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La météo avec WindyTV

Le retour d'un Best Seller !

 

 

Il y a très longtemps dans une lointaine galaxie, un zigoto (Oui, c'est moi bien évidemment) s'amusait à lancer son planeur à la main, à passer une boucle, puis un grand cercle sur 360° et le rattrapait à la main… Le planeur s'appelait "Just for Fun II", et il en avait fait un plan sorti en plan encarté dans RCM… C'était en fait dans les années quatre-vingt sur la zone aéromodéliste de l'aérodrome de Toussus-le-Noble (disparue depuis hélas). Durant les années suivantes, lors des rencontres de vol de pente de Mâcon, avec son complice Didier Cervera, il s'adonnait à un jeu similaire quand la pente ne donnait pas : le "Tiens dans la main"… Nous anticipions alors sans le savoir sur une discipline qui allait se développer au milieu des années quatre-vingt-quinze : le planeur "Lancer-Main". En 1995, cette pratique commence à se populariser et des kits à sortir. Une nouvelle revue sort son numéro 1 : FLY International et pour cette occasion, je dessine comme plan encarté le Slider, qui peut être justement un planeur de "lancer-main" (Slider LM) ou un planeur électrique avec moteur Speed 400 (Slider 400). Ce sera un très gros succès car il arrivait pile à l'heure, et ses performances étaient vraiment au top de ce que se faisait alors… Si aujourd'hui, le planeur "lancer-main" a considérablement évolué pour devenir le F3K, un planeur comme le Slider reste un modèle de loisirs parfait pour voler dans le petit temps, à moindres frais et avec un agrément de pilotage bien réel. Silence Model a décidé de remettre le Slider au goût du jour et propose le kit du Slider Evo début 2024. J'ai participé à la mise au point du kit et je vous présente ici la construction du prototype du Slider Evo en version motorisée. Pascal Cepeda vous propose de son côté aussi un montage en images, également en version motorisée, mais avec aussi quelques photos de la version planeur pur, puisqu'il en a monté un de chaque.

 

Caractéristiques :

Nom : Slider Evo

Fabricant : Silence Model (https://silencemodel.fr/)

Page produit : https://silencemodel.fr/kit-de-0-a-1990-mm/1676-slider-evo-1430-mm.html

Prix : 98,50 € (Janvier 2024)

Envergure : 1430 mm

Profil aile : SD7037 aminci 7,5%

Longueur : 1020 mm (en électrique, avec un cône de 36 mm de long)

Surface alaire : 27,8 dm2

Masse annoncée en planeur pur : 370 g (Non testé par moi, valeur Silence Model)

Masse annoncée en électrique : 440 à 500 g

Masse obtenue sur le prototype électrique avec batterie LiPo 3S 550 Mah 95C : 439 g

Masse obtenue sur le prototype électrique avec batterie LiPo 3S 1000 Mah 25C : 463 g

Charge alaire en planeur pur : 13,3 g/dm2 (Non testé par moi, valeur Silence Model)

Charge alaire obtenue sur le prototype électrique avec batterie LiPo 3S 550 Mah 95C : 15,8 g/dm2

Charge alaire sur le prototype électrique avec batterie LiPo 3S 1000 Mah 25C : 16,7 g/dm2

 

 

1995... Le début d'une aventure et la naissance du Slider

Janvier 1995, pour des raisons que je n'ai pas envie d'étaler, je démissionne de mon poste de rédac'chef de Looping et j'ai la chance un mois plus tard d'être recruté par l'équipe du magazine RC Racing Car pour créer un nouveau magazine d'aéromodélisme. Le challenge est réel, car le numéro 1 doit sortir pour le salon de la Porte de Versailles qui se tient du 8 au 17 avril… et en prime, dans le même temps, je quitte la région parisienne pour m'installer dans l'Ain, tout près de Mâcon, et donc en devenant avant que le terme soit à la mode un "télétravailleur"… Il faut dans ce délai aménager un bureau, un atelier, créer un plan encarté et aussi un plan "à vendre" qui soient des valeurs sûres pour ce premier numéro… Trouver la matière pour remplir le journal et donc constituer une équipe de pigistes. Et il faut bien sûr trouver un nom à la revue et créer son logo. Beaucoup le savent, ce sera "FLY International", et le logo ne variera pas d'un pouce durant les 17 années de publication. Le mot "International" n'a été ajouté que pour ne pas avoir de problème avec la marque de meubles !

Pour le plan "à vendre", avec mon complice, futur beau-frère et futur rédacteur à plein-temps de FLY Didier Cervera, nous jetons notre dévolu sur le Cap 10, avion dont on est certain qu'il va plaire… Et Didier possède un plan d'une version maquette de vol circulaire de Jean Guillemard d'environ 80 cm d'envergure et dont les formes semblent particulièrement justes. Il va me servir de base pour dessiner les contours extérieurs d'un plan plus grand, en 1 380 mm d'envergure. La structure sera bien évidemmment complètement revue pour s'adapter à la RC et au nouveau format. Comme j'ai énormément à faire pour sortir aussi un plan encarté, plus bien sûr tout le reste du numéro 1 (dont l'essai d'un Piper J3 Great Planes, à monter intégralement, celui du V-Star de Graupner et celui de l'Hyperfly Kyosho…), c'est Didier qui construira le Cap 10, mais réalisera aussi les formes des moules du capot, de la verrière et des carénages de roues qui seront ensuite transformées en moules par Kit Concept pour la production de ces éléments en fibre ou thermoformés que la revue vendra en quantité !

Mais il fallait aussi un plan encarté, d'un modèle qui se monte vite, très vite ! Et comme la mode des planeurs "lancer-main" était en train de débouler, c'est sur ce type de modèle que j'ai planché, en en créant deux versions d'un coup, une en planeur pur et une avec motorisation électrique économique (Mabuschi 380 alias Speed 400, en direct). Il fallait faire vite dis-je… Et donc, je me suis collé 2 planeurs à construire d'un coup. Il fallait qu'ils soient présentés en vols dans les filets du salon de la Porte de Versailles, c'était capital pour lancer la revue…

Par rapport à ce qui se faisait alors, j'ai choisi un profil moderne, le SD7037, en l'amincissant à 7,5 % pour obtenir une traînée vraiment faible et donc une belle finesse… Il fallait viser une charge alaire la plus réduite possible en concevant une structure faite de matériaux courants et peu onéreux, donc, du balsa, du contreplaqué et du pin… L'expérience du Teenager crée pour RCM/Looping a été précieuse pour que les qualités de vol du nouveau planeur le rendent non seulement bon en extérieur, mais facile à présenter dans les filets du salon. Vol lent et maniabilité extrême étaient à privilégier.

C'est ainsi qu'est né le Slider, dessiné dans le garage de ma nouvelle habitation, sur la table à dessin à pantographe datant de l'immédiat "après-seconde guerre mondiale" et que j'avais racheté à mon premier employeur (l'Aérospatiale où j'avais commencé ma carrière en bureau d'étude) quand celui-ci nous avait équipés de tables plus modernes. Et en Avril 1995, le FLY n° sortait avec le Slider LM et le Slider 400 en plan encarté… Il allait connaître un très gros succès facile à constater par les ventes de la petite verrière thermoformée qui était proposée dans l'article… et aussi par le nombre d'exemplaires vus dans les rencontres de planeurs lancé-main dans les premières années de la revue, qui sponsorisait le Challenge FLY...

 

Voilà l'article et le plan d'origine du Slider...

29 ans plus tard, il est de retour sous forme d'un kit, lui aussi compatible planeur pur ou électrique, modernisé et adapté à la découpe laser et à une motorisation brushless.

 

2022... "Allo Jean-Louis, c'est Pascal Cepeda..."

Voilà comment la nouvelle vie du Slider commence. Par un coup de téléphone venant du pays où il ne fait pas bon demander un pain au chocolat dans une boulangerie... Pascal dit "Chocolatine Man", dit "Chut Models", ou encore d'autres surnoms que je ne saurais tous dire ici, me demande si je l'autoriserais à créer une version modernisée du Slider, pour en faire un kit découpé laser Silence Model. FLY n'existant plus depuis 10 ans, aucun risque de porter préjudice aux ventes d'anciens numéros... Et étant le concepteur du modèle, j'en ai la propriété intellectuelle, donc... je peux sans hésiter donner mon accord, et j'en suis même flatté !

Pascal va alors me tenir au courant de l'avancement du projet, en m'envoyant des plans que je pourrais étudier et faire modifer en fonction de petits points de détails que je peux faire améliorer ou juste mettre "à mon goût". Ainsi par exemple, le nez de la version planeur sera redessiné plus affiné que sur le plan d'origine, plus ressemblant à celui réalisé sur le Slider LM de 1995. En fait, le nez du plan d'origine était un peu court... par manque de place sur le format du plan... Oui, aujourd'hui, je peux avouer, il y a prescription !

Et ainsi, peu avant l'arrivée du printemps en 2023, un kit prototype de Slider Evo est arrivé à la maison, qui n'est plus celle des débuts de Fly, mais qui est toujours en Bresse, à 5 minutes de la plaine de Saône où je fais nombre d'essais de modèles.

 

Le kit prototype arrivé début 2023 de chez Silence Model

 

C'est le montage de ce prototype que je vais vous présenter à la suite. Il peut y avoir quelques infimes différences par rapport aux kits de série, sans incidence sur les qualités de vol, mais venues à la suite justement du montage des deux prototypes, le mien et celui monté par Pascal, afin de vous proposer le kit le mieux abouti possible. Ainsi, les servos sur la version électrique vont changer de position durant les essais afin d'optimiser le centrage et la plage de batteries utilisables... Une mise au point de kit, ça demande du temps, des essais, des modifications... Et c'est pour ça que j'ai dû tenir secret le modèle entre mars 2023 et la sortie des kits de série en janvier 2024... Le modéliste ne voit pas ce travail réalisé par les fabricants ou artisans (des derniers sont souvent une personne seule qui ne compte pas ses heures). Entre l'idée de faire un nouveau modèle, le dessiner, créer le premier prototype, faire des des essais en vols , modifier etc .. et la série, beaucoup de temps se passe. Il faut être indulgent avec nos fabricants d'aéromodélisme et patient, c'est l'essence même du modéliste passionné.

J'ai choisi de monter la version électrique, car avec la plaine de Saône sous la main et mon club "Aéro Massilly 71" qui a deux sites de plaine en plus de deux sites de vol de pente répertoriés, c'est avec moteur que mon Slider Evo pourra voler vraiment souvent.

Pascal Cepeda a lui assemblé la version "planeur pur" et il vous propose également un album photo du montage de cette version.

 

Découverte du Slider à la mode laser

Par rapport à une majorité de kits découpés laser de Silence Model, le balsa est prépondérant et le contreplaqué minoritaire. Pascal a voulu garder l'âme du Slider d'origine, et surtout sa grande légèreté, même si compte tenu de la flambée des prix sur le balsa de nos jours, ça grève fatalement le prix du kit. Les formes et dimensions d'origine sont en grande partie respectées, avec juste un nez qui s'est un peu allongé afin de tenir compte, pour la version électrique, des propulsions modernes brushless et batteries LiPo bien plus légères que les "ferrites" et NiCd de l'époque. La structure a été toutefois aménagée afin de rentrer les pièces dans des planchettes plus courtes que les 100 x 10 cm habituelles, c'est indispensable pour le packaging.

Une modification majeure a été de rendre l'aile démontable en deux demi-panneaux. A l'origine, l'aile assemblée était d'une pièce. Avec ce changement, le transport et le rangement seront plus faciles.

On retrouve une particularité de la voilure : chaque côté est en deux panneaux, un rectangulaire et un en trapèze, avec toute la flèche au bord d'attaque. Si le panneau intérieur a une construction très classique avec longeron supérieur et longeron inférieur (en pin), le panneau extérieur a seulement un longeron à l'extrados. Deux utilités à ceci : D'abord, l'épaisseur du profil au saumon est très faible et deux longerons ne laisseraient plus de matière entre eux aux nervures, et ensuite, on réduit le poids des extrémités d'ailes, ce qui favorise la maniabilité en roulis en diminuant l'inertie. Et compte tenu de la très faible masse du planeur, c'est suffisant. Par contre, ça impose de construire les panneaux externes "à l'envers", et en calant nervures et baguettes avec soin. C'était déjà ainsi sur l'original et ça a été conservé tel quel. Par contre, la jonction entre les panneaux internes et externes a été modifiée : on avait des nervures épaisses qu'il fallait raboter aux angles nécessaires aux bonnes valeurs de dièdre sur le modèle 1995. Sur l'Evo, on a des nervures en contreplaqué qui sont à coller selon ces angles, en utilisant des cales fournies dans le kit.

On note que les baguettes de bord de fuite sont livrées avec des encoches pour améliorer le collage des nervures. On le faisait à la main en 1995, ici, le laser a déjà fait le travail. Elles sont profilées pratiquement à la forme finale, il restera un léger ponçage à faire après assemblage.

Le fuselage voit ses flancs et le dessous coupés en deux parties à rabouter, pour réduire la longueur des pièces comme déjà dit. Les couples vont se monter avec un système de tenons et mortaises, ce qui va simplifier le montage et faciliter l'équerrage.

 

Le kit prototype déballé. Beaucoup de balsa, des découpes fines et ultra précises...

Le gain de temps par rappport à un montage d'après plan est évident.

 

Le plan du Slider Evo : on retrouve parfaitement la ligne de l'original et il faut sortir le réglet pour mesurer les différences...

Un très joli dessin, et c'est un connaisseur qui vous le dit !

 

Equipements à prévoir (Version électrique)

  • Il va falloir 2 servos, format 9 grammes. J'ai utilisé des Hitec HS-53 (qui sont annoncés à 8g).
  • Pour le moteur, j'ai utilisé un X-Power XC2212/18 dont je disposais et dont je connais bien les performances pour l'utiliser sur mon e-Rye et mon @Home. Mon contrôleur est un XReg 18. Mon hélice repliable est une 7 x 4,5" montée sur un cône alu Scale XPower diamètre 32 mm avec adaptateur 2,3 mm. Ce cône est assez long et il file bien avec la ligne du fuselage. Cette motorisation ne semble plus disponible depuis que Topmodel a fermé. Silence Model a prévu un ensemble qui donne des performances a priori équivalentes, mais avec un Kv plus élevé et une hélice plus petite : Roxxy C22-20-15 avec hélice 6x3".  Un contrôleur Roxxy BL-Control 712 (12A) sera bien adapté.

 

Mon ensemble de motorisation, issu de mon @-Home, une valeur sûre hélas plus disponible. Mais il y a tout ce qu'il faut chez Silence Model !

 

  • Pour la batterie, j'ai testé le Slider Evo avec des LiPo 3S, de 550 mAh 95C (TatTu R-Line), des 3S 1000 mAh 25C et même des 3S 1300 Mah 25C ! Leur position dans le fuselage varie afin de conserver le centrage, mais toutes des valeurs peuvent convenir. A chacun de trouver le compromis qu'il préfère entre masse réduite ou autonomie gigantesque. On peut aussi choisir de voler "lourd" les jours de vent plus soutenu, afin de mieux avancer. Du ballast utile en quelque sorte.

 

Voici les types de batteries qui ont été utilisées lors des essais en vol du prototype du Slider Evo électrique. Le 1300 est possible, mais vraiment surabondant. Les deux autres types de batterie (550 et 1000 mAh) sont les deux vraiment retenues.

 

  • Pour le récepteur, on se contente de 3 voies… La plupart des récepteurs en offrent plus. J'ai utilisé un Graupner GR-12 avec alti-vario et gyros intégrés, pratique pour mesurer les taux de montée lors des essais… Et le vario aide bien pour faire de très longs vols en plaine en discriminant efficacement les zones de zéro positif de celles de zéro négatif. Et oui, même avec un deux axes, les gyros, ça peut servir... En air turbulent, les trajectoires sont plus propres et à l'atterrissage en air chahuté, les gyros sont toujours plus rapides que le pilote pour contrer quand c'est nécessaire et ça peut éviter de petites casses en pente.

 

Bon, on attaque la construction... Mise en bouche avec les empennages !

Grâce à la découpe laser, pas une baguette ne sera à ajuster, tout tombe "pile-poil" et les éléments s'encastrent à la perfection, si bien qu'il n'est même pas utile de construire sur le plan, ce qui le préserve, du moins momentanément. Le stab et la dérive se montent en quelques minutes à la colle blanche (les plus pressés pourront y aller à la cyano). La gravure "Slider Evo" que l'on voit sur la dérive ne sera pas conservée sur les exemplaires de série : ça ne se voit pas sous l'entoilage et ça ne figure que d'un côté.

 

 

Les éléments du stab et des gouvernes de profondeur sont préparés avec un ponçage léger pour évaburer les points de rétension dans les planchettes. Même chose (à droite) pour la dérive et la gouverne de direction.

 

La baguette arrière du plan fixe est épinglée en utilisant une règle pour assurer sa rectitude.

Les autres pièces sont collées et prennent naturellement leur place grâce aux encoches.

Les gouvernes de profoneur sont réunies, saumons posés. La règle est toujours là pour assurer la rectitude.

Le logo Slider Evo ne sera peut-être pas sur la version de série.

 

La dérive et le volet de direction collés sèchent sur un coin du chantier...

On va pouvoir passer à la suite !

 

Montage du fuselage

Pas de grosse complication pour le fuselage. Toutefois, le fond plat qui recevait ensuite un bloc à façonner sur la version originale n'existe plus et c'est grâce à de nombreux encastrements tenons-mortaises que notre fuselage de Slider Evo pourra aisément être construit "droit". La première étape consiste à réunir les pièces constituant les flancs et le dessous…

 

Petit rappel pour toute la suite :
Les phases suivantes vont souvent faire appel à des diaporamas.

Chaque diaporama se rapporte au chapitre qui le précède et chaque photo est légendée.
Les légendes sont une partie intégrante importante pour la compréhension de l'essai.
Pour lire la légende, plusieurs possibilités :

 

  1. Cliquer sur une photo pour l'afficher en grand. La légende est alors lisible en bas de l'image.
  2. Juste "survoler" la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors dans un pop-up.
  3. Survoler la miniature de la photo avec le curseur de la souris sans cliquer dessus, la légende s'affiche alors aussi dans un pop-up.

 

Voici les éléments des flancs et du dessous du fuselage.

Les raccords en dents de scie augmentent les surfaces de collage et assurent la résistance.

 

Allez, voici un premier diaporama présentant l'assemblage du fuselage.

 

 

On arrondi les angles !

Maintenant que la massue est constituée, on va y aller au rabot et à la cale à poncer pour arrondir largement les angles. Les encoches doivent pratiquement disparaitre sous les fuselage. Il faut aussi ajuster le ponçage du dessus de l'avant pour que les formes correspondent avec la verrière. Celle-ci sera découpée avec quelques millimètres de débord sur tout le tour.

 

 

On passe au gros morceau : les ailes !

C'est la voilure qui donne toutes ses qualités de vol au Slider. Dotée d'un profil mince avec un léger creux à l'intrados, elle demande du soin et de la précision pour son assemblage. Prenez votre temps ! Vérifiez et revérifiez les équerrages. Si les panneaux centraux peuvent se monter normalement sur les longerons inférieurs, les panneaux externes dépourvus de longerons inférieurs s'assemblent en fixant d'abord les nervures sur les bords de fuite et sur le chantier avant de poser les longerons supérieurs. Prévoyez des chutes de balsa de 1 mm pour caler nervures et baguettes de bord de fuite afin de respecter le creux de l'intrados. Utilisez bien la cale fournie qui offre deux angles différents pour caler les nervures donnant les divers dièdres.

 

Les pièces constituant les ailes sont préparées et repérées sur le plan. Prenez le temps de bien identifier chaque pièce !

 

On attaque les panneaux centraux...

Ils vont être assemblés tous les deux en même temps. Prenez bien le temps de tout caler, épingler, mesure, vérifier...

 

Coffrage des panneaux centraux

 

Première mise en croix partielle...

Quand nos deux panneaux centraux sont finis, impossible de résister à l'envie de les mettre en place sur le fuselage… Bon, là, ça fait plus racer que planeur, mais c'est une étape importante où l'on peut déjà vérifier l'équerrage de la cellule.

 

 

Panneaux externes de la voilure

La construction est assez semblable aux panneaux internes à un "détail" près… Il n'y a pas de longeron inférieur et les nervures ne vont au départ être positionnées que par l'encastrement dans le bord de fuite. Autant dire que l'épinglage des nervures sur le chantier devra se faire en utilisant des équerres et le plan pour les positionner parfaitement.

 

 

Réunion des panneaux et goussets

Les nervures de jonction des panneaux doivent être poncées finement pour que les surfaces de collage soient parfaitement lisses et planes. Ensuite, on va épingler les panneaux centraux sur le chantier et venir contre coller les nervures de jonction. Je fabrique deux cales en balsa de 2 ou 3 mm de 80 mm de haut que je cale sous la dernière nervure du panneau externe afin d'avoir des dièdres parfaitement symétriques (Ces cales seront fournies dans les kits de série). Des pinces serrent le collage des nervures de jonction le temps du séchage.

Une fois les deux ailes complètes, on ajoute des goussets à chaque jonction entre l'arrière des nervures et le bord de fuite. C'est très léger et ça renforce considérablement la structure, pour supporter la tension de l'entoilage. Sur mon kit prototype, ces goussets n'étaient pas fournis. Je les ai découpés en me faisant un petit outillage (micro boîte à onglets). Sur les kits de série, ils seront inclus.

On arrive au bout de notre cellule et on peut maintenant faire un ponçage fin final et admirer notre cellule poids plume !

 

Grand moment que la première vraie mise en croix... On a le droit de passer quelques minutes à admirer son travail !

Quelques autres vues de cette étape ci-dessous.

 

 

Pesée des éléments avant ponçage final :

Fuselage avec commandes :  77 g
Aile D :  52 g
Aile G :  58 g
Empennages :  17 g
Bulle (a finir de découper) :  16 g
Clé d’aile C.a.p. 4 mm 10 g
Total cellule :  230 g
   
Moteur + ESC :  51 g
Hélice + cône 30mm provisoire :  18 g
Batterie 3S 1000 mAh :  71 g
2 servos + guignols :  20 g
Récepteur :  10 g
Total équipements

170 g

   
Total avant entoilage 400 g

 

Finition et équipement (1ère version)

Je n'ai pas eu le choix pour le décor, Pascal a souhaité que j'entoile mon proto comme étaient mes Slider LM et Slider 400 de 1995 ! Donc, film thermorétractable blanc et bleu transparent de rigueur ! Il faut être patient et attentif lors de l'entoilage des ailes et des empennages pour ne pas introduire de vrillage. Bien coller le film à l'intrados de chaque nervure, pour que l'entoilage suive bien le creux du profil, avant de réaliser la tension.

Ensuite, les empennages ont été collés et il restait à remonter le moteur, les servos et à connecter les commandes.

 

 

Pesée de la cellule après entoilage

Fuselage avec commandes et bulle :  104 g
Aile D :  72 g
Aile G :  76 g
Empennages :  26 g
Clé d’aile C.a.p. 5 mm 10 g
Total cellule :  288 g
(L’entoilage représente donc  58 grammes)  

 

Masse totale entoilé et équipé avec batterie 3S 1000 mAh : 463 g

Charge alaire avec batterie 3S 1000 mAh : 16,7 g/dm2

 

L'heure de vérité... Décor puis, premières sorties et premiers essais !

Pour le décor final, c'est CD Design qui m'a découpé le logo blanc à poser sur le bleu de l'aile. Et j'ai ajouté quelques autocollants Silence Model et même un autocollant FLY sur la dérive, en référence aux origines du planeur.

Le Slider est en ordre de vol, quelques photos statiques puis je suis allé en Plaine de Saône et à Massilly effectuer les premiers vols. Comme je le supposais en contrôlant le centrage, le planeur vole sans problème, mais il est centré assez avant et donc pas optimisé... Silence Model avait cru bien faire en avançant les servos pour la version électrique en tablant sur les motorisations modernes plus légères que celles de 1995, mais finalement, il faut revenir à la position des servos prévue sur l'original : à l'arrière presque sous le bord de fuite.

 

Quelques images du Slider Evo avant et pendant ses premiers vols, tout juste sorti de l'atelier. Cliquez sur les miniatures pour les agrandir.

 

Back to work ! Ou faire et défaire, c'est toujours...

Donc, il a fallu changer les servos de place. J'ai refais une platine que j'ai collée à l'arrière du compartiment sous l'aile, juste en avant de la platine de fixation de l'aile afin d'avoir accès aux vis de fixation des servos. Les commandes ont été raccourcies. La platine servo a été démontée. Ainsi, je peux reculer la batterie derrière le couple du bord d'attaque si j'utilise une batterie lourde (1000 ou 1300 mAh), ou la placer juste devant ce couple quand j'utilise la 550 mAh. Cette fois, le centrage est top et je retrouve mon Slider super neutre comme il le faut pour en tirer les meilleures  performances.

Depuis, la modification a été prise en compte par Silence Model et sur les kits de série, les servos seront positionnés ainsi pour la version électrique. Ils sont logés dans le compartiment avant pour la version planeur pur.

 

Les trois types de batteries et leurs positions dans le fuselage. De bas en haut, la 550 mAh devant le couple, pratique car il suffit de déposer la bulle pour la remplacer. Au centre, la 1000 mAh et en haut la 1300, toutes deux derrière le couple. Il faut déposer l'aile pour les installer.

 

Pesée avec batterie 3S 550 mAh Tatoo 95 C et servos reculés :

Masse totale entoilé et équipé : 439 g

Charge alaire : 15,7 g/dm2

 

Bidouilleries diverses...

Pour voler à la plus faible masse possible dans du tout petit temps, j'ai réalisé une clé d'aile "allégée" constituée d'un tube alu avec un jonc carbone collé dedans à la cyano. La clé acier du kit pèse 10 grammes, la clé allégée n'en fait que 3 ! Bon, d'accord, 7 grammes de moins, ce n'est pas énorme... Mais couplé avec la batterie de 550 mAh, ça me permet de voler avec un Slider électrique plus léger que n'était le Slider en planeur pur en 1995 !

Un bloc de mousse protège le récepteur, mais il a deux autres fonctions : je cache dedans deux vis nylon de rechange pour les ailes au cas-où... Et pour le transport et le stockage, le bloc cale mes deux clés d'ailes dans le fuselage...

Cliquez sur les photos pour les agrandir et lire les légendes.

 

 

Bilan de la construction

Le kit prototype s'est assemblé sans difficulté. A l'issue de la construction, j'ai envoyé un fichier à Silence Model avec les infos des masses obtenues, mais aussi une quinzaine de points de détails à corriger ou pouvant être améliorés. C'est pourquoi vous trouvez sur vos kits quelques infimes différences par rapport aux photos de de dossier, comme l'ajout du tracé de prises NACA pour ventiler le moteur.

 

Le point le plus positif, c'est que je suis parvenu avec ce kit modernisé à sortir mon Slider Evo en version électrique au poids de mon Slider LM (planeur pur) de 1995, à 1 gramme près, quand j'utilise la batterie LiPo 3S 550 mAh ! Et ce malgré l'aile en deux parties et avec une puissance bien supérieure à ce que donnait le Speed 400 et ses 6 éléments NiCd de 500 mAh de la version électrique de l'époque... Bien sûr, tout le matériel radio a gagné en masse, mais il faut vraiment que la cellule soit bien pensée dans cette version découpée laser pour obtenir un tel résultat. Et cette cellule n'est pas fragile, on peut remuer le Slider allègrement !

Pascal Cepeda qui a monté son prototype en version planeur pur arrive bien sûr à une masse encore plus faible. On tient là de fabuleux gratteurs, qui avec leur profil mince restent capables de remonter dans un peu de vent.

 

Le challenge est tenu et la fabrication des kits de série a été lancée à l'automne 2023 pour un lancement officiel au tout début de 2024. Je pense qu'on verra déjà quelques Slider Evo dès le printemps sur les terrains et sur les pentes... Rendez-vous à la rencontre de vol de pente de Macon 2024 pour des vols au petit matin dans de douces brises !

 

Ci-dessus, une vidéo tournée initialement juste pour que Pascal

Cepeda puisse voir comment se passent les essais en vol de la

version électrique.  Je la pose ici tout de même, elle montre bien

le taux de montée du planeur et sa maniabilité !

 

 

Les réglages retenus

Centrage :

82 mm du bord d’attaque à l’emplanture.

 

Débattements :

Petits :

Direction : +/- 18 mm Expo 15 %

Profondeur : +/- 8 mm, Expo 10 %

 

Grands :

Direction : +/- 27 mm Expo 30 %

Profondeur : +/- 15 mm, Expo 20 %

 

Les petits débattements sont suffisants pour voler normalement, exploiter les thermiques, transiter...

Les grands débattements ne servent que pour voltiger : tonneaux, vrilles ety déclenchés, ou pour avoir plus de défense en approche en pente si la zone est turbulente.

 

Allez, diaporama d'images en vol une fois le Slider Evo électrique prototype réglé :

 

 

Laissons glisser le Slider Evo...

Il reste à terminer ce dossier en parlant du vol du Slider Evo, pour ceux qui n'ont pas connu la version originale. En effet, les bien plus de 20 ans "savent" déjà et j'en connais qui ne vont pas hésiter longtemps à faire un retour de quelques décennies en arrière et retrouver de bonnes sensations…


Lancé : Je parle ici pour la version électrique bien sûr. A la pente, on lancera moteur coupé, sauf si la zone de départ est très turbulente, cas auquel deux secondes de moteur peuvent rassurer pour s'écarter au plus vite et en sécurité du bord. En plaine… je lance le plus souvent le Slider moteur coupé, à la façon "lancer-main" avec le fuselage tenu entre pouce et majeur-annulaire, et l'index dans le finger-hole pour donner une bonne poussée initiale. Je n'ai plus les 37 ans de l'époque où je lançais haut et mon épaule me dit avec conviction que les années sont passées, mais ça permet tout de même de tâter l'air, des fois qu'une micro bubulle serait exploitable dès le départ à quelques mètres du sol… Et si ce n'est pas le cas, j'ai tout le temps pour démarrer le moteur ! Bref, la prise en main est excellente et il est facile de lancer le Slider Evo bien à plat.


Montée au moteur : L'hélice emmène fort le Slider Evo et il serait quasiment possible de monter à la verticale… Mais ce n'est pas le plus efficace et une montée sous une pente de 45 à 60° donne le meilleur vario. Comme mon proto est équipé de la télémétrie, j'ai pu relever un taux de montée de l'ordre de 8 m/s, ce qui est excellent ! En général, avec 5 secondes de moteur, la hauteur est largement suffisante pour couper et se commencer à explorer la zone à la recherche d'ascendances. Pensez à commencer à remettre le Slider à plat juste avant de couper le moteur afin de ne pas perdre de hauteur en décrochant à l'arrêt du moteur : l'inertie est faible et comme la montée se fait avec le nez planté dans le ciel, la vitesse diminue instantanément si on coupe le moteur alors que le nez est encore haut.


Transitions : Pour explorer votre zone de travail, ne faites pas voler le Slider Evo trop lentement, la finesse est meilleure avec une vitesse sensiblement supérieure à la vitesse minimale du planeur. Il avance alors bien et peut remonter sans problème des vents de 15 km/h. Le peu d'inertie des extrémités d'ailes fait que le Slider marque bien le passage dans une ascendance en levant l'aile du côté où ça porte le plus… Si vous rentrez "symétrique" dans la pompe, vous le verrez accélérer en levant gentiment la queue. Notez que le Slider vole avec un centrage passablement reculé, possible grâce à un gros volume de stab. Il n'est pas instable en tangage, mais il faut tout de même bien le tenir à la profondeur pour couler les trajectoires en transition. Personnellement, j'utilise un inter à trois positions pour avoir trois "trims" de profondeur différents accessibles à tout moment. Ce sont des "phases de vol" simplifiées en quelque sorte puisque seul le trim de profondeur varie. Inter tiré vers moi, le trim cale la vitesse de vol pour le taux de chute minimum (quand je gratte en pente ou que je spirale dans un thermique), inter au milieu, le trim règle la vitesse pour la finesse maxi (transitions), et inter poussé, le Slider vole naturellement encore plus vite, et c'est pour le vent fort ou pour voltiger. Notez que la direction donne un roulis induit puissant et on doit se contenter de mouvements de faible amplitude pour contrôler la trajectoire, sans quoi, on va faire dandiner le planeur et donc, on perd en performances. Je transite avec les petits débattements et de l'expo afin de ne jamais "en faire trop". Les virages s'enroulent très facilement et les sorties de virages se font aussi bien qu'avec des ailerons. Le Slider n'a aucune tendance à renâcler à se remettre à plat en se mettant en glissade comme on a connu avec certains lancers mains qui manquaient de dièdre. Avec le Slider, on oublie tout de suite qu'on pilote un deux axes !

 

Gratte et spirales : C'est bien sûr le domaine de prédilection du Slider Evo ! En pente, la moindre brise suffit à tenir le planeur en l'air et il gratte et surfe sur la moindre parcelle d'air ascendant. A la vitesse donnant le plus faible taux de chute, on est encore loin de la vitesse de décrochage et la maniabilité est toujours excellente. Il est aisé de balancer le Slider en virage pour rentrer en force dans une zone plus porteuse. La spirale dans les thermiques est facile à engager et à entretenir. Il suffit de garder un petit peu de direction dans le sens du virage, et de doser le rayon à la profondeur. Si le thermique est de type 16 (très étroit…), n'hésitez pas à incliner fort et à tirer tout autant, le Slider peut tourner sur un rayon ridiculement petit sans vous partir dans les pattes. S'il faut inverser le sens de la spirale, il le fait sans jamais rechigner, c'est le résultat des multiples dièdres très accentués. Le Slider monte vraiment facilement dans les ascendances et il faut presque s'en méfier pour ne pas se faire happer et le perdre de vue… Si ça monte trop, deux solutions : la fuite en accélérant franchement en ligne droite pour quitter la zone, ou si celle-ci est très large, mettre (en douceur) la profondeur et la direction en butée, ça donne une spirale engagée (pas vraiment une vrille) qui permet de descendre assez fort et qui reste sans problème compatible avec la résistance des ailes. Le Slider est taillé pour gratter et il est idéal dans tu petit temps. C'est là qu'on prend le plus de plaisir à explorer le secteur et à exploiter ce petit thermique attaqué entre 10 et 30 mètres du sol et qui vous monte à une centaine de mètres avant de repartir silloner le secteur à la recherche du suivant... Ne montez pas trop haut, c'est interdit, le risque de perte de vue est présent, et c'est quand on voit bien son Slider qu'on prend le plus de plaisir à le spiraler !

 

Décrochage et vrilles : Le Slider décroche à une vitesse vraiment réduite et bascule proprement vers l'avant, sans partir sur une aile. En rendant la main, il raccroche immédiatement et la perte de haute reste très faible. En petits débattements, la vrille n'est pas atteinte, et en gardant direction et profondeur en butée, on a une spirale descendante très serrée, mais les ailes ne sont pas décrochées. Avec les grands débattements, on a quelque chose qui ressemble plus à une vrille, mais là encore, dès les manches recentrés, le raccrochage est si instantané que je doute que la voilure soit véritablement décrochée. Bref, le Slider n'est jamais dangereux ou critique aux plus basses vitesses. Et si vous vous faites surprendre, "foutez-lui la paix" et laissez le voler en relâchant les manches, il va retrouver sa ligne de vol de lui-même.

 

Voltige : Oui, le Slider Evo est un deux axes… Et alors ? Il est capable de passer bon nombre de figures de voltige ! Les boucles tirées sont une formalité, on s'en doute. Mais le tonneau passe lui aussi sans problème. Passage en grands débattements, une prise de vitesse moyenne, on envoie la direction sans tirer la profondeur, et on pense à pousser sur le dos… Et ça tourne tout seul ! Il ne réduit même pas le taux de roulis sur la fin ! Avec du moteur, le tonneau passe en palier, et même en montée accentuée ! Les plus expérimentés pourront aller jusqu'à passer (au moteur) le cercle en tonneaux sans perdre d'altitude ! L'immelmann passe lui aussi, avec moteur de préférence au moment du demi-tonneau. Sans moteur, on pourra préférer le rétablissement tombé (alias demi huit Cubain), le demi-tonneau se faisant en descente, donc avec plus de vitesse et d'efficacité à la direction. Le retournement standard ou sous 45° est aussi au programme, et même sans moteur pour le second. Le renversement sans moteur est moyen et doit être botté très vite, faute d'inertie pour prolonger la montée. Au moteur, c'est différent, on est pendu à l'hélice et celle-ci souffle la direction et donc, ça grimpe et ça bascule facilement, le plus dur étant de ne pas désaxer et il faut pousser la profondeur durant le basculement pour limiter le roulis induit. Enfin, il est possible de voler sur le dos, avec ou sans moteur. Sans moteur, il est clair que le profil n'est pas au mieux dans cette position et le taux de chute est élevé, mais c'est parfaitement pilotable. Notez que sur le dos, on contrôle l'inclinaison sans problème, en pilotant comme si on avait des ailerons, c'est juste "moins stable", mais on a toujours le contrôle.

 

Approche et atterrissage : En plaine, la taille du circuit d'approche va dépendre de la hauteur à laquelle vous l'attaquez et de la force du vent. Plus ça souffle, plus vous ferez une finale courte… Sans vent, le plan d'approche est très faible et le Slider peut rentrer d'assez loin. Résistez à la tentation de tirer sur la profondeur pour allonger la finale. Il faut au contraire lui garder sa vitesse pour le faire allonger, quitte à finir en effet de sol. Le freiner ne fait que réduire la distance parcourue. Le poser au sol se fait avec une vitesse ridiculement faible et le Slider s'arrête en général sur place. Mais il est plus amusant de le rattraper à la main, de préférence par le fuselage. On peut le prendre par le dessous, mais aussi en amenant la main au-dessus du nez et en le bloquant quand les ailes butent sur la main. Evitez autant que possible de l'attraper par le bord d'attaque des ailes, la structure uniquement coffrée à l'extrados n'aime pas vraiment. En pente, c'est la configuration de celle-ci qui vous imposera le type d'approche. Si le vent est soutenu, gardez toujours le nez bas et de la vitesse en approche, vous aurez ainsi de la défense. Passez si besoin en grands débattements. Pour poser dans des herbes un peu hautes, ne finassez pas, limitez l'arrondi et laissez le Slider se faire arrêter par les herbes, vous éviterez de vous faire retourner par le vent.

 

Temps de vol (version électrique)

Le Slider Evo est tellement un gratteur qu'il est bien difficile de quantifier le temps de vol possible sur un accu… En fait, le choix de la batterie va plus se faire en fonction des conditions de vent : plus ça souffle, plus on mettra une batterie lourde afin d'avoir du lest utile. Je vole en air calme de préférence avec mes batteries Tattu 3S de 550 mAh et ma clé d'aile allégée. Ainsi, dès que de toutes petites ascendances sont présentes, il est rare que je fasse moins d'une demi-heure de vol avec un pack… Si le vent dépasse les 10 km/h, je préfère les packs 3S 1000 mAh et la clé d'aile du kit, pour mieux avancer. Et là, je dépasse très souvent les 45 minutes de vol sur un pack. Dans les deux cas, il arrive régulièrement de tenir plus d'une heure en l'air et finalement, je rentre souvent avec une batterie loin d'être vide.

En vol de pente, on ne pense même plus autonomie, car la batterie ne servira pratiquement qu'à alimenter la radio… Sauf en cas de remontée nécessaire suite un une forte dégueulante. Et donc, là encore, le choix de la batterie se fait en fonction des conditions : plus ça vente et plus ça porte et plus je leste le Slider avec une batterie lourde.

Notons que je n'ai utilisé les packs 3S 1300 mAh que pour tester leur compatibilité, mais ce ne sont pas des packs que j'utilise régulièrement sur ce planeur.

 

Le Slider LM de 1995 et le Slider Evo électrique de 2023... Même poids, mêmes qualités de vol, mais dès début 2024,

il est disponible en kit laser ! N'attendez surtout pas...

 

A vous de Slider !

Voilà, je crois avoir tout dit sur la renaissance du Slider et j'espère que ce planeur vous fait envie et que le kit Silence Model aura un franc succès. Sa construction s'adresse à des modélistes ayant déjà deux ou trois constructions en structure dans les doigts. Le pilotage est accessible à un débutant pourvu qu'il ait un moniteur pour l'aider à la mise en altitude et pour le reprendre en cas de grosse bourde. Et les pilotes les plus confirmés auront aussi beaucoup de plaisir à le piloter et à grattouiller les bullettes où à "crétoter en tiraillant" comme on dit à Mâcon, sur les pentes par tout petit temps. Bien sûr, si le vent force et dépasse les 20 km/h, on choisira une autre monture, mais dans l'air calme, le Slider est une valeur sûre ! A vos chantiers !


Merci à Silence Model d'avoir remis un de mes meilleurs dessins au goût du jour !

 

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Addendum : Test de la motorisation Silence Model

Dix mois après avoir construit le 001, Silence Model est sur le point de mettre le Slider Evo à la vente. J'ai alors assemblé un second fuselage (issu comme mon 001 d'un pré-kit, donc, avec de petites diférences par rapport aux kits de série) que j'ai équipé avec la solution de motorisation proposée par Silence Model afin de tester celle-ci et de pouvoir comparer avec la motorisation utilisée sur le 001 qui reste aussi opérationnel. Les mêmes ailes (celles du 001) serviront à ce test, ainsi, pas de risque d'avoir de gros écarts liés à la voilure.

 

Voici la solution de motorisation proposée par Silence Model.

 

Le montage est analogue, rien de spécial à dire dessus.

La masse globale de la propulsion Roxxy est inférieure à ce que j'ai monté sur le 001 (Hélice, cône et contrôleur plus légers) avec pour conséquence un positionnement différent des batteries :

Avec la 550 mAh, je dois l'avancer de 8 cm environ dans le nez (pas de problème, il y a la place !).

Quant à la 1000 mAh, elle passe de derrière le couple situé au bord d'attaque en avant de celui-ci...

 

Le second fuselage vole avec les ailes du Slider Evo 001 afin de tester l'ensemble de motorisation proposé par Silence Model.


Une astuce que je vous indique pour la mise en place du moteur (en effet, positionner le moteur en le tenant avec les doigts relève de la gageure…) : Un tube alu avec deux petites encoches permet de saisir le moteur par la fixation d'hélice du côté "cage tournante". Il est alors facile de mettre et maintenir le moteur en place le temps de monter les vis. Autre solution retenue par Pascal Cepeda : une gaine plastique montée en force sur l'axe pour "tirer" le moteur par l'avant. A vous de choisir !

Images de mon astuce pour monter le moteur Roxxy.

 

En vol avec la motorisation Roxxy

Les essais ont été rapides, car en fait… On a une hélice plus petite avec moins de pas, mais avec un moteur doté d'un Kv nettement plus fort, qui tourne donc plus vite, et au final, ça monte "tout pareil" qu'avec la motorisation montée sur mon premier fuselage et donc… aucune différence ressentie !

J'ai équipé ce second fuselage avec un capteur variomètre-altimètre et j'ai obtenu les taux de montée moyens suivants :

Avec la batterie "lourde" 3S 1000 mAh : 8 m/s

Avec la batterie "légère" 3S 550 mAh : 9 m/s (Avec parfois une pointe dépassant les 10 m/s…)

On retrouve donc des valeurs identiques à celles relevées avec le moteur XPower.

Ceci valide totalement le choix d'équipements proposés par Silence Model, vous pouvez y aller, ne cherchez pas plus loin ni plus compliqué… C'est "Certifié JLC-Aviation" !

 

Ci-dessous, quelques images prises rapidement avec un

smartphone pour illustrer le taux de montée obtenu avec

ce set de motorisation.

 

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© Jean-Louis Coussot