70 % sont largement assez.

 

Vol "croisière" : La bonne surprise pour le vol en palier à vitesse "de croisière" vient du peu de puissance nécessaire. On est souvent à parler de voler à mi-gaz, mais avec le Cannelé, c'est plus sur 1/3 de la course du manche de gaz que l'on est à la vitesse idéal pour voler cool et pour la majorité des évolutions en école de début. Et il n'est pas lent à ce régime. Il pourra supporter un peu de vent, et si ça force, il suffira encore du mi-gaz pour se défendre vent de face. L'avantage, c'est que la consommation est vraiment réduite et qu'avec de petites batteries, on a une autonomie élevée !

Au niveau comportement, j'ai été étonné par la vivacité des gouvernes, ce qui explique que les petits débattements sont le plus souvent utilisés, et encore, avec de l'expo ! Les moyens débattements servent en voltige (mais déjà en petits débattements, un pilote confirmé peut passer pas mal de figures…) et les grands uniquement pour les vrilles et déclenchés, donc, pas en croisière.

Comme prévu, les ailerons donnent du lacet inverse, malgré le différentiel et ce d'autant plus qu'on monte vers les grands débattements. Ce n'est pas critique ni dangereux, mais c'est suffisamment démonstratif pour que le moniteur fasse comprendre à son élève de quoi il s'agit. Le mixage ailerons vers direction permet de supprimer le lacet inverse totalement, ce qui facilite le pilotage des débutants. Toutefois, pouvoir couper ce mixage est nécessaire pour apprendre aux élèves à conjuguer correctement ailerons et direction.

La gouverne de direction donne un puissant roulis induit (l'avion s'incline du côté où l'on braque la direction). En fait, cet effet est bien plus fort que je ne l'avais anticipé au vu des 3° de dièdre par aile. Et dans les faits, il est parfaitement possible de piloter le Cannelé en "deux axes", juste à la direction et à la profondeur. Même sortir d'un virage à grande inclinaison (60°) est possible, rapide et facile juste à la direction, sans s'aider du tout des ailerons. En école, cela permettra une fois un élève habituer à virer aux ailerons, de lui apprendre à tourner et sortir de virage à la direction, avant de lui faire conjuguer les deux commandes. Très bon point !

Et puisqu'on parle de conjugaison, le Cannelé est très démonstratif sur ce qu'est la symétrie du vol en virage "entretenu". Si on ne met pas de direction dans le sens du virage, le Cannelé a une attitude "cul par terre" bien visible. Ce n'est pas dangereux, ça ne l'empêche pas de virer, mais l'attitude n'est pas "belle". En fait, il vire en "glissant" et se mettant en appui sur la surface latérale du fuselage. En mettant un peu de direction dans le sens du virage, on voit le nez redescendre, la ligne de vol est plus propre, il faut un peu plus soutenir à la profondeur et comme la direction donne du roulis induit, ajouter un très léger contre aux ailerons. C'est un pilotage vraiment "classique", qui prépare bien au pilotage de maquette et aussi des planeurs. Je le répète, si on ne conjugue pas, ce n'est pas grave ni dangereux, mais le Cannelé sait vous montrer que vous pouvez faire mieux que ça.

L'étude du piqueur montre qu'il est bon d'origine, car de fortes variations de puissance ne produisent pas de gros écarts de trajectoire en tangage, juste une belle variation de la vitesse.

Pour l'anticouple, j'étais étonné qu'il n'y en soit prévu à la construction. Et bien dans la pratique, le Cannelé s'en passe très bien, je n'ai pas noté qu'il tire spécialement à droite lors de montées sous forte pente et plein gaz. Dont acte…

Bref, à vitesse de croisière et en petits débattements, on a un avion très cool, précis aux commandes, et démonstratif en école sur ce que sont les effets secondaires. Il me fait vraiment penser au Piper J3 grandeur, exigeant pour être bien piloté, mais très tolérant en toutes circonstances.

 

Vol lent, décrochage et vrilles : Le Cannelé peut tenir en l'air avec un tout petit filet de gaz. A très faible vitesse, on devra s'appliquer à davantage travailler à la direction, et le lacet inverse sera plus sensible. Toutefois, le Cannelé est super-sain et rechigne à vous faire la misère. En petits débattements et moteur coupé, il n'est pas possible de le faire décrocher. Manche bloqué à cabrer, il descend sagement fuselage horizontal, très stable et toujours efficace aux ailerons et à la direction. Avec les moyens débattements, c'est presque pareil, si ce n'est qu'il faut un peu plus le tenir aux ailerons… Dans les deux cas, la vrille n'est pas possible, car en braquant la direction en butée, on n'obtient qu'une spirale fortement descendante, mais l'aile n'est pas décrochée. Ajouter des ailerons accélère la spirale, mais ce n'est toujours pas une vrille.

En passant en grands débattements et avec la batterie la plus légère, donc au centrage le plus arrière, j'ai réussi à mettre le cannelé en vrille, mais… pas de manière systématique ! Des fois ça part, des fois, ça veut pas… Ce que je présumais quant aux proportions entre stab et gouverne de profondeur est vérifié : le masquage de la gouverne aux grandes incidences ne permet pas de bien faire décrocher l'aile. C'est vérifié en soufflant légèrement les gouvernes avec un peu de moteur, car dans ce cas, on arrive à vraiment décrocher et partir en vrille. Donc, en cas de panique, gaz réduit, et gouvernes centrées, le Cannelé reviendra à un vol sain de lui-même à coup sûr.

 

Vol rapide et joueur : Avant de passer à la voltige, un peu de plein gaz pour voir : Le Cannelé accélère assez franchement sans devenir un racer, et les gouvernes gagnent encore en mordant. On peut alors jouer dans le plan vertical avec de fortes amplitudes, pour des "oreilles" amples et tendues. Réduisez tout de même un peu dans la descente pour préserver la cellule… Attention, plein gaz, la consommation augmente sérieusement, et donc, si vous voulez de l'autonomie, n'en abusez pas…

 

Voltige : Disons-le tout de suite, le Cannelé peut se remuer, mais il n'aura jamais la précision de trajectoire d'un avion fait pour la voltige. Le profil Clark Y, le fuselage trapu, ça n'aide pas. Mais rassurez-vous, pour apprendre les figures de base en sécurité, il sait faire. Elles ne seront pas parfaites, mais elles passeront et vous apprendrez les bons réflexes, c'est le but avec un avion de début.

Si déjà en petits débattements, on peut passer nombre de figures, c'est en général avec les débattements moyens que je voltige avec le Cannelé.

La boucle est très facile (il n'y a qu'à tirer sur la profondeur…). Et elle passe déjà avec seulement mi-gaz ! Plein gaz, elle peut prendre un beau diamètre et vous laisser du temps pour bien la corriger surtout en partie haute. Pensez à réduire dans la descente pour ne pas sonner la structure. On peut aussi tourner des boucles très serrées, il les accepte sans broncher.

Le tonneau est plutôt facile pour passer "basique", avec juste une petite poussée sur le dos à la profondeur, mais il demandera plus de travail pour rester axée, en utilisant en douceur la direction. Le taux de roulis est bon, sans rivaliser avec un "3D" bien sûr. Mais c'est parfait pour l'initiation, car ni trop lent (l'élève resterait trop longtemps sur le dos), ni trop rapide (l'élève aurait du mal à arrêter la rotation ailes à plat). Avec un peu d'habitude, on passera le 4 facettes et même le 8 facettes.

Le vol dos demande à pas mal pousser sur la profondeur, ce qui est normal et bien connu avec le profil Clark Y qui n'est pas le top pour ce type d'évolution, mais qui ici ne s'en tire pas si mal. Le Cannelé demande simplement un peu plus de puissance pour tenir le palier dos et encore un peu plus pour les virages dos bien inclinés. La stabilité en roulis est aussi un peu moins bonne que sur le ventre.

Le renversement est très bien, avec une gouverne de direction puissante. Un contre aux ailerons durant le basculement aide à rester axé.

Les figures combinées comme le 8 Cubain, le nœud de Savoie, l'Immelman, les variations sur le thème du retournement ou du rétablissement passent toutes sans grosse difficulté, bien aidées par la réserve de puissance du moteur.

J'ai évoqué les vrilles dans le chapitre du vol lent. Si on veut en prévoir dans un entraînement à la voltige et qu'elles partent à coup (presque) sûr, il faudra voler avec un centrage reculé vers 68 à 70 mm du BA et utiliser les plus grands débattements possibles à la profondeur et à la direction. Et pas d'inquiétude, il suffira toujours de recentrer les manches, gaz coupés, pour que l'avion cesse la rotation, nez en bas. Ressource en souplesse et c'est fini.

Par contre, comme le soufflage des empennages marche très bien, on peut faire de beaux déclenchés avec le Cannelé, avec un bon coup de gaz lors du braquage de la profondeur et de la direction. Là, ça part propre et net ! Pour un seul tour, il faut s'entraîner à vite recentrer les gouvernes car on a vite fait d'avoir un demi-tour gratuit… Mais comme pour les vrilles, on est sûr que ça s'arrête une fois les manches recentrés.

Le vol tranche peut tenir au prix d'un vol plein gaz et de grosses corrections à la profondeur et aux ailerons en plus de la direction en butée… Et donc, ça consomme, et c'est moyennement joli, donc, je n'en abuserais pas avec le Cannelé.

En conclusion, il y a moyen de bien s'amuser avec le Cannelé, et il permettra sans problème d'initier le pilote en fin de formation aux bases de la voltige. C'est bon pour déstresser un élève face à des positions "inhabituelles" et parfois non désirées. On n'espérera pas une voltige de précision, ce n'est pas le but de ce type de machine. Il faut bien se dire que le profil plan convexe et le fuselage un peu court ne sont pas l'optimum en F3A ! (Je rigole bien sûr, tant c'est une évidence).

 

Glissades : Je sors volontairement ce type d'évolution du chapitre "voltige", car il va être question de glissades "moteur coupé", destinées à augmenter la traînée dans le but d'obtenir un fort taux de chute à vitesse réduite, lors d'une approche en général. Il se trouve que le Cannelé glisse très bien ! On a vu qu'un virage non coordonné était naturellement "glissé" par le Cannelé. Il suffit de peu de direction en sens inverse d'une inclinaison pour obtenir une glissade très franche, bien marquée et très efficace ! Alors on commence à incliner d'un côté et on empêche le fuselage de tourner avec de la direction en sens inverse. Moteur coupé, un peu de profondeur à cabrer pour que l'avion ne plonge pas et voilà, on a un aérofrein "gratuit" pour raccourcir une approche trop longue… Bien sûr, la glissade n'est pas au programme pour un élève débutant, mais avec le Cannelé, on pourra proposer ce type d'évolution en école de perfectionnement. La PTU glissée est en particulier très démonstrative avec cet avion : Vent arrière rapprochée et un peu trop haute, on attaque un virage de demi-tour assez incliné pour retour sur l'axe et on contre à la direction, tout en dosant le rayon de virage à la profondeur… N'ayez pas peur, il ne va pas déclencher ! Le virage très glissé est spectaculaire et le taux de chute important. Il reste à ramener le Cannelé en vol symétrie en ramenant la direction "dans le bon sens" dès qu'on est dans le plan d'approche qui va bien pour faire la piste… Entraînez-vous, vous verrez que ce n'est pas si difficile et vous y prendrez vite goût ! Et le Cannelé est parfait pour ça.

 

Approche et atterrissage : Le Cannelé est peu chargé et assez fin et donc, il allonge un peu en approche. De ce fait, on préférera des arrivées d'un peu loin, moteur coupé, avec juste le filet de gaz nécessaire en courte finale pour assurer la précision du point d'aboutissement. Il faut en courte finale tenir eu peu le Cannelé à la profondeur pour garder une vitesse faible, surtout par vent très calme. L'arrondi est plutôt facile à doser et on pose systématiquement "3 points". Si on n'a pas de vitesse excessive, la tendance au rebond n'est pas marquée. Si vous avez trop de vitesse et que vous le laissez toucher sur le train principal… vous risquez le mode kangourou. Donc… bien laisser ralentir et ne poser que quand ça ne veut plus voler ! La course à l'atterrissage dur piste en dur horizontale sera d'une vingtaine de mètres par vent calme. Si vous posez sur une herbe drue, le risque est de passer sur le toit. Envisager des roues plus grandes.


Influence du centrage : J'ai volé avec plusieurs capacités de batteries, de 2200 à 3300 mAh, toujours placées en avant dans le compartiment dédié. Ainsi, j'ai pu faire voler le Cannelé avec des centrages variés. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est très tolérant… En fait, en restant dans la plage que j'ai notée, il s'en fout littéralement et on aura juste deux à trois crans de trim à la profondeur à changer pour que le vol "croisière" en palier soit parfait… En petits et moyens débattement, la différence de comportement selon le centrage est insignifiante. Il n'y a qu'aux centrages les plus arrières et en grands débattements qu'on s'ouvre la porte des vraies vrilles… et encore, elles sont saines et faciles à sortir. Donc, très bon point, vous aurez un vaste choix de batteries possible sans vous soucier du centrage !

 

Autonomie : A l'issue des essais (tous réalisés par temps froid, entre 2 et 4 °C), je constate des temps de vols très satisfaisants, en panachant du vol cool et un peu de vol disons "remuant".

Avec 3S 2200 mAh, le chrono à 8-9 minutes sera sage.

Avec 3S 2800 mAh, je passe le chrono à 12 minutes.

Avec 3S 3300 mAh, 14 minutes avant d'envisager l'approche sont atteintes.

Bien sûr, si vous volez "sauvage" et gaz en grand… ces valeurs ne seront pas atteintes, mais pour du vol "école", vous avez là une bonne base.

Je pense que 2700 à 2800 mAh sont les valeurs optimales pour le Cannelé. 2200 mAh est le minimum sous lequel je déconseille de descendre. Mais pour les amateurs de vols longs, je pense qu'il sera possible d'aller jusqu'à des 4000, voire 4500 mAh et de dépasser allègrement les 20 minutes de vol.

A noter aussi que les variations de poids avec les divers accus utilisés ne montrent pas de différence sensible du comportement du cannelé. J'ai fais voler le Cannelé avec une charge alaire allant de 44 g/dm2 à 48 g/dm2. Sa belle surface d'aile et un profil très porteur supportent très bien un peu de surcharge.

 

 

C'est le bon moment pour le diporame des photos en vol, non ?

 

Mesures de masse et centrage à la fin des essais

(avec l'ensemble des équipements ajoutés tels que gyro, alarmes, cône, grille de ventilation...)

 

  LiPo 3S 2200 mA LiPo 3S 2800 mAh LiPo 3S 3300 mAh

Masse en ordre de vol

1423 g 1468 g 1512 g
Charge alaire 45 g/dm2 46 g/dm2 48 g/dm2

Centrage mesuré

64 mm du BA 58 mm du BA 53 mm du BA
Centrage en % 28,4 % 25,7 % 23,5 %

 

Plage de centrage préconisée

55 à 65 mm du bord d'attaque (limite arrière à ne pas dépasser de 68 mm)

 

Réglages retenus à l'issue des essais

  Petits débattements Moyens débattements Grands débattements
Profondeur

+/- 12 mm

25% d'expo

+/- 15 mm

40 % d'expo

+/- 20 mm

50 % d'expo

Ailerons

10 mm vers le haut

5 mm vers le bas

25 % d'expo

13 mm vers le haut

6 mm vers le bas

35 % d'expo

15 mm vers le haut

10 mm vers le bas

55 % d'expo

Direction

+/- 18 mm

Sans expo

+/- 22 mm

25 % d'expo

+/- 30 mm

45 % d'expo

 

Mixage ailerons donnent direction : Mesure du débattement de la direction pour le plein débattement des ailerons :

Inter à 3 positions donnant 20, 6 ou 10 mm de direction.

 

Ci-dessous, une petite vidéo tournée durant une des

séances d'essais en plaine de Saône.

 

Bilan très satisfaisant !

A l'issue de la construction et des essais en vol, la conclusion s'impose d'elle-même ! Le Cannelé fera un excellent avion pour l'apprentissage de la construction. L'aide toutefois d'un modéliste expérimenté ou au sein d'un club sera un plus pour aller au bout rapidement et sans faire de bourde.

En vol, le comportement est typique de ce qu'on demande à un avion de début : sain, facile et suffisamment précis pour découvrir les bases du pilotage, apprendre à décoller et atterrir, et même aller jusqu'aux bases de la voltige.

Et puis, il a une bonne bouille, ce qui ne gâche rien.

Bref, on tient bien là un équivalent moderne, adapté à son époque (électrique, trois axes) de ce qu'ont été les Charter, Taxi, Baron ou Westerly et je ne peux que vous inciter à craquer pour ce Cannelé de Silence Model, c'est une valeur sûre !

 

Et voilà la vidéo de présentation définitive !

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© Jean-Louis Coussot